• il y a 10 mois
À ma gauche, sorti mercredi dernier, L'Empire, le nouveau film de Bruno Dumont.
À ma droite, Dune 2, le blockbuster de Denis Villeneuve.
Sur les écrans, demain.
Mais est-il bien raisonnable de les rapprocher ces deux-là ?

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00:00 - Écite aux cultures Laurent Delmas, ce matin Laurent, le nouveau film de Bruno Dumont,
00:04 face à la déferlante de Dune 2 ! - A ma gauche, sorti mercredi dernier, L'Empire,
00:11 le nouveau film de Bruno Dumont.
00:12 A ma droite, Dune 2, le blockbuster de Denis Villeneuve, sur les écrans demain.
00:16 Mais est-il bien raisonnable de les rapprocher ces deux-là ? Indubitablement oui, car Dumont
00:22 multiplie les références à cette littérature et à ce cinéma, à ces space opéra et autres
00:27 récits planétaires qui ont tous en commun de mettre en scène la lutte du bien contre
00:32 le mal.
00:33 Dune 2 poursuit donc l'adaptation du récit de Frank Herbert, qui depuis sa première
00:38 publication en 1965, n'a cessé d'exacerber les passions cinéphiles plus ou moins inspirées
00:45 de Jodorowsky à Lynch.
00:47 Mais les herbertistes semblent globalement approuver le travail de Villeneuve, fondé
00:52 je vous le rappelle, sur la possession d'une drogue nommée l'épice, qui est la substance
00:58 la plus précieuse de tout l'univers.
01:00 Dans une version banalement affligeante, un autre auteur aurait appelé ça du shit,
01:04 mais on est ici dans le haut de gamme interstellaire et non dans le joint du coin de la rue.
01:09 Tout le monde dans le film voit quand même d'énormes verres de terre circuler sous
01:13 le sable, ce qui prouve que la dite épice est bonne.
01:16 Et certains finissent même par les chevaucher ces verres géants, ce qui prouve que c'est
01:21 de la même très très très bonne.
01:23 En suivant les 2h40 de ce Dune 2, et en n'y comprenant pas grand-chose, on se dit que
01:30 si un peu de la dite épice s'était distribuée en début de chaque séance, ça pourrait
01:34 aider.
01:35 Mais chut !
01:36 - Et le film de Brunon Dumont alors dans tout ça ?
01:38 - J'y viens Léa, parce que c'est au fond l'essentiel pour tout vous dire, le meilleur
01:42 est de très loin.
01:43 Le bien, le mal, le cinéaste Dumont ne parle que de ça, ou presque, depuis son magnifique
01:47 premier film "La vie de Jésus" qui fut bien vite suivi d'un autre film tout aussi bouleversant
01:52 intitulé "Tiens donc, l'humanité".
01:55 Depuis lors Dumont ne cesse d'arpenter sa terre natale du Nord, même quand il s'intéresse
01:59 à deux reprises à la Jeanne d'Arc selon Saint-Péguy.
02:02 Personne mieux que lui ne filme comme ici les plages de la Côte d'Opale.
02:06 Ainsi s'ouvre son film de science-fiction tourné avec un vrai budget, lequel permet
02:10 aux splendides cathédrales gothiques du Nord de se transformer en ce qu'elles sont vraiment
02:15 depuis leur construction, des vaisseaux spatiaux et spacieux venus d'ailleurs.
02:20 Camille Cotin s'y bat pour nous sauver, Fabrice Lucchini a contrario, nous y promet l'apocalypse
02:26 en se marrant comme un bossu, tandis que l'improbable police locale mène l'enquête comme dans
02:31 le savoureux petit quinquin.
02:32 Des filles délurées manient le sabre laser, mieux que dans Star Wars, et c'est elles qui
02:37 mènent le monde, sans être voilées, comme étrangement la grande majorité des personnages
02:41 féminins de Dune 2.
02:43 Enfin, pas d'épices chez Dumont, juste la grâce, c'est plus nourrissant.
02:48 Et ça donne envie ! Merci Laurent Delmas !

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