“15 minutes pour sauver ma vie” : rendre hommage aux victimes de terrorisme

  • il y a 7 mois
Les Vraies Voix responsables avec Frédéric Ploquin, journaliste police justice, co-auteur du livre “15 minutes pour sauver ma vie”, Mostafa Salhane, chauffeur de taxi pris en otage par un terroriste islamiste à Strasbourg, co-auteur du livre “15 minutes pour sauver ma vie” et Marc Verillotte, opérateur au RAID qui a reçu deux balles lors de l’assaut contre Merah
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##LES_VRAIES_VOIX_RESPONSABLES-2024-02-14##

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Transcript
00:00 Sud Radio, les vraies voies qui font bouger la France, 19h20, les vraies voies responsables.
00:06 Les vraies voies responsables ce soir avec une thématique lourde en émotions.
00:11 Le terrorisme et son cortège de victimes sont revenus dans nos vies depuis 2012.
00:15 De Toulouse à Motourban, de Trèbes à Carcassonne, de la promenade des Anglais à Nice,
00:19 au Bataclan à Paris en passant par la rédaction de Charlie Hebdo,
00:24 du marché de Noël à Strasbourg à celui de la place royale à Nantes.
00:28 La liste est très longue Philippe.
00:30 Oui, des victimes mais aussi des proches endeuillés et des survivants qui doivent vivre à leur traumatisme.
00:34 Et durant une heure on va mettre en avant ceux qui ont vécu des actes terroristes
00:39 et ceux qui combattent ou ont combattu le terrorisme.
00:42 Vous voulez réagir ? Tiens le 0826 300 300.
00:45 Absolument, Frédéric Ploquin est avec nous, un journaliste, police, justice et co-auteur du livre
00:50 "15 minutes pour sauver ma vie". Bonsoir Frédéric Ploquin aux éditions Plon et puis Moustapha Salane,
00:56 chauffeur de taxi pris en otage par un terroriste islamiste à Strasbourg, co-auteur de ce livre aussi
01:02 "15 minutes pour sauver ma vie" qu'on vous conseille absolument de lire.
01:06 Bonsoir, merci d'être avec nous ce soir.
01:09 Et puis on est très bien entouré ce soir.
01:12 Marc Vérillotte du Red qui a reçu deux balles lors de l'assaut contre Mohamed Mera.
01:17 Il a écrit aussi un livre au coeur du Red. Bonsoir.
01:20 Enchanté, bonjour.
01:21 Merci en tout cas d'être avec nous et puis on aura Kiki Bermond aussi.
01:24 Kiki Bermond, président de l'association Canal de Vie. Il soutient Loïc Liber, le seul survivant des attentats de Mohamed Mera.
01:30 Loïc Liber était parachutiste au 17e régiment du génie de parachutiste de Montauban.
01:35 Il a pris une balle qui l'a rendu tétraplégique.
01:38 Il y a une pétition qui circule pour demander la Légion d'honneur pour lui.
01:41 Pour une fois je vais me mouiller, j'ai signé cette pétition et je pense qu'il faut vraiment la signer
01:46 puisque c'est la seule victime de Mera qui n'ait pas été décorée de la Légion d'honneur.
01:50 Allez, on vous souhaite la bienvenue, les vrais voies responsables.
01:54 Les vraies voies Sud Radio
01:56 Et en une décennie, le terrorisme islamiste a fait plus de 272 morts et près de 1200 blessés en France
02:03 le long des comptes de la sécurité intérieure.
02:06 Frédéric Ploquin, vous êtes un spécialiste entre autres du terrorisme aujourd'hui.
02:12 Depuis 2012, ça s'est accéléré quand on regarde le nombre d'attentats,
02:17 ou entre les attentats des jouets et les attentats qui ont eu lieu, on se rend compte qu'il y a eu une accélération.
02:22 Il y a eu une véritable tornade terroriste qui s'est abattue notamment sur la France,
02:26 qui a été une des cibles privilégiées des organisations islamistes.
02:31 Et donc une accumulation probablement liée, certainement liée au fait que, en réalité,
02:39 ces organisations terroristes basées à l'étranger ont réussi à fédérer, à lever un certain nombre de candidats au suicide,
02:47 de candidats au terrorisme sur le sol français, qui tous ont à peu près le même profil
02:53 comme celui qui va prendre Mostafa Salam en otage dans son taxi.
02:58 En gros, on est un peu avant Noël 2018, ce gars sème la mort dans les rues de Strasbourg au niveau du marché de Noël.
03:09 Et puis, je pense qu'il doit, comme tous ces terroristes, il doit imaginer qu'il va mourir,
03:14 car normalement ça se termine toujours par la mort, par un suicide by cop, comme on dit,
03:18 c'est-à-dire on affronte la police en mort, sauf que ça n'a pas lieu et qu'il se retrouve sur une petite placette,
03:23 il fait noir, il pleut un peu, c'est l'hiver, et là il y a Mostafa Salam qui vient avec son taxi,
03:29 une Mercedes noire, déposer des parlementaires italiens, des parlementaires européens, italiens,
03:35 qui vont au restaurant dans le quartier, et ce type-là, ce terroriste, avise, voit cette porte ouverte,
03:41 il n'a aucun plan, ce n'est pas prévu à l'avance, il s'incruste dans le taxi et il prend en otage Mostafa,
03:47 ça va durer 15 minutes, mais il ne le sait pas, Mostafa, pendant 15 minutes, est absolument convaincu qu'il va mourir,
03:54 puisque, en gros, très vite, il lui fait comprendre qu'il est armé, il lui pointe une arme à feu dans le dos, un canon,
04:02 il lui demande de... Au début, Mostafa, il ne sait pas de quoi il s'agit,
04:06 ce n'est même pas qu'il y a eu un attentat, on ne le sait pas encore, ce n'est pas encore sur les radios,
04:09 donc il prend ce type et il se dit, comme Mostafa, c'est un champion de karaté, il se dit, bon, je vais le gérer,
04:15 puis les racailles, il connaît, il a été vigile dans une boîte de nuit, je veux dire, comme il dit,
04:19 les petites racailles, ce genre de personnages, il les voit venir, il les sent, il les connaît,
04:23 sauf que là, il va se retrouver confronté à une difficulté inattendue.
04:28 Donc, je voulais répondre sur le profil, le profil, c'est vraiment un jeune qui est né en France, en gros,
04:35 qui déteste la France, sur qui, visiblement, l'école républicaine n'a eu aucune prise,
04:41 qui n'a aucune valeur et qui, en gros... - Et qui déteste la France pour qu'elle la raisonne.
04:45 - Et qui déteste la France pour des raisons qui lui appartiennent, mais en gros, qui a adhéré, du coup,
04:50 à l'idéologie salafiste et terroriste et qui, avec l'argent du RSA, 450 euros, va acheter une arme à feu
04:57 avec laquelle il va semer la terreur, pour des raisons strictement idéologiques.
05:01 Et moi, ce qui m'a intéressé dans la reconstitution de ce huis clos et de ce face à face,
05:05 c'est pour ça qu'on a fait ce livre avec Mostafa, c'est qu'en gros, on a aussi deux façons,
05:10 deux islams qui s'affrontent. Mostafa, lui, est musulman, comme on l'était au Maroc, dans les temps anciens,
05:20 comme son papa l'était, de manière... Je veux dire, il pratique un islam où, en gros,
05:25 il ne s'agit pas d'aller tuer les chrétiens, les juifs, pas du tout, au contraire,
05:29 il s'agit de les respecter, selon les valeurs qu'il a en tête.
