Chaque jour dans la matinale de Dimitri Pavlenko, un éditorialiste vient au micro d'Europe 1 mettre la lumière sur un sujet de son choix. Ce jeudi, Jérôme Béglé s’attarde sur le pluralisme de CNews remis en cause par Reporters sans Frontières et le Conseil d'État qui ont demandé à l'Arcom de mieux contrôler la chaîne.
Retrouvez "Le zapping d'Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-zapping-deurope-1
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00:00 - Et pour finir, le patron de la rédaction de Paris Match est avec nous pour le zapping politique. Bonjour Jérôme Béglé.
00:05 - Bonjour Dimitri, bonjour à tous. Un zapping évidemment entièrement consacré à l'injonction adressée par le conseil d'Etat à l'Arc-com
00:10 de décompter tous les temps de parole de tous les intervenants de la CNC News
00:14 afin de respecter ce qu'on appelle le pluralisme.
00:16 Alors le pluralisme c'est quoi ? Eh bien ça dépend à qui vous vous adressez.
00:19 Sur Sud Radio en mars 2023, on posait une question simple à Julien Belvert, collaborateur de Quotidien.
00:25 Écoutez sa réponse et surtout son argumentation.
00:27 - Déjà vous suivez Rex et moi dans Quotidien ? - Non, on ne l'a jamais reçu et je pense qu'on ne le recevra jamais.
00:32 Parce qu'on ne reçoit pas les personnalités de l'extrême droite.
00:34 - Vous n'avez jamais reçu Marine Le Pen ? - Jamais.
00:36 La première présidentielle d'Emmanuel Macron, Marine Le Pen avait été reçue.
00:39 Mais lors de la dernière campagne, on n'a reçu aucune personnalité.
00:43 On n'est pas un service public, vous le savez, on est sur une chaîne privée. Donc on fait un petit peu ce qu'on veut.
00:46 Bruno Retailleau, chef de file des sénateurs LR au Sénat, n'est évidemment pas de l'avis des magistrats du conseil d'Etat.
00:52 Et il le fait savoir vertement sur Public Sénat.
00:55 Le conseil d'Etat interprète la loi de 86 dans un sens qui n'a été jamais vu.
01:01 Il faut respecter le pluralisme, décompter les temps de parole.
01:03 Quand moi je suis invité, je compte pour un temps de parole LR.
01:06 Mais là il va beaucoup plus loin. Il dit qu'il faudra que les éditorialistes aient une étiquette.
01:10 Et vous croyez que sur certaines chaînes du service public, on n'a pas le sentiment que la tonalité, la ligne mélodique, elle n'est pas plutôt à gauche ?
01:17 Plus direct et franc encore, Franz-Olivier Gisbert sur CNews voit dans cette dérive, dans cette décision,
01:22 une grave et profonde dérive antidémocratique. Il s'en est ouvert un roman des arbres avec la fougue qu'on lui connaît.
01:28 Le problème de fond c'est le gouvernement des juges.
01:30 Le pluralisme ne se limite pas au temps de parole des personnalités politiques.
01:34 Par exemple, je sais pas, Didier Barbelé vient, est-ce qu'il est de gauche, est-ce qu'il est de droite ?
01:38 Oui il était copain avec Sarkozy, mais il a fait une belle chanson à la gloire de Jean Ferrat qui est communiste.
01:43 C'est juste hallucinant de connerie.
01:46 Mais au fait, à quoi sert Reporters sans frontières ?
01:50 Cette association qui avait saisi le Conseil d'État et finalement obtenu gain de cause.
01:53 Réponse de Robert Ménard, son cofondateur, invité hier de TPMP sur C8.
01:58 On a créé Reporters sans frontières il y a presque 40 ans.
02:01 L'objectif c'était juste de se mobiliser quand un type était en prison ou pris en otage.
02:05 Moi j'ai passé 23 ans de ma vie à Reporters sans frontières à sortir de prison des gens
02:10 dont à qui je n'ai jamais demandé ce qu'ils pensaient. Ils avaient juste à ne pas être en prison.
02:16 Laissons le mot de la fin à Gabriel Cluzel qui résume bien sur CNews le paradoxe et les dérives d'une association
02:21 et de son président qui en viennent à combattre ceux qu'ils sont censés défendre.
02:25 Reporters sans frontières veut appliquer la censure qui est en France qu'il prétend combattre partout ailleurs dans le monde.
02:31 Christophe Deloire qui écrit en lettres majuscules, il crie, il crie sa joie, c'est terrifiant.
02:35 Si peu de retenue, il a quand même été nommé à la tête des états généraux de l'information.
02:40 Etats généraux dont on attend les conclusions.
02:44 Vous participez vous aussi Jérôme ?
02:45 Non absolument pas.
02:46 Et vous ?
02:47 Non, non, non, mais je vais suivre ça avec intérêt.
02:50 Les règles de la presse écrite et de l'audiovisuel ne sont pas tout à fait les mêmes.
02:54 Il n'y a pas un temps de parole ou un temps de ligne ou un nombre de citations décomptées dans la presse écrite jusqu'ici.
03:00 Je ne suis pas sûr que Julien Belvert quotidien maîtrise bien les règles
03:02 parce qu'en fait il compte sur les petits copains des autres émissions de sa chaîne pour rééquilibrer les temps de parole.
03:08 C'est toujours sur les autres que ça tombe.
03:10 Exactement.
03:11 Voilà, on finira là-dessus. Merci beaucoup Jérôme Béglé.