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Vendredi 16 février 2024, SMART ÉDUCATION reçoit Nejma Belkhdim (cofondatrice, NOLEJ) et François Vonthron (cofondateur, Poppins)

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00:00 [Musique]
00:08 Bonjour à toutes et à tous, ravie de vous retrouver dans Smart Education,
00:12 votre magazine hebdomadaire dédié aux nouveaux métiers, nouvelles formations, nouvelles pédagogies,
00:17 également aux nouvelles technologies de l'éducation.
00:20 Ce sera le cas aujourd'hui puisque nous ferons d'abord un focus sur une intelligence artificielle
00:24 capable de transformer n'importe quel contenu de cours en modules interactifs
00:29 selon une étude de l'e-learning guide, 75% des contenus des cours traditionnels
00:33 ne répondent plus aux besoins des étudiants.
00:36 La start-up Knowledge s'est donc emparée du sujet.
00:39 Également dans cette émission, un outil ludique contre les troubles de l'apprentissage.
00:44 Poppins développe une application centrée sur le jeu et la musique pour accompagner les enfants
00:49 atteints de troubles dys comme la dyslexie.
00:52 Ça se sera en deuxième partie d'émission J'ai tout dit, Smart Education, c'est parti !
00:57 Dans cette première partie, un outil qui permet de transformer en modules interactifs
01:04 tous les supports pédagogiques comme du texte, de l'audio, de la vidéo.
01:08 Une sorte de boîte à outils au service des enseignants, ça s'appelle Knowledge.
01:11 Ça repose sur l'intelligence artificielle et nous recevons la cofondatrice de la start-up,
01:16 Nejma Begldin, nous accompagne, bonjour.
01:18 Bonjour Emma.
01:19 Merci Nejma d'être avec nous aujourd'hui.
01:20 Apporter une dimension interactive aux cours, c'est ça le principal objectif on va dire ?
01:24 Absolument, l'ambition c'est de rendre les activités interactives, engageantes,
01:29 mais surtout des apprentissages durables.
01:31 La solution va permettre justement de générer une palette d'activités interactives
01:36 qui vont permettre à l'enseignant d'apporter des activités qui sont adaptées aux besoins de l'apprenant
01:41 et surtout qui permettent un apprentissage durable.
01:44 Pourquoi plus adapté ? Ça c'est l'intelligence artificielle qui permet de s'adapter au niveau de l'étudiant ?
01:49 Alors la particularité de notre outil c'est qu'on fait les choses différemment.
01:52 C'est l'enseignant qui apporte cette phase d'adaptation.
01:56 Donc il sélectionne la source de référence qui va permettre à l'analyse.
02:00 Et à partir de cette source, il va guider l'analyse et permettre d'ajuster aux besoins de ses élèves.
02:05 On part du principe que l'enseignant il connaît ses élèves, il connaît ses apprenants,
02:09 et donc il sait que Victor a besoin de se focus un petit peu plus sur un concept
02:15 et que Sarah doit se concentrer sur une thématique plus spécifiquement.
02:21 Et donc l'outil va permettre à l'enseignant d'avoir cette flexibilité
02:24 et d'avoir ce contrôle sur ce qui a été généré par l'IA.
02:27 Et ça, ça demande du temps pour l'enseignant non ?
02:29 Et c'est là où l'IA est utile, c'est venir automatiser et faciliter ce travail de conception pédagogique.
02:34 Comment elle fait cette IA pour transformer un texte, une vidéo, en ce module interactif ?
02:41 Qu'est-ce qui se passe exactement ? Là c'est peut-être la partie un peu tech.
02:44 Alors ce qui se passe, c'est très simple, c'est que quand on parle d'intelligence artificielle,
02:47 on parle d'une intelligence qui essaye de simuler l'intelligence humaine.
02:52 Donc nous, un enseignant, quand il veut générer un quiz ou rédiger un quiz,
02:56 il faut qu'il prenne un contenu de source et qu'il comprenne ce contenu.
03:02 Donc l'IA va extraire le texte, comprendre le texte, identifier les éléments clés,
03:08 et va en générer des activités, donc des quiz, un glossaire, des définitions, un résumé.
03:13 C'est ce travail de compréhension et de génération à la volée très rapidement que l'IA permet.
03:18 Donc il fait exactement ce que faisait l'enseignant, mais de façon automatisée.
03:22 Qu'est-ce qui ne fonctionnait plus, Nejma, je le disais en préambule de cette émission,
03:25 qu'est-ce qui ne fonctionnait plus selon vous avec les cours, les supports traditionnels ?