05:32 Et il se retrouve, dans un face à face, dans ce huis clos de 15 minutes,
05:36 que nous avons reconstitué dans un livre de 15 chapitres, il se retrouve face à un gars
05:40 qui, lui, a interprété complètement différemment le Coran, probablement, il ne l'a jamais lu,
05:44 et à qui on a dit, en gros, dans le Coran, oui, il est dit qu'il fallait aller buter les chrétiens
05:48 et qu'il fallait tuer les français, parce que ce sont des mécréants et qu'ils mangent je ne sais quoi,
05:52 qu'ils ne devraient pas manger. Donc, voilà, c'est cette espèce de face à face que j'ai voulu,
05:55 au-delà du huis clos et du côté polare un peu que vous aurez à lire,
06:02 que vous rencontrerez en lisant ce livre, où on a "va-t-il mourir, ne va-t-il pas mourir,
06:06 va-t-il se sauver, tout ce qui lui passe par la tête, les prières que les autres lui demandent de faire",
06:11 au-delà de ça, il y a aussi ce face à face entre, finalement, deux façons d'adopter la France,
06:16 ou de la rejeter.
06:17 - Mostafa Salam, "15 minutes", c'est le titre du livre, "15 minutes pour sauver ma vie".
06:21 - C'est très court et très long.
06:22 - C'est très court, c'est très long. C'est comment, quand on est confronté à quelque chose
06:26 qu'on n'imaginait même pas cinq minutes avant que ça commence,
06:28 ou même 30 secondes avant que ça commence ?
06:30 - Absolument. C'est 15 minutes. C'est moi qui décide que ça s'arrête au bout de 15 minutes,
06:36 si vous voulez, parce que j'avais compris une chose, étant avoir une expérience,
06:42 autant que karatéka, mais aussi autant qu'agent de sécurité, physionomiste, plus...
06:47 - Vous êtes très calme.
06:48 - Oui.
06:49 - Je garde un sang-froid, mais plus le temps est courté, mieux c'est pour moi.
06:55 Plus c'est long, plus ça devient dangereux.
06:57 Parce que je partais du principe, si même j'arrive à le maîtriser,
07:03 verbalement et psychologiquement, il y a aussi l'avenir de la police.
07:09 Et je me suis dit, si la police arrive, on a une confrontation, et je vais laisser ma peau.
07:13 Il faut que je me débarrasse de ce type d'une manière ou d'une autre.
07:16 - Oui, parce que vous êtes au volant de votre voiture, et lui il est derrière,
07:20 donc vous n'êtes pas face à face. Finalement, il vous mène dans votre dos.
07:25 C'est difficile pour vous de...
07:27 - Vous voyez son visage dans le rétroviseur intérieur ?
07:29 - Je le vois dans le rétroviseur, qui transpire beaucoup, mais j'analyse la situation.
07:32 - D'accord.
07:33 - Et pendant que lui parle beaucoup, moi je dois trouver une solution échappatoire.
07:37 Je comprends très vite qu'il faut que j'utilise toute mon intelligence,
07:43 et aussi ma bouche, c'est les deux armes que j'ai pour le combattre.
07:47 Mais il y a un élément qui va changer la donne, c'est qu'il est blessé par la Sentinelle.
07:53 - La Sentinelle, c'est-à-dire qu'il a...
07:56 - Bien dans le micro, en fait.
07:58 - Il a tué des gens, il y a un moment donné, il y a les militaires qui patrouillaient dans le marché de Noël,
08:02 qui lui ont tiré dessus, donc il est blessé.
08:04 - Il est blessé, donc c'est un avantage pour moi. Je sais que sa douleur...
08:09 - Alors, est-ce que c'est blessé lourdement ?
08:11 - Oui, il a pris une balle dans le bras, dans le thorax, oui c'est ça.
08:14 - Il a pris cette balle au niveau de son bras, il saigne beaucoup, il me montre cette blessure,
08:18 donc son bras qui dégouline de sang sur la côtoir centrale,
08:22 je comprends qu'il est concentré sur cette douleur-là, il veut que je l'aide à le soigner,
08:27 et je me suis dit que c'est le moment de pouvoir s'échapper.
08:32 Et donc, on est à peu près à 900 mètres du commissariat,
08:35 et il me dit "J'ai mal, il faut que d'abord tu me soignes et après on ira au commissariat".
08:39 - Au commissariat, parce que l'objectif était de tuer des policiers.
08:42 - En fait, depuis le départ, Mostafa se demande où il veut l'amener,
08:45 parce qu'il lui donne pas l'adresse, quand on monte dans un taxi, on dit "je voudrais aller à tel ou tel endroit".
08:49 Là, il lui donne pas l'adresse, et tout d'un coup, on prend la direction de l'hôtel de police central de Strasbourg,
08:54 et Mostafa se dit, comprend en réalité, que ce terroriste veut aller finir sa sale besogne en butant des policiers.
09:01 Et donc lui, Mostafa, qui a beaucoup d'amis policiers, qui a même un fils policier,
09:06 il ne peut pas admettre l'idée qu'il va aller accompagner ce terroriste devant le commissariat pour aller tuer des fonctionnaires de police.
09:13 Donc il fait tout pour essayer de le neutraliser, de freiner cette course vers le commissariat de police,
09:18 et c'est là qu'il y a cette bifurcation inattendue, et qu'il va profiter de la blessure.
09:24 - Bougez pas, on en parle dans un instant, on fait une petite pause, en tout cas merci pour ce témoignage qui est assez incroyable et passionnant.
09:32 On revient dans un instant, les vrais voix responsables sur ce livre qui s'appelle "15 minutes pour sauver ma vie"
09:38 chez Plon, avec Mostafa Salam et Frédéric Ploquin. Je vous incite à le lire, c'est important en tout cas, on en parle dans un instant.
09:45 "15 minutes pour sauver ma vie", Mostafa Salam est avec nous, Frédéric Ploquin, aux éditions Plon, et puis...
09:52 - Et puis on aura tout à l'heure Marc Vériot qui a co-écrit avec Karim Ben Ismail au cœur du RED,
09:57 puisqu'il a survécu à deux tirs de Mohamed Merah qui l'ont touché lors de l'assaut contre Mohamed Merah à Toulouse en mars 2012.
10:03 Il a fait sauter la porte de l'hypercacher et il a même connu le Bataclan, donc vraiment un policier d'élite qui est avec nous.
10:09 - On en parle dans quelques instants, et avec Mostafa Salam et Frédéric Ploquin, nous racontons ces 15 minutes par le début,
10:18 et ce que vous disiez il y a quelques instants Frédéric Ploquin, que finalement au moment où le terroriste veut se diriger vers un commissariat,
10:25 là Mostafa, pour vous ça n'est pas possible en fait ? Vous ne pouvez pas être ni le complice d'un terroriste pour aller tirer sur des policiers ?
10:34 - Je me suis fixé une règle dès le départ, j'avais trois scénarios possibles pour pouvoir s'échapper et le neutraliser.
10:43 Et quand ils m'annoncent justement qu'il veut y aller au commissariat, et qu'il m'ordonne d'y aller prendre la direction du commissariat...
10:50 - Qui est à 900 mètres.
10:51 - Qui est à 900 mètres, j'ai dit il est hors de question, si on va jusqu'au commissariat, je ne le laisserai pas faire, je me jetterai avec lui dans l'eau, quitte à exploser.
10:59 Parce qu'il me parle d'un élément qui est central, c'est l'élément de cette grenade qu'ils avaient retrouvée le matin chez lui,
11:05 et moi j'en ai déduit étant donné que j'avais cette masse en dessous de sa veste, et je me suis dit il doit être chargé en explosif.
