Au menu du quatrième numéro de Territoire Eco Var, l'émission audiovisuelle de Var Matin consacrée à l'économie du territoire, le décryptage de la conjoncture dans le Café de l'éco où Marie-Cécile Bérenger et Amandine Roussel reçoivent Patrick Romagnoli, président du tribunal de commerce de Toulon, et Jean-Luc Moya, directeur de la Banque de France dans le Var, l'entreprise Citiprofile passée au crible des questions de nos deux journalistes, et le Post de l'Adie, qui explique les modalités de son microcrédit aux entrepreneurs.
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00:00 (Générique)
00:12 Bonjour et bienvenue dans ce quatrième numéro de Territoire Éco/Var, l'émission audiovisuelle de Var Matin
00:17 qui décrypte l'actualité économique du territoire.
00:20 Alors au sommaire de cette émission, on va d'abord parler conjoncture économique varoise dans le Café de l'Éco
00:25 avec deux invités, deux spécialistes en la matière.
00:28 Nous allons ensuite nous intéresser à City Profile qui propose une solution d'analyse des flux.
00:34 C'est l'entreprise du mois.
00:35 Le poste sera quant à lui consacré à LADI, organisme de microcrédit qui a déjà accompagné 245 entreprises dans le Var.
00:43 Et tout de suite, le Café de l'Éco.
00:44 (Générique)
00:51 En 2023, on a beaucoup parlé d'inflation, des difficultés pour les entreprises, de la faim, du quoi qu'il en coûte.
00:57 Bref, d'une conjoncture économique plutôt morose.
01:00 Qu'en est-il pour 2024 et plus particulièrement sur notre territoire ?
01:03 C'est la question à laquelle vont tenter de répondre nos deux invités.
01:07 Patrick Romagnoli, bonjour.
01:08 Bonjour.
01:09 Vous êtes le président du tribunal de commerce de Toulon.
01:12 Jean-Luc Moya, vous dirigez la Banque de France dans le Var.
01:16 Vous venez de diffuser votre note de conjoncture.
01:19 Alors comment se présente 2024 pour les acteurs économiques du territoire ?
01:23 Bonjour. Vous avez prononcé le mot « inflation » à l'instant.
01:27 Alors il se trouve que c'est l'objectif et c'est le métier central d'une banque centrale.
01:31 Enfin, la bonne nouvelle, s'il y a une bonne nouvelle au moins aujourd'hui à délivrer,
01:34 c'est que l'inflation est maîtrisée, si j'ose dire,
01:38 puisque les prévisions d'inflation pour l'année 2024, c'est 2,5%.
01:43 Souvenons-nous que c'était 5,7% en 2023 et qu'on a atteint un pic de 7,2% au mois de février.
01:49 Alors pourquoi c'est important ?
01:51 Une inflation qui revient vers sa cible de 2%,
01:56 eh bien c'est que ça va impacter sans doute, même certainement,
01:59 puisque le gouverneur l'a dit récemment publiquement,
02:02 c'est que les taux d'intérêt, ceux de la BCE en tout cas, vont baisser au cours de l'année 2024.
02:07 Et ça, ça va évidemment améliorer les conditions de financement des entreprises,
02:12 dont on peut dire d'ores et déjà que les taux d'intérêt, d'ores et déjà,
02:15 avant même que la BCE baisse ses taux, sont orientés à la baisse.
02:18 Maintenant, vous me parlez de conjoncture.
02:20 Alors évidemment, la conjoncture PACA et la conjoncture du VAR,
02:24 elles s'inscrivent dans une conjoncture nationale.
02:27 Ce qu'on peut dire, globalement sur l'année 2024,
02:30 c'est qu'on s'attend à un ralentissement de la croissance économique.
02:33 Quand je dis ralentissement, c'est-à-dire que la croissance du PIB
02:36 sera à hauteur de celle de 2023, 0,9%.
02:39 Les premiers éléments qui nous sont remontés à partir des enquêtes de conjoncture que l'on fait,
02:44 sur le premier trimestre, on estime que la croissance sera de 0,1% à 0,2%.
02:49 Après deux trimestres où la croissance était flatte, était constante.
02:54 Ce qu'on peut dire, malgré tout, c'est que dans ces perspectives de croissance,
02:59 c'est qu'il y aura une accélération en cours d'année,
03:01 puisqu'on prévoit une croissance du PIB à la fin de l'année de l'ordre de 1,1%.
03:08 Dans ce contexte général, évidemment, le VAR est impacté par ce ralentissement,
03:14 ou en tout cas, cette stagnation de la croissance, pour une raison assez simple,
03:18 c'est que l'économie varoise se caractérise par des secteurs qui sont surreprésentés
03:23 par rapport à l'économie régionale et même plus nationale.
03:27 C'est notamment le secteur de l'hébergement et de la restauration, évidemment,
03:30 mais également le secteur de la construction,
03:33 puisqu'en termes de valeur ajoutée, ce secteur pèse deux fois plus qu'au niveau national.
03:37 Donc, évidemment, l'évolution du secteur de la construction va impacter l'économie régionale.
03:43 Et ce qu'on peut constater de manière assez factuelle,
03:46 c'est qu'il y a eu un ralentissement fort en 2023, notamment dans le gros oeuvre,
03:52 un peu moins dans le second oeuvre,
03:54 et que cette conjoncture va s'améliorer, mais très, très lentement,
03:59 en tout cas dans les premiers mois.
