Après le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, Donald Trump se positionne comme un sauveur potentiel, cherchant à surpasser ses prédécesseurs pour obtenir le prix Nobel de la paix. Cependant, son approche, influencée par des alliés controversés, soulève des inquiétudes quant à l'avenir de la paix en Ukraine et en Israël.
Category
📺
TVTranscription
00:00La question provoque, après le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, Trump va-t-il sauver le monde ?
00:05Question provoque à laquelle vous répondez par une expression russe ?
00:08Ouais, daniette, mais non, oui, mais non. Oui, mais non.
00:11Oui, mais non. Bon.
00:13À première vue...
00:13Les Normands, ils ont un truc à peu près pareil.
00:14Oui, c'est ça.
00:15Exactement.
00:16Oui, mais c'est le côté russophone de Javidal.
00:17Exactement. Il doit y avoir des racines, des liens profonds entre la Russie et la Normandie.
00:23Oui, on aimerait le croire, en ayant regardé l'accord Israël-Hamas,
00:28on voudrait le croire en pensant à l'Ukraine, et Donald Trump, lui, fait tout pour qu'on le croit.
00:35Et si on se rapporte à hier, sur son réseau de choses sociales,
00:39il n'y allait pas de main morte pour s'autocongratuler,
00:41puisqu'il rappelait qu'il avait accompli jusque-là plus que d'autres,
00:45et qu'il y allait avoir encore des merveilles qui allaient arriver quand il sera de retour au pouvoir...
00:51Ça veut pas dire rien du tout.
00:52...et que son administration sera totalement au travail pour offrir des victoires.
00:56Et c'est vrai qu'en quelques mois, il a réussi là où l'administration Biden avait échoué,
01:04en laissant Benyamin Netanyahou et le Hamas gagner du temps pour ne pas se fissurer avec leur base.
01:11Et c'est la méthode Trump qui a permis d'emporter le morceau.
01:14La méthode Trump, et surtout, un homme qui n'a laissé à personne le bénéfice de gagner du temps.
01:20Et cet homme, c'est Steve Witkoff, qui est un ami proche, un partenaire de golf,
01:26un promoteur immobilier issu d'une famille juive du Bronx,
01:30qui est allé négocier une semaine au Qatar avant de se rendre auprès de Benyamin Netanyahou un samedi,
01:36de lui tordre le bras et de lui dire que là, c'était fini l'année, la diplomatie,
01:40il fallait des réponses, il les fallait avant le 20,
01:42et qu'il voulait absolument que ce soit favorable.
01:45Ça a marché, mais cet accord qui est inespéré pour les populations gazaouies,
01:51pour les otages israéliens aussi, et peut-être pour sauver la démocratie israélienne,
01:55il pourrait bien dissimuler des lendemains qui ne chanteront pas.
01:59Pourquoi ?
02:00D'abord parce qu'il a très peu de chances de tenir pour des raisons propres à Israël,
02:03ça, on l'a compris et on est revenu largement dessus.
02:08Mais surtout, les alliés de Donald Trump dans ce dossier sont des soutiens indéfectibles d'Israël,
02:14et on n'a pas parlé de ça, mais la situation de la Cisjordanie,
02:18c'est ce qui va être déterminant pour la suite.
02:20Or, Trump, nouvelle mouture, 2.0, est tenu par des chrétiens fondamentalistes,
02:26pour eux, la Cisjordanie n'existe pas, c'est une terre chrétienne,
02:29donc cet accord-là devrait avoir bien du mal à tenir.
02:33Mais plus fondamentalement, ce que veut Donald Trump,
02:36c'est faire mieux que Barack Obama, mieux que Jimmy Carter.
02:40Barack Obama fait le prix Nobel de la paix en 2009,
02:43prix Nobel à titre préventif,
02:45c'est-à-dire au moment où il arrive,
02:46avant d'avoir fait quoi que ce soit pour ses efforts en vue d'eux, un démocrate.
02:52Et puis Jimmy Carter, le jour de son investiture en 1981,
02:56les otages américains en Iran sont libérés.
02:59Donc là, ce que veut Donald Trump, c'est les dépasser, et il veut le prix Nobel.
03:04Il veut le prix Nobel de la paix.