11:12 - Une château d'explosifs quoi ?
11:13 - Oui, et donc je me suis dit il est hors de question qu'il va tuer aucun policier, je ne vais pas le laisser faire.
11:19 Sauf la tournure, après autrement, c'est que cette blessure qui lui fait mal, il veut que je le soigne d'abord, et après on va au commissariat.
11:27 - Ce qui est une aubaine pour vous peut-être ?
11:29 - Oui, j'ai compris que...
11:31 - Oui.
11:32 - Je me suis dit, est-ce qu'il faut tout raconter ?
11:36 - Ou est-ce qu'il faut laisser au lecteur un peu de teasing ?
11:39 - En gros le teasing c'est ça, c'est qu'effectivement il va profiter...
11:43 Quand on est karatéka, on sait profiter des faiblesses des autres, et donc Mustapha va profiter de cette blessure pour lui faire croire qu'il va le soigner,
11:52 sauf qu'il n'a aucune envie de soigner un terroriste, un gars qui vient tuer autant de personnes, aucune envie.
11:57 Donc le gars lui dit qu'il a tué 10 personnes, ce qui n'est pas vrai parce qu'il y en a qui ont survécu,
12:01 mais il n'a aucune envie de le faire, donc il va se débrouiller, mais on laisse au lecteur le soin de décorer,
12:06 il va se débrouiller pour le planter sur place, le laisser sur place, et non seulement ça,
12:10 mais ensuite aller le dénoncer à la police et permettre à la police de l'identifier,
12:14 ce qui va faire de lui une victime, une double victime, c'est-à-dire quelqu'un qui est à la fois victime du terrorisme,
12:21 et qui ensuite vit dans la crainte, Mustapha a vécu dans la crainte pendant des mois et des mois,
12:26 d'une revanche et d'une vengeance des proches du terroriste.
12:29 - Il était affilié à quel groupe ? Daesh ? Al Qaïda ?
12:33 - Oui, on l'a affilié à Daesh globalement, mais comme l'un de vos préoccupations c'est de savoir,
12:39 est-ce qu'on traite bien les victimes en France du terrorisme ?
12:42 Moi je peux vous dire que Mustapha n'a pas été traité correctement, et on le raconte aussi dans le livre.
12:46 - On lui a prêté une chambre.
12:48 - Non mais c'est abominable ce qui lui est arrivé, c'est-à-dire qu'il vient, il livre le terroriste,
12:52 il livre les éléments pour arrêter le terroriste, et puis le lendemain, comme il a peur,
12:56 il retourne au commissariat avec toute sa famille, avec sa femme, avec ses enfants, en disant "on vient chercher du secours",
13:02 et là on lui dit "asseyez-vous monsieur, c'est un peu bizarre là, non ?
13:06 On trouve ça un peu bizarre la manière dont ce gars est monté dans votre taxi,
13:10 vous seriez pas un peu de mèche avec ce monsieur ?"
13:12 Et là il se retrouve dans la position... - Du gardé à vue.
13:15 - Il est pas gardé à vue, mais cuisiné comme un accusé, suspect !
13:20 Et donc il va avoir énormément de mal psychologiquement, ce que je comprends parfaitement,
13:24 à se remettre de ce retournement de situation qui fait qu'il va devoir se planquer
13:28 pendant des mois sans l'aide de l'État, et vous parliez de Légion d'Honneur tout à l'heure,
13:32 il a fini par avoir une médaille, mais la Légion d'Honneur il l'attend toujours.
13:35 Vous avez eu quoi comme médaille ?
13:37 - Alors j'étais décoré par Christophe Castaner de la médaille de la sécurité intérieure à l'échelle bronze.
13:43 - Il aurait pu vous donner au moins l'or, quoi !
13:47 - On va l'appeler tout de suite !
13:49 - Je trouvais que par rapport au geste que j'ai accompli,
13:55 ça n'a pas été à la hauteur de ce que j'ai pu faire ce soir-là.
14:01 - La question du côté psychologique, parce que malheureusement on est tous à un moment donné,
14:07 peut-être que certains d'entre nous seront face à ce type d'événement si les choses s'accélèrent demain,
14:13 comment garder sa concentration ?
14:15 Ça c'est important, parce que de ne pas céder à la peur, de ne pas faire le type hyper courageux,
14:20 parce que je pense qu'il faut être vraiment dans la mesure du traitement de l'humain,
14:25 parce que là c'est vraiment du traitement de l'humain, comment le garder en éveil
14:28 et comment vous ne pas céder à cette peur ou à cet excès de courage qui peut mal finir ?
14:35 - Pour moi, vous savez, ce soir-là, c'est une mission que j'ai accomplie.
14:39 Je pense que j'ai été missionné par une force divine pour justement accomplir ce travail-là.
14:45 On n'a pas le temps d'avoir peur, si vous voulez.
14:49 - Oui, rappelons que vous ne deviez pas travailler ce soir-là.
14:51 - Je ne devais même pas travailler.
14:52 - C'est ça.
14:53 - C'est vraiment fou, les planètes, l'alignement des planètes.
14:56 - Quand ça veut pas, ça veut pas.
14:57 - Il y a beaucoup de choses dans le livre où on décortique la situation de la veille et sur la soirée.
15:05 Non, je ne devais pas travailler.
15:06 Et en même temps, il y a cette expérience en tant que karatéka,
15:10 et je suis karatéka ceinture noire depuis 1983, j'ai commencé le karaté,
15:16 je suis ceinture noire depuis 88, je suis champion d'Alsace plusieurs fois,
15:21 champion de Bahrain, des tournois internationaux.
15:24 Donc, comme on dit, j'ai de la bouteille.
15:27 J'ai fait en sorte de maîtriser, de me maîtriser, au maximum, de ne pas flancher,
15:35 parce que si ce n'est pas lui, comme je vous ai dit, qui me tue...
15:38 - Si vous laissez une faille, effectivement.
15:39 - Absolument.
15:40 Si ce n'est pas lui, si ce n'est la police, à un moment, le cœur il reste de lâcher,
15:43 ou le cerveau reste de lâcher.
15:45 Mais je me suis fait une raison en disant que mon heure est arrivée.
15:50 C'est pour ça que j'ai prié, j'ai dit au revoir à ma famille,
15:53 et à un moment, j'ai dit, j'attendais la détonation.
15:56 Mais il était hors de question de mourir de cette manière-là,
15:59 c'est une chose que je me suis fixée, je préfère mourir debout que de mourir assis.
16:04 Et j'ai dit, je vais jouer de tout ce que j'ai, tout ce que j'ai appris,
16:08 et Dieu m'a donné aussi la force de pouvoir faire face à cette situation-là.
16:12 - D'être face à quelqu'un qui "partage" la même religion que vous,
16:19 mais qui a une interprétation différente,
16:21 ça aussi c'est compliqué, parce que j'imagine, à un moment donné,
16:25 il vous fait jurer sur Allah, c'est quand même difficile pour vous en fait ?
16:31 - Très difficile, mais vous savez, ce genre de type,
16:34 il ne représente qu'eux-mêmes, il ne représente personne.
16:37 Vous savez, dans le monde entier, il ne faut pas oublier,
16:40 il y a 2 milliards de musulmans,
16:42 si vous imaginez, si tout le monde se mettait dans la même chose que ce type-là,
16:45 on n'en finirait pas.
