• il y a 9 mois

Du lundi au jeudi, Hélène Zelany reçoit un invité au centre de l'actualité.
Retrouvez "L'invité actu" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-actu

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Transcription
00:00 *Générique*
00:07 19h22 sur Europe 1, merci à ceux d'entre nous qui nous rejoignent.
00:10 Le Conseil d'État a demandé à l'ARCOM, le régulateur des médias, de renforcer son contrôle sur la chaîne CNews,
00:17 qui rappelons-le, fait partie du même groupe qu'Europe 1.
00:19 En clair, la plus haute juridiction administrative, saisie par Reporters sans frontières,
00:23 veut que l'ARCOM contrôle davantage le pluralisme et l'indépendance de l'information sur CNews.
00:29 Alors on sera avec Gilles-William Goldnadel, avocat et chroniqueur sur CNews dans un instant,
00:34 mais d'abord Louis Dragnel, chef du service politique d'Europe 1.
00:37 Merci d'abord d'être dans ce...
00:39 - Bonsoir Hélène.
00:39 - Bonsoir.
00:40 Qu'est-ce que vous pensez de cette décision du Conseil d'État ?
00:42 - Eh bien, au-delà de la dimension très idéologique, et pour moi c'est une vraie dérive,
00:48 je demande au Conseil d'État comment est-ce qu'on fait, très concrètement.
00:52 C'est-à-dire que...
00:53 - Pour comptabiliser.
00:54 - Il va falloir en fait que toutes les personnes qui interviennent à l'antenne d'Europe 1,
00:58 eh bien, on soit en mesure d'expliquer de quel parti politique ils dépendent.
01:03 Je pose la question, Manuel Valls, comment est-ce qu'on le catalogue ?
01:06 Chloé Morin, qui était invitée hier soir de Laurence Ferrari dans "Punchline" sur Europe 1 et sur CNews,
01:11 et qui dénonçait une dérive du Parti Socialiste, qui elle-même est issue du Parti Socialiste,
01:16 elle a travaillé au cabinet de Jean-Marc Ayrault à Matignon,
01:18 elle a ensuite travaillé au cabinet de Manuel Valls, toujours à Matignon,
01:22 comment est-ce qu'on catalogue cette personne ?
01:24 J'ai la liste et est immense, Hubert Védrine, comment est-ce qu'on le catalogue ?
01:27 Rachel Khan, comment la catalogue-t-on ?
01:30 Et en fait, c'est sans fin.
01:31 Ce qui est terrible en fait dans cette histoire, c'est qu'il y a une présomption de surpolitisation de tout,
01:36 de la part d'un certain nombre de médias,
01:38 et on voit que le Conseil d'État vise explicitement, pour faire simple, les médias du groupe Bolloré.
01:44 Et ce qui est très gênant, c'est que si le Conseil d'État veut vraiment faire appliquer cette mesure,
01:50 il faut qu'il le fasse appliquer partout.
01:52 Et dans ce cas-là, France Inter, qui par exemple, typiquement, se dit de gauche,
01:57 il y a des journalistes très engagés, à ce moment-là, ils vont devoir aussi être contraints par ça.
02:03 Et en fait, moi je trouve que c'est une vraie problématique.
02:06 Je prends un dernier exemple, au service politique d'Europe 1.
02:10 Je vais vous dire ma plus grande fierté, je ne sais pas pour qui votent chacun des journalistes du service politique,
02:14 je ne veux pas le savoir et je ne le saurais jamais.
02:17 Et mon plus grand malheur, mon plus grand drame,
02:19 serait que je sois contraint de demander à chacun de mes journalistes politiques
02:22 dans quelle catégorie politique je les place.
02:25 - Mais là, ce n'est pas Europe 1 qui est concerné, là c'est vraiment CNews.
02:28 - Mais pourquoi ça concernerait un média et pas tous les autres médias ?
02:31 - C'est la question, c'est toute la question.
02:33 - C'est une question sans fin et je pense que vraiment c'est une dérive totalitaire,
02:38 surtout quand ça émane de la demande.
02:40 En fait, les relations entre Europe 1 et l'Arkham sont bonnes.
02:44