04:00 On ne s'attend pas au retournement, au contraire, de la conjoncture dans le secteur de la construction.
04:04 Et ça, d'ailleurs, on le mesure assez clairement au travers des défaillances des entreprises,
04:11 puisque si ces défaillances sont accélérées, effectivement, à la fin de l'année,
04:15 elles sont effectivement supérieures à l'année 2022, globalement.
04:19 Mais par contre, on est peu ou prou au même niveau que l'année 2019,
04:23 qui est notre année de référence.
04:25 Mais dans ce schéma global, ce qu'on distingue, c'est le secteur de la construction
04:29 qui, lui, au contraire, en termes de défaillance,
04:32 est situé légèrement au-dessus de la PACA et un peu au-dessus du niveau national.
04:37 Dans notre département, c'est une particularité du VAR.
04:42 Les défaillances, on vient de l'entendre, c'est un signal,
04:47 c'est quelque chose qui nous renseigne sur la santé économique.
04:50 M. Romagnoli, qu'en est-il ?
04:52 Vous aussi, vous avez diffusé, le tribunal de commerce de Toulon
04:55 a diffusé finalement le bilan de ces défaillances pour l'année 2023.
05:01 On en est où aujourd'hui ?
05:03 Alors, petit rappel, qu'est-ce qui s'est passé sur l'année 2023 par rapport au national ?
05:08 Au national, comme le disait le directeur de la Banque de France,
05:12 on a atteint un niveau de 55 000 défaillances.
05:15 Dans les défaillances, il y a les redressements judiciaires,
05:17 sauvegarde, mais aussi les liquidations judiciaires.
05:21 Ce chiffre, c'est à peu près le score de 2019, comme il vient d'être dit,
05:26 mais inférieur à 2018, inférieur à 2017.
05:29 Alors, concernant Toulon, on a connu effectivement une augmentation.
05:35 On a atteint le niveau légèrement en dessous de celui de 2019 sur l'année 2023.
05:42 On a connu une accélération sur les derniers trimestres de l'année,
05:46 500 défaillances en 2023, alors qu'en 2019, il y en avait 572.
05:52 Bon, la particularité de notre région, c'est que quand on regarde le national,
05:58 l'équilibre redressement judiciaire, liquidation judiciaire,
06:01 c'est à peu près identique en termes de pourcentage.
06:04 Toulon, il y a plus de liquidation judiciaire directe que de redressement judiciaire.
06:10 Donc ça, c'est la particularité.
06:12 L'autre particularité, c'est qu'on est aligné au niveau national,
06:15 au niveau des activités défaillantes, c'est-à-dire les trois principales,
06:19 c'est la construction, ce sont beaucoup les commerces, et restauration, hébergement.
06:24 Bon, alors l'accélération de fin d'année, elle est due effectivement à l'activité économique,
06:31 au ralentissement économique, mais aussi à l'accélération,
06:35 l'augmentation des assignations, des assignations des organismes d'État,
06:42 Pursaf Impôts, qui pendant la période Covid et après, avaient suspendu leur assignation.
06:48 Donc en fin d'année, on a retrouvé ce phénomène-là,
06:52 mais on note depuis le 1er janvier une augmentation.
06:58 Et là, sur le mois de janvier, sur le seul mois de janvier, on est supérieur au seul mois de janvier 2019.
07:03 Donc il y a une accélération.
07:06 Et l'élément également à souligner, c'est que jusqu'à présent,
07:11 on trouvait des entreprises de très petite taille, ça c'est un phénomène conforme au national,
07:19 beaucoup d'entreprises à zéro salarié ou entre zéro et cinq salariés.
07:22 — Des micro-entreprises. — Voilà.
07:24 Mais on observe quand même depuis quelques mois, depuis le dernier trimestre de l'année,
07:29 des entreprises avec des effectifs salariés qui commencent à être significatifs.
07:34 On a vu arriver des entreprises avec 400 salariés, d'une centaine de salariés,
07:38 sur le tribunal de commerce de Toulon.
07:41 Donc de ce point de vue-là, on est très attentifs.
07:44 Mais je pense qu'il ne faut pas être trop négatif,
07:50 et je pense qu'il faut plutôt s'attarder sur la prévention.
07:53 — Parce que le tribunal de commerce de Toulon met en place de la prévention
07:57 pour éviter la catastrophe pour les entreprises. Ça se passe comment ?
08:01 — Tout à fait. Le dispositif... Alors c'est un dispositif qui est dans le code de commerce,
08:06 la prévention des entreprises en difficulté.
08:09 Il faut que les entreprises... C'est le message à faire passer.
08:12 Il faut que les entreprises viennent nous voir avant qu'il soit trop tard.
08:16 Ce qu'on peut observer, c'est que les entreprises qui viennent en redressement judiciaire,
08:23 dans 80% des cas, elles finissent en liquidation judiciaire.
08:26 Ça, c'est défait, voire même 90%.
08:28 — C'est-à-dire que le redressement, c'est trop tard.
