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00:00 - Le 23 février sur France Bleu Alsace, c'est donc une matinale spéciale,
00:03 salon de l'agriculture, le salon qui débute demain à Paris.
00:05 On en parle souvent comme d'une vitrine pour l'agriculture française.
00:09 Et ça peut aussi Aurélie, être une porte d'entrée pour recruter dans le métier.
00:13 - Et on en parle ce matin avec Sébastien Librecht,
00:15 responsable de la formation à la Chambre d'agriculture d'Alsace.
00:18 Bonjour. - Bonjour.
00:19 - Et puis avec nous aussi en direct depuis Roufac,
00:23 Pierre-Yves Granata, le proviseur du lycée agricole de Roufac.
00:26 Donc bonjour aussi du côté du Haut-Rhin.
00:30 - Bonjour. - Alors on entend depuis quelques semaines
00:33 des agriculteurs qui parlent de leurs difficultés au quotidien.
00:36 La question qu'on se pose nous ce matin sur France Bleu Alsace,
00:39 M. Librecht, pour commencer, est-ce que c'est un métier qui attire encore ?
00:44 - Alors c'est un métier qui attire encore, mais qui a besoin aussi
00:47 d'un renouvellement des générations assez important.
00:50 Alors je comprends, effectivement, on voit plus les tracteurs sur l'autoroute
00:53 actuellement que dans les champs.
00:55 Ça peut envoyer un message, je veux dire, un message d'inquiétude.
01:00 Et c'est vrai qu'on pose le constat d'un certain nombre de choses.
01:03 Un ras-le-bol des normes, il y a un travail administratif
01:07 qui est quand même assez lourd et qui est peut-être un peu au détriment
01:10 du cœur du métier qui est la production agricole.
01:15 Et puis aussi cette notion de revenu qui n'est pas forcément sécurisée
01:19 et qui est tout à fait dépendant, non pas du travail et de la qualité
01:23 du travail des personnes, mais dépendant d'un microcosme économique
01:28 ou macrocosme économique qui n'est pas forcément assurant.
01:31 Par contre, je verrais, moi, plutôt un slogan qui réunirait
01:38 sous la même bannière, d'ailleurs, les syndicats agricoles.
01:42 C'est plutôt un cri en disant "mais laissez-nous faire notre métier,
01:45 laissez-nous faire notre beau métier".
01:46 Et donc, du coup, c'est ça qu'il faut retenir, c'est que si on se bat
01:50 aujourd'hui avec les tracteurs, etc., c'est parce qu'on aime notre métier
01:55 et parce qu'il est vraiment au cœur de grands enjeux au niveau
01:59 de la souveraineté alimentaire, on en parle beaucoup, au niveau
02:03 de la protection des ressources, etc., et donc, du coup, de la production
02:06 d'énergie verte. Donc, des métiers qui ont vraiment du sens.
02:10 - Ces métiers pour lesquels on forme en Alsace, je me tourne vers vous
02:15 avec un peu la même question. Pierre-Yves Granata, vous êtes
02:17 proviseur du lycée agricole de Roufac. Il y a toujours autant de jeunes
02:22 et de moins jeunes, d'ailleurs, qui se présentent pour des formations
02:25 agricoles ? - Alors oui, sur le territoire alsacien,
02:30 les formations agricoles ont assez relativement le vent en poupe.
02:36 L'enseignement agricole public en Alsace, c'est deux établissements,
02:41 quatre lycées, deux CFA, deux centres de formation pour adultes,
02:45 et puis qui accueillent des collégiens, lycéens, apprentis, et donc
02:49 stagiaires adultes, à peu près 2 500 à 3 000 apprenants par an.
02:54 - Vous n'avez pas de mal à remplir les formations ?
02:59 - Alors, ça dépend des formations, bien évidemment, mais globalement,
03:04 on est sur un territoire en Alsace avec une présence agricole
03:08 assez forte et une densité aussi assez élevée. On est assez présents
03:15 aussi pour expliquer aux jeunes collégiens ce que sont les formations
03:20 agricoles. Donc, on intervient régulièrement dans les établissements
03:23 pour présenter les spécificités et les besoins du monde agricole,
03:28 ce qui permet de recruter relativement bien dans nos formations.
