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00:00 Le 6/9 France-Pleurbourgogne, d'ici, on parle d'ici.
00:04 On est là, radus de tous les bourguignons et de toutes les bourguignonnes,
00:06 alors c'est normal de vous donner la parole.
00:08 Ce matin, on parle des cheminots, ils sont en grève,
00:10 on vous demande s'ils ont raison de faire grève
00:13 au moment où démarrent les vacances de février chez nous.
00:16 Votre avis compte, on va l'accueillir dans un instant,
00:18 il va y avoir des perturbations à la SNCF dès aujourd'hui
00:21 et pendant tout le week-end avec cette grève des contrôleurs.
00:24 La grève est un droit, mais est-ce que ce droit doit avoir des limites,
00:29 comme le disent certains politiques, certains sénateurs ?
00:31 On en parle ce matin avec l'invité du 6/9,
00:33 c'est le secrétaire départemental de la CGT en Côte d'Or.
00:35 Bonjour Frédéric Pissot.
00:37 Bonjour.
00:37 Depuis hier, les parlementaires de droite disent vouloir une loi
00:40 pour contenir le droit de grève.
00:43 On rappelle que c'est un droit constitutionnel,
00:44 ça vous a étonné cette annonce ?
00:46 Non, c'est le marronnier en fin de compte des issues de droite
00:50 de l'Assemblée nationale et du Sénat,
00:53 depuis déjà 2007, au moment du droit de grève
00:57 et du service minimum dans les transports.
00:59 Donc pour eux, c'est un marronnier, ça ne nous surprend pas du tout.
01:02 Les contrôleurs sont en grève, à l'appel de la CGT et de SUD,
01:06 les deux syndicats majoritaires, ils demandent des hausses de salaires.
01:09 À chaque fois que les cheminots se mettent en grève,
01:11 très souvent, ça râle,
01:13 mais là, les attaques montent d'un cran aujourd'hui.
01:15 On a l'impression que là, on sent la tension.
01:17 Vous le ressentez aussi ? C'est des retours que vous avez ?
01:19 Effectivement, le créneau est un créneau en tension
01:22 par rapport aux vacances scolaires,
01:23 mais globalement, à chaque fois qu'il y a un mouvement de grève,
01:26 que ce soit dans la pétrochimie, dans les transports,
01:29 que ce soit transport ferroviaire ou transport routier
01:32 ou transport urbain,
01:34 et à chaque fois, ça cristallise les usagers.
01:36 Vos collègues de la CGT cheminots, on les a contactés,
01:40 ils n'ont pas souhaité venir à votre place ce matin
01:42 parce qu'ils nous disent qu'en ce moment,
01:44 il y a un cheminot-bashing, il y a une crispation.
01:47 Ça aussi, c'est quelque chose qu'ils peuvent craindre
01:50 et que vous, en tant que syndicat,
01:53 vous ressentez qu'on les montre un peu trop du doigt en ce moment ?
01:56 Oui, tout à fait, parce qu'en fin de compte,
01:59 les différents médias, pour la majeure partie d'entre eux
02:03 qui sont à la main de certains grands patrons,
02:05 cherchent à cibler et tirer sur les syndicats qui revendiquent.
02:09 Donc effectivement, aujourd'hui, ce matin,
02:12 les camarades cheminots sont à l'Assemblée Générale
02:13 et préparent l'Assemblée Générale.
02:15 Donc c'est un moment aussi de l'avis démocratique des grévistes
02:17 pour savoir si on a la reconnuction ou non de ce mouvement de grève.
02:20 Et vous les représentez Frédéric Pysse,
02:22 au secrétaire départemental de la CGT en Côte d'Or.
02:24 Vous restez avec nous, on se retrouve dans une minute.
02:26 La discussion continue effectivement en direct sur France Bleu et France 3,
02:29 comme tous les matins, c'est l'actu au cœur de votre Bourgogne.
02:32 Ici, matin, revient dans un instant.
02:36 Bonjour à toutes, bonjour à tous,
02:40 pour ce nouvel épisode de Rendez-vous chez vous.
