• il y a 10 mois
Réduire la qualité de la vidéo.

Soutenir Médiapart https://abo.mediapart.fr/abonnement
Dossier Mediapart l'argent libyen https://www.mediapart.fr/journal/france/dossier/l-argent-libyen-de-sarkozy

Pour changer le système :
Réclamer le RIC constituant : https://petitions.assemblee-nationale.fr/initiatives/i-2082
Changer de banque: https://www.lanef.com/ https://change-de-banque.org/particulier/
Passer à l'action militante: https://extinctionrebellion.fr/ https://derniererenovation.fr/
Changer de travail : https://jobs.makesense.org/fr

Source
Intro BFM https://www.youtube.com/watch?v=P-YFE7iby8E
Mediapart Arfi https://www.youtube.com/watch?v=-VMD0Dz9Crc
Musique https://www.youtube.com/watch?v=UJdogwBtZvw

Réponses au quiz de fin :

/!\ Description à ne pas lire avant d'avoir vu la vidéo entièrement
/!\

/!\

/!\
/!\

Pour quels délits Sarkozy sera-t-il jugé au procès de l’affaire libyenne en 2025 ?
4 délits : Corruption, recel de détournement de fonds publics libyens, financement illicite de campagne électorale, association de malfaiteurs.
Négociation de financements en échange de contre-partie favorable à la Lybie : les favoriser sur la scène diplomatique, vendre des armes, du matériel de surveillance, du nucléaire, faire sauter le mandat d'arrêt du beau-frère de Kadhafi.

Quelle somme a reçu Sarkozy de la part du Kremlin fin 2018 ?
300 000€.

Qui était le plus proche collaborateur de Sarkozy en 2007 ?
Claude Guéant.

