• il y a 9 mois
Marie Portolano recevait sur le plateau de Télématin Peter Doherty et Katia de Vidas à l'occasion de la sortie du documentaire "Peter Dohery, stranger in my own skin". 

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Transcription
00:00 - ... du rock, il est accompagné de la réalisatrice du documentaire consacré à sa vie de chanteur,
00:04 disponible dès ce soir d'ailleurs sur Canal+,
00:07 Pete Doherty et Katia De Vidas sont dans Télématin.
00:09 - Bonjour Katia De Vidas, hello Pete Doherty.
00:12 - Bonjour, hello France, good morning France.
00:15 - C'est un film qui se passe sur plus de 10 ans,
00:18 un film sur vous, Peter Doherty, qui retrace votre passion pour la musique,
00:23 vos addictions, vos forces, vos faiblesses.
00:26 Ma première question elle est pour vous, comment s'est construit ce film ?
00:30 Pourquoi vous avez eu envie de filmer, comment ça s'est passé ?
00:33 - À la base on m'avait appelée juste pour être caméraman,
00:36 pour filmer des concerts de Peter, des concerts de plein d'artistes,
00:39 dont Peter, dont Baby Shambles à l'époque.
00:42 Et du coup j'allais filmer dès qu'il venait à Paris,
00:45 on m'envoyait filmer, c'était juste un job, on m'envoyait filmer ses concerts.
00:49 Et ensuite, à force de faire ces étapes-là, on a commencé à se connaître,
00:54 et puis après quand il venait en France, il me disait "je suis à Paris, viens filmer ci, viens filmer ça".
00:58 Moi quand j'allais à Londres, il me disait "ah bah viens filmer ça".
01:01 Et du coup j'ai commencé à avoir des images plus intimes,
01:05 des choses que d'autres gens n'avaient pas,
01:09 et du coup le jour où j'ai eu des images qui étaient assez précieuses,
01:12 je me suis rendue compte qu'on devrait faire un film.
01:15 - Vous avez tout de suite accepté ces images-là, d'être filmées dans votre intimité ?
01:21 - Je ne pense pas qu'il faut traduire parce que ça ne fonctionne pas.
01:24 - Combien de temps avez-vous accepté que je fasse des films ?
01:28 - Comme Cathy a dit, les premières fois,
01:33 c'était juste des questions de filmer des choses en direct,
01:36 des concerts, c'était vraiment très conventionnel.
01:40 C'est un petit peu plus tard qu'on est devenus amis.
01:43 - Je ne sais pas, probablement au cours de plusieurs années.
01:45 - Ça s'est fait sur plusieurs années.
01:48 - Combien de temps ça prend pour faire confiance à quelqu'un ?
01:51 - Parfois, ça prend une éternité, mais finalement ça s'est fait assez rapidement.
01:57 Au début, je ne voyais même pas son visage,
01:59 je voyais juste la caméra, ses cheveux, ses mains et ses pieds.
02:05 Mais une fois que j'ai vu son visage, j'ai décidé de lui faire confiance.
02:08 Et ensuite on s'est mariés.
02:10 - Pendant tout le film, vous n'êtes pas amis, vous devenez amis,
02:13 mais vous n'êtes pas mariés.
02:15 - On n'est même pas en couple.
02:17 - Vous n'êtes pas en couple en toute la durée du tournage.
02:19 Comment vous avez fait, vous, pour capter cette intimité-là,
02:23 pour gagner sa confiance ?
02:25 Comment ça s'est passé ?
02:28 - Ça s'est fait hyper naturellement.
02:30 D'abord, Peter se livre très facilement, il est très transparent.
02:33 Ce qu'on voit à la télé, ce qu'on voit dans ses concerts, c'est lui,
02:36 il ne triche pas du tout.
02:38 Du coup, il n'y avait pas du tout de...
02:41 Oh mon Dieu, pardon, ça m'a attrapée l'œil.
02:45 - C'est une jolie photo qu'on a choisie pour vous.
02:47 - Merci.
02:49 - Je ne sais plus ce que je disais, du coup.
02:52 - Que vous avez réussi aussi...
02:54 - Oui, du coup, la confiance, il fallait...
02:57 Il m'a fait confiance, je lui ai fait confiance.
02:59 De toute façon, à l'époque, il n'y avait pas de deadline.
03:02 On a juste travaillé naturellement, ça s'est construit,
03:05 puis on avait un film, il fallait juste se faire confiance.
03:08 - Qu'est-ce que ça vous...
03:10 Parce que dans ce film, il y a des moments qui sont très émouvants,
03:13 mais très durs aussi.
03:15 Qu'est-ce que ça vous fait, vous, de voir ces images aujourd'hui ?
03:18 - Translation ?
03:20 - Non, je comprends.
03:22 Un grand mélange, un peu de honte, de chaime.