03:29 Ce qui fonctionne difficilement, c'est la charge de travail que doit supporter l'enseignant
03:37 et ce temps de conception qui est monumental.
03:40 On considère que pour 10 minutes d'activité interactive en classe,
03:44 il faut à peu près 3 heures de travail et de conception pour l'enseignant.
03:47 Et nous, on va faire ça en 10 minutes.
03:50 Donc ça va permettre à l'enseignant de pouvoir véritablement proposer à ses élèves
03:55 des activités qui lui font sens, sans être en surcharge et sans se désengager de sa classe.
04:02 C'est intéressant parce que vous, vous rendez ça comme une solution au service des enseignants,
04:06 mais in fine, c'est aussi l'apprenant qui va s'en servir et que ça aide.
04:11 Absolument. On est dans une démarche holistique.
04:14 La salle de classe, ce n'est pas une salle où il y a seulement des élèves,
04:17 ce n'est pas une salle où il y a seulement des enseignants.
04:19 Il y a une dynamique de travail, il y a une dynamique de groupe.
04:22 Et effectivement, pour nous, ça part aussi de l'enseignant,
04:25 mais il faut penser à l'apprenant qui doit s'approprier et être beaucoup plus autonome.
04:30 Donc les activités qu'on génère, elles permettent aussi à l'apprenant
04:33 de favoriser un travail de méta-cognition, de favoriser un travail de réflexion
04:38 autour des stratégies qu'il y met en place, mais aussi d'autonomie
04:41 qui est nécessaire aussi pour l'apprentissage.
04:44 Qui utilise Knowledge aujourd'hui ?
04:46 On a à peu près 70 000 enseignants qui utilisent Knowledge,
04:49 donc des enseignants du collège, lycée à l'enseignement supérieur.
04:53 Et on a également des entreprises qui utilisent Knowledge,
04:56 donc des concepteurs pédagogiques.
04:59 Comment ça se passe ? C'est eux qui viennent vous chercher
05:01 ou c'est vous qui venez toquer à la porte des établissements,
05:04 notamment de l'enseignement supérieur ?
05:07 Alors étonnamment, c'est eux qui sont venus à nous.
05:10 Nous étions avant sur le marché anglo-saxon, et puis on s'est déployés sur la France.
05:14 Et on a eu une forte demande à la fois des régions académiques,
05:18 des académies, des enseignants, et également au niveau de l'enseignement supérieur,
05:22 des concepteurs pédagogiques, parce que ce qu'il faut comprendre,
05:25 c'est qu'il y a eu un gros push sur le développement du numérique
05:28 dans ces établissements, donc ils ont investi énormément d'argent
05:31 sur les plateformes LMS et sur tout un tas d'outils
05:34 qui sont aujourd'hui sous-utilisés.
05:37 Et donc Knowledge va permettre aussi de rationaliser les coûts
05:40 et de venir propulser ces plateformes qui sont sous-utilisées,
05:43 parce que justement, ils vont pouvoir générer des activités hyper rapidement
05:46 et puis partager ça à leurs élèves.
05:48 Vous les accompagnez, ces enseignants, au début, du moins,
05:51 à prendre en main l'outil ?
05:54 Oui, et alors on a fait ça, ce qui se passe généralement,
05:56 c'est qu'on se rend dans les classes et on regroupe une centaine d'enseignants.
06:01 C'est ce qu'on a fait sur notre expérimentation à l'académie d'Ancimesse.
06:04 Et ce qu'on voit, c'est qu'en 30 minutes, l'enseignant, il a le temps
06:07 de comprendre comment fonctionne l'outil, de transformer un PDF
06:10 en activité interactive et de le partager à ses élèves.
06:13 Donc l'acceptation et l'adoption, elle est extrêmement forte.
06:17 Donc vous le disiez, vous avez fait l'internationalisation à l'inverse, presque.
06:21 Vous avez récemment levé 3 millions d'euros.
06:23 C'est quoi l'ambition, alors, derrière cette levée-là, aujourd'hui et demain ?
06:26 L'ambition, c'est de se déployer sur la France et de permettre à tous les enseignants
06:31 d'avoir une solution qui va leur permettre de s'engager davantage
06:35 et comme ils le souhaitent, surtout avec leur classe.
06:38 Et aussi un déploiement sur les États-Unis qui est un focus pour nous.
06:43 Merci beaucoup, Nejma Bel Dimdjian, d'avoir répondu à nos questions aujourd'hui
06:46 dans Smart Education. Je rappelle, vous êtes la cofondatrice de la Startup Knowledge.
06:50 Merci beaucoup d'avoir été avec nous.
