Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture, était l'invité de BFMTV ce dimanche.
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00:00 Quand on donne 3 milliards à l'Ukraine, c'est pas que pour l'Ukraine.
00:03 Si l'Ukraine perd la guerre, et si les Russes sont à nos frontières,
00:07 y compris pour les agriculteurs, c'est un désastre absolu.
00:10 Parce que la désorganisation, y compris celle que vous subissez des marchés des céréales,
00:14 le fait que Poutine ait fait de l'alimentation une arme de guerre,
00:20 une arme pas d'amitié entre les peuples, pas de solidarité, mais une arme les uns contre les autres,
00:24 qui inonde les marchés mondiaux avec des céréales parfois vendues à zéro,
00:27 simplement pour désorganiser les marchés.
00:29 Quand M. Poutine décide de bloquer les céréales ukrainiennes,
00:33 et d'empêcher d'une certaine façon qu'elles sortent du territoire, du continent européen,
00:36 c'est vous que ça concerne.
00:38 Et donc on a intérêt...
00:40 Je suis pas forcément sûr...
00:41 Je finis, je finis.
00:42 On a intérêt à ce que M. Zelensky gagne la guerre.
00:45 Parce que si M. Zelensky perd la guerre, M. Poutine aura gagné,
00:48 et M. Poutine n'a pas des intentions sympathiques à l'endroit de la France, de l'Europe,
00:52 et y compris des agriculteurs européens.
00:54 Malheureusement, sur l'agriculture, je pense que M. Poutine a déjà gagné.
00:58 Aujourd'hui, la place française sur l'agriculture,
01:00 aujourd'hui, on n'est plus dans...
01:02 Que pèse la France au niveau du marché mondiaux aujourd'hui ?
01:04 Plus rien.
01:05 C'est la Russie aujourd'hui qui nous donne les températures.
01:07 Non, c'est inexact.
01:08 Bien sûr que si.
01:09 Si on regarde un petit peu les différents rapports USDA et autres
01:12 qui nous annoncent les quantités exponentielles de blé,
01:16 aujourd'hui produit en Russie, et qui vont l'être dans les années futures,
01:19 parce que, eux, le réchauffement climatique va plutôt dans le bon sens pour la Russie.
01:23 Comment, aujourd'hui, nous, on peut pallier face à un géant qui est aujourd'hui la Russie ?
01:27 En faisant en sorte que M. Poutine ne continue pas à effondrer les marchés des céréales comme il le fait,
01:30 parce que si vous ne gagnez pas votre vie...
01:31 Quelle solution ?
01:32 Quelle solution ?
01:33 Moi, je suis exploitant, je vends mes céréales.
01:35 Quelle solution ?
01:36 Il y a trois éléments.
01:37 Le premier, et après je répondrai à la question des administrations,
01:39 le premier sujet, c'est de faire en sorte que le marché des céréales se stabilise
01:42 et ne soit pas dupé par les initiatives de M. Poutine.
01:45 Deux, c'est la question qu'on a évoquée,
01:47 la reconquête de souveraineté,
01:49 qu'on ait une Europe qui arrête d'être naïve sur les sujets agricoles,
01:51 qui disent que l'agriculture c'est comme l'énergie, c'est comme l'armement,
01:55 c'est un sujet stratégique,
01:56 et ça c'est un changement qu'il faut produire au niveau européen.
01:59 Troisième élément, c'est qu'on vous préserve des aléas,
02:01 y compris des aléas géopolitiques,
02:03 parce qu'on va vivre dans un monde avec des aléas géopolitiques.
02:05 On ne le veut pas, ni vous ni moi, aucun de ceux autour de cette table n'a envie d'aléas géopolitiques,
02:09 en plus des aléas climatiques.
02:11 Qu'est-ce qu'on fait comme mesure au niveau européen, dans la PAC ou ailleurs,
02:14 pour faire en sorte que quand on a un aléa, ça ne vienne pas mettre à genoux les agriculteurs ?