03:33 - D'où cette question ce matin que l'on pose aux auditeurs de France Bleu Alsace,
03:36 téléspectateurs de France 3 Alsace, le métier d'agriculteur fait-il
03:40 encore rêver ? Votre ressenti, vos témoignages ? On accueille
03:44 Maurice, tenez, qui nous appelle de Zainheim. Bonjour, Maurice.
03:46 - Bonjour, Hubert. - Soyez le bienvenu, Maurice. Ravi de vous accueillir.
03:50 Dites-nous, selon vous, agriculteur, ça fait encore rêver aujourd'hui
03:53 ou pas du tout ? - Bien sûr que ça fait rêver. Ça fait rêver tous les gamins
03:57 de voir les vaches, les beaux tracteurs, les fleurs dans les champs.
04:01 Ça fait rêver et c'est beau de rêver. Le problème, c'est que le rêve,
04:06 il est vite désenchanté quand on arrive vraiment dans le métier.
04:10 J'ai entendu Jérôme avant qui fait broucher à côté, qui a embauché des gens,
04:17 qui est en plein dans les paperas. Il n'a même pas vraiment le temps
04:24 de s'occuper de sa famille. Ce n'est pas tout à fait ce que les gens rêvent.
04:29 - Maurice, vous faites référence à ces agriculteurs de Zande.
04:33 Ils ne sont pas les seuls d'ailleurs qui sont obligés d'avoir un deuxième métier
04:36 finalement à côté de leur emploi d'agriculteur. Vous, Maurice,
04:44 c'est quelque chose que vous auriez pu envisager, être agriculteur ?
04:48 - Moi, j'étais agriculteur. Je suis retraité de l'agriculture.
04:52 J'ai encore mon fils sur la ferme. Pour l'instant, je suis encore valide
05:00 et vraiment intéressé par la chose. Mais le rêve, ça n'importe rien.
05:08 Du rêve à la réalité, ce n'est pas énorme en agriculture, mais énorme.
05:15 - Maurice, toute petite question. - Alors, comme hier soir,
05:19 j'ai écouté sur une chaîne, que je ne dirais pas, qu'on invite des gens
05:25 qui cassaient tout, même les exploitations bio au niveau de Saint-Sauline
05:34 et qu'on les invite au salon de l'agriculture pour le grand débat.
05:37 Je me demande ce que ça donnera. - Qui ne sont plus invités.
05:40 - Il y a un compte-ordre qui dit qu'ils ne sont plus invités.
05:45 Mais voilà, on a nouveau fait des fâchés. - Alors, c'est vrai que la question
05:49 est tellement vaste qu'on pourrait en parler pendant des heures
05:52 et aborder des milliers d'espèces. Ce matin, Maurice, on s'est dit
05:56 qu'on allait parler de ce dont vous disiez au début, que c'était
06:01 de plus en plus compliqué, de ce métier et de cette façon d'attirer les jeunes.
06:05 Est-ce que le métier fait encore rêver ? Vous le disiez, c'est très dur.
06:10 Vous, vous confirmez, Sébastien Librecht, ce n'est pas une promenade de santé
06:14 d'être agriculteur aujourd'hui. Vous êtes responsable de formation
06:17 à la Chambre d'agriculture. - Mais c'est pour ça qu'on a
06:20 des établissements qui préparent et qui préparent bien les jeunes
06:23 qui veulent s'installer. Alors moi, j'ai une chose parce qu'effectivement,
06:26 il y a quelque chose, par rapport au métier agricole, j'entends monsieur
06:33 tout à fait, et puis on le voit. Donc c'est pour ça qu'on se bat.
06:37 Aujourd'hui, c'est justement pour libérer un petit peu l'agriculture
06:41 et lui permettre de faire vraiment son métier au cœur des grands enjeux.