16:48 Non, je pense que lui, sa façon d'avoir les choses, qui n'est pas la mienne,
16:57 moi je suis baigné dans les valeurs de l'islam,
17:01 c'est le partage de l'amour, le bien-vivre-ensemble,
17:04 et tout ce que moi j'ai appris.
17:07 - Et les valeurs républicaines, c'est ce que vous voulez dire ?
17:08 - Bien sûr, et bien évidemment, parce que quand je suis arrivé en France en 81,
17:13 j'ai baigné dans cette école républicaine,
17:16 j'ai appris aussi les valeurs de la République, que je respecte,
17:19 et qu'aujourd'hui, ce qu'on fait de moi en homme,
17:22 voilà, est transmis à mes enfants.
17:24 - Frédéric Ploquin, qui est un éminent journaliste police-justice,
17:27 quand on voit l'évolution du terrorisme à l'époque,
17:29 la France a surtout connu le terrorisme d'extrême-gauche,
17:31 notamment avec Action Directe, par exemple,
17:33 la différence c'est qu'il voulait tuer quelqu'un,
17:35 mais il ne se serait jamais fait sauter avec une ceinture d'explosifs,
17:39 est-ce que c'est la seule différence entre le terrorisme islamiste
17:42 et les autres terrorismes qu'a connu la France ?
17:44 Alors, il y a eu Action Directe, il y a eu, pendant la guerre d'Algérie,
17:47 le FLN et l'OS, etc. Est-ce que c'est la seule différence ?
17:50 - Ecoutez, moi j'écris sur le terrorisme depuis le début des années 80,
17:53 donc si vous voulez, je peux vous faire défiler l'ensemble
17:57 des personnes qui s'en sont prises à la France,
18:00 mais il y a eu effectivement des groupuscules d'extrême-gauche,
18:03 comme Action Directe, après, il ne faut quand même pas oublier
18:05 qu'à un moment donné, la France s'est retrouvée en but avec l'Iran,
18:08 et que l'Iran a commandité à ses attentats,
18:10 et qu'on a eu des attentats dits aveugles,
18:13 pas avec des ceintures d'explosifs, mais avec des bombes,
18:16 - Posées dans des sacs ? - Je rappelle, je ne sais pas,
18:19 - La FNAC Rudraine ? - Le magasin de la FNAC Rudraine,
18:22 le métro, le RER Saint-Michel,
18:25 un certain nombre comme ça d'attentats qui ont été perpétrés
18:28 en lien, soit avec l'Iran, soit avec le FIS en Algérie,
18:32 qui essayait de retourner, de prendre...
18:34 - Ça c'était 95, c'était... - Oui, il y a eu deux ou trois vagues
18:37 comme ça, assez durs, mais là, on a assisté à quelque chose
18:42 avec la création de l'État islamique,
18:45 et ce qui s'est passé autour de la Syrie, de l'Irak,
18:48 on a assisté à autre chose, parce que c'est devenu massif,
18:51 et qu'ils se sont mis à recruter massivement,
18:53 et qu'on a eu l'émergence d'un attentat comme ça,
18:57 qui voulait semer la mort dans tout l'Occident,
18:59 pas seulement en France, et qui là, s'est mis à recruter
19:02 un certain nombre, à réveiller un certain nombre de personnes
19:04 qui étaient souvent des gens un peu instables,
19:06 qui ne savaient pas trop où ils habitaient, où ils étaient,
19:08 ce sont quand même des individus, ces jeunes,
19:10 qui n'ont finalement aucune identité, et tout d'un coup,
19:13 on leur livre un kit, on dit "voilà, vous êtes le musulman,
19:16 et vous allez vous en prendre en la France,
19:17 et vous allez devenir quelqu'un, et vous allez devenir un héros",
19:19 et c'est pourquoi d'ailleurs, que dans ce livre,
19:21 le lecteur pourra s'interroger là-dessus,
19:23 mais moi je lui dis d'avance, avec Mostafa, nous avons décidé
19:25 de ne citer qu'une seule fois le nom du terroriste,
19:27 et de ne pas en faire un héros, contrairement à ce qui a été fait
19:30 avec Mohamed Neyra, qui est devenu une espèce de star mondiale,
19:33 - Vous avez remarqué qu'on n'a pas cité son nom là-bas ?
19:36 - Nous, on ne le nomme pas le héros, le terroriste,
19:38 on n'en fait pas un héros, au contraire,
19:40 on ne le nomme qu'une fois, au moment où la police l'identifie,
19:43 grâce aux informations apportées par Mostafa,
19:45 et c'est tout, et c'est volontaire, en fait,
19:47 c'est volontaire, on le remet à sa place,
19:49 mais effectivement, là, on a eu une vague totalement inédite en France,
19:52 qui a commencé, qui a culminé avec le Bataclan,
19:57 - En 2015 et 2016, oui, Nice aussi.
19:59 - Juste avant de partir en pub, le traitement des victimes,
20:03 alors qu'elles soient décédées, blessées,
20:06 ou pas blessées, Mostafa, vous n'êtes pas blessé,
20:09 vous êtes, c'est psychologique,
20:11 et là, la reconnaissance est compliquée, en fait.
20:14 - D'abord, je pense que les blessures psychologiques sont parfois plus dures à soigner
20:17 que les blessures aux bras, personnellement,
20:19 je pense que c'est même beaucoup plus dur,
20:21 parce qu'en fait, quand vous êtes quelqu'un comme Mostafa,
20:23 qui est justement quelqu'un de costaud, de fort,
20:25 et qui n'arrive pas, pour une fois, à neutraliser son adversaire,
20:29 il n'y arrive pas, il n'y parvient pas,
20:31 alors qu'il est ceinture noire et qu'il devrait y arriver,
20:33 il s'en veut énormément de ne pas avoir réussi à le tuer de ses propres mains,
20:37 enfin, le tuer, au moins, à le neutraliser de ses propres mains,
20:39 la police va faire le boulot deux jours plus tard.
20:42 Mais je pense que là, ça crée des failles, des faillures,
20:45 au sein de la personne, qui sont beaucoup plus difficiles à cicatriser
20:49 que, finalement, une blessure par balle, à un moment donné.
20:53 Donc le traumatisme, il est très sous-estimé en France,
20:56 la police, c'est ce qu'on découvre dans le livre et dans son récit,
20:59 la police n'est pas forcément formée dans les commissariats de police,
21:02 c'est pour accueillir les victimes, pour les travailler.
21:05 Je rappelle quand même qu'au soir de cette prise d'otage,
21:07 il est 4-5 heures du matin, il vient d'aider à balancer le terroriste,
21:13 et qu'est-ce qu'on lui dit à la police ? On ne lui dit pas "on va vous accompagner".
21:16 - Bravo, vous êtes sérieux ?
21:17 - Si, il y a un commissaire de police qui lui dit "bravo pour ce que vous avez fait",
21:20 mais néanmoins, à 5 heures du matin, on lui dit "allez rentrer chez vous,
21:23 ton taxi t'attend en bas, vas-y, casse-toi, rentre chez toi,
21:26 on verra demain, tout seul, dans la nuit, au volant de ce taxi
21:30 qui a été repéré, vu et filmé par toutes les télévisions, il repart".
21:33 Est-ce que ce n'est pas un petit scandale en soi ?
21:36 - C'est dingue.
21:37 - Allez, vous restez avec nous, vous intervenez quand vous voulez,
21:42 15 minutes pour sauver ma vie chez Plon, Mostapha, Salane et Frédéric Ploquin.
21:46 Un livre à lire absolument, je vous le dis, et un autre livre dans un instant.