#sarkozy #mediapart #politique #argentpublic #france #nation #patrie #président #condamné #prison #ferme #sarko #carlabruni #bruni #arfi #corruption #anticor #interview #extrait #ethiqueettac
Transcription
00:00 La cour d'appel de Paris a donc rendu son jugement il y a quelques minutes, Pauline Revenin.
00:05 Et Nicolas Sarkozy a été condamné dans l'affaire Big Malion.
00:10 Oui, il est condamné à un an de prison qui se décompose comme si, six mois avec sursis et six mois ferme.
00:18 Alors là encore, en une minute, de quoi s'agit-il ?
00:27 Et surtout, quel est son rôle ? Puisqu'il nous dit souvent, on n'arrive pas à résumer ce qu'on me reproche.
00:32 Mais c'est très simple.
00:33 En fait, c'est très simple.
00:34 Là, Big Malion, c'est le financement de la campagne de 2012,
00:37 de la campagne présidentielle de 2012 qu'il a perdue face à François Hollande.
00:41 Les règles de la démocratie électorale en France,
00:44 c'est qu'on n'a pas le droit de dépenser plus de 20 millions d'euros
00:47 quand on est au deuxième tour de l'élection présidentielle.
00:49 20 millions d'euros, il y a une autorité de contrôle pour vérifier qu'on n'a pas dépensé plus.
00:53 L'idée sous-jacente, c'est que c'est pas forcément à l'américaine le plus riche qui gagne,
00:57 et d'ailleurs aux États-Unis, mais nos autres invités le diront,
01:00 c'est pas toujours le plus riche qui gagne ou celui qui a le plus dépensé.
01:03 Mais en tout cas, la démocratie électorale française ne s'est pas construite sur cette idée-là.
01:07 On s'est construit sur une idée d'égalité et d'équité.
01:09 Qu'est-ce qui a été découvert ?
01:11 Que la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012 n'a pas coûté 20 millions d'euros,
01:15 comme c'était autorisé, mais au moins 45 millions d'euros,
01:19 donc 25 millions d'euros de plus.
01:21 On se rappelle les meetings, la folie de cette campagne,
01:25 et ces 25 millions d'euros de plus ont été financés par des fausses facturations
01:29 liées à une entreprise qui s'appelle Big Malion.
01:31 Il se trouve qu'en droit français,
01:33 le responsable des comptes de campagne, c'est le candidat Nicolas Sarkozy.
01:36 Et dans le dossier judiciaire,
01:38 c'est en tout cas ce qu'ont considéré les juges d'instruction
01:42 et les juges de première instance,
01:44 il y avait des éléments de nature à montrer que Nicolas Sarkozy
01:47 ne pouvait pas ignorer ce qui s'était passé
01:49 concernant l'explosion des frais de sa campagne,
01:52 raison pour laquelle il a été un peu mécaniquement,
01:54 parce que c'est un délit formel,
01:56 condamné pour financement illicite de campagne électorale.
01:58 Pareil, un entreprise en ferme, bracelet, appel,
02:01 le procès aura lieu en novembre, en appel.
02:03 Il y a eu également l'affaire Bettencourt,
02:05 dans laquelle il a été mis en examen,
02:07 avec un non-lieu à l'issue de l'instruction.
02:09 Et enfin, et surtout, on peut dire, il est mis en examen actuellement,
02:13 notamment pour corruption et association de malfaiteurs
02:15 de l'intentaculaire affaire du financement libyen
02:18 de sa campagne de 2007.
02:20 Le parquet national financier a demandé son renvoi
02:22 prochainement devant un tribunal.
02:25 Là encore, c'est une affaire énorme
02:26 sur laquelle vous avez écrit des dizaines et des dizaines d'articles
02:29 sur Mediapart depuis plus de dix ans.
02:31 Mais qu'est-ce qui lui est reproché précisément ?
02:34 Voilà, encore par rapport à un président qui dit
02:36 "on n'arrive pas à qualifier ce qui m'est repris".
02:38 Oui, mais ça, c'est son côté un peu, comment dire, orwellien.
02:41 - Voilà, de... - Orwellien, ouais.
02:44 Oui, c'est très orwellien dans sa façon de...
02:46 La double pensée, dans 84, on appelle ça la double pensée.
02:49 La guerre, c'est la paix, la force, c'est l'ignorance, etc.
02:54 Qu'est-ce qui lui est reproché ? C'est très simple.
02:57 C'est plus que le parquet national financier.
02:59 Ce sont les juges d'instruction qui ont demandé son renvoi.
03:02 Donc il y aura un procès de l'affaire libyenne en 2025.