08:30 — Voilà. Quand elles arrivent... En tout cas, on le voit au niveau national et même sur Toulon,
08:35 vous avez 65% d'entreprises qui viennent directement pour demander liquidation judiciaire
08:41 sur les 500 entreprises défaillantes dans l'année 2023.
08:44 Donc quand elles arrivent, c'est trop tard. Les entreprises sont exemptes.
08:47 Donc il faut qu'elles viennent nous voir avant pour mettre en place des mesures de prévention
08:53 et qui, dans 70% des cas, permettent un rétablissement de l'entreprise. Donc c'est essentiel.
08:59 — Et la prévention, donc dans ce cas-là, en amont, ça va être le mandat terradoxe,
09:03 ça va être la conciliation. Expliquez-nous en quoi ça consiste.
09:08 — Alors la prévention, d'abord, c'est quelque chose de complètement confidentiel.
09:13 Vous demandez un rendez-vous au tribunal de commerce. On vous reçoit de manière confidentielle.
09:17 Et on vous explique les dispositifs. Et effectivement, 2 dispositifs se présentent à vous.
09:22 Le mandat ad hoc et la conciliation. L'objectif, c'est de réunir autour d'une table des créanciers
09:29 que vous allez identifier, sélectionner, et avec lesquels vous allez négocier un moratoire
09:38 sous le contrôle du tribunal de commerce. — Donc un rééchaulennement des dettes avec les créanciers.
09:43 — Tout à fait. C'est ça, l'intérêt. C'est-à-dire c'est un redressement,
09:47 mais de manière complètement confidentielle, quoi. Et on identifie quelques créanciers.
09:55 Et on va négocier. Alors très souvent, c'est des établissements financiers.
09:58 Et là, ça marche très bien. Où il y a un rééchaulennement de la dette, c'est utilisé en matière de PGE,
10:04 puisque ça peut permettre de réétaler l'endettement bancaire. Mais ça arrive aussi avec des créanciers,
10:11 on va dire tiers, fournisseurs ou même établissements publics, quoi.
10:15 Donc il faut vraiment que les entreprises aillent à la prévention pour qu'elles n'arrivent pas dans une situation...
10:26 — À la Banque de France, M. Moyer, vous êtes aussi au contact des entreprises.
10:30 Vous constatez cette frilosité à parler de ces difficultés suffisamment tôt ?
10:36 — Alors je souscris totalement à ce que vient de dire le président du tribunal de commerce, Patrick Romagnoli.
10:40 « La clé du rebond, c'est partir tôt, faire s'identifier au plus tôt les difficultés des entreprises ».
10:45 Alors effectivement, il y a peut-être une méconnaissance. Alors c'est peut-être de notre responsabilité
10:50 de ne pas être assez visibles sur les sujets. Pour autant, nous, on a un dispositif qui s'appelle la médiation du crédit.
10:55 On voit qu'il y a une accélération des dossiers de médiation du crédit, où les entreprises peuvent venir vers nous
11:01 pour trouver des accords avec les banquiers. D'ailleurs, pour certains dossiers, on les oriente vers le tribunal de commerce.
11:07 On travaille d'ailleurs main dans la main avec le tribunal de commerce. Effectivement, il y a une espèce de réticence,
11:12 de résistance, peut-être par manque de temps, parce que bon nombre d'entreprises sont des très petites entreprises.
11:18 Et le chef d'entreprise, il a – si vous me permettez l'expression – le nez dans le guidon dans ses affaires,
11:22 dans son carnet de commandes. Il prend pas le temps nécessaire, le pas de côté pour identifier les difficultés
11:27 et venir vers des interlocuteurs que sont le tribunal de commerce, la banque de France pour certains dossiers.
11:32 Oui, je souscris parfaitement à ça. – Et du coup, le souci, ça peut être un éventuel sur-endettement ?
11:38 On en est où sur cette thématique dans le VAR ? – Alors, sur le sur-endettement, en fait, c'est un miroir de ce qu'on vient de dire
11:45 pour les entreprises, pour le sur-endettement des ménages. La clé du sur-endettement, c'est effectivement agir en amont.
11:51 D'ailleurs, il y a des dispositifs qui sont mis en place par les banquiers, du type détection de clientèle fragile,
11:56 qui permettent de plafonner les frais bancaires. Alors pour répondre à votre question, dans le VAR en 2023,
12:02 on a été quasiment en flat par rapport à l'année précédente. Contrairement à ce qu'on a observé en PACA,
12:08 où on a eu à peu près 4% de dossiers de sur-endettement en plus et 8% au niveau national. Donc vous voyez qu'au niveau du VAR...
12:16 – On est mieux lotis. – Alors, on est mieux lotis sous cette donnée en volume. Par contre, si on prend une autre donnée...
12:24 Alors d'abord, cette donnée, ce qui est remarquable, c'est que si on compare par rapport à 2019, qui est notre année de référence,
12:31 on est à moins de 19% dans le VAR. Donc il y a une vraie amélioration. Mais on a un autre élément qui va pondérer
12:38 le "ça va mieux, ça va bien" dans le VAR. C'est quand on a un ratio qui rapporte le nombre de dossiers de sur-endettement
12:44 par rapport à 100 000 habitants, ce qui nous donne une idée un peu plus précise, qui permet de comparer les territoires.
12:50 Et là, le VAR, étonnamment, est au-dessus de la moyenne nationale et au-dessus de tous les départements de PACA.