06:44 Mais on ne se pose pas la question, quand on est parent d'un gamin
06:50 qui veut faire garagiste ou expert comptable, etc. On ne va pas lui dire
06:57 "bah non, tu ne peux pas parce que ton père ou ta mère n'est pas garagiste
07:01 ou expert comptable", mais on le fait systématiquement pour l'agriculture.
07:04 C'est dire "bah non, tu ne peux pas être dans le milieu agricole
07:07 puisque tu n'es pas issu du milieu agricole". Et Pierre-Yves Granata
07:11 pourra également en parler. Mais on accueille des personnes
07:16 qui sont ce qu'on appelle hors cadre familial aujourd'hui
07:18 parce qu'on a des systèmes de montée en puissance par la formation
07:23 qui permettent soit de s'installer, soit de s'installer en tant que salarié
07:28 et derrière, éventuellement, s'installer à terme en tant que co-exploitant.
07:33 Et donc moi, je voudrais faire passer ce message qu'aujourd'hui,
07:37 l'agriculture s'est démocratisée et on a besoin de ces efforts se vives
07:41 pour pouvoir renouveler nos générations et donc participer à ces grands enjeux-là.
07:48 - Vous confirmez, Pierre-Yves Granata, vous êtes donc proviseur du lycée agricole
07:53 de Rouffac. Vous avez déjà un public qui n'est pas 100% issu du milieu agricole
08:00 parmi vos élèves et puis vous les formez surtout.
08:02 Ce n'est pas obligatoire d'avoir une expérience familiale dans l'agriculture
08:06 pour se lancer dans ces métiers ?
08:08 - Non, absolument pas. Les métiers agricoles, c'est des métiers passion.
08:14 Mais c'est vrai que dans les établissements, nous n'accueillons maintenant
08:18 qu'environ 20% d'enfants qui sont enfants, filles ou fils d'exploitants.
08:27 Tous les autres sont des jeunes qui sont intéressés par les métiers du vivant
08:32 ou intéressés par les questions environnementales.
08:37 Bref, qui sont intéressés par ces métiers qui ont du sens.
08:40 Et qui ont, enfin voilà, dont le sens a été quand même très médiatisé ces derniers temps.
08:47 - C'est une spéciale Salon de l'agriculture sur France Bleu Alsa.
08:50 Il s'agit -1 avant l'ouverture du CIA.
08:53 Sébastien Librecht, responsable de la formation à la Chambre d'agriculture
08:56 et Pierre-Yves Granata, proviseur du lycée agricole de Rouffac, sont nos invités.
09:01 Alors merci Maurice également de nous avoir appelé. Maurice, passez une belle journée.
09:05 - A vous aussi. Et vive l'agriculture quand même.
09:09 - Merci Maurice.
09:11 - Et répondez à cette question si vous le souhaitez. On a encore 5 minutes pour échanger.
09:14 Le métier d'agriculteur fait-il encore rêver ? 0-3-88-25-15-15.
09:18 - Le métier ou les métiers finalement, c'est extrêmement divers.
09:21 Avec des niveaux de formation extrêmement divers.
09:25 J'ai envie de vous demander, M. Granata,
09:29 on a parlé beaucoup des enjeux environnementaux.
09:32 Vous qui êtes proviseur dans un lycée agricole,
09:34 est-ce que vous formez justement aussi à tout cela,
09:38 moins d'utilisation de produits fisto-sanitaires,
09:42 éventuellement carrément à une formation dans des filières bio ?
09:47 - Alors on enseigne évidemment les principes de l'agroécologie.
09:54 Ça fait partie évidemment de nos missions.
09:58 Mais on ne fait pas la promotion d'un système de production ou de l'autre.
10:02 On ne favorise pas le bio ou le conventionnel.
10:06 Notre métier c'est de préparer les jeunes à être capables de faire des choix éclairés
10:11 quand ils seront en responsabilité dans leur exploitation ou dans leur entreprise.
10:16 Et de choisir le système qui sera le meilleur pour eux sur leur territoire.