02:42 Aujourd'hui, nous sommes en Côte d'Or.
02:43 Quand les journalistes de France 3 viennent à votre rencontre,
02:46 c'est pour parler de vous.
02:48 Alors rendez-vous chez vous du lundi au vendredi,
02:50 dans ICI 19/20, sur France 3 Bourgogne-Franche-Comté
02:53 et à tout moment sur la plateforme France.tv.
02:56 Ça se passe chez nous, alors on en parle sur France Bleu Bourgogne à 8h45.
03:13 Le mouvement de grève des contrôleurs à la SNCF, c'est ce week-end,
03:16 juste pour le début des vacances.
03:18 Frédéric Pysse est votre invité, secrétaire départemental de la CGT en Côte d'Or.
03:21 Au-delà de cette grève à la SNCF, on voit clairement
03:23 les attaques en contre le droit de grève,
03:25 venues de la droite notamment.
03:27 Il y a par exemple une proposition de loi d'un député centriste
03:30 d'accorder au gouvernement un crédit de 60 jours par an,
03:33 où il pourrait interdire une grève.
03:35 Est-ce que ça c'est vraiment possible ?
03:38 Dans la Constitution, c'est clair que non, ce n'est pas possible.
03:40 Donc, je vous le disais tout à l'heure,
03:43 déjà le droit de grève est très limité dans les transports urbains
03:46 et dans les services publics, notamment dans les transports routiers, ferroviaires,
03:49 les transports ferroviaires et les transports intérieurs urbains,
03:51 c'est qu'il y a le service minimum.
03:53 Donc, les grévistes se déclarent déjà 48 heures à l'avance.
03:55 En Bourgogne-Franche-Comté, vous avez annoncé tout à l'heure,
03:58 je crois, un train sur deux, alors qu'il y a 70% de grévistes.
04:01 Donc, on devrait avoir trois trains sur dix, et là, il y en a déjà cinq sur dix.
04:05 Donc, vous voyez, la SNCF utilise le service minimum à sa guise
04:09 et a décidé d'alimenter au maximum tous les trains
04:11 à destination des stations de ski
04:13 et d'appauvrir d'autres lignes qui auraient pu aussi alimenter le reste des gares.
04:17 - Alors, sur ce fameux revenir sur ce crédit de 60 jours,
04:21 on se dit aussi que s'ils mettent ça en place,
04:24 on sait qu'on arrive bientôt au JO,
04:25 ils ont envie aussi de montrer une bonne image de la France
04:28 et ils n'ont pas envie d'avoir une grève aussi non plus pendant les JO.
04:31 Ça aussi, c'est quelque chose que le gouvernement regarde de très près.
04:36 - Oui, le gouvernement regarde de très près, comme plein d'autres lois,
04:40 qui un peu tend la main à la droite et à l'extrême droite.
04:43 Donc, voilà, c'est un gouvernement qui est vraiment de droite
04:45 et qui cherche à contenter le maximum de personnes de droite et d'extrême droite.
04:50 Mais en tout cas, la question de limiter et d'interdire certaines périodes,
04:54 ça va ouvrir le champ à quoi ?
04:55 À des mouvements spontanés, non cadrés.
04:57 Et du coup, ça sera vraiment...
04:59 - Ça sera encore peut-être même pire pour les usagers.
05:01 - Tout à fait, tout à fait.
05:02 Et on a bien vu sur des mouvements de grève spontanés
05:05 que le gouvernement n'a rien pu faire.
05:07 Donc, on préfère, nous, encore rester dans ce système à la française.
05:11 - Vous parliez de ce service minimum.
05:12 Depuis 2007, il y a cette loi sur le service minimum dans les transports.
05:16 Il y a aussi un texte sur le service minimum à l'école, par exemple.
05:19 Tout ça, c'est bien appliqué, mais selon certains,
05:21 il faudrait malgré tout faire plus.
05:22 Pourquoi il faudrait faire plus sur ce point-là particulièrement ?
05:26 - Pour contenter uniquement le patronat.
05:28 Parce que c'est des demandes du patronat, en fin de compte, de casser le droit de grève.