12:58 Alors on explique ça par différentes raisons. Il se trouve que le profil des personnes sur-endettées sont plutôt des femmes,
13:06 des personnes qui sont seules, qui sont célibataires, vœufs, divorcées. Et donc il y a une sur-représentation
13:12 de cette population dans le VAR qui peut expliquer, autant que faire se peut, ce décalage en nombre de dossiers
13:20 de sur-endettement par rapport à 100 000 habitants.
13:22 Alors il y a un autre sujet qui concerne la Banque de France, dont vous avez parlé dans votre note de conjoncture.
13:29 C'est le message que fait passer le gouvernement de réduire les déficits publics. Pourquoi le déficit public pèse autant ?
13:38 Et pourquoi il est nécessaire de le réduire aujourd'hui ? Pourquoi ce message devient de plus en plus omniprésent
13:44 dans l'actualité économique ?
13:46 Alors nous, ce message, ça fait un bon nombre d'années qu'on relaie ce message sur le déficit public et sur la dette publique.
13:53 Alors les déficits publics, techniquement, ça vient alimenter la dette publique. Alors pour vous donner une idée,
14:01 le dernier budget à l'équilibre en France, c'est 1974. Donc on a perdu des réflexes en matière d'équilibre budgétaire.
14:09 On a terminé l'année 2023 avec un déficit budgétaire de 4,9%. Il devrait être, en tout cas, c'est l'engagement qui a été pris,
14:18 de 4,4% cette année. Alors pourquoi c'est important ? Parce qu'en fait, c'est un sac à dos, la dette publique,
14:23 qu'on met sur les générations futures. On met le sac à dos de la dette climatique, de la dette financière,
14:29 pour vous donner un ordre de grandeur. Les intérêts de la dette, c'était 25 milliards d'euros en 2021.
14:36 Ça sera 80 milliards d'euros en 2026-2027. Donc vous voyez, on a presque triplé en quelques années.
14:43 Et donc ça, c'est des marges de manœuvre en moins sur d'autres sujets structurels, transition climatique par exemple,
14:49 qui nécessitera des financements. Donc en fait, la dette publique, comme je le disais à l'instant, c'est un sac à dos
14:57 pour les générations à venir et qui nous prive le budget, comme d'ailleurs la politique monétaire,
15:04 ce qu'on appelle en économie des politiques conjoncturelles, qui sont là pour lisser des creux lorsque l'économie,
15:10 par exemple quand il y a une crise Covid, connaît un choc externe, un choc exogène. Mais de manière structurelle,
15:17 il serait de bon ton que dans les meilleures années, on retrouve des réflexes d'équilibrer le budget,
15:23 justement pour se donner des marges de manœuvre en cas de choc exogène.
15:28 — Pour les acteurs économiques, Patrick Roubagnoli, cette notion de déficit public, est-ce que c'est quelque chose
15:32 qui a un impact sur la psychologie du dirigeant de se dire « Bon, maintenant, l'État va fermer les robinets ».
15:41 — Complètement, complètement. Je pense que tout ceci, c'est des messages négatifs qui arrivent chez l'entreprise
15:49 et qui peuvent créer de l'amorosité. Mais c'est un fait. C'est un fait. C'est vrai que l'on vit dans un pays qui s'habitue mal
15:59 et qui vit de la dette, quoi. Et disons que ça entraîne contagion au niveau des entreprises aussi,
16:07 puisque nos entreprises, beaucoup d'entreprises vivent aussi de la dette. Donc je pense qu'il faudrait qu'il y ait
16:15 un vrai travail là-dessus pour qu'on puisse enfin sortir de ce cercle infernal.
16:23 — Il y a aussi la question très préoccupante de... On en parlait, le secteur de la construction qui est à l'arrêt.
16:31 C'est lié aussi – on le sait – au taux des prêts immobiliers. Là, ce lundi matin, le ministre de la Transition écologique
16:40 Christophe Béchut parlait de la solution de recourir aux prêts in fine, donc qui sont différents parce que non amortissables,
16:49 c'est-à-dire en rembourse à la fin de la durée du prêt, si j'ai bien compris, et pas tout au long de la durée.
16:56 Pour vous, c'est risqué, cette solution, ou ça peut apporter quelque chose dans la situation actuelle ?
17:02 — Alors le gouvernement cherche des solutions, évidemment, pour libérer le secteur de la construction,
17:07 parce qu'on a parlé des taux d'intérêt. C'est pas le seul sujet qui a freiné le secteur.
17:13 On a parlé des taux d'intérêt, mais il y a d'autres sujets sur les surfaces foncières, sur les simplifications, etc., etc.
17:19 Moi, ce que je peux vous dire, indépendamment de ce qui vient de la proposition du ministre, c'est qu'on a déjà mis en place
17:26 un certain nombre de dispositions pour déverrouiller le crédit immobilier du type... Alors je vais pas rentrer dans la technique,
17:33 mais les banques ont des marges de flexibilité pour accorder du crédit immobilier. Donc on les a incitées à utiliser à fond
17:38 ces marges de flexibilité. Il y a une autre mesure qui a été mise en place très récemment, qui va rentrer en application
17:45 à partir de ce mois-ci. C'est la possibilité... Enfin, c'est même l'engagement qu'ont pris les banques de revoir les dossiers
17:50 qui avaient été refusés dans un premier tour et qui avaient une capacité de remboursement et qui seront révisés dans un deuxième tour.