21:50 - Au cœur du raid de Marc Vériot avec Karim Ben Ismail,
21:53 il a survécu à deux tirs de mort à Medméra,
21:55 il était à l'hyper cachère et au Bataclan.
21:57 Marc Vériot est avec nous.
21:58 - A tout de suite.
21:59 Sud Radio, les vraies voies qui font bouger la France,
22:02 19h20, les vraies voies responsables.
22:05 - C'est un sujet important, le terrorisme en France.
22:08 On ne parle pas de l'histoire, mais de vécu ce soir.
22:11 Frédéric Ploquin est avec nous, journaliste police-justice et co-auteur du livre
22:15 "15 minutes pour sauver ma vie".
22:16 Et "15 minutes pour sauver ma vie", c'est Mostapha Salane, chauffeur de taxi
22:19 pris en otage par un terroriste islamiste, c'était à Strasbourg,
22:22 et il est co-auteur et bien sûr le témoin numéro un de ce terroriste.
22:29 - Et il y en a qui mettent leur vie pour nous protéger du terrorisme,
22:32 comme les policiers d'élite.
22:34 Et par avec nous, nous avons Marc Vériot,
22:36 pour un livre co-écrit avec Karim Ben Ismail, au cœur du raid.
22:39 Alors vous, vous avez survécu à deux tirs de mort à Medméra,
22:42 vous avez fait sauter la porte de l'hyper cachère,
22:44 et vous avez connu le Bataclan.
22:46 On peut dire que vous avez fait pratiquement tous les grands actes terroristes
22:51 dont on a parlé en France.
22:53 - Oui, j'étais dans la colonne d'assaut de 1998 à 2018.
22:57 - 20 ans donc.
22:59 - J'ai connu les affaires Mohamed Méral, 21 mars 2012.
23:02 Nous quand on s'y présente, on sait, avec les crimes qui ont été faits
23:07 les 10 jours d'avant, on sait qu'on se projette dans une intervention
23:12 qui se profile difficile.
23:14 Nos anciens, en 96, avaient déjà rencontré le gang de Roubaix,
23:18 c'est-à-dire un gang de terroristes islamistes liés à la fois
23:23 aux affaires bosniaques yougoslaves et aux GIA algériens.
23:27 Et parmi nous, il y avait eu un blessé très grave
23:30 qui avait pris une balle de kalachnikov dans la poitrine, le bras et la bouche,
23:33 et qui avait été sauvé de justesse par notre médecin.
23:37 Donc nous, le 21 mars 2012, juste avant de donner l'assaut aux alentours de 3h15,
23:43 on sait qu'on se dirige vers une intervention qui peut éventuellement
23:46 se passer de cette manière-là, parce qu'on a vu
23:50 les assassinats sauvages à l'école et les policiers.
23:56 - Et des militaires à Toulouse et à Montauban ?
23:59 - Alors, ça dure sur plusieurs jours.
24:02 A quel moment on engage finalement le RAID ?
24:04 A quel moment on se dit que c'est une opération terroriste ?
24:08 Entre ces 4 ou 5 jours, vous êtes engagé à quel moment ?
24:12 - Alors, notre mise en oeuvre, elle n'a pas été traditionnelle.
24:15 C'est-à-dire que normalement, soit on aide la police judiciaire à faire des enquêtes,
24:20 mais notre fond de métier, nous, c'est l'intervention.
24:23 Normalement, on n'est appelé que pour l'intervention.
24:25 Mais quand on est appelé, nous, à Toulouse,
24:28 en fait, l'enquête n'est pas encore sur Mohamed Merah,
24:32 et tous les services de police sont en bas, parce que c'est tellement sensible.
24:36 Il y a un attentat tous les 4 jours.
24:38 Le premier militaire qui vendait sa moto,
24:41 ensuite les 3 militaires qui retirent de l'argent,
24:44 et ensuite, 4 jours plus tard,
24:46 - L'école observatoire.
24:48 - Voilà, avec la mort de petits 3 ans, 5 ans, 7 ans.
24:53 Et donc, nous, on nous envoie en bas de manière surprenante.
24:59 C'est-à-dire, quand on descend,
25:01 on ne sait pas si on va aider la police judiciaire à faire son travail dans la ville,
25:05 on ne sait pas si on va aider la police judiciaire à faire son travail
25:08 à surveiller une ferme ou quelque chose comme ça,
25:11 ou si c'est pour faire l'assaut.
25:12 Donc, on descend avec 4 sacs,
25:14 un sac privé, 2 sacs de filature et un sac d'intervention.
25:19 Mais en fait, très vite, l'après-midi,
25:22 nos patrons sont en contact avec la police locale,
25:26 et la voie qui était suivie des militaires a été très vite abandonnée,
25:32 et ça se dirige vers Mohamed Merah.
25:34 On nous demande de préparer l'assaut sur Mohamed Merah
25:37 avec une autorisation de 3h15 du matin,
25:39 mais sans être encore certain que ce soit lui.
25:42 - C'est quoi l'horaire ? Pourquoi 3h15 du matin ?
25:45 - C'est les fameuses heures légales qui sont...
25:47 - Ah oui, des heures légales pour prendre d'assaut des terroristes.
25:49 - Oui, entre 6h du matin et 21h,
25:52 on ne peut pas travailler normalement.
25:55 Mais bon, sur certains points, comme le terroriste,
26:00 on peut demander l'autorisation au juge,
26:02 parce que 6h du matin, ce n'est pas du tout adapté pour des terroristes,
26:06 ni des criminels, ni personne d'ailleurs,
26:09 c'est adapté pour personne,
26:11 et encore moins pour le terrorisme,
26:13 parce qu'ils sont levés déjà depuis quelques heures pour faire la prière.
26:16 Et là, on obtient une autorisation à 3h15 du matin,
26:20 on donne l'assaut à 3h15, en espérant qu'il dorme,
26:24 puisque rien n'avait signalé qu'il ne dormait pas,
26:28 sauf qu'à 3h15, on ouvre la porte de 10 cm,
26:33 et là, lui, il ne dormait pas.
26:35 - Il rafale.
26:36 - Et il tire à travers la porte directement.
26:38 - Et vous êtes blessé, vous recevez 2 balles.
26:40 - Non, pas encore.
26:42 Quand la porte s'ouvre, il tire à travers la porte,
26:46 il touche l'opérateur de défraction, au sternum,
26:50 mais c'est là qu'on a le mieux protégé.
26:52 - Malgré, c'est ce que j'allais dire.
26:54 - C'est là qu'on a le plus de couches de protection.
26:56 Donc, il n'est pas blessé.
26:59 Mais immédiatement, il tend son arme direction la colonne d'assaut,
27:03 les 3 premières balles frappent le bouclier,
27:05 une balle va jusqu'au mur et frappe les fesses du 12ème de la colonne,
27:13 et la 7ème balle traverse un genou.
27:19 Donc le premier blessé, c'est immédiatement,
27:22 il est blessé au genou, pareil, il n'aura pas de séquelles,
27:25 mais il y a un trou entrant et un trou sortant dans son genou.
27:28 Et après, il y a des ouvertures de feu,
27:30 3-4 ouvertures de feu de l'autre côté,
27:34 côté sniper, tout ça.
27:39 Et moi, c'est à la 3ème heure de l'intervention,
27:41 qui durera finalement 33 heures,
27:44 mais moi, à la 3ème heure, je prends une balle dans le casque,
27:49 qui a bombé le casque, c'est ce qui m'a fait une hémorragie cérébrale,
27:52 ça m'a fait basculer, ça m'a sauvé la vie,
27:54 parce que la 2ème balle m'arrivait pleine gorge
27:56 et finalement, elle me frappera l'arrière de l'épaule.