06:52 On passe tout de suite à la deuxième solution.
06:54 6 à 8% de la population souffrira aujourd'hui de troubles DISS.
07:01 Ça, c'est selon la Fédération Française des DISS.
07:03 Focus donc, dans cette deuxième partie d'émission, sur une application
07:06 censée accompagner les plus jeunes au cours de leur scolarité.
07:09 François Vontron, cofondateur de Poppins, est notre invité. Bonjour.
07:12 Bonjour.
07:13 Bienvenue dans Smart Education. Merci beaucoup d'être avec nous.
07:15 Poppins, c'est le résultat de 5 années de recherche scientifique.
07:18 C'était quoi votre objectif ?
07:20 Notre objectif, c'est surtout de favoriser l'accessibilité aux soins.
07:23 On parle d'enfants DISS. Il faut savoir aujourd'hui qu'il y a des professeurs de santé
07:26 qui font un travail incroyable. Orthophonistes, psychomathètes, gothérapeutes.
07:29 Mais vous avez 12 mois de liste d'attente au niveau national pour y accéder.
07:32 Une fois que vous avez passé cette barrière-là, vous avez une rééducation
07:36 qui doit être très intensive, donc 3 à 4 fois par semaine,
07:39 nous le dit le Collège Français d'Orthophonie.
07:41 Et donc, on est là pour apporter cette continuité thérapeutique
07:44 et faire de la prévention sur les listes d'attente.
07:46 Donc, un outil autonome pour l'enfant qui vient en complément
07:48 des prises en charge traditionnelles.
07:49 On va expliquer à quoi ressemble cet outil, mais François, on a l'impression
07:52 en vous écoutant, vous êtes un peu à la croisée des mondes
07:54 entre le médical, l'éducation et la santé.
07:57 Est-ce que vous décrirez votre solution comme un dispositif médical ou éducatif ?
08:01 Complètement un dispositif médical. En fait, nous sommes vraiment le seul acteur
08:04 aujourd'hui à avoir un développement clinique complètement similaire
08:07 avec celui du médicament, avec des essais cliniques qui sont faits
08:10 à la PCCL Pétrière, à l'hôpital Necker, à la Fédération Française des DISS.
08:13 Et on a vraiment un développement, donc on va vers un remboursement
08:16 par la Sécurité sociale. On a vraiment une prise en charge
08:19 qui est là pour ce dispositif médical et donc qui est certifiée
08:22 comme un dispositif médical. Ce n'est pas juste une application éducative,
08:25 on n'est pas sur du gadget, on est vraiment sur un outil complémentaire.
08:27 Vous en êtes où, justement, sur cette question du remboursement
08:30 de ce dispositif par l'assurance maladie ?
08:32 Aujourd'hui, on a fait quatre études scientifiques, dont un dernier essai
08:35 randomisé, contrôlé, en double aveugle. Bref, vraiment, on est sur les plus hauts
08:38 standards de l'évaluation des dispositifs médicaux.
08:41 Ça nous donne des résultats vraiment très, très chouettes sur l'augmentation
08:44 de la vitesse de lecture en précision et en vitesse.
08:47 Du coup, chez ces enfants dyslexiques, sept, onze ans principalement.
08:50 Parce qu'est-ce qu'aujourd'hui, c'est accessible financièrement
08:52 pour des familles modestes, cet outil ?
08:54 Il y a une très, très grande disparité financière.
08:56 Donc, depuis le début, notre combat, c'est celui de l'accessibilité.
08:59 D'où le chemin au remboursement qu'on pense avoir normalement dans 12 mois.
09:02 D'ores et déjà, il y a deux chemins d'accès. Le premier,
09:05 c'est celui des mutuelles, des complémentaires santé. Il y en a déjà
09:08 huit qui prennent en charge ASIO, l'IRSEM, le groupe
09:11 passeur mutualité, Alliance, etc. La MAE qui nous fait aussi confiance
09:14 depuis le début. Donc, il y a plein de complémentaires qui permettent
09:17 de prendre en charge ce dispositif médical. Et on a offert,
09:20 en outre, un accès en direct pour les patients
09:23 qui peuvent se le permettre, sachant que les patients qui ne peuvent pas
09:26 se le permettre pour certaines familles, on offre aussi des conditions
09:29 d'accès favorables pour vraiment faire en sorte que tous nos travaux de recherche
09:32 de médecine puissent être accessibles à tous.
09:34 C'est intéressant. On va expliquer pour ceux qui nous regardent,
09:36 comment fonctionne cette application exactement, ce qu'on peut y trouver.