17:57 On a pris des dispositions sur le taux de l'usure – vous savez, qui était calculé tous les trimestres et qu'on a calculé
18:03 tous les mois – donc sous l'égide du Haut comité à la stabilité financière, il y a un certain nombre de phénomènes qui ont été pris.
18:09 Bon, simplement... Enfin, si on parlait du crédit in fine, on a parlé du sur-endettement juste à l'instant. Il faut trouver un équilibre.
18:18 Les banques l'ont dit, toutes les banques l'ont dit, qu'elles allaient relancer le crédit immobilier, qu'elles avaient une volonté de le faire.
18:26 C'est qu'il faut trouver un moyen terme, relancer le crédit immobilier et éviter le sur-endettement déménage. À titre d'exemple,
18:33 la dette des particuliers en France, c'est 111% du PIB. Elle était de 60% il y a quelques années. Donc vous voyez, il faut trouver...
18:40 Alors évidemment qu'il faut relancer le secteur de la construction et relancer le secteur immobilier. Et en ayant en tête, c'est – comment dirais-je –
18:48 cet écueil qui serait de sur-endetter les particuliers. Et au final, c'est tout le secteur qui part dans.
18:54 Merci Jean-Luc Moya. Merci Patrick Romagnoli d'avoir été sur ce plateau avec nous. Tout de suite, on passe à l'entreprise du mois.
19:01 Et l'entreprise, c'est CityProfile, créée par Arnaud Trousset, que nous découvrons tout de suite en images au micro de Sophie Dancé.
19:18 CityProfile, c'est une société qui travaille sur la connaissance des flux de personnes et la transformation de cette connaissance en des outils d'aide à la décision.
19:28 On va travailler d'un côté sur des données de mobilité qui sont produites par les traces que produisent les applications mobiles, d'un côté,
19:41 ou les traces GPS que produisent les véhicules et les bateaux. Ce sont des données qui sont commerciales qu'on va acquérir,
19:47 qu'on va enrichir ensuite d'autres données, des données d'observation sur les zones administratives, sur les zones naturelles,
19:55 sur les commerces, sur la voirie, les bâtiments, etc. Et par le traitement de tous ces signaux et leur enrichissement,
20:02 on va en tirer des enseignements sur la sociologie du comportement, comment les gens se déplacent, d'où ils viennent,
20:08 qu'est-ce qu'ils font sur le territoire, qu'est-ce qu'ils font après, pour pouvoir aider, finalement,
20:13 soit des entrepreneurs qui vont vouloir ouvrir un commerce ou un lieu de service,
20:18 soit des municipalités qui ont des besoins de comprendre l'usage global du territoire, soit des parcs naturels, soit des agences d'urbanisme, etc.
20:26 On a ouvert l'entreprise à Toulon il y a un an et demi, travaillé dans le Var d'abord, ensuite la région Sud pour l'année 2023.
20:36 En 2024, on commence à SME sur la France entière et on a l'objectif aussi de pouvoir travailler sur d'autres pays.
20:42 On a un premier contrat au Moyen-Orient qui commence cette année et de pouvoir tout ce qu'on a fait sur le Sud,
20:48 sur la région Sud, de pouvoir le dupliquer sur les autres régions et les autres pays.
20:51 Alors bonjour Arnaud Trousset. CityProfile, c'est une entreprise que vous avez créée ici à Toulon
21:04 et qui est un peu dans la continuité de votre première activité qui était finalement l'accompagnement de grandes enseignes à leur implantation en Europe de l'Est.
21:15 Comment s'est faite la filiation entre cette activité et la naissance de CityProfile ?
21:21 C'est ça, c'est une continuité dans l'idée des activités que j'ai pratiquées avant, le tourisme pendant 7 ans, le commerce pendant 15 ans.
21:32 Et dans ces activités, j'ai toujours travaillé sur les comportements humains.
21:37 Qu'est-ce que font les gens ? Pourquoi les gens font telle ou telle action ?
21:41 Et CityProfile rentre dans cette perspective parce que le travail est fait sur le comportement.
21:49 Qui fait quoi ? D'où viennent les gens ? Qu'est-ce qu'ils font aujourd'hui ? Qu'est-ce qu'ils font après ?
21:55 Et c'est une continuité sur une activité qui permet de comprendre pour différents besoins, que ce soit dans le commerce, dans l'environnement, dans le tourisme, dans la mobilité, ce que font les gens sur un territoire.
22:09 Du coup, vous parliez de tourisme à l'instant, vous travaillez notamment avec le parc national de Port-Cro. Qu'est-ce que vous faites pour eux ? Comment ça se passe ?
22:20 Alors on s'est rencontrés avec le parc national de Port-Cro, avec VisiteVar et avec la métropole de Toulon en 2022, sur la problématique de la plaisance,
22:28 qui était une problématique compliquée parce que le parc avait instauré des jauges par rapport à la provenance et aux visites des touristes sur le territoire.
22:40 Ces jauges avaient été déclarés pour pouvoir permettre au parc de donner aux visiteurs une expérience, un confort et une sécurité plus importantes que ce qu'il y avait précédemment.
