Le prix du gaz et du carburant vont baisser

  • il y a 7 mois
L'agence internationale de l'énergie s'attend à une baisse de la demande de gaz et de pétrole pour cette année 2024. Ce qui signifie que mécaniquement les prix vont baisser. Les explications de Nicolas Doze, éditorialiste BFM Business
Transcript
00:00 Une consolation Nicolas face au ralentissement de la croissance, l'Agence internationale de l'énergie s'attend à une baisse de la demande de gaz et de pétrole cette année.
00:09 Est-ce que ça veut dire que les prix vont baisser ?
00:11 Mécaniquement oui. Si vous avez une demande qui est durablement en dessous de l'offre, ce qui semble un petit peu s'annoncer, vous allez avoir forcément une baisse des prix du gaz, forcément une baisse des prix du pétrole.
00:22 Donc oui, une baisse des prix à la pompe. Qu'est-ce qui fait dire ça à l'Agence internationale de l'énergie ?
00:27 La fameuse baisse de la consommation en Chine. La Chine n'est pas repartie comme on le pensait et le ralentissement chinois est là et il est bel et bien là.
00:34 Le fait aussi que beaucoup de pays qui produisent du pétrole en dehors des pays de l'OPEP et l'OPEP+ continuent à produire comme des dingues.
00:40 Les États-Unis, le Canada notamment et le Brésil, donc une production qui est plus importante, donc ça veut dire que l'offre augmente.
00:47 Et puis il y a des phénomènes nouveaux. L'essor des énergies renouvelables, on en parle depuis longtemps des énergies renouvelables mais elles sont bel et bien là.
00:55 Et puis la transition énergétique qui fait qu'on vend de plus en plus de voitures électriques.
00:59 Donc il y a de moins en moins, enfin de moins en moins, le nombre de véhicules thermiques recule.
01:03 Donc c'est vrai qu'une baisse des prix du gaz et du pétrole est parfaitement éco-cohérente,
01:07 même si on aurait pu redouter une remontée des prix du pétrole avec le choc en mer rouge et le choc que ça a provoqué sur le commerce mondial,
01:13 pour l'instant ce phénomène-là ne s'est pas produit.
01:15 Il y a même certains analystes qui s'attendent à ce que la demande de gaz recule de façon inexorable, durable.
01:20 C'est vraiment le monde nouveau, c'est le scénario de Shell qui considère que le pic gazier il est déjà passé en Europe.
01:27 Donc on ne retrouvera jamais les pics de consommation qu'on a pu connaître avant Covid.
01:31 Et les mêmes prévisions de Shell nous disent les États-Unis vont vers leur pic gazier dans les années 30 et le reste du monde dans les années 40.
01:37 Et en fait ce que je trouve intéressant dans les chiffres d'aujourd'hui, c'est qu'on voit vraiment qu'on bascule dans quelque chose de différent.
01:42 Généralement quand on vous parle d'une demande qui baisse et de prix qui baisse, c'est parce que l'activité ralentit, ça sent à plein nez la récession.
01:48 La nouveauté c'est qu'on peut maintenant attribuer ce phénomène pas uniquement à un ralentissement de l'économie, qui n'a pas de problème, mais bel et bien là,
01:55 mais aussi au phénomène, enfin attribuer une partie à la transition énergétique, ce qu'on n'aurait pas pu faire il y a encore deux ou trois ans.
02:01 Tant ta chronique de ce matin revient à nous dire que la récession a du bon ?
02:04 Ce qui est certain c'est que le prix de l'énergie c'est le baromètre absolu de l'économie mondiale.
02:07 On a souvent tendance à dire que l'économie c'est de l'énergie transformée, ce qui est vrai en plus.
02:12 Finalement oui, il y a un côté bonne nouvelle.
02:14 Si l'énergie est moins chère, ça fait plus de pouvoir d'achat.
02:16 Si l'énergie est moins chère, l'inflation va reculer, la BCE va baisser ses taux et vos crédits seront moins chers.
02:21 Si l'énergie est moins chère, ça veut dire que notre déficit commercial va s'améliorer, notre balance commerciale va s'améliorer.
02:27 La moitié c'est du pétrole et du gaz que l'on achète à l'étranger.
02:30 Donc oui, c'est vrai qu'il y a un bon côté quand les prix de l'énergie baissent.
02:33 Le problème c'est qu'il ne faut pas qu'ils baissent trop, parce que si l'énergie fossile est trop bon marché, ça ralentit la recherche de solutions alternatives ouvertes.
02:41 Merci Nicolas.

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