27:58 Je suis tombé dans les escaliers,
28:00 il a vidé ses 5 autres cartouches pour essayer de m'avoir en ricochet.
28:04 Ce sont des armes qui ne contiennent que 7 balles,
28:06 parce que ce sont des très gros calibres, 11-43, c'est des 45.
28:11 - Je vous coupe, quand vous avez un sniper en face de vous,
28:15 vous arrivez tout de suite à identifier l'arme,
28:17 justement pour comprendre et savoir...
28:19 - Non, nous, on ne saura qu'après.
28:20 Parce que quand je prends la balle, moi, je ne sais pas exactement ce qui se passe,
28:23 et j'entends... il n'y a pas de conscience, là,
28:26 on n'est pas habitué à prendre des balles dans le front,
28:28 et en fait, moi, j'ai entendu un gros "tut" pendant 15 secondes,
28:32 c'est l'effet de choc qui a été jusqu'à l'oreille.
28:35 - Je trouve qu'une 11-43, c'est du très gros calibre.
28:37 - Oui, ça tue très bien.
28:38 Le seul défaut de cette arme-là, c'est ce qui m'a sauvé,
28:42 c'est qu'en fait, comme c'est une grosse balle,
28:44 elle traverse mal les blindages,
28:46 et donc le casque a réussi à l'arrêter.
28:48 Voilà le seul avantage, et pour moi, ça m'a bien servi.
28:51 - Vous n'avez pas de séquelles, aujourd'hui ?
28:53 - J'ai quasiment pas... pas... pas... pas... pas... pas... pas... pas... pas... pas... pas... pas... pas... pas...
28:56 Pas de séquelles, non.
28:58 - Mais psychologiquement, non plus ?
29:00 Ça vous arrive, la nuit, de rêver en voyant mes rats qui vous tirent dessus,
29:04 comme peut-être vous, revivre la prise d'otage ?
29:07 Ça vous arrive, Marc Vériote ?
29:09 - Alors, en fait, le stress en intervention, c'est assez troublant,
29:12 parce que ce n'est pas les interventions comme celle-ci
29:15 qui laissent le plus de traces.
29:17 Des fois, il y a des balles qui passent à côté, qui te stressent plus,
29:21 ou des balles qui tapent des camarades, qui te stressent plus.
29:24 Même des balles, parfois, qui ne sont pas tirées, qui te stressent plus.
29:27 Parce que dans une intervention, on a des moments où on est obligé d'accélérer,
29:32 parce qu'on ne peut pas tout faire en sécurité.
29:34 Nous, en règle générale, on couvre chaque danger, l'un après l'autre.
29:38 Mais des fois, il y a des nœuds où on est obligé d'accélérer.
29:41 Et quand on se dit, là, je vais accélérer, parce qu'il n'y a pas moyen de faire autrement,
29:44 mais seulement si ça tire, je vais prendre une balle,
29:47 ces moments-là sont plus stressants que d'être surpris, comme je l'ai été, par deux balles.
29:51 Parce que je n'ai pas eu peur, il n'y a pas eu une crainte qui s'est rapprochée de moi.
29:56 Par contre, quand on force le passage en se disant,
29:59 "Allez, j'y vais, et on verra ce qui se passe",
30:01 ça, finalement, c'est très stressant. Alors que la balle n'est même pas tirée.
30:04 Difficile, forcément, quand on est un policier ou quand on est une personne lambda,
30:09 Frédéric Ploquin, justement, d'être face à ces gens qu'on ne peut pas maîtriser.
30:14 C'est comme, finalement, un forcené, parce qu'il est presque plus en possession de...
30:19 Enfin, il est au-dessus de la mêlée, en fait.
30:22 Il y a quand même une différence entre un policier du RAID et un citoyen ordinaire ou un chasseur de taxi.
30:27 C'est qu'a priori, le policier du RAID, il est d'abord équipé, il a ses boucliers,
30:32 et qu'il est super entraîné.
30:34 S'il y a des policiers entraînés en France, ce sont bien les policiers du RAID.
30:36 Donc, a priori, il y a même un médecin dans la colonne, tout est prévu.
30:40 Ce n'est pas la même situation, il y a une vraie anticipation.
30:44 C'est comme un militaire qui va à la guerre, il est formé.
30:48 Alors que le citoyen ordinaire ou le chauffeur de taxi, comme Mostafa Salam,
30:53 lui, il est plongé dans un monde, dans un univers, dans un état psychologique,
30:59 et dans un état de fait qu'il n'a absolument pas anticipé.
31:02 Parce qu'à aucun moment, vous et moi, on va se dire "tiens, demain, on va se faire prendre au...".
31:05 Non, on ne se prépare pas à ça, le citoyen ordinaire.
31:08 Heureusement, ne passe pas sa journée à se dire "putain, qu'est-ce que je vais faire ?"
31:11 Moi, maintenant, je me pose des questions, après avoir fait ce livre avec Mostafa.
31:15 Je me pose parfois des questions, je me dis "mais on se dit tous, mais qu'est-ce qu'on ferait à ce moment-là ?"
31:20 Mais quand on est un policier et qu'on est armé, je crois que c'est pas exactement...
31:23 psychologiquement, c'est pas la même approche.
31:25 - Marc Vérillotte, vous êtes donc, pour donner l'assaut à Mera, on est en mars 2012.
31:29 Janvier 2015, vous donnez l'assaut à Hyper Cacher, c'est vous qui faites sauter la porte.
31:34 Quand on prend la décision, on repense au bal qu'on a pris un peu moins de 3 ans plus tôt,
31:38 où on est complètement dans autre chose, et avec l'adrénaline, on y va en se disant "bon, c'est parti".
31:44 - En fait, notre métier, nous, c'est vraiment de se concentrer sur la tâche technique.
31:48 Et encore plus quand t'es à l'effraction, parce qu'à l'effraction, quand t'es face à une porte,
31:53 là, en l'occurrence, c'était la porte de service qu'il fallait que j'ouvre,
31:56 c'est une porte que je savais qu'était difficile, parce qu'évidemment, c'est une porte qui est faite pour ne pas être ouverte par les cambrioleurs.
32:01 Et la situation était particulière, parce qu'on savait qu'il y avait déjà 4 morts,
32:06 plus la policière municipale la veille, donc il y avait déjà 5 morts.
32:10 - Clarisse et Agent Philippe, elles s'appelaient exactement.
32:13 - Il y avait de l'explosif, on savait qu'il y avait de la Kalachnikov,
32:16 on pensait même qu'il pouvait y avoir plus, puisque en même temps, les frères Kouachi avaient un lance-roquette.
32:21 Il y avait des journalistes partout, ça ne nous ajoute pas de la tranquillité,
32:26 parce qu'on sait que tout ce que tu fais est filmé, visible et futur, et plus tard jugé.
32:36 Donc en fait, dans des situations comme ça, si tu penses à tout ça, si tu penses encore à tes balles,
32:42 si tu penses à tes enfants, si tu penses à ton épouse, ça ne fonctionne pas du tout.
32:46 En fait, moi, mon obsession, c'était le boulot, c'est que j'ai une porte à ouvrir,
32:51 et que si elle ne s'ouvre pas, ça va se voir.
32:54 Et chaque seconde de retard, c'est grave aussi.
33:01 Une Kalachnikov de terroriste, c'est 600 coups par minute.
33:04 Moi, si je mets une seconde en retard pour ouvrir la porte, le terroriste peut tirer 10 fois,
33:09 et 10 fois, ça veut dire 10 morts potentielles, on n'en a que 30 à l'intérieur.