03:32 - Un peu de honte.
03:34 - Pas honte, mais tristesse.
03:36 Plein de tristesse.
03:40 Pas du tout de honte, mais un peu d'embarrassement.
03:43 - Pas du tout de honte, mais un peu d'embarrassement.
03:46 - Oui, il y avait des moments...
03:49 Si j'avais le pouvoir exécutif, si j'avais pu modifier le film,
03:54 si j'avais été en charge du montage, j'aurais enlevé certains moments.
03:59 - Ah bon ? Parce que j'ai lu que c'est vous
04:02 qui avez aussi tenu à filmer ces moments-là.
04:07 - Oui, mais ça, c'était il y a 8, 10 ans.
04:11 - C'est très difficile à regarder à froid, maintenant.
04:17 - C'est difficile à regarder, mais je trouve que,
04:20 de mon point de vue personnel, c'est un film qui est difficile,
04:23 mais très positif, puisque ça montre la difficulté de l'addiction,
04:26 mais ça montre aussi qu'on peut la surpasser.
04:29 Vous, c'est ce que vous avez dit.
04:31 Vous avez dit que quand on montre le meilleur,
04:33 il faut aussi montrer le pire.
04:35 On ne voit pas la progression.
04:37 - Bien sûr, oui.
04:39 Comme tout processus, réhabilitation, désintoxication, thérapie,
04:44 ce n'est jamais simple pour la personne en question.
04:47 Mais oui, en tout cas, c'est un point intéressant.
04:50 - Merci.
04:52 Est-ce que c'est un film... C'est un film pour qui ?
04:55 C'est un film pour les autres ? C'est un film pour vous ?
04:58 C'est pourquoi ?
05:00 À l'époque, je m'étais dit que ce n'était pas un film pour les fans,
05:03 parce qu'ils savent déjà tout, les fans.
05:06 D'ailleurs, je n'aime même pas ce mot-là, fans.
05:09 Mais bon, on va dire ça.
05:11 Je voulais faire un film pour montrer à tout le monde.
05:14 Parce que déjà, je le trouvais déjà assez hors du commun,
05:17 Peter, à l'époque où je commençais à le filmer.
05:19 Puis il était hyper drôle.
05:21 Et je voulais montrer toutes ces facettes.
05:24 Et je voulais aussi montrer que l'addiction, c'est une maladie.
05:28 C'est comme le diabète.
05:30 C'est à vie, c'est comme ça.
05:32 J'ai compris qu'il y avait beaucoup de méconnaissances sur le sujet.
05:35 Et du coup, je voulais aussi que les gens comprennent mieux avant de juger.
05:39 Après, il n'y a pas de message.
05:41 Je montre et les gens se font leur propre vie.
05:44 Il y a une phrase qui m'a beaucoup marquée dans le doc.
05:46 C'est une phrase que vous dites...
05:48 Je vais juste vous poser une question. Pourquoi n'aimez-vous pas le mot "fan" ?
05:50 Pourquoi tu n'aimes pas le mot "fan" ?
05:53 Pourquoi tu n'aimes pas le mot "fan" ?
05:55 Tu dis en français, c'est "fan".
05:57 Parce que c'est fanatique.
05:59 Je préfère "les frères, les sœurs, les amis".
06:02 C'est intéressant, "fanatique", d'accord.
06:04 Allez-y, continuez.
06:06 La phrase qui a retenu mon attention, c'est "je n'ai pas du tout peur de la mort".
06:11 Vous lui posez la question à un moment donné, vous dites "mais tu as peur de la mort".
06:14 Et vous dites "non, je n'ai pas peur de la mort, j'ai peur de la vie".
06:17 Est-ce que c'est encore le cas aujourd'hui ?
06:19 Oui, ça me plaît. C'est vraiment très dramatique comme phrase.
06:25 Alors je ne sais pas, oui, peut-être, parfois, certains jours.
06:30 À l'époque, c'était le cas, aujourd'hui c'est plus apaisé.
06:39 Comment ça va d'ailleurs aujourd'hui tous les deux ?
06:43 Nous on est au top.
06:46 Oui, ça va plutôt pas mal. Et vous ?
06:49 Moi ça va, on se lève tôt et on est content de faire notre métier.
06:53 Et vous aussi. Alors moi je le dis, j'ai beaucoup aimé ce documentaire.
06:56 Il est ce soir sur Canal à 21h, "Stranger in my own skin",
07:01 ce qui veut dire "étranger dans mon propre corps".
07:04 Merci à tous les deux d'être venus dans "Télématin".
07:07 Et je parle aussi que vous avez un autobiographie,
07:10 Pete Doherty qui sort, "Un garçon charmant", au Cherché Midi.
07:14 Merci beaucoup d'avoir été avec nous aujourd'hui.
07:16 Merci beaucoup.

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