22:51 Il a été appliqué à Tapskissadjaug au niveau des navettes.
22:55 Donc des navettes qui relient le continent aux îles.
22:59 Voilà. Mais les navettes, c'est une discussion, on va dire, business, alors que la plaisance, ce sont des mouvements chaotiques.
23:06 Et ces mouvements ne sont pas contrôlables, sont difficilement perceptibles à part mettre des caméras un peu partout.
23:13 Et notre premier travail justement avec le parc national de Port-Cro, c'était de comprendre les différences de comportement entre les gens qui venaient en navette,
23:20 ceux qui venaient en plaisance, leur comportement sur l'île, les ports de provenance.
23:25 Et donc, on a pu commencer à travailler avec eux sur cette problématique-là.
23:27 Et comment vous avez fait justement pour déterminer ces comportements ?
23:31 Alors, sur la partie maritime, en général, les gens travaillent sur des données soit de satellites, des photographies satellites,
23:39 soit des données de balises de bateaux, soit des données de vidéos quand elles existent.
23:45 Mais ça ne capte pas tout. Et la plaisance souvent échappe à ces dispositifs.
23:50 Donc, on a développé une solution qui est basée sur le comportement des personnes et non pas des véhicules, non pas des bateaux,
23:56 des personnes dont les téléphones laissent des traces derrière eux, des traces digitales.
24:00 Ces traces permettent par le couplage avec les satellites de définir la position, de définir l'historique du déplacement et d'analyser les comportements.
24:09 Donc, en fait, on a travaillé sur la plaisance par rapport au mouvement humain et non au mouvement des bateaux.
24:15 C'est le même genre de système que vous mettez en place quand vous travaillez autour des commerces, des centres commerciaux, par exemple ?
24:21 C'est ça. C'est la même technologie. C'est une technologie qui a été déployée en général pour la publicité.
24:28 Mais on a détourné l'usage pour en faire la sociologie des comportements.
24:32 Donc, par exemple, pour le commerce, on va pouvoir aider des enseignes à analyser le comportement de leurs concurrents
24:39 pour pouvoir définir des normes par rapport à leur propre implantation.
24:43 On va aider des indépendants, par exemple, à travailler sur l'implantation optimale de leur lieu de commerce pour minimiser les risques, par exemple.
24:52 Donc, c'est très différent en fonction des besoins.
24:55 Selon les acteurs auxquels vous répondez, vous parlez de risque.
25:01 Qu'est-ce que CityProfile est en mesure d'apporter, que ce soit une collectivité locale, une enseigne commerciale à son client, finalement ?
25:12 Alors, si on parle de commerce, la question, elle est au niveau du risque.
25:16 Est-ce que si j'ouvre un point de vente, je vais pouvoir avoir une activité pérenne
25:21 parce que j'aurai un potentiel de passage devant mon point de vente, de résidents autour, suffisant pour alimenter mon point de vente ?
25:29 Donc, potentiellement, si CityProfile apporte la preuve que ce n'est peut-être pas la bonne implantation,
25:36 votre client peut décider de changer d'implantation, par exemple.
25:39 Comme on est un acteur neutre sur le marché, on n'est pas un acteur de l'immobilier qui va vendre un bien ou une commission.
25:46 On va pouvoir aiguiller et aider nos clients à prendre des bonnes décisions sur la partie commerciale.
25:52 Sur la partie des collectivités, on va souvent apporter une vision globale de l'activité, des mouvements sur le territoire.
26:00 On a vu souvent des jumeaux numériques se créer au niveau des grandes métropoles, des villes,
26:04 avec de très belles données sur le bâtiment, sur les infrastructures, etc.
26:09 Mais ça manque souvent d'informations récentes et précises sur les mouvements des personnes au niveau des segments de route, des bâtiments.
26:16 Et c'est là qu'on va pouvoir enrichir les jumeaux numériques, par exemple, des collectivités.
26:20 Le jumeau numérique, c'est finalement une modélisation de ce qui se passe sur un territoire.
26:25 Mais ce que vous dites, c'est que finalement, c'est tellement une modélisation qu'on en perd un peu l'actualité, la réalité de ce qui se passe sur le terrain.
26:33 Le jumeau numérique, ce sera une photographie d'un territoire avec des capteurs numériques qui sont implantés.
26:40 Mais ces capteurs ne sont pas déployés partout.
26:42 Ça coûte très cher à implanter partout des capteurs.
26:45 Et donc, on va pouvoir compléter cette connaissance partielle des mouvements du territoire par notre connaissance qui est globale.
26:54 Et en amériquant les données que produit déjà la collectivité, la métropole et ce qu'on apporte,
27:00 on va pouvoir analyser l'ensemble du territoire sur l'ensemble de la temporalité.
27:05 Alors, on l'a vu, vous travaillez dans plusieurs domaines, finalement.
27:09 Quel est le domaine qui prédomine quand même chez CityProfile ?
27:13 Alors, on a commencé l'activité sur le tourisme au tout début, avec justement Toulon et Port-Croz.
27:23 Mais moi, j'ai 15 ans derrière moi de commerce.
27:26 Donc, c'est un domaine qu'on connaît très bien.
27:28 Commerce au sens large, ensemble commerciaux, acteurs de l'immobilier, etc.