33:13 Il y avait 26 otages, 19 en haut et 7 cachés dans les frigos.
33:19 Donc en fait, non, tu te concentres sur la tâche technique,
33:22 tu ne penses pas au passé, tu ne penses pas au futur, tu ne penses pas à ton nombril,
33:25 tu penses à la tâche technique, tu te dis "la porte, là, c'est..."
33:28 - Il faut qu'elle s'ouvre. - Il va falloir qu'elle s'ouvre,
33:31 et pas avec trop d'énergie dispersée, parce que derrière, pas loin, il y avait les 19 otages.
33:37 En fait, tu te concentres uniquement sur le présent, tu t'oublies toi, et tu penses technique.
33:42 Marc Barillotte, que ce soit à Toulouse ou là, à l'Hypercacher,
33:47 il y a un moment donné, la stratégie qui est adoptée, elle change tout le temps,
33:53 au fur et à mesure de ce que vous voyez.
33:55 Là, Mera, vous pensiez qu'il était endormi, finalement, il est réveillé, il vous attend.
34:01 Là, il y a un problème de porte, vous ne savez pas ce qu'il y a derrière.
34:04 Comment vous faites dans cette colonne pour que l'information passe,
34:09 parce qu'on ne peut pas reparler ? Comment ça se passe ?
34:12 C'est pour ça qu'on ne parle pas trop de stratégie, de choses comme ça.
34:15 Ça revient très vite à la technique.
34:17 C'est-à-dire que la stratégie, c'est au tout début, on sait que c'est une prise d'otage,
34:20 on sait que c'est un forcené.
34:22 Il y a une orientation stratégique dès le départ, mais c'est un peu comme si on vous disait
34:27 "là, il y a une prise d'otage, là, c'est un avion, là, c'est un bus, c'est un métro".
34:30 Nous, on a plusieurs schémas tactiques dans la tête, et au tout début, on nous dit à peu près le thème.
34:37 Mais finalement, ça, c'est le plus simple, parce qu'ensuite, c'est une histoire d'instinct,
34:43 une colonne d'assaut, c'est entre 6 et 12 personnes, mais c'est un organisme vivant,
34:51 et c'est lui, la prise de responsabilité stratégique, la prise de responsabilité technique, tactique.
35:01 C'est chacun de nous, c'est ton voisin qui va prendre à droite, toi tu vas plutôt prendre à gauche,
35:08 l'autre va te prendre en face.
35:10 On ne peut pas prévoir à l'avance.
35:13 Mais qui vous engage sur la porte ? Est-ce que c'est vous qui faites le choix de dire "moi j'y vais" ?
35:17 Alors la porte, c'était difficile, puisque la porte de Vincennes, elle était particulièrement compliquée.
35:22 On a eu un peu de temps, nous, on y a été à 4 spécialistes pour la voir.
35:26 4 ? Très vite ?
35:27 Oui, parce qu'il ne fallait pas que le terroriste nous voit, pour pas qu'il déclenche la crise alors que les voyants étaient ouverts.
35:31 Si je vous mets clé, je vous appelle direct.
35:33 Donc on a été voir la porte très vite, à 4, et très vite, on est revenu aux voitures,
35:37 on a fait un petit brainstorming, qui a vu quoi, qui a une idée du meilleur outil à utiliser,
35:43 et qui a envie de s'y mettre.
35:45 Et en fait, c'est moi qui me suis retrouvé avec une bonne idée, et puis l'envie d'y aller.
35:51 Et comment ça se passe ? La porte explose, expliquez-nous la fin,
35:54 parce qu'un riverain avait filmé, et on voit Coulibaly qui tire sur les forces de l'ordre,
35:59 ça c'est l'entrée principale, c'est le côté assaut.
36:03 Nous on a attiré le terroriste au fond du magasin, et la performance, c'était que cette porte, c'était une porte tirante.
36:09 Et là, on est content d'avoir récupéré la vidéo, parce qu'eux parlaient de la mairie de Paris,
36:14 parce qu'en fait, avec de l'explosif, on a réussi à tirer la porte.
36:19 On en a fait un exploit, c'est pas modeste, mais c'est comme ça, on a fait une belle perf.
36:25 Parce qu'en fait, en ouvrant, en tirant cette porte, avec de l'explosif qui pousse,
36:30 le terroriste a vu un halo de fumée et un halo de lumière,
36:36 il est sûr que l'assaut se donne là, donc il abandonne ses otages,
36:41 il vient nous tirer dessus, pendant qu'il nous tire dessus,
36:46 le rideau métallique, l'entrée principale, c'était deux ouvertures,
36:52 un verre métallique, un verre coulissant, et le coulissant vers le haut, le métallique.
36:58 Et quand le rideau, le terroriste s'aperçoit qu'au bout de 1m50,
37:03 que le rideau, finalement, c'est là que se passe l'assaut,
37:08 il est gêné aussi, non seulement parce qu'il nous tire dessus,
37:11 mais il est gêné aussi par les caisses enregistreuses,
37:13 et quand il voit que le rideau est à 1m50, il y a déjà un opérateur qui est rentré,
37:18 et à partir de là, c'est fini, ça tire dans tous les sens,
37:21 et il sera neutralisé, lui, en fonçant sur la colonne d'assaut.
37:26 - Ce qui est impressionnant, parce qu'on le voit, il rafale l'épaule de vos collègues,
37:29 et qui le... - Oui, ils sont...
37:32 - Totalement fanatisés !
37:34 - Oui, et puis voilà, ils savaient qu'il allait finalement se suicider
37:38 en venant nous tirer dessus, et en essayant de faire le plus de morts parmi nous,
37:42 c'est ça leur but.
37:43 - Il nous reste 40 secondes, est-ce que finalement, tous ces assauts
37:46 et toutes ces situations dramatiques ont changé vos techniques,
37:50 ont amélioré vos techniques ? Est-ce que vous êtes allé encore plus loin ?
37:54 - Oui, bien sûr, ce qui nous a fait beaucoup changer nos techniques,
37:57 c'est notamment le 13 novembre, avec les terrasses parisiennes,
38:03 le Stade de France et le Bataclan,
38:06 parce que pour la première fois, moi, à mon sens, en France et même au monde,
38:11 les gilets explosifs étaient en explosifs primaires,
38:14 c'est-à-dire que jusque-là, les militaires nous rapportaient des expériences
38:17 où, quand ils tiraient sur le terroriste, le terroriste pouvait mourir,
38:20 l'énergie de la balle ne déclenchait pas l'explosion,
38:23 alors qu'au Bataclan, une balle dans le gilet déclenchait l'explosion,
38:30 la mort du terroriste, mais la mort du policier qui pouvait tirer,
38:33 plus la projection des 700 boulons qui étaient sur ces gilets,
38:37 et donc ça, ça nous a forcé à faire des tactiques différentes,
38:40 parce que là, c'est compliqué.
38:44 - Allez, vous restez avec nous, on revient dans quelques instants
38:46 pour la fin de cette émission passionnante,
38:49 avec nos invités, Moustapha Salam, Frédéric Ploquin, Cé-Cé-Chez-Plon,
38:54 "15 minutes pour sauver ma vie",
38:57 et puis Marc Vertillote qui est avec nous,
39:00 ce livre au cœur du RAID aux éditions Les Arènes.
39:03 On revient, à tout de suite, on fait une petite pause.