05:31 Les revendications des salariés, elles sont légitimes, dans tous les services.
05:34 Vous verrez, le 19 mars prochain, il y aura une grande grève sur le service public.
05:40 Donc, il y aura beaucoup de services affectés,
05:42 services à la petite enfance, les transports,
05:44 et tout ce qui va avec autour du service public.
05:47 Donc, forcément, ça dérange toujours.
05:48 Donc, il y a une volonté de casser le système de grève.
05:51 - Cette idée d'interdire aussi les préavis de grève dans les transports
05:55 autour des jours fériés, autour des débuts de vacances,
05:59 ça aussi, c'est contraire à la Constitution ?
06:01 - Oui, tout à fait, c'est contraire à la Constitution.
06:03 Car partir en vacances n'est pas une question constitutionnelle,
06:08 obligatoire, de déplacement,
06:10 comme ça a pu être aussi impacté sur les raffineurs,
06:15 où il y a eu des réquisitions.
06:16 C'est rien à voir.
06:17 - Je voudrais vous faire réagir à une phrase.
06:18 "Les Français savent que la grève est un droit,
06:20 mais aussi que travailler est un devoir."
06:22 Ça, c'est ce qu'a dit Gabriel Attal hier.
06:25 Ça veut dire quoi ?
06:25 Est-ce que vous sentez qu'il veut faire passer un message ?
06:28 - Gabriel Attal, le Premier ministre millionnaire,
06:31 son devoir, lui, c'est de trouver du travail pour le 9 millions de chômeurs,
06:34 c'est trouver des logements pour les familles qui dorment dehors,
06:37 c'est trouver plein d'autres solutions
06:40 que d'attaquer le système de grève et les grévistes
06:42 qui ont des revendications propres à leur métier.
06:44 - Les cheminots, ils disent.
06:45 Nous, on demande aujourd'hui des augmentations de salaires.
06:48 Aujourd'hui, en fin de carrière, un cheminot, c'est 2300, 2400 euros bruts.
06:53 Il y a bien les primes pour compléter,
06:54 mais alors ça, le problème, c'est que ça ne compte pas pour la retraite.
06:57 Mais les cheminots, ce n'est pas les seuls salariés dans ce cas-là.
07:00 Il y a beaucoup de salariés aujourd'hui en France
07:01 qui sont dans cette situation.
07:03 - Vous avez constaté l'an dernier
07:05 une grosse session de mouvement contestataire
07:07 de la population française dans son entièreté.
07:09 Et derrière, qu'est-ce qu'a fait le gouvernement ?
07:12 Il s'est assis globalement sur les revendications des salariés des Français
07:18 pour ne pas entendre la colère.
07:19 Il est légitime que les cheminots soient aussi en colère
07:21 sur la question de la rémunération, mais aussi des conditions de travail.
07:24 - Depuis la réforme des retraites, qui n'a pas abouti,
07:27 est-ce que vous, en tant que syndicat,
07:29 vous avez aussi ce sentiment, cette impression d'être des cibles
07:32 ou peut-être d'être pris moins au sérieux par le gouvernement ?
07:36 Il se dit "bon, on va les laisser faire leurs grèves".
07:39 Est-ce qu'il y a un peu ce sentiment d'être pris moins au sérieux ?
07:41 - En l'occurrence, en ce moment,
07:43 j'ai l'impression que le mouvement de grève est vraiment pris au sérieux
07:45 parce que vu le déploiement de prises de parole
07:49 des députés, des sénateurs de droite et d'autres,
07:52 d'ailleurs, entre parenthèses,
07:54 qui se sont augmentés de 300 euros et de 700 euros par mois,
07:56 ça posait des difficultés à aucun parlementaire
07:59 de voter des deux mains ce dispositif-là.
08:01 Donc, c'est vraiment pris au sérieux
08:03 parce qu'il y a vraiment, comme vous le disiez tout à l'heure,
08:05 il y a une grève bashing.
08:07 - Oui, complètement.
