La procès du meurtrier présumé du policier Éric Masson s'ouvre ce lundi 19 février à Avignon devant la cour d'assises du Vaucluse. Claude Simonetti est l'invité de France Bleu Vaucluse, il est le délégué départemental du syndicat Unité SGP Police FO.
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00:00 [Musique]
00:07 Le début dans moins de deux heures du procès Avignon du meurtrier présumé du policier Eric Masson
00:12 et de deux de ses complices, on l'évoque ce matin Romain Bercher
00:15 avec un autre invité, le secrétaire départemental du syndicat unité SGP Police FO, invité donc du 6/9.
00:22 Bonjour Claude Simonetti.
00:23 Bonjour à vous.
00:24 Merci d'être dans ce studio ce matin.
00:26 Êtes-vous impatient de l'ouverture de ce procès ?
00:29 C'est un mélange en fait, oui, impatient parce qu'on attend le travail de la justice en fait.
00:34 Déjà l'auteur présumé, comme vous l'avez dit, déclare qu'il n'est pas coupable.
00:39 Donc déjà la notion de culpabilité qui doit être reconnue.
00:43 Si cette notion de culpabilité est retenue, tout simplement une sanction doit être prononcée.
00:49 Les premiers mots qui me viennent c'est justice pour Émilie, Laura et Anaïs, la femme et les enfants d'Eric bien sûr en premier.
00:55 Donc vous l'abordez avec beaucoup d'impatience, beaucoup de réponses.
00:59 Vous souhaitez des réponses dans ce procès ?
01:01 Exactement, nous souhaitons des réponses.
01:03 Comme je vous l'ai dit, nous souhaitons une justice en fait tout simplement.
01:06 Le procès va évidemment retracer ce 5 mai 2021, l'intervention Rue du Râteau, la traque aussi d'Ilias Akoudad, le meurtrier présumé.
01:15 Cette confrontation à Ilias Akoudad, vous la redoutez ?
01:19 Pas du tout, pas du tout non. On sera là pour être présent en soutien comme je vous l'ai dit de la famille en premier lieu.
01:27 En même temps, on sera là également pour écouter les plaidoiries et de connaître la vérité profonde de ce drame surtout.
01:35 Les policiers avignonnés, ils seront dans cette salle de la cour de la Cigne-aux-Cluses.
01:40 Comment ça va se passer ? Ils obtiennent des autorisations pour assister au débat ?
01:44 Exactement, c'est ce qui a été décidé par le directeur interdépartemental de la police nationale, monsieur Déjar.
01:51 Il y a une émotion tout de même qui reste vive dans les rangs, vous le ressentez au sein du commissariat d'Avignon ?
01:56 Oui, c'est quelque chose de...
01:57 On est presque 3 ans après les faits.
01:59 C'est ça, exactement. On continue à vivre, mais on n'oublie pas.
02:03 C'est un peu le résumé que je fais depuis un petit moment maintenant, depuis 3 ans exactement.
02:08 Sa mémoire est toujours présente au sein du commissariat, surtout pour ceux qui l'ont connu.
02:14 Parce que, effectivement, la vie du commissariat évolue. Chaque année, il y a des mutations.
02:18 Des collègues qui arrivent qui n'ont pas connu Eric, mais qui ont connu l'affaire, bien sûr, on ne peut pas l'annier.
02:24 Donc oui, effectivement, il y a toujours pour moi sa présence au sein du commissariat.
02:30 France 2 Vaucluse, 7h49, question qu'on vous pose ce lundi matin.
02:33 Est-ce que vous avez été marqué par l'affaire Eric Masson ? Vous nous le dites au 04 90 14 0404.
02:38 Sujet que nous évoquons avec Claude Simonetti, le secrétaire départemental du syndicat unité SGP Policefo.
02:45 Nombreuses réactions, notamment déjà sur les réseaux sociaux.
02:48 Putsch qui nous écrit sur le Facebook de la radio qu'il s'agisse d'un accident lié à une chute de hauteur dans le secteur du BTP ou d'un crime policier.