09:39 Moi, je parlais de jeux de musique. Je crois qu'il n'y a pas que ça.
09:42 Expliquez-nous ce qu'on trouve aujourd'hui sur cette application Poppins.
09:46 Très concrètement, c'est une application disponible sur iOS et sur Android
09:50 qui va être là pour accompagner l'enfant dans son parcours de soins,
09:53 sur lequel l'enfant va faire des exercices musicaux et rythmiques.
09:56 La musique et le rythme, c'est extrêmement important parce qu'en fait,
09:59 ça va être le même mécanisme cognitif qui va vous permettre
10:02 de segmenter des sons dans la parole et dans la lecture.
10:04 Donc, on vient ainsi travailler tous les sous-jacents de l'écriture
10:07 et de la lecture.
10:08 Très adapté pour les troubles d'idées.
10:10 Complètement. On vient compléter ça avec des exercices de langage écrit
10:13 que vous allez retrouver un peu plus traditionnellement
10:15 pour avoir une partie beaucoup plus concrète et appliquée
10:19 et qui va permettre de voir des évolutions rapides.
10:21 Ces deux blocs dans l'application, ça va permettre d'une part
10:24 de travailler tous les fondamentaux, les sous-jacents pour permettre
10:27 que l'enfant apprenne à mieux apprendre, et de l'autre côté,
10:29 d'avoir des exercices très concrets qui vont lui permettre
10:31 d'avoir des résultats dans la vie quotidienne.
10:33 Quand vous dites fondamentaux, c'est quoi ? Français, mathématiques ?
10:35 C'est très orienté sur le français, sur la lecture, effectivement.
10:38 Cette application-là, c'est le cœur, vraiment, c'est le dispositif médical.
10:43 Au-delà de ça, on a construit toute une communauté
10:46 avec la Fédération Française des Dix pour accompagner le parent.
10:49 Donc, on a du contenu, on a vraiment des pontes du sujet,
10:53 des chercheurs qui interviennent, qui présentent leurs travaux.
10:57 Une orthophoniste qui est disponible sur 24/24,
10:59 qui n'est pas là pour faire du diagnostic ou quelques recommandations médicales,
11:06 mais qui est là pour faire de la guidance parentale, plutôt.
11:08 Donc, on a vraiment toute une communauté qui est là pour accompagner.
11:11 Le but, c'est vraiment de lutter contre la désinformation médicale
11:13 et de faire en sorte que, dans le prolongement de notre dispositif,
11:16 qui a été construit sur des bases solides et scientifiques fortes,
11:19 on puisse être là aussi pour répondre aux questions des parents.
11:21 Donc, très adapté aux troubles Dix, notamment la dyslexie,
11:24 mais pas que. Je crois, de quels troubles, en fait, il s'agit aujourd'hui ?
11:28 Les enfants qu'on voit, ils sont multi-Dix.
11:31 On a des enfants qui sont dyslexiques, mais qui ont 40% de chance d'avoir un trouble,
11:35 déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité,
11:37 22% de chance d'avoir une dyspraxie, un trouble de la motricité.
11:40 Tous ces enfants-là ont vraiment des troubles qui sont multiples,
11:44 avec des co-occurrences qui sont multiples.
11:46 Pour autant, notre focalisation, coeur, ce sont sur et sur la dyslexie.
11:50 Aujourd'hui, on a des enfants qui ont plein d'autres troubles
11:53 et on a plein d'essais cliniques qui sont encore en cours,
11:55 donc on ne peut pas encore s'avancer sur ces sujets,
11:57 mais il y en a quelques-uns qui commencent à être intéressants
12:00 et on pourra se prononcer dessus dans les années à venir.
12:02 François Vontron, combien d'enfants utilisent déjà votre application aujourd'hui ?
12:06 Aujourd'hui, on a été en essais cliniques pendant 5 ans avec un peu plus de 7000 familles.
12:11 On vient de l'ouvrir officiellement depuis 2 mois.
12:14 Il y a déjà 1 500 familles qui nous utilisent au quotidien
12:17 et ce chiffre ne fait que grandir.
12:19 Vous parlez vraiment de familles, c'est intéressant.
12:20 Merci beaucoup d'être venu nous présenter Poppins aujourd'hui
12:22 dans Smart Education, François Vontron.
12:24 Vous êtes le cofondateur de l'application Poppins.
12:26 Merci beaucoup d'avoir été avec nous.
12:28 Merci à vous de nous avoir suivis.
12:30 On se retrouve très vite pour un nouveau numéro de Smart Education.
12:33 A très vite, ciao !
12:35 [Musique]

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