03:05Il veut le prix Nobel de la paix pour faire mieux que Barack Obama
03:07et dépasser tous les démocrates qui ont eu le prix Nobel.
03:10Ils sont trois.
03:11Et ça, c'est d'abord un message.
03:13On ne dit pas non à l'Amérique, et l'Amérique, c'est Donald Trump.
03:16Alors est-ce que pour les Européens, c'est une bonne nouvelle ?
03:20Eh bien moi, je ne le crois pas,
03:21au sens que la seule chose que respecte Donald Trump, c'est la force.
03:25Alors effectivement, ça peut nous amener des solutions de paix de manière inespérée,
03:29mais sommes-nous du bon côté du levier, nous les Européens,
03:33quand nous représentons la régulation, le cadre,
03:36exactement tout ce qu'Elon Musk, qui a été chargé par Donald Trump
03:40de parler à l'Europe, déteste,
03:43et exactement l'inverse des leaders qu'Elon Musk décide de soutenir.
03:47Donc ce retour de l'impérialisme pour l'Europe, c'est plutôt une mauvaise nouvelle.
03:50Amélie ?
03:51Oui, en fait, en écoutant Elsa, je me dis, retour de l'impérialisme, certes,
03:55mais aussi retour du messianisme américain,
03:58vraiment la mission divine de rétablir la paix dans le monde
04:03et d'être le sauveur, en fait.
04:05Et Donald Trump incarne ça.
04:07Va-t-il y arriver ? C'est la question que je vous pose.
04:11Mais en tout cas, ce retour-là d'une Amérique messianique,
04:15qu'on avait peut-être un peu oubliée.
04:17Absolument. L'Amérique de Ronald Reagan,
04:19et pour moi, le dossier test va être l'Ukraine.
04:22Ce n'est pas tellement d'amener tout le monde autour de la table des négociations,
04:24maintenant tout le monde en parle autour du globe,
04:27mais arriver à une paix juste,
04:29ça, ce sera une autre paire de manches et ce sera le signal.
04:31Et puis il l'a annoncé, il est censé être capable de régler la guerre en Ukraine en 24 heures.
04:36Tic-tac.
04:37Et il ne s'occupe pas que des conflits,
04:39il s'occupe aussi des pays qui vont bien et qui ont des élections.
04:42Il s'occupe des élections en Angleterre, il s'occupe des élections en Allemagne,
04:45il se mêlera bien entendu des élections françaises quand le moment sera venu,
04:48il a des alliés en Hongrie, en Italie, etc.
04:51Il y a donc une toile qui se tisse,
04:53qui est une toile d'influence à côté de la toile qui est la toile de la menace.
04:56C'est un homme d'affaires, Trump. Il fait ce qu'il dit.
04:58Quand il annonce le Groenland, le Proche-Orient, il fait ce qu'il dit.
05:01Mais il ne le fait pas toujours comme il dit.
05:03Il avance avec des cartes cachées dans la manche.
05:05C'est là où les Européens ont peut-être un moyen d'action.
05:08Moi, ce qui me frappe, c'est quand vous parlez de Witkoff,
05:10ce magnat de l'immobilier, milliardaire, ami de Trump.
05:14Ça renvoie quand même à ce que disait hier Biden.
05:16Biden qui fait hier son discours d'adieu à la nation américaine
05:19et qui dit attention à ce qui est en train de se passer.
05:21Il y a une oligarchie qui est en train de se mettre
05:23et vous êtes en train de donner le pouvoir
05:25à un petit groupe de personnes très riches qui vont diriger ce pays.
05:28Alors il pense à Musk, il pense évidemment à Trump,
05:31mais il pense aussi à Witkoff quand il fait ça.
05:32Absolument. Ce sont des gens qui n'ont jamais été aux affaires,
05:35qui viennent tous du milieu privé
05:37et qui se retrouvent chargés de responsabilités énormes
05:41devant la nation américaine,
05:43qui est pour l'instant, en tout cas,
05:45si on fait partie des électeurs de Donald Trump,
05:46soulagée d'être peut-être libérée du deep state,
05:49donc arrôt sur l'administration.
05:50Deep state, c'est-à-dire l'État profond.
05:51L'État profond, les fonctionnaires, le système.
05:54Mais qui ne se rend pas compte, peut-être,
05:57qu'elle se remet et remet le destin du pays à des entrepreneurs.