• il y a 8 mois
Le ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire "déconseille à tout le monde de sortir d'Egalim"

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Transcription
00:00 Est-ce que ce n'est pas un peu caricaturer la proposition de la France Insoumise de dire
00:03 ils vont fixer dans un bureau le prix du lait et ensuite l'imposer à tous les éleveurs et à tous les distributeurs ?
00:08 Je l'ai dit il y a huit semaines, alors d'ailleurs ça a été repris abondamment,
00:10 et je le redis aujourd'hui, donc je n'ai pas changé d'avis.
00:12 Je considère que la fixation par l'État de prix,
00:15 qu'ils soient des prix où il y avait aussi la question des marges à l'intérieur,
00:19 c'était d'encadrer les marges.
00:20 Deuxième élément, il y avait l'idée de dire on fixe un prix annuel et après on n'en reparle plus.
00:23 Ce n'est pas comme ça que marche le commerce.
00:25 Peut-être en Corée du Nord mais pas ailleurs, et donc on a besoin,
00:30 l'idée du prix plancher ou du prix de référence, c'est de construire les prix.
00:34 C'est d'ailleurs ce qu'on a fait dans Egalim en partant.
00:36 Il y a une disposition aux États-Unis sur les prix garantis et prix planchers,
00:38 ce n'est pas franchement la Corée du Nord.
00:39 Oui, alors il y a une garantie de revenus, ce qui n'est pas tout à fait la même chose.
00:41 Le Farm Bill c'est un peu différent de ce qu'on annonce.
00:43 Ce n'est pas la Corée du Nord.
00:44 Non mais ce n'est pas tout à fait la même chose que ce que dit la France Insoumise.
00:47 Je sais différencier la Corée du Nord et les États-Unis et les Américains aussi d'ailleurs.
00:51 Mais il y a besoin de construire des prix de référence ou des prix planchers,
00:56 appelons-les comme on veut, qui soient construits dans un dialogue avec les filières
01:00 et qu'on a un certain nombre de filières qui soient une référence pour rentrer en négociation.
01:05 C'est l'objectif d'Egalim parce qu'à la fin, sur un certain nombre de produits,
01:09 Egalim fixe des prix de référence pour un certain nombre de filières,
01:11 ce n'est pas le cas pour toutes les filières.
01:13 Donc il faut qu'on continue à le faire pour pouvoir entrer en négociation avec ces prix.
01:16 Justement, pourquoi, si on n'a pas fonctionné avec Egalim,
01:20 fonctionnerait-il avec cette mesure sur les prix planchers ?
01:22 Est-ce qu'il n'y a pas un effet d'annonce ?
01:24 Moi je ne participerais pas, je vois un peu de dénigrement.
01:27 Je déconseille à tout le monde de sortir d'Egalim.
01:30 Je ne dis pas que c'est parfait, mais ce n'est pas parce que le système n'est pas…
01:32 Si c'était parfait, on n'en serait pas assez.
01:35 Moi je n'ai pas l'arrogance de penser, comme responsable public,
01:37 et à force ça rend modeste, que c'est une seule loi qui résout les problèmes.
01:42 Hier après-midi, je tenais une réunion avec Olivia Grégoire
01:47 et Agnès Pagny-Runacher sur ce sujet.
01:49 On a besoin de continuer parce qu'on a des opérateurs,
01:51 en particulier de la grande distribution, parfois des transformateurs aussi,
01:53 qui jouent avec les lois, qui ont des batteries d'avocats.
01:55 Donc on fait une loi et on la contourne.
01:58 C'est l'affaire des centrales d'Acheropette.
02:00 Mais si nous n'avions pas eu Egalim,
02:03 nous n'aurions pas assisté au fond à une forme de croissance des prix
02:07 du secteur agricole et alimentaire.
02:10 Pourquoi ? Parce que depuis 10 ans, avant Egalim,
02:12 les prix agricoles avaient baissé.
02:14 Donc ça a bien eu un effet.
02:15 Est-ce que c'est parfait ? Non.
02:16 Il y a les centrales d'achat européennes qui ne fonctionnent pas.
02:19 Il y a une absence de transparence de la part...
02:21 - Ça vous dit de ça notamment à votre ami Michel-Éloi Leclerc ?
02:23 - Oui, si vous voulez encore me faire dire du mal,
02:24 mais j'ai décidé que je ne le ferai plus.
02:26 Donc je me tiendrai fermement à cette position.
02:28 J'ai dit ce que j'avais à dire sur la question de la grande distribution.
02:30 Moi je pense qu'il faut qu'on arrive à dialoguer.
02:32 Et on disait hier, pardon, la question c'est la loi
02:35 et la question c'est la philosophie.
02:36 On ne peut pas être un pays où le seul sujet dans la négociation commerciale
02:40 c'est de faire la peau du voisin.
02:41 La peau entre grands distributeurs,
02:43 la peau du distributeur à l'endroit du transformateur
02:45 et à la fin on essaie de faire peser ça sur l'agriculteur.
02:48 Il faut qu'on ait une relation commerciale...
02:50 - Et la question marque... - Une seconde, une seconde.
02:53 Une relation commerciale c'est une relation où l'objectif
02:55 ce n'est pas d'écraser l'autre et de maximiser ses profits.
02:58 Parce que si on va là-dedans, à la fin,
03:00 il n'y aura plus de filière agricole en France.
03:01 Donc c'est la responsabilité, pas du monde agricole seulement,
03:04 c'est la responsabilité des transformateurs et des distributeurs.
03:06 Et quand j'entends certains transformateurs me dire
03:08 "je ne suis pas sûr d'avoir assez de matières premières agricoles françaises"
03:11 il faut qu'ils se posent la question de pourquoi.
03:12 Ce n'est pas parce qu'ils ne payent pas assez.

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