27:32 Donc, on travaille aussi là-dessus avec des partenaires qui nous aident à développer l'activité.
27:38 Mais on a vu également des questions qui sont liées à d'autres thématiques.
27:44 Pour l'instant, on voit beaucoup de demandes sur la partie environnementale, par exemple.
27:47 Ça va être quoi comme demande, par exemple ?
27:49 Alors là, on est sur des questions qui sont liées soit aux risques au niveau des territoires.
27:54 Par exemple, les risques incendies, tsunamis, érosions ou autres.
27:58 Où il faut comprendre comment le territoire est consommé,
28:02 comment le territoire est parcouru par les personnes, les résidents et les visiteurs.
28:07 Et souvent, les territoires ont à disposition de données sur les résidents uniquement.
28:10 Et quand on a des communes qui double, triple ou quintuple leur activité durant une saison touristique,
28:16 la donnée actuelle sur laquelle opèrent les collectivités n'est pas suffisante pour prévenir les risques.
28:22 Donc ça peut être une question sur les plans communautaires sauvegarde, par exemple.
28:25 Ça peut être des questions aussi liées à l'érosion des territoires.
28:29 Des questions liées à la question touristique en montagne.
28:35 Qu'est-ce que fait une station de ski quand il n'y a plus de neige ?
28:38 Comment elle fonctionne ?
28:40 Est-ce qu'on a des exemples de stations de ski qui ont pu se renouveler par rapport à une activité 4 saisons ?
28:46 Donc cette connaissance aujourd'hui qu'on apporte, elle est souvent par le fait de la comparaison.
28:52 De pouvoir analyser ce qui se passe sur d'autres territoires en France ou à l'étranger, sur des questions similaires.
28:57 Donc on permet d'avoir une vision un peu satellite, qui n'est pas uniquement centrée sur ce qu'on fait,
29:02 ce qui se passe sur son territoire, mais de le comparer avec d'autres et d'en tirer les meilleures conclusions.
29:08 Merci Arnaud Trousset.
29:09 Vous en faites ?
29:09 Pour en savoir plus, on peut aller sur votre site internet de CityProfile,
29:14 où je crois vous présenter notamment des études que vous avez faites de fréquentation et de qualification de ces flux.
29:22 Et tout de suite, on passe au poste.
29:24 [Musique]
29:33 Vous voulez vous lancer dans l'entrepreneuriat, mais vous peinez à boucler votre investissement,
29:37 la DIP peut peut-être vous aider.
29:39 Cette association propose des microcrédits pour que chacun ait sa chance de lancer son entreprise.
29:45 Nous recevons Jennifer Souchon.
29:47 Bonjour.
29:48 Vous êtes la directrice adjointe de LADI dans le Var.
29:50 Bonjour.
29:51 Bonjour Jennifer Souchon.
29:52 Alors LADI, en deux mots, qu'est-ce que c'est ?
29:55 À quoi sert LADI ?
29:57 Alors parce que trop de personnes en France renoncent à créer leur entreprise faute de moyens.
30:02 LADI met à leur disposition un prêt et des conseils pour les aider à réaliser leur projet,
30:08 en étant bien accompagnés et sécurisés.
30:12 Combien d'entrepreneurs vous avez aidés en 2023 et quels étaient leurs profils ?
30:16 Alors en 2023, dans le département du Var, on a accompagné et financé 318 personnes
30:23 pour créer leur entreprise ou la développer.
30:25 Parce qu'il faut savoir qu'à LADI, on peut intervenir pour les personnes
30:28 qui sont en démarche de création d'entreprise,
30:31 mais également pour les personnes qui sont déjà immatriculées.
30:34 On leur a prêté jusqu'à 12 000 euros à peu près.
30:37 Donc on finance des porteurs de projets qui ont un besoin en financement,
30:43 mais qui ne vont pas dépasser les 20 000 euros, à hauteur de 12 000 euros maximum.
30:47 Et en termes d'activité, on est en capacité à intervenir pour tout type d'activité,
30:51 que ce soit des activités dans le secteur du commerce, dans le secteur de l'artisanat
30:56 ou dans le secteur de la prestation de services.
30:59 On est plutôt concentré sur les porteurs de projets qui vont démarrer en micro-entreprise.
31:06 C'est vraiment notre public cible,
31:09 c'est notre expertise en termes d'accompagnement et de suivi.
31:13 On va les accompagner de manière individuelle,
31:15 avec un conseiller qui va les recevoir sur un entretien
31:18 pour parler de leurs besoins de financement,
31:21 pour parler de leurs projets,
31:22 pour faire un point sur le budget perso et le budget pro également.
31:26 On mobilise des bénévoles qui sont experts sur les sujets de la création d'entreprise,
31:31 qui vont pouvoir leur délivrer les conseils dont ils ont besoin
31:34 en termes de gestion, en termes d'administration, en termes de financement,
31:38 pour leur permettre d'avoir vraiment un dossier de projet qui sera solide
31:43 pour se lancer en activité de manière solide et bien conseillée.
31:49 Et ensuite, on mobilise également notre réseau d'experts et de conseillers professionnels
31:54 pour faire en sorte que le porteur de projet soit accompagné
31:58 sur toute la phase de développement de son activité.
