Nathan Devers : «Il n'est pas exclu que de notre vivant, on assiste à l'implosion de l'ONU»

  • il y a 7 mois
Nathan Devers, écrivain, à propos des déclarations de Lula, le président du Brésil, sur Israël : «Il n'est pas exclu que de notre vivant, on assiste à l'implosion de l'ONU». 

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Transcript
00:00 Je pense qu'on ne va pas assez loin quand on critique l'ONU.
00:03 Le problème, ce n'est pas l'ONU, c'est les pays qui la composent.
00:06 Ça veut dire qu'aujourd'hui, il faut voir la tectonique des plaques géopolitiques.
00:09 Et c'est ça le sujet.
00:10 Si vous voulez, ce n'est pas, entre guillemets,
00:11 pour reprendre une formule chère à Pascal Praud,
00:14 des petits hommes gris de l'ONU qui feraient des bêtises.
00:16 C'est qu'ils représentent des pays.
00:18 Et que dans ces dynamiques-là, vous avez clairement,
00:22 et c'est absolument tragique,
00:24 vous avez un bloc, disons occidental,
00:26 qui globalement, et en tout cas à l'échelle gouvernementale,
00:31 est intransigeant sur la question de la condamnation du Hamas.
00:34 – Certains ont mis le temps.
00:35 – Certains ont mis du temps, je parle des chefs d'État, etc.
00:38 Je ne parle pas de l'Espagne, il y a quelques exceptions,
00:39 mais globalement.
00:41 Et puis, des pays comme le Brésil, qui pendant la guerre en Ukraine,
00:44 ne voulaient pas soutenir l'Ukraine, M. Lula, pareil.
00:46 Qui pendant le conflit israélo-palestinien, a la même attitude, etc.
00:51 – Ce qu'on appelle une consulte globale pudiquement.
00:53 – Exactement.
00:54 – Et qui est terminée à une interrogation sur l'avenir de l'ONU.
00:56 Moi, je pose la question, il n'est pas exclu que de la même manière
00:59 que la Société des Nations s'est cassée la figure
01:01 dans les conditions qu'on connaît, il n'est pas exclu, à mon avis,
01:04 que de notre vivant, on assiste à l'implosion de l'ONU.
01:07 Parce que l'ONU, mine de rien, qui est placée sous l'égide des États-Unis,
01:11 même si c'est une organisation évidemment internationale,
01:14 le siège est à New York, etc.
01:17 Symboliquement, c'est…
01:19 – Les accords d'Eliott Mabanne, visiblement, mais terminés…
01:22 – Symboliquement, c'est le cosmopolitisme d'après la Seconde Guerre mondiale
01:25 où les États-Unis sont quand même le gagnant principal.
01:28 Aujourd'hui, on assiste à autre chose, donc je pense que ce n'est pas exclu
01:31 que de notre vivant, on assiste, et d'ailleurs les BRICS
01:34 sont en train de repenser les alliances internationales.
01:36 – Réponse d'Eliott Mabanne et Jérémy Capron.
01:38 – Je voulais juste dire une chose sur Israël,
01:39 c'est que ce que je trouve absolument profondément dégueulasse
01:43 dans les déclarations de Lula, imbéciles et immondes même moralement,
01:48 c'est qu'encore une fois, une critique intellectuelle, politique,
01:52 même radicale de la riposte israélienne à Gaza,
01:55 je pense qu'elle a toute sa place dans le débat,
01:57 qu'on l'entend d'ailleurs en Israël où l'Israël…
01:58 – Et comparer Israël au Nazi.
02:00 – Comparer Israël au Nazi, c'est une chose.
02:01 Dire qu'il n'y a pas de précédent depuis la Seconde Guerre mondiale,
02:04 c'est insensé.
02:06 Vous vous souvenez quand même que la ville de Mossoul,
02:08 quand Daesh a été éradiquée à Mossoul par exemple,
02:12 éradiquée notamment par les forces irakiennes, par les Peshmerga,
02:16 mais aussi par la coalition internationale,
02:17 c'est-à-dire par des avions français.
02:19 Ça a fait… c'était exactement les mêmes méthodes
02:22 que celles auxquelles on assiste à Gaza.
02:23 Donc moi j'estime qu'on peut critiquer et qu'on doit critiquer,
02:27 avoir un regard critique j'entends, sur ce que fait Israël à Gaza,
02:30 mais de la même manière qu'on doit avoir un regard critique
02:33 sur les méthodes qui ont pu être employées par la France,
02:35 par l'Angleterre, par absolument tous les pays.
02:37 [Musique]
02:41 [SILENCE]

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