02:55 Après un accident mortel du travail, c'est difficile d'expliquer à des enfants que leur papa est mort à cause du travail.
03:00 On imagine à quel point il peut être touché, Putsch.
03:02 On est aussi à Pernes-les-Fontaines pour évoquer ce sujet au téléphone avec Christophe.
03:08 Bonjour Christophe.
03:09 Oui, bonjour Christophe.
03:11 Moi, je voudrais dire quelque chose, c'est honnêtement, ça me fait tous mes noeuds,
03:16 dès qu'il y a quelque chose qui touche à une personne, que ce soit un enfant ou n'importe quoi,
03:21 mais là, la police, ils sont là pour nous protéger, on va dire.
03:24 Et moi, je vais dire la vérité, c'est la première fois de ma vie où je suis allé à un rassemblement.
03:29 Je suis allé le dimanche, je n'ai jamais vu autant de monde, et donc je me suis garé très loin.
03:33 J'ai fait plusieurs kilomètres à pied, il y avait des policiers de partout.
03:37 Et moi, vous savez, je suis quelqu'un de très sentimental,
03:39 et je soutiens toujours les forces de l'ordre parce qu'ils font un travail admirable,
03:43 malgré que certaines personnes, peut-être, aient des critiques.
03:46 Et quand je marchais, que je voyais des policiers, je leur disais "On vous soutient, on vous soutient".
03:51 Et je voyais des policiers qui pleuraient, qui avaient l'air nageux,
03:54 et ça m'a ému, bien sûr.
03:56 Et j'ai participé à la cagnotte, bien sûr,
03:59 et puis j'ai mené un bouquet d'eau chaleure devant le commissariat de l'hôtel.
04:03 - Vous n'êtes pas policier, Christophe, ou est-ce que vous avez des membres de votre famille qui sont peut-être dans la police ?
04:07 - Non, des membres éloignés qui étaient, mais non, non.
04:11 Après, je fais partie de... à Pernay-Fontaine, il y a une gendarmerie que je soutiens depuis des années.
04:16 J'ai des amis gendarmes, et voilà.
04:19 Je suis touché, parce que toutes ces choses-là, ça peut vous toucher.
04:22 Quand il y a un gendarme qui est traîné par une voiture, par quelqu'un qui fait un délit de fuite, des choses comme ça,
04:26 c'est des drames, c'est honteux, ça devrait être beaucoup plus puni.
04:30 Comme n'importe quelle agression, tout simplement, que ce soit pour n'importe qui,
04:34 on ne doit pas agresser les gens, ça doit être un bien puni, beaucoup plus que ce qui est puni aujourd'hui, je pense.
04:39 - Merci Christophe pour ce témoignage à Pernay-Fontaine.
04:41 On vous entend sur la route, donc on vous souhaite bonne route si vous êtes partis sur la route du boulot,
04:44 et j'imagine que notre invité est touché par les propos de Christophe.
04:46 - Oui, et quand Claude-Simone Etienne, près de trois ans après, avec le témoignage de Christophe,
04:50 et le début de ce procès, l'émotion, au-delà même de la profession des policiers et du commissariat, qui reste très vive ?
04:58 - C'est important, la déclaration du monsieur, et je le remercie,
05:02 puisqu'on fait ce travail avant tout pour la population,
05:05 donc il est important de recevoir ce genre de témoignage de la population,
05:09 qui motive toujours à faire ce métier, puisque, comme tout métier,
05:13 c'est vrai que le métier de policier est dangereux,
05:16 mais le but promis, c'est quand même de rentrer chez soi le soir,
05:18 quand on a fini son travail, comme tout le monde,
05:20 et là, Eric n'a pas pu le faire, tout simplement.
05:22 - Vous parlez du travail des policiers, ce procès, c'est aussi le procès du travail des policiers
05:28 sur le terrain en Vaucluse, face au trafic de drogue.
05:31 Depuis près de trois ans après la mort d'Eric Masson, on a le sentiment que rien n'a changé, de ce point de vue-là.