08:07 Qu'est-ce que vous dites aussi aux usagers qui,
08:10 aujourd'hui, ça prête peut-être à partir en vacances,
08:13 à rejoindre la famille, forcément, leur train est annulé.
08:16 On peut comprendre aussi la colère des usagers,
08:18 on va en parler dans quelques instants avec nos auditeurs
08:20 qui nous appellent aussi pour nous dire
08:22 "pour moi, ça va être compliqué, je ne comprends pas".
08:24 - Oui, c'est le principe de la grève.
08:26 Effectivement, quand il y a des usagers en face,
08:28 il y a beaucoup de mécontentement.
08:30 Je vous le disais tout à l'heure, que ce soit pour les profs,
08:32 les services publics à l'enfance ou même à la pétrochimie,
08:35 il y a toujours des gens qui sont mécontents.
08:37 Effectivement, c'est la problématique de la grève.
08:39 Mais juste pour vous dire que depuis décembre 2022,
08:43 ce mouvement ne devait pas être initié.
08:47 C'est-à-dire que décembre 2022, il y a eu une négociation,
08:49 il y avait des choses qui devaient être mises en place en 2023,
08:51 elles n'ont pas été et ce qui a fait qu'en 2024,
08:53 il y a ce mouvement de grève.
08:54 - On écoute Frédéric Pissot ce matin,
08:56 le secrétaire départemental de la CGT en Côte d'Or
08:58 pour nous éclairer sur ce sujet.
08:59 Et surtout, on vous écoute maintenant
09:01 pour avoir votre avis, votre réflexion
09:03 autour du fait que les cheminots font grève
09:05 donc en ce début de vacances scolaires.
09:07 Est-ce qu'ils ont tort ou est-ce qu'ils ont raison ?
09:11 On va ce matin chez Philippe qui est avec nous en direct de Chani.
09:15 Bonjour Philippe.
09:16 - Bonjour Philippe.
09:17 - Bonjour.
09:17 - Bienvenue mon cher Philippe.
09:18 Ils ont tort ou ils ont raison les cheminots ?
09:21 - Je veux dire, des deux côtés, oui et non.
09:24 Ils ont raison parce qu'ils ont besoin de revendication.
09:29 Des revendications qui ne sont jamais prises en compte
09:33 par la direction ou plus ou moins.
09:36 Et puis, c'est sûr qu'une grève,
09:38 s'ils la font le mois prochain en milieu de semaine,
09:41 il y aura quand même sûrement moins d'impact
09:44 pour des réclamations, je veux dire.
09:45 - Bien sûr, parce que vous voulez dire
09:46 il y a moins d'usagers peut-être en milieu de semaine ?
09:49 - Voilà, c'est jusque-là en plein départ de vacances.
09:52 Mais je pense qu'il faut en arriver aux extrêmes
09:54 parce que cette SNCF,
09:57 le dialogue social n'est pas bien vu, on va dire.
10:02 - Vous connaissez vous l'entreprise Philippe ?
10:04 - J'ai travaillé pendant 35 ans.
10:05 - Ah oui, donc vous connaissez bien l'entreprise.
10:07 - Vous connaissez.
10:07 Et quand vous dites que vous n'êtes jamais entendu
10:10 par la direction, là dernièrement,
10:12 la direction de la SNCF a quand même mis de l'argent sur la table,
10:15 mais ce que vous dites c'est que ce n'est pas encore assez ?
10:18 - Je ne veux pas trop raisonner au point de vue finance.
10:22 Mais bon, je veux dire, c'est au niveau du dialogue.
10:25 Pour l'arriver au boutisme, ça bouge quand même au-dessus.
10:29 - D'accord. Mais tout à l'heure, vous dites Philippe,
10:31 oui et non sur le fait qu'ils ont raison de faire gaffe.
10:35 - C'est sûr que là, ça gêne énormément de personnes
10:39 qui ont fait des réservations, qui ont pillé leur billet de train,
10:41 leurs hôtels, peut-être des restaurants.
10:44 - Du coup, je ne comprends pas votre réflexion Philippe.
