• il y a 10 mois

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Transcription
00:00 Ce serait mentir que de dire qu'on l'attendait sur des charbons ardents,
00:02 mais enfin voilà, il est là, on l'a vu, Bob Marley, one love.
00:06 Reggae is a people music.
00:08 People coming together.
00:10 Qui est donc, comme son titre l'indique, un biopic du chanteur de reggae,
00:20 fameux mort en 1981.
00:22 Pour le reste, c'est un film de...
00:24 Reynaldo Marcus Green.
00:26 On le connaissait parce qu'il avait réalisé
00:28 la méthode Williams, sur les soeurs Williams,
00:30 enfin surtout sur leur père.
00:31 Comment dire que ce n'est pas le cinéaste le plus inspiré de l'univers ?
00:34 Ben voilà, ce n'est pas le cinéaste le plus inspiré de l'univers.
00:37 Le biopic se concentre sur deux années de la vie de Bob Marley,
00:41 entre 1976 et 1978 en gros.
00:44 1976 parce qu'on tente de l'assassiner à la Jamaïque.
00:48 L'île est complètement dévorée par la violence, en état d'urgence.
00:52 Il y a deux clans politiques qui s'affrontent.
00:56 C'est à peu près incompréhensible dans le film.
00:58 Franchement, c'est très, très mal raconté.
01:01 Et puis, jusqu'au moment où Réfugié en Europe,
01:03 il a l'idée du grand album, du génial album que sera Exodus.
01:07 Donc c'est à la fois limité, mais comme ne vous inquiétez pas,
01:10 il y aura plein de flashbacks, au ralenti, des trucs sur sa jeunesse,
01:14 son enfance, comment il a rencontré Rita,
01:15 comment ils ont enregistré leur premier disque, etc.
01:18 In fine, on vous fourgue un peu tout quand même.
01:21 Marie a raison, c'est un peu le problème.
01:22 Je me suis dit moi au début,
01:24 c'est pas mal quand même de se concentrer sur ces deux ans.
01:27 Pas de chance.
01:28 Effectivement, il y a quand même ces fameux flashbacks très lourdaux.
01:32 Et en même temps, l'idée de vouloir, malgré tout,
01:34 tout raconter de la vie de Bob Marley,
01:36 si on ne connaît déjà pas un petit peu la vie de Bob Marley,
01:38 on ne comprend pas grand chose.
01:39 Et en particulier, tout ce qui se passe en Jamaïque.
01:42 Alors, on ne sait plus si c'est une querelle politique.
01:45 Oui, c'est ça.
01:45 Apparemment, c'est aussi une histoire de guerre des gangs.
01:47 Oui, d'accord.
01:48 Qui est avec qui? Pourquoi?
01:50 Bon.
01:51 Tu ne peux pas séparer la musique et le message.
01:53 Parce que chaque jour, on paye le prix.
01:55 Et quel est le message?
01:56 Le sacrifice.
01:57 P.E.A.C.E.
02:00 La vie vaut beaucoup plus que ça.
02:02 À la première image, on sait que le film est dead.
02:10 On sait que le film sera mauvais.
02:11 Une image d'Epinal, le petit garçon malheureux
02:14 qui monte dans un bus avec sa maman
02:16 et à qui on attendu une bible juste avant.
02:19 Oui, parce que le film va être un long prêchiprêcha.
02:21 Alors, pas tellement sur la bible,
02:23 mais sur la religion rastafari.
02:25 Il y a aussi le problème de l'incarnation de Bob Marley.
02:27 C'est un acteur qui s'appelle Kingsley Benadir,
02:30 acteur qui commence à être un peu abonné
02:31 aux grandes personnalités de l'histoire contemporaine,
02:35 puisqu'il avait incarné Malcom X dans un film pour Netflix.
02:39 Il avait également incarné Barack Obama, rien que ça.
02:42 Et là, carrément, c'est Bob Marley.
02:44 Alors, je ne suis pas forcément partisan des acteurs
02:47 qui ressemblent absolument aux personnages
02:50 qui sont censés interpréter.
02:51 On avait d'un côté un personnage historique, Bob Marley,
02:55 avec un visage un peu émacié, quelque chose d'assez fort.
02:58 Et là, on a un gros poupon avec des bonnes joues.
03:00 Voilà, et donc, ce qui fait qu'on est quand même assez loin
03:02 de l'urgence du personnage.
03:04 Il a beau faire beaucoup d'efforts,
03:05 notamment sur les scènes de concert où il est plutôt crédible,
03:09 le charisme n'y est pas du tout.
03:11 Et c'est quand même un vrai problème pour incarner
03:13 un personnage aussi important que Bob Marley.
03:15 C'est vraiment le truc de l'héritage, quoi.
03:17 Voilà ce qu'il nous laisse.
03:18 Bah, qu'est-ce qu'il nous laisse ?
03:20 Des chansons, évidemment.
03:21 Alors, ça, c'est la bonne surprise.
03:22 C'est le bon côté du film, c'est-à-dire que c'est les titres originaux
03:24 avec la vraie voix de Bob Marley à une exception près.
03:28 Et alors là, on s'en fiche, on ne s'en fiche pas.
03:30 Ce n'est pas la question.
03:30 On les connaît toutes.
03:31 On les connaît toutes.
03:32 On chante dans la salle, presque.
03:34 On danse un peu sur son siège.
03:35 C'est malgré tout le meilleur du film.
03:37 Et encore heureux de pouvoir écouter les chansons de Bob Marley.
03:40 Mais là encore, immense frustration.
03:42 Aucune chanson de Bob Marley n'est écoutée, n'est montrée dans son intégralité.
03:48 Ce qui est un vrai problème parce que ce ne sont pas si longues que ça,
03:50 les chansons de Bob Marley.
03:51 Et puis, voilà, dans un film musical, c'est quand même important
03:53 quand même de montrer la création musicale, quoi.
03:56 Et là, il n'y a quasiment rien là-dessus.
04:08 On ne ressent rien parce que tout n'est que vignette, en fait.
04:11 Tout n'est que survol pour arriver à caser les étapes,
04:16 clés comme ça qu'il faut barrer dans son carnet.
04:18 On saupoudre un petit peu des éléments de la biographie un peu partout.
04:21 On essaie de tout raconter à un personnage, une vie entière,
04:24 même si elle n'a pas été très longue, mais quand même très bien remplie,
04:27 en à peine deux heures de film.
04:28 Et c'est impossible d'y arriver avec un metteur en scène aussi peu inspiré que ça.
04:32 Bob Marley, One Love, Zéro Love.
04:35 Hélas.
04:35 Bob Marley, One Love, c'est vraiment pas le kif, hélas.
04:38 ♪ Jamais, jamais, jamais, jamais ♪
04:41 ♪ J'ai pas le droit de me séparer de toi ♪

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