39:05 - Et on parle des victimes du terrorisme, de ceux qui ont combattu le terrorisme,
39:15 on dit avec Frédéric Ploquin, Moustapha Salam,
39:17 "Auteur de 15 minutes pour sauver ma vie", publié chez Plon,
39:20 Marc Vertillote qui a donné l'assaut contre Mohamed Merah,
39:23 qui a reçu deux balles, hyper cachère, le Bataclan,
39:26 pour au cœur du RAID, publié aux éditions Les Arènes,
39:28 et on va parler de la seule victime qui est survécue à Mohamed Merah,
39:32 Loïc Liber, parachutiste au 17ème RGP de Montauban.
39:35 Nous sommes en compagnie de Kiki Bermond,
39:37 président de l'association Canal de Vie.
39:38 Bonsoir Kiki Bermond.
39:39 - Bonsoir, merci d'être avec nous.
39:41 - Oui, bonsoir à tous, et bonsoir à Marc,
39:44 que j'ai eu l'honneur de rencontrer il y a quelques temps.
39:46 Tout d'abord, comment va Loïc Liber,
39:48 qui est tetraplégique depuis maintenant 12 ans ?
39:50 - Loïc se bat, Loïc s'accroche,
39:55 et par son combat, il veut montrer à son commanditaire
39:58 que son commanditaire n'a pas gagné.
40:01 Mais je vous avoue que ça devient de plus en plus compliqué.
40:04 - Vous avez créé une association qui s'appelle Canal de Vie,
40:07 pour lui venir en aide.
40:08 Comment lui venez-vous en aide ?
40:10 - Je pense que le sport favorise de belles choses,
40:14 et comme on est tous un peu fous dans notre tête,
40:16 on organise des projets sportifs un peu fous,
40:20 les uns que les autres,
40:21 tout simplement pour aider Loïc à ne pas tomber dans l'oubli,
40:24 notamment au travers, là prochainement, d'une joeulette.
40:28 Cette outil qui nous permet de transporter des personnes
40:30 en situation de handicap.
40:32 Et nous irons, nous nous rendrons une nouvelle fois
40:34 sur l'île de la Réunion,
40:35 participer à la Diagonale des Fous des joeulettes
40:38 pour transporter des personnes au nom de Loïc.
40:40 - Ce qui est important, c'est de rappeler
40:42 ce qui lui est arrivé, qu'on comprenne bien
40:45 sa vie d'aujourd'hui par rapport à celle d'hier.
40:50 - Loïc, en fait, au côté, il faut avoir aussi une pensée
40:55 pour nos deux camarades,
40:56 Mohamed Lougouad et Abel Chenouf,
40:58 qui sont décédés à ses côtés.
41:00 Les trois sortaient du régiment pour se rendre en zone technique,
41:04 puisque pour accéder à la zone technique du régiment,
41:07 il faut passer d'abord par la vie civile.
41:09 Et ils ont fait une halte pour tirer de l'argent.
41:12 Et ce salopard est venu par derrière,
41:15 d'abord en tirant une première fois sur Loïc,
41:17 puisqu'il était le plus grand et le plus costaud.
41:20 Et puis après, il a tiré sur Mohamed Lougouad,
41:23 sur Abel Chenouf.
41:24 Il est revenu une deuxième fois sur Loïc.
41:27 Donc il a coiné Loïc dans la gorge
41:29 et une deuxième halte dans les jambes,
41:31 en laissant Loïc pour mort.
41:33 Et Loïc a miraculeusement survécu.
41:35 Il en est resté pathétique.
41:37 Il a toute sa tête,
41:39 mais il n'a que ses yeux et sa bouche qui fonctionnent.
41:41 Son corps est emmuré en lui-même.
41:43 - Est-ce qu'il est soutenu par les pouvoirs publics,
41:45 l'armée, les paras ?
41:47 - Il y a une très belle chaîne de solidarité.
41:50 D'ailleurs, son régiment, le 17e régiment de génie parachutiste de Montauban,
41:54 va commémorer ses 50 ans en octobre.
41:57 Ils souhaitent la présence de Loïc.
41:59 On ne sait pas encore si Loïc pourra s'y rendre.
42:01 Il y a une belle chaîne de solidarité.
42:03 Malheureusement, on manque du soutien de l'État.
42:05 Et notamment, ça fait plus de 10 ans qu'on se bat pour que Loïc,
42:09 même si ça ne lui rendra pas ni ses jambes, ni ses bras,
42:12 mais on se bat pour que Loïc puisse se décorer de la Légion d'honneur,
42:15 parce que ce n'est toujours pas d'actualité.
42:17 - Alors, il y a une pétition pour que Loïc reçoive la Légion d'honneur,
42:20 parce que toutes les victimes de mérats militaires ont reçu la Légion d'honneur,
42:23 notamment aussi la mère de Mohamed Amzaten, Latife Amzaten.
42:27 Où est-ce qu'on peut signer cette pétition ?
42:29 Je tiens à dire que personnellement, je l'ai signée.
42:31 Et vous toutes et tous qui nous écoutez,
42:33 signez-la ! Dites-nous où est cette pétition.
42:36 - La pétition est en ligne sur la page Facebook de l'association Le Canal de Vie.
42:43 Elle est en ligne.
42:45 Malheureusement, on a bien conscience que même au-delà de cette pétition,
42:49 le seul endroit aujourd'hui de décorer Loïc Libère, c'est le Président de la République.
42:54 Donc, nous demandons tout simplement au Président de la République
42:57 que cet oubli soit réparé,
42:59 et qu'il fasse preuve de bienveillance à l'égard de Loïc,
43:02 qui est très discret,
43:03 qui est quelqu'un de très humble,
43:05 mais qui se bat aujourd'hui,
43:07 qui survit au quotidien avec des douleurs physiques et psychologiques hors normes,
43:11 et qu'on peut faire de Loïc Libère un héros de son vivant,
43:15 et ne pas attendre qu'il soit dans la boîte à sapin,
43:17 et de le décorer à tout costume.
43:19 - Pour Moustapha Salen, la demande de délégion d'honneur.
43:22 C'est parti. Vous l'avez peut-être déjà, vous, en tant que policier d'élite.
43:25 - C'est vraiment l'armise après les blessures contre Mohamed Meran.
43:31 - Merci à vous tous.
43:33 - En tout cas, je vous invite à lire vraiment ce livre incroyable
43:38 "15 minutes pour sauver mes vies chez Plon".
43:41 Moustapha Salen, Frédéric Ploquin, en plus il vient de sortir,
43:44 il est tout chaud, il a 15 jours.
43:46 - Absolument, même pas.
43:47 - Même pas.
43:48 - Et celui-ci, au cœur du raid de Marc Vérillotte,
43:51 co-écrit avec Karim Ben Ismail,
43:53 toutes les opérations menées par ce policier d'élite
43:55 qu'on avait le plaisir d'avoir avec nous.
43:57 - Merci à vous de vous associer à cette pétition.
44:00 Président de l'association Canal de Vie,
44:02 en tout cas de signer cette pétition importante.
44:06 Merci en tout cas d'avoir été avec nous.
44:08 On embrasse notre équipe formidable qu'on adore.
44:10 Merci en tout cas de vous être prêté au jeu
44:13 et de vos témoignages extrêmement touchants.
44:15 On vous souhaite une belle Saint-Valentin en tout cas.
44:17 On vous embrasse très fort avec Philippe David.
44:19 - A 20h02, l'essentiel de Sud Radio.
44:21 Tout de suite, Sud Radio à votre service.
44:23 Entre temps, il y aura le flash.
44:24 - Passez une belle soirée.
44:25 - A demain 17h.

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