10:45 Vous dites qu'il faut aller jusqu'au bout parce que c'est important,
10:47 mais de l'autre côté, il ne faut pas déranger les usagers.
10:50 - Pour avoir des miettes, il faut quand même aller taper très fort
10:54 pour avoir quelques miettes.
10:57 - Et quand vous travaillez à la SNCF, vous vous dites,
11:01 la grève, c'est vraiment la dernière des solutions
11:05 pour pouvoir se faire entendre ou il y a pire que la grève ?
11:07 - Disons voir que quand il y a des préavis de grève,
11:10 il doit y avoir normalement des avis de concertation.
11:13 Les syndicats doivent être reçus.
11:15 Et puis, si il n'y a pas concertation, si on n'est pas reçu,
11:21 la grève arrive petit à petit.
11:23 Et puis, un bon jour, on se retrouve du jour au lendemain avec la grève.
11:26 - Oui, parce que là, on imagine que les cheminots,
11:29 les contrôleurs vont préparer une assemblée générale.
11:32 Il y aura probablement un autre rendez-vous avec la direction
11:34 et ils vont essayer encore de discuter et pourquoi pas de renégocier.
11:37 - Oui, parce que la direction ne pourrait pas prendre des fois
11:40 un petit peu les devantes lors de grands départs en vacances.
11:43 - Oui, c'est ça. C'est-à-dire que vous dites que la direction
11:45 devrait directement venir les voir en disant,
11:47 bon, là, les vacances arrivent.
11:49 Pour éviter un mouvement de grève,
11:52 on va essayer de faire quelque chose pour vous.
11:53 C'est ce que vous nous dites.
11:54 - Je pense que la direction, quand même, suffisamment invertie à l'avance,
11:57 elle a des remontées de la base.
11:59 Bon, elle pourrait prendre des fois de temps en temps un petit peu les devants.
12:02 - Bon, OK. Merci, Philippe, d'être venu ce matin sur France Bleu Bourgogne
12:05 pour partager votre expérience avec autant d'années dans la boîte.
12:09 Ça compte. On est à Chagny en direct ce matin avec Philippe.
12:13 - Juste une petite question, Frédéric Pissot.
12:15 Vous pensez que ça serait bien que la direction prenne les devants,
12:17 justement, comme nous le disait Philippe à l'instant ?
12:20 - La question des contrôleurs qui sont en train de se jouer pendant les vacances,
12:24 je vous dis, ça a été en négociation déjà depuis décembre 2022.
12:28 Les négociations ont abouti sur un accord,
12:30 pour un moment, qui devait être applicable en 2023.
12:33 Il manque plein de choses qui n'ont pas été appliquées en 2023.
12:35 C'est pour ça que les chemises sont en grève.
12:38 - Pourquoi c'est si long ? Pourquoi ça prend autant de temps ?
12:42 - Je ne sais pas.
12:44 Ce temps-là, c'est le temps de la direction de la CNCF.
12:46 - On va les inviter.
12:48 Sylviane est avec nous ce matin.
12:50 Sylviane également en direct sur France Bleu et France 3 ce matin.
12:53 Anne Ollé, bonjour Sylviane.
12:55 - Bonjour.
12:57 - Est-ce que les cheminots ont raison de faire grève selon vous en ce moment ?
13:01 - Moi, je ne suis pas d'accord du tout.
13:03 Je trouve qu'ils devraient avoir honte de faire grève.
13:06 Quand on voit les problèmes des agriculteurs qui gagnent très peu d'argent,
13:12 à côté d'eux, je trouve que les salariés contrôleurs qui gagnent 2000 euros en début de carrière
13:21 devraient avoir honte de faire ça.
13:24 Et puis, ils prennent les voyageurs en otage.
13:29 C'est quand même assez scandaleux.
13:32 On dit les conditions de travail.
13:34 Moi, je prends souvent le train sur de longs trajets.
13:37 Parfois, sur de longs trajets, je n'ai même pas un contrôle.
13:41 Alors, pourquoi ? Je ne sais pas.
13:44 Mais bon, je trouve quand même que...
13:47 Ils pourraient réfléchir à ça.