03:05 Il va se tenir sur quatre mois avec, excusez du peu,
03:08 un ancien président de la République et trois anciens ministres,
03:11 dont deux de l'intérieur qui seront assis sur le banc des prévenus.
03:13 Il faut quand même se figurer de ce qui va se passer.
03:16 Et le cœur de l'intrigue judiciaire, c'est quoi ?
03:18 Eh bien, autour de Nicolas Sarkozy et avec Nicolas Sarkozy,
03:21 il est reproché, au futur prévenu,
03:24 d'avoir noué un pacte de corruption, de nouveau,
03:26 un pacte avec la dictature de Muammar Gaddafi,
03:29 c'est-à-dire qu'à l'approche de l'élection présidentielle de 2007,
03:32 en échange d'un certain nombre de financements,
03:34 à la fois politiques, mais aussi personnels,
03:36 puisqu'il y a des cas d'enrichissement personnel
03:38 qui sont reprochés dans le dossier,
03:39 notamment à celui qui était le plus proche collaborateur
03:41 de Nicolas Sarkozy, à savoir Claude Guéant,
03:44 d'avoir négocié, d'un côté, ses versements de fonds,
03:47 et de l'autre, des contreparties pour favoriser les intérêts
03:51 de la Libye de Gaddafi,
03:52 contre toute rationalité étatique française,
03:55 favoriser les intérêts sur la scène diplomatique,
03:58 refaire venir dans le concert des nations
04:00 l'ancien État terroriste,
04:01 lui vendre des armes, du matériel de surveillance,
04:04 même, ils ont tenté du nucléaire,
04:06 alors que l'entreprise française Areva y était contre.
04:09 Et puis, la contrepartie qui est, de mon point de vue,
04:11 la plus grave, la plus choquante,
04:13 d'avoir tenté de faire sauter le mandat d'arrêt
04:17 qui visait un terroriste d'État libyen,
04:20 qui était le chef des services de renseignement militaire,
04:22 le beau-frère de Gaddafi,
04:23 qui est un homme qui s'appelle Abdallah Sinoussi,
04:24 qui, depuis 1999, est condamné à la réclusion criminelle
04:27 à perpétuité par une cour d'assises française,
04:29 pour avoir organisé l'attentat
04:32 contre l'avion de ligne du DC-10 d'UTA,
04:34 qui avait explosé en plein vol
04:36 au-dessus du désert du Ténéré en 1989,
04:38 avec 170 morts.
04:39 Cet homme a été condamné par la justice française
04:42 définitivement pour avoir été le terroriste à l'origine de cela.
04:45 Cet homme est l'un des financiers
04:47 qui a été découvert par l'enquête libyenne.
04:50 Cet homme, alors qu'il était recherché par la justice française,
04:53 a été rencontré secrètement à Tripoli,
04:55 et par Claude Guéant, et par Brice Hortefeux,
04:58 juste avant l'éversement.
04:59 Et il a été documenté, d'après les juges,
05:02 les policiers et les procureurs,
05:03 qu'entre l'automne 2005 et le 16 mai 2009, précisément,
05:07 puisque c'est la date de la dernière réunion connue à l'Élysée sur le sujet,
05:10 toute la bande a essayé de faire sauter le mandat d'arrêt qui le visait.
05:14 Voilà. Donc ça, c'est une partie de l'affaire libyenne
05:18 qui vaut à Nicolas Sarkozy d'être aujourd'hui renvoyé devant le tribunal
05:22 pour quatre délits et non des moindres, corruption,
05:24 recelle de détournements de fonds publics libyens,
05:27 puisqu'on parle d'argent public libyen,
05:29 financement illicite de campagne électorale,
05:31 puisque des montagnes de cash ont été retrouvées
05:33 dans la campagne de 2007,
05:35 et Association de malfaiteurs,
05:37 qui est extrêmement infamant pour un ancien président,
05:39 mais qui est très intéressante et très bien expliquée
05:41 par les juges d'instruction dans leur ordonnance de renvoi,
05:44 c'est le document qui clôt leur enquête,
05:46 en disant que c'est vrai, l'Association de malfaiteurs
05:48 est plutôt attribuée, généralement, dans l'esprit commun
05:51 pour la lutte contre le grand banditisme ou contre les terrorismes,
05:55 mais ça peut tout à fait s'appliquer, et c'est tout à fait vrai,
05:57 à la délinquance en col blanc, fut-elle présumée.
06:00 Et là, c'est intéressant,
06:02 parce qu'il y a quelque chose de très italien,
06:04 je pense au pool antimafia de Palerme,
06:08 dans la façon d'aborder la question
06:11 de la délinquance en col blanc et de la corruption,
06:15 et ça, c'est un peu une nouveauté,