32:01 Alors justement, est-ce qu'on a connaissance de ce que donnent les entreprises
32:07 quelques années après, la durée de vie finalement des entreprises que LADIE accompagne ?
32:12 Et puis surtout, dans les conditions actuelles de taux très élevés,
32:17 quels sont les taux proposés par LADIE ?
32:20 Alors à LADIE, effectivement, ce qu'on va mesurer,
32:23 évidemment on a un regard sur le taux de pérennité des entreprises,
32:26 mais nous ce qu'on va plutôt évaluer auprès des entrepreneurs qu'on accompagne,
32:31 c'est leur taux d'insertion dans la vie professionnelle.
32:34 Il faut savoir qu'à peu près 86% des personnes qu'on finance et qu'on accompagne
32:38 retrouvent un emploi ou vivent de leur activité au cours de 3 ans
32:43 passés dans leur projet entrepreneurial.
32:46 Donc ça, c'est vraiment une donnée importante sur laquelle nous,
32:48 on est très regardants et sensibilisés.
32:52 Le public de LADIE, les personnes qu'on va financer,
32:55 c'est des personnes qui n'ont pas accès au crédit bancaire classique.
32:57 Et du coup, on est amené à accompagner des personnes
33:00 qui ont besoin d'un capital pour lancer leur activité
33:04 et qui vont être bénéficiaires d'un minima social,
33:06 d'une allocation pour l'emploi, qui n'ont pas forcément un diplôme
33:10 ou le CV idéal de l'entrepreneur auquel on pourrait s'attendre
33:14 pour se lancer en activité.
33:17 Et du coup, ce taux de pérennisation,
33:19 ce taux d'insertion dans la vie professionnelle,
33:22 c'est vraiment quelque chose qui permet de mesurer l'impact
33:25 que ça peut avoir dans une vie pour un homme,
33:28 pour une femme, de pouvoir entreprendre.
33:30 À LADIE, on accompagne des personnes, effectivement,
33:33 qui n'ont pas ce fameux profil d'entrepreneur classique
33:38 et qui vont partir d'une passion, d'un métier, d'une compétence,
33:42 qui n'ont pas forcément tous les codes.
33:44 Et notre travail, ça va être vraiment de les accompagner
33:46 pour lever les freins, les freins évidemment financiers
33:48 au travers du microcrédit,
33:51 les freins parfois administratifs,
33:53 parce que d'accret, sa boîte en France,
33:55 ce n'est pas forcément facile.
33:57 Et la peur du papier, la peur de payer des cotisations sociales,
34:01 de se faire assassiner par l'URSSAF,
34:05 c'est quelque chose qui est parfois très prégnant
34:06 comme idée préconçue pour les jeunes entrepreneurs.
34:09 Et qui peut bloquer le lancement de l'entreprise.
34:11 Exactement.
34:12 En termes de taux, donc, LADIE, vous avez dit
34:15 vous prêtez jusqu'à 12 000 euros.
34:16 À quel taux et pour quelle durée ?
34:18 Alors, on va prêter sur des durées qui vont jusqu'à
34:21 entre 36 et 48 mois maximum.
34:24 On a un microcrédit sur lequel il y a un taux d'intérêt
34:27 et une partie de la totalité du financement
34:29 sur laquelle il va y avoir un prêt à taux zéro.
34:31 D'accord.
34:32 Sur le taux du microcrédit de LADIE,
34:36 en ce moment, on est à 9,87%.
34:39 Et il faut savoir que l'argent que LADIE prête,
34:42 c'est de l'argent qui provient des banques.
34:44 Ce n'est pas de l'argent qui provient aujourd'hui
34:47 de l'État, de la région, etc.
34:49 C'est vraiment de l'argent sur lequel LADIE s'engage
34:52 auprès de ses partenaires financiers
34:53 en dégageant des lignes de crédit
34:55 pour les repréter par derrière.
34:57 Donc, les risques, on les prend aussi
35:00 avec nos entrepreneurs au quotidien.
35:01 C'est vous qui allez chercher les financements
35:04 sur le marché...
35:05 Sur le marché bancaire classique
35:06 pour pouvoir ensuite les réinjecter
35:08 dans l'économie locale auprès de porteurs de projets
35:11 qui n'ont pas forcément l'opportunité ou la chance
35:14 d'avoir le concours bancaire classique,
35:16 comme beaucoup d'entrepreneurs en France.
35:18 Merci, Jennifer Souchon.
35:21 Et pour en savoir plus sur LADIE,
35:23 vous avez plusieurs implantations dans le VAR
35:24 et notamment à Toulon, Place de la Liberté.
35:27 Également, bien entendu, votre site Internet.
35:30 Merci à tous nos invités pour cette nouvelle émission
35:33 de Territoire Éco VAR.
35:35 Merci à nos collègues en régie
35:37 du service vidéo de VAR Matin,
35:40 Loris Biondi et Sophie Doncé,
35:42 ainsi qu'à Telo Media, le studio de la faculté de Toulon.
35:48 En attendant le prochain numéro de Territoire Éco VAR,
35:51 vous pouvez revoir cette émission
35:52 sur notre site Internet, varmatin.com,
35:54 sur nos réseaux sociaux
35:56 et sur la chaîne YouTube du groupe Nice Matin.
35:58 On vous dit à très vite.
35:59 [Musique]