Santé - Obésité, une épidémie mondiale : quels traitements ?

  • il y a 6 mois
Plus d'un milliard de personnes sont aujourd'hui obèses dans le monde. En ce jour mondial de lutte contre l'obésité, le Dr Kierzek nous parle de cette maladie, qui est aussi une discrimination. 

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Transcript
00:00 Un chiffre à présent qui est aussi un fléau, plus d'un milliard de personnes, un milliard, sont aujourd'hui obèses dans le monde.
00:06 C'est un chiffre hallucinant, Dr Kierzek.
00:08 La journée mondiale de lutte contre l'obésité, c'est un chiffre qui s'aggrave quand on regarde entre les années 90 et 2022.
00:15 C'est un rapport de l'OMS publié dans le Lancet, x4 en termes d'obésité chez les enfants et ça a été multiplié par 2 chez les adultes.
00:24 Et vous le dites, c'est un milliard de personnes dans le monde. Alors ça touche tous les pays.
00:29 En France, ça va un tout petit peu mieux. Il y a un petit infléchissement.
00:32 Ça ne veut pas dire que ça ne reste pas préoccupant, mais ça touche vraiment tous les pays et en particulier les pays à revenus faibles ou intermédiaires
00:39 où l'obésité devient un fléau aussi lié à plein de facteurs.
00:43 Et on voit bien que les chiffres sont en train malheureusement d'augmenter de manière tendancielle un peu partout.
00:49 Alors pardonnez cette question un peu naïve, mais on n'est pas obèses parce qu'on mange beaucoup ?
00:53 Non, non, non et non. Et c'est un des objectifs de cette journée mondiale de lutte contre l'obésité.
00:58 Et j'allais dire de lutte contre la discrimination vis-à-vis des personnes obèses aussi.
01:02 Parce que le raccourci qui est de dire "les personnes qui sont obèses, ce n'est pas parce qu'elles mangent trop",
01:06 c'est un raccourci qui est complètement faux sur le plan médical.
01:09 En fait, l'obésité, c'est une maladie chronique qui est une maladie multifactorielle liée à de la génétique,
01:14 liée à une mauvaise alimentation, liée à des problèmes hormonaux.
01:18 Et surtout, il y a une autonomisation de cette maladie qui devient une maladie à part entière avec une composante inflammatoire.
01:25 Le tube digestif qui est inflammatoire, le rôle du microbiote qui commence à être perçu de plus en plus.
01:31 Et on voit bien que tous les facteurs, mauvaise alimentation, la génétique, le problème hormonal, l'inflammation,
01:36 tout ça va générer finalement une maladie qui est autonome et qui va elle-même générer d'autres maladies.
01:41 Le diabète, des maladies cardiovasculaires, certains cancers.
01:44 Et il est là le problème, c'est que cette maladie obésité entraîne d'autres types de maladies.
01:48 Les infections également. Le Covid-19 a été un bon exemple où on savait que l'obésité était un facteur de risque majeur
01:54 d'hospitalisation et de réanimation.
01:56 Les fameuses comorbidités, ça dont vous parlez.
01:58 Les facteurs de comorbidités, exactement. Et ça va entraîner beaucoup de comorbidités justement.
02:03 Et donc c'est une attitude un peu de non-jugement qu'il faudrait avoir vis-à-vis de l'obésité
02:07 parce que ça reste encore une maladie avec, forcément ça se voit, avec énormément de discrimination.
02:12 Il y a des solutions, parce qu'on entend beaucoup parler de quelques médicaments, notamment les anti-obésités,
02:17 qui seraient des trucs miracles.
02:19 Miracle, non, parce que médecine et miracle, ça ne fait pas bon ménage généralement.
02:23 Il y a plein de solutions. Alors évidemment, l'alimentation, l'activité physique, très tôt dans la vie,
02:28 parce que ça évite justement d'installer un surpoids et une obésité, et après d'arriver à la maladie-obésité.
02:34 Et puis après, il y a deux nouveautés.
02:36 La première nouveauté, c'est ces fameux médicaments qui sont des médicaments anti-diabétiques
02:40 et qui sont utilisés parce qu'ils font perdre du poids.
02:43 C'est l'ozympe en particulier.
02:44 Ce n'est pas dangereux ça, de prendre un médicament pour autre chose ?
02:47 Alors au début, c'était un détournement. On utilise l'effet secondaire du médicament.
02:51 Dans un cadre médical, pourquoi pas, j'allais dire.
02:53 Si c'est dans un cadre médical sur prescription, ce qui est dangereux avec tous ces médicaments,
02:57 c'est qu'ils ont été vantés par les influenceurs, les influenceuses sur les réseaux sociaux
03:00 et complètement détournés de leur utilisation.
03:02 Mais dans un cadre médical, c'est la faute en tout cas des réseaux sociaux qui détournent.
03:08 Et donc dans un cadre médical, pourquoi pas, les autorités américaines notamment,
03:12 les utilisent dans un cadre très précis.
03:15 Deuxième nouveauté, c'est la chirurgie bariatrique, la chirurgie de l'obésité.
03:18 Vous savez, l'idée c'est de diminuer un peu les portions qui vont arriver dans l'estomac.
03:23 Ce sont des réductions de la poche gastrique, de la poche de l'estomac, la snive
03:28 ou d'autres types d'intervention, l'anogastrique par exemple.
03:31 Attention, c'est là non plus, ce n'est pas une solution miracle, c'est une solution qui se prépare.
03:37 Il y a tout un parcours avec endocrinos, chirurgiens.
03:39 Oui, c'est dangereux quand même, c'est une opération qui n'est pas sans risque.
03:41 Ce n'est pas forcément dangereux parce qu'il y a de vrais avantages,
03:43 notamment une baisse de la mortalité liée à l'obésité, un contrôle de la glycémie,
03:47 mais en revanche, ça doit être fait dans un parcours médicalisé
03:50 avec une préparation en amont et surtout un suivi en aval.
03:53 Ce n'est pas que les anneaux, ça peut être une réduction de l'estomac par exemple.
03:58 On le coupe carrément.
03:59 Oui, exactement, on coupe ou on fait un bypass, c'est-à-dire qu'on va faire un court circuit dans l'estomac.
04:03 Mais malheureusement, le suivi, puisque c'est une maladie chronique, ça doit être un suivi à vie,
04:07 il n'est pas fait. 50% des patients qui ont été opérés sont suivis, ça veut dire que 50% ne sont pas suivis.
04:13 Si vous voulez en savoir plus, deux bouquins.
04:15 Premier bouquin, si vous êtes concerné, c'est un livre-enquête d'Elia Prevost,
04:18 ça s'appelle "La vérité sur l'obésité, comprendre et soigner cette nouvelle épidémie"
04:22 parce que oui, c'est une épidémie.
04:24 Ça fait suite au rapport de l'OMS, 6 Européens sur 10 qui sont obèses ou en surpoids.
04:28 Et puis le deuxième livre, je n'ai pas choisi d'être gros pour lutter contre la discrimination
04:34 avec notamment Anne-Sophie Joly qui est présidente d'un collectif national des associations d'obèses.
04:39 C'est un manifeste pour en finir justement avec cette discrimination.
04:42 - On va se lier aux émotions, ceux-là, avec notre ami Richard Zarzavadjian, qu'on connaît bien ici à Télématin.

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