Depuis le 1er février, plus aucun artiste d'Universal Music Group ne peut être utilisé pour illustrer les vidéos sur le réseau social TikTok. Des millions de vidéos sont réduites au silence, mais les créateurs et créatrices de contenu tentent de trouver comment continuer sans ce catalogue.
Plus d'infos : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/net-plus-ultra/net-plus-ultra-du-vendredi-23-fevrier-2024-2636820
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00:00 6h48, Net + Ultra, c'est l'actualité du numérique et des réseaux sociaux.
00:04 Chaque semaine avec vous, Julien Baldacchino.
00:06 Et cette semaine, c'est TikTok qui vous intéresse.
00:09 Oui, car le réseau social a connu il y a trois semaines l'un de ses plus grands bouleversements,
00:14 la fin d'un contrat qui le liait à Universal Music pour l'utilisation de son catalogue
00:17 musical, faute d'accords sur le montant de ce contrat.
00:21 Or, d'une part, l'utilisation de pistes musicales fait partie des fondamentaux de
00:25 TikTok et d'autre part, Universal, c'est l'une des plus grandes maisons de disques au monde.
00:30 En vrac, ABBA, Ariana Grande, U2, Rihanna, Johnny Hallyday ou même Taylor Swift.
00:35 Tout ça, c'est Universal.
00:37 Et depuis le 1er février, les chansons de tous ces artistes et de bien d'autres ne sont
00:41 plus disponibles sur TikTok.
00:43 Et donc, qu'est-ce qu'il y a à la place ?
00:44 Et bien, ceci du silence.
00:46 Des millions de vidéos ont vu leur son tout simplement supprimé, ce qui n'est pas sans
00:51 conséquence pour les créateurs et créatrices de contenus.
00:54 Comme Chloé, une danseuse dont le compte WhoXVert est suivi par 4 millions de personnes.
00:59 Un beau matin, je me suis réveillée et j'ai vu que la moitié de mon travail était un
01:03 peu parti en quelque sorte à la poubelle.
01:05 On voit des vidéos, la plupart de nos vidéos en fait, sans son.
01:08 En tant que créateur de contenus de danse, la musique a beaucoup d'impact.
01:14 Tout est relié à la musique, donc forcément, c'est assez négatif, cette annonce.
01:17 Et là où la situation est encore plus ubuesque, c'est que c'est le cas aussi des artistes
01:21 eux-mêmes.
01:22 La plupart des artistes universals ont leur propre compte TikTok, qui est donc aussi réduit
01:27 au silence pour Benjamin Valbon, alias Flonflon, qui est lui aussi créateur de contenus et
01:32 spécialiste de l'industrie musicale.
01:34 Il y a une forme d'impasse là-dedans.
01:35 C'est un résultat d'une codépendance qui s'est créée entre Universal et TikTok très
01:41 rapidement, où on a demandé aux artistes d'être assez proactifs sur ce genre de réseau.
01:47 Et là, il se trouve qu'ils sont dans une impasse.
01:49 Donc si l'application TikTok, tu avais commencé à bien l'utiliser pour faire la communication
01:53 de ton travail en tant qu'artiste, et bien là, tu ne peux plus le faire.
01:57 C'est un peu compliqué.
01:58 Alors Julien, est-ce qu'il y a une issue en vue ?
01:59 Alors, pas du côté d'Universal et TikTok pour le moment.
02:02 Il n'y a pas de nouvelles négociations à l'ordre du jour, mais cela viendra peut-être
02:05 des créateurs eux-mêmes, comme WhoXVer, qui rivalisent de créativité face à la
02:09 contrainte.
02:10 Le fait d'enlever tous ces sons TikTok nous oblige à nous réinventer, à nous diversifier.
02:14 Moi, par exemple, j'ai utilisé des interviews de Kylian Mbappé, des discours de notre président.
02:21 J'ai fait de la danse sur ces sons-là, qui ne sont pas des musiques, du coup.
02:25 Et ça se transforme en contenu humour, mais tout en restant dans la danse.
02:29 Donc en fait, je cherche à me réinventer.
02:31 Et beaucoup de musiciens proposent aussi des versions accélérées ou ralenties, des reprises
02:35 plus ou moins artisanales, des grands tubes, parfois aidés par l'intelligence artificielle,
02:39 et surtout des compositions pour faire face à ce vide musical.
02:42 Nette + ultra, Julien Baldacchino.
02:45 Merci.
02:46 Une chronique à réécouter avec le son et l'image sur le site internet de France Inter.