10:22 - Parce que M. Librecht, je me tourne vers vous,
10:25 responsable de formation à la Chambre des Métiers d'Alsace.
10:28 - D'agriculture.
10:29 - D'agriculture, pardon.
10:30 - Dans des filières.
10:31 - D'agriculture d'Alsace, oui, bien sûr.
10:33 Donc c'est ce que vous disiez tout à l'heure.
10:36 Finalement, les enjeux qui tournent autour du métier d'agriculteur
10:40 sont les enjeux cruciaux des années à venir ?
10:44 - Tout à fait stratégique.
10:45 Et j'ai justement un chiffre par rapport à la baisse de produits fito-sanitaires en Alsace,
10:50 en l'occurrence.
10:51 En 10 ans, on a baissé de 20% l'épandage des produits fito-sanitaires sur des grandes cultures
10:58 et même de 32% en vignes.
11:01 Donc la dynamique est en marche grâce aussi aux formations qui se sont adaptées
11:06 et qui ont intégré les enjeux agro-écologiques dans les référentiels de formation.
11:12 - Un mot pour dire aux auditeurs qui veulent se lancer,
11:17 pourquoi il ne faut pas hésiter à se lancer dans le métier ?
11:20 - Goûtez le métier !
11:22 On a justement la Chambre d'agriculture, comme dans les autres chambres consulaires,
11:26 je fais de la publicité pour mes cousines de la CCI et de la CMA,
11:31 on a un dispositif qui s'appelle "Découvrir le métier"
11:36 qui est 5 jours dans l'entreprise.
11:38 Et on voit la réalité de l'entreprise et à ce moment-là on peut en parler un peu mieux.
11:42 - Ce sera le mot de la fin si vous êtes tenté par les métiers de l'agriculture.
11:46 Tentez donc d'aller faire un tour dans une entreprise.
11:48 - Voilà pour ces échanges, merci d'être venu jusque dans nos studios sur France Bleu Alsace.
11:53 Bon salon d'agriculture, vous irez peut-être au salon ?
11:56 - Tous mes élus y seront de toute façon. Merci à vous.
12:00 - Sébastien Livret, je te reçois.
12:02 Responsable de la formation à la Chambre d'agriculture d'Alsace
12:04 et on était aussi en direct du Haut-Rhin à Dorofac
12:06 avec Pierre-Yves Grammatta, le proviseur du lycée agricole.
12:08 Bonne journée !
12:09 - Allez à très bientôt sur France Bleu Alsace si vous souhaitez retrouver ces échanges.
12:13 Vous allez sur notre site internet, vous y réécouterez l'intégralité.
12:19 On s'intéresse au salon de l'agriculture évidemment qui débute demain.
12:21 On le rappelle, France Bleu étant partenaire de l'événement.
12:24 Sachez que vous vivrez d'ailleurs le salon chaque jour sur France Bleu
12:28 à partir de lundi jusqu'au 1er mars, donc toute la semaine prochaine,
12:31 de midi à 14h puisque Wendy Bouchard et Willy Rovelli proposeront leurs émissions.
12:37 Beaucoup trop de R dans "proposeront".
12:39 J'arrive pas à le dire.
12:40 Proposeront leurs émissions.
12:42 - Bien !
12:43 - Pas mal ! On rippe un peu.
12:44 Depuis le CIA, depuis la porte de Versailles, il est 7h59.
12:47 Mentiça a révélé avec l'émission "The Voice" il y a quelques années.
12:58 Bon, pas si vieux que ça.
12:59 Mentissa qui est en concert et de passage en Alsace demain au fil de l'eau à la Venceuneau.
13:03 On a des places à vous offrir.
13:04 On écoutera le bruit du silence, ça c'est sa toute nouvelle chanson.
13:09 On l'écoute en intégralité juste après 8h.
13:12 On vous dit à tout de suite.
13:14 Ici Matin, reviens dans un instant.
13:17 ...
13:18 - Quoi de prévu ce week-end?