06:17 y compris peut-être générationnelle,
06:19 d'un certain nombre de magistrats,
06:21 qui n'ont plus certaines pudeurs d'antan
06:23 pour s'attaquer à ces phénomènes-là,
06:25 dont Nicolas Sarkozy est en train de devenir,
06:27 et on le répète, il est présumé innocent, un parangon.
06:30 On va montrer quand même ces images de 2018.
06:32 Voilà ce qu'il déclarait à Moscou en novembre 2018,
06:35 invité par le principal fonds souverain de l'État russe.
06:38 C'est une vidéo que tu as révélée, Fabrice, avec Yann Philippin.
06:42 La Russie est redevenue une puissance mondiale.
06:47 C'est sa place, c'est son rôle historique,
06:51 c'est sa destinée.
06:53 Et enfin, je veux dire
06:57 que j'ai toujours été un ami de Vladimir Poutine,
07:00 parce que c'est un homme avec qui on peut parler,
07:03 y compris quand on a des désaccords.
07:05 - Alors, Fabrice, Hélène... - Je suis sûr que les Ukrainiens
07:08 - soient d'accord sur ce bout de phrase. - Pas sûr, en effet, qu'ils soient.
07:11 Comment on peut expliquer les propos,
07:14 aujourd'hui, dans le passé, de Nicolas Sarkozy sur la Russie ?
07:17 C'est très intéressant, parce que ça rejoint ce que disait Hélène.
07:21 Moi, je suis toujours un peu sidéré, je dois dire,
07:24 par l'espèce de dissociation qu'il y a dans le débat public
07:27 qui semble s'opérer, y compris dans la sphère médiatique,
07:30 entre, un, l'homme politique Nicolas Sarkozy,
07:33 deux, l'homme judiciaire Nicolas Sarkozy,
07:36 trois, un élément qu'on oublie souvent,
07:38 mais l'homme d'affaires Nicolas Sarkozy.
07:40 Nicolas Sarkozy est aujourd'hui un homme d'affaires.
07:42 Il est administrateur de plusieurs grands groupes,
07:44 il fait des conférences grassement rémunérées
07:48 et il est avocat,
07:50 travaillant pour le compte de plusieurs multinationales
07:53 ou d'intérêts privés étrangers.
07:55 Dans le cas d'espèce,
07:57 si on a révélé cette vidéo avec Yann Philippin
08:01 de Nicolas Sarkozy tressant des louanges
08:04 à Vladimir Poutine en 2018,
08:06 c'est parce que nous avons découvert
08:08 qu'au moment où il faisait ces phrases-là,
08:10 sur son compte personnel,
08:12 est arrivé 300 000 euros d'une société
08:16 qui porte exactement le nom d'une filiale
08:19 du fonds souverain russe, c'est-à-dire de l'argent du Kremlin,
08:22 qui a invité Nicolas Sarkozy.
08:26 Lequel Nicolas Sarkozy, nous avions déjà révélé
08:28 dans Mediapart quelque temps auparavant,
08:30 qu'il avait partilié financièrement,
08:32 là, on parle de millions d'euros, 3 millions d'euros,
08:34 avec deux oligarques russes
08:36 proches de Vladimir Poutine.
08:38 Donc, ce n'est pas qu'une question politique,
08:41 et moi, c'est toujours ce qui me surprend
08:43 quand on interroge Nicolas Sarkozy
08:45 sur ses déclarations vis-à-vis de la Russie
08:47 qui serrent les intérêts objectifs du Kremlin,
08:50 c'est que ce n'est pas simplement un homme politique
08:52 qui a des pensées géopolitiques.
08:53 Lui, c'est ce qu'il dit.
08:54 Écoutez, pluralisme des opinions,
08:56 j'ai bien le droit de penser ce qu'on veut, évidemment.
08:58 Les opinions sont libres.
08:59 Mais c'est qu'il est lié,
09:00 il est intéressé personnellement, financièrement,
09:03 à la personne qu'il sert
09:05 avec son totem d'immunité d'ancien président.
09:07 Mais ça interroge également quelle était sa position
09:10 quand il était président de la République.
09:12 Quand il était président de la République,
09:14 Nicolas Sarkozy a signé un contrat avec la Russie
09:17 consistant à vendre des porte-avions Mistral
09:19 à la Russie de M. Poutine.
09:22 Si François Hollande n'avait pas interrompu ce contrat,
09:26 aujourd'hui, ces armements très lourds
09:28 consentis par la France,
09:30 par la démocratie sous Nicolas Sarkozy,
09:32 seraient utilisés dans ce qui est considéré
09:35 comme une guerre criminelle
09:37 de Vladimir Poutine contre les Ukrainiens.
09:38 Voici ce que ça donne.
09:40 [Musique]
09:44 [Musique]
09:48 [Musique]
09:51 [Musique]
09:57 [Musique]
10:03 [Musique]
10:09 [Musique]
10:14 ♪ ♪ ♪

Recommandations