13:50 - Mais ça veut dire, Sylviane, que vous mettez la grève des contrôleurs
13:54 vraiment face à face avec la colère des agriculteurs, c'est ça ?
13:58 - Pas qu'avec les agriculteurs.
14:00 Il y a toutes les personnes aussi qui sont dans des situations précaires
14:04 et qui travaillent et qui n'ont pas de quoi vivre normalement.
14:08 Alors qu'il ne faut quand même pas que les contrôleurs se plaignent.
14:11 D'autre part, ils ont quand même à côté de gros avantages.
14:15 Ils ne payent pas le train. Leurs familles ne payent pas le train.
14:19 Quels sont les métiers où les avantages sont aussi intéressants ?
14:24 Donc là, moi, je trouve qu'ils pourraient arrêter un petit peu,
14:29 et surtout en période de vacances.
14:31 Moi, j'ai mes enfants qui devraient partir cet après-midi sur Marseille.
14:35 Le TGV est annulé.
14:37 Après l'école, après le travail, ils vont être obligés de prendre la voiture.
14:42 Après une semaine, ils sont fatigués. Ils sont vraiment furieux.
14:46 - Il y a gêne aux usagers, Sylvane, c'est ce que vous dites ce matin.
14:51 Merci d'avoir pris un petit peu de temps pour nous rejoindre ce matin
14:55 en direct sur France Bleu Bourgogne et pour donner votre avis également.
14:59 Geneviève est là aussi à Venard et Lello, mais c'est important qu'on l'entende.
15:02 Geneviève, bonjour. - Bonjour à vous.
15:05 - Alors, les contrôleurs sont en grève ? Les cheminots sont en grève ?
15:08 Ils ont raison ou ils ont tort selon vous, Geneviève ?
15:11 - Ah ben, ils ont tort, surtout pendant les vacances.
15:14 Parce que, écoutez, je suis un peu comme la dame précédente.
15:18 Moi, je suis retraitée. J'ai pris le train à l'été pour faire les Lomes-Dijon
15:23 très longtemps dans les années 80-90.
15:27 Je n'ai jamais connu de choses comme ça.
15:29 Et pourtant, les conditions étaient peut-être beaucoup plus dures à l'époque pour tout le monde.
15:33 Alors, maintenant, moi, je voyage beaucoup par le TGV, surtout le Lyria,
15:36 parce que j'ai de la famille en Suisse.
15:38 Bah, écoutez, en Suisse, on voyage beaucoup aussi en train.
15:41 Je n'ai jamais connu de choses comme ça en Suisse.
15:43 Tout est bien réglé. Les accords doivent être faits s'il y a des soucis bien avant.
15:48 Et surtout... - Il y a aussi cette question de la concurrence aussi, forcément.
15:52 - La concurrence, moi, je pense qu'elle va arriver à grands pas.
15:54 Elle va sauter sur Paul. Et puis nous, on va être les dindons, les Français.
15:57 C'est ce qu'on risque. De toute façon, ils attendent tous à la porte.
16:01 - Merci pour cette réflexion, Geneviève, depuis Venare et Lellôme.
16:04 Réflexion d'une usagère, je dis, en direct sur France Bleu Bourgogne ce matin, bien sûr.
16:10 - Très, très rapidement, Frédéric Pissot, sur la question du manque de contrôleurs dans les TGV.
16:18 Des fois, ils ne sont pas très nombreux, on oublie ou on ne les voit même pas.
16:20 - Sylvain aurait pu faire une très bonne parole de l'inter-syndical,
16:22 parce que c'est une dé-re-vent-ca-tion de l'inter-syndical concernant les contrôleurs.
16:26 C'est d'avoir au minimum deux contrôleurs par train, que ce soit TER et TGV.
16:30 Là, en ce moment, c'est un contrôleur pour 600 passagers.
16:33 - Merci beaucoup, Frédéric Pissot, d'avoir été notre invité ce matin.
16:36 On rappelle que vous êtes secrétaire départementale de la CGT en Côte d'Or.
16:39 Belle journée.