• il y a 9 mois

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00:00 - Et il est 7h15, l'ouverture demain du Salon de l'agriculture à Paris, les blocages des viticulteurs hier à Langon et à Landiras,
00:06 et une nouvelle action sous forme de barbecue ce soir, Place des Quinconces à Bordeaux,
00:10 on évoque la crise agricole ce matin dans les Codicis. Stéphanie Brossard, vous recevez Stéphane Massard,
00:15 le vice-président de la Fédération des Cumas de Gironde et du Lot-et-Garonne,
00:19 il est aussi vigneron à Puy-Normand et près de Saint-Serin-sur-Lille.
00:22 - Bonjour Stéphane Massard. - Bonjour.
00:24 - La Cuma, la coopérative d'utilisation de matériel agricole,
00:28 donc est-ce qu'on peut dire que c'est une forme de protection face à la crise actuelle ?
00:33 - Il y a différentes formes de protection, mais ça en est sans doute une, en ce sens que ce sont des agriculteurs,
00:38 enfin quelles que soient les filières d'ailleurs, nous sommes en Gironde donc surtout viticulture bien sûr,
00:44 mais c'est un groupe de personnes, d'agriculteurs vignerons qui décident d'acheter à un moment donné du matériel collectivement
00:52 et de le partager ou de le mettre à disposition de ses adhérents.
00:55 Voilà, c'est une structure coopérative, coopérative d'utilisation de matériel agricole,
00:59 c'est un réseau départemental ou interdépartemental dans notre cas, régional puis national,
01:06 où chacun à son étage ou à son niveau fait ce qu'il peut pour accompagner ses collectifs,
01:12 c'est un réseau très structuré et l'idée première c'est de baisser les charges de mécanisation
01:18 ou de mettre à disposition de ses adhérents des outils à moindre coûte.
01:22 - On partage des machines, on partage des mains d'œuvre aussi, ça évite une accumulation de dettes qui sont ensuite difficiles à rembourser ?
01:29 - Alors pas forcément d'aides, l'idée de départ c'est de dire voilà,
01:32 comment peut-on baisser nos charges de mécanisation et surtout pour des vignerons, des exploitations, des fermes de petite taille,
01:38 comment est-ce qu'on peut disposer d'outils performants, au même titre que les grosses exploitations qu'ils achèteraient à titre individuel,
01:44 il y a d'ailleurs des grosses exploitations qui sont adhérentes d'œcumens,
01:46 mais éviter le surequipement et au-delà de ça bien sûr aussi échanger entre pairs et des expériences,
01:54 la transmission intergénérationnelle, ça permet aussi de maintenir les tissus socio-économiques sur les territoires et d'échanger et de mieux...
02:02 - C'est plus large que du partage de matériel ?
02:04 - Ça va au-delà du partage de matériel et aujourd'hui les œcumens sont aussi vectrices ou plutôt elles sont aussi groupons d'employeurs,
02:11 donc elles peuvent aussi prendre un salarié collectivement et le mettre à disposition un jour, deux jours, trois jours par semaine,
02:16 mettre à disposition de ses adhérents.
02:18 - Il y a 100 kumas en Gironde, ça fait à peu près un quart des agriculteurs de la Gironde,
02:22 si c'est tellement avantageux, si c'est une telle source d'économie, pourquoi finalement tout le monde n'est pas en kuma ?
02:28 - Un agriculteur sur deux en France est en kuma, en Nouvelle-Aquitaine 1500, donc voilà, il faut multiplier à peu près par 30...
02:37 - Mais pourquoi tout le monde n'adopte pas cette formule ?
02:39 - Alors il y a aussi des exploitations de grande taille qui considèrent qu'ils n'ont pas besoin et qu'ils peuvent s'équiper à titre individuel,
02:45 la kuma doit remplir deux missions, flexibilité, économie.
02:48 L'idée c'est de travailler moins cher que si on travaillait à titre individuel,
02:52 et selon les outils, il y a des agriculteurs, des vignerons qui sont adhérents à plusieurs kumas,
02:58 dans une pour un certain outil et dans une autre pour d'autres.
03:02 - Dans l'École d'ICI, notre invité ce matin, Stéphane Massard, également le vice-président vigneron
03:07 et vice-président de la Fédération des Kumas de Gironde et du Lot et Garonne,
03:10 la coopérative d'utilisation de matériel agricole.
03:12 - Alors à votre poste, forcément vous êtes au contact de beaucoup d'agriculteurs,
03:16 vous les trouvez dans quel état d'esprit avec cette crise qui dure depuis des semaines ?
03:20 - Alors qu'ils soient en kuma ou non, tout le monde subit un petit peu cette crise
03:24 qui est la conséquence d'un marché pléthorique.
03:26 Je pense que le fait d'avoir un groupe et de pouvoir en échanger les rend sans doute plus résilients, avec de la souplesse.
03:32 Bon il y a naturellement les impératifs économiques qui sont là, quand il y a des factures on essaie tous de les payer,
03:38 et alors peut-être que le groupement, même si les trésoreries des kumas ne sont pas illimitées,
03:42 ça permet quand même d'avoir un peu de souplesse, d'échanger et surtout de faire en sorte que les vignerons sur le territoire
03:48 continuent de se rencontrer et puissent échanger sur le sujet.
03:51 Ça permet de pouvoir parler de ces problèmes ou des choses que nous rencontrons,
03:55 ça permet quand même de les rendre plus acceptables.
03:57 - On parle beaucoup de l'arrachage qui a commencé, 8000 hectares du vignoble bordelais,
04:02 vous aidez aussi les viticulteurs à se diversifier ?
04:05 - La diversification je pense qu'elle se fera, ce ne sont pas des choses qui se font brutalement.
04:11 Là où les kumas peuvent aider, d'une part quand elles sont équipées de pelles mécaniques,
04:14 elles peuvent arracher éventuellement les vignes concernées,
04:16 là où je pense qu'il y a un vrai levier au niveau des groupes,
04:20 c'est que d'abord il y a des kumas viticoles qui ont aussi du matériel de grande culture,
04:24 qui permet de travailler des champs, de faire des céréales,
04:26 et quand ce n'est pas le cas des groupes eux-mêmes, il peut y avoir des échanges entre groupes, entre kumas,
04:31 et sur les territoires, il peut y avoir des kumas voisines de groupes déjà en place,
04:36 qui ont du matériel de grande culture, et si les vignerons prennent des parts sociales à des outils concernés,
04:44 ils peuvent disposer de ce matériel.
04:46 Ou bien, il y a des kumas déjà en place, ou non,
04:48 on peut aussi créer des groupes pour acheter du matériel de grande culture collectivement,
04:52 ce qui permettra aussi économiquement de les rendre plus supportables.
04:55 - Merci beaucoup Stéphane Massard d'avoir été notre invité ce matin,
04:58 vice-président de la fédération des Cuba de Gironde et du Lot-et-Garonne. Bonne journée à vous !

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