05:36 - Ce qu'il y a changé, enfin, oui, vous avez raison, rien n'a changé, j'allais dire,
05:40 ce qui a changé simplement, c'est que les collègues qui sont sur le terrain
05:45 travaillent de plus en plus sur ces points, sont présents de plus en plus sur ces points.
05:49 Il y a vraiment un travail de fond qui se fait sur le trafic du stupéfiant en Vaucluse,
05:54 j'imagine, bien sûr, partout en France, mais...
05:56 - 53 points de deal, disait la préfecture lors de son dernier bilan de la délinquance l'année dernière.
06:01 - Tout à fait, tout à fait, c'est quelque chose qui n'existait pas il y a quelques années en arrière.
06:05 Donc on voit que c'est un moyen lucratif qui attire beaucoup de monde.
06:09 Et bien sûr, à ce moment-là, on intervient, les collègues sont présents, je peux vous l'assurer.
06:14 - Vous diriez qu'Éric Masson est devenu le symbole de cette lutte acharnée des policiers en Vaucluse ?
06:19 - Il ne faut pas se servir de la mort d'Éric, une lutte acharnée, oui,
06:23 au-delà de ce qui s'est passé avec Éric, bien sûr,
06:26 mais avant tout pour le travail que l'on a choisi et que les collègues essayent d'exercer.
06:31 - Malgré tout, les trafics perdurent.
06:34 Éric Masson est mort rue Durato à quelques centaines de mètres de là,
06:38 encore aujourd'hui en 2024, il y a du trafic de stupéfiants dans l'intramuros d'Avignon.
06:42 - De toute façon, il y a du trafic de stupéfiants sur tout le département et sur la France entière.
06:47 Malheureusement, c'est quelque chose qu'on n'arrive pas à endiguer,
06:51 c'est quelque chose qui existe toujours.
06:54 Le problème, c'est qu'il y a des saisies qui sont faites.
06:56 Les collègues, que ce soit BACE ou d'autres services, font des grosses saisies de drogue.
07:01 Et malgré tout, il y a toujours cette présence.
07:03 Donc on voit que ça se renouvelle, c'est une petite entreprise en fait, tout simplement.
07:07 - La mort d'Éric Masson avait aussi soulevé un vaste mouvement de colère de la part des policiers
07:13 qui étaient allés manifester à Paris, pratiquement sous les fenêtres du ministère de la Justice.
07:18 Vous dénonciez à l'époque, en 2021, la justice laxiste.
07:23 Là aussi, près de trois ans après, vous diriez qu'il y a du chemin d'effectuer de la part de l'État et du ministère de la Justice.
07:30 - Je vous dirais ça à la fin du procès.
07:32 La justice a les moyens aujourd'hui.
07:35 Je le répète, nous sommes professionnels.
07:37 Pourquoi je dis ça ?
07:38 Puisque je le redis à nouveau, le présumé assassin d'Éric Masson déclare que ce n'est pas lui.
07:45 Il y aura tous les témoignages qui prouveront que oui ou que non.
07:49 En tout cas, au vu des éléments, je pense plutôt que oui.
07:52 Si c'est le cas, la justice aura à faire son travail.
07:55 C'est là où on l'attend.
07:56 - Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
07:58 On le rappelle, il y a sa coudade.
08:00 Vous attendez ce genre de réponse de la part de la justice ?
08:03 - J'attends une réponse, tout simplement.
08:05 Quelle qu'elle soit, j'attends une réponse.
08:06 C'est ça qui est important.
08:07 - Merci Claude Simonetti d'avoir été avec nous.
08:10 A la sortie de ce studio, vous prenez la direction des assises de Vaucluse ?
08:13 - Tout à fait, oui.
08:14 Je rentre au commissariat pour récupérer quelques affaires et je vais au tribunal.
08:17 - Merci à vous d'avoir été là, secrétaire départementale du syndicat Unité SGP Police et Faux.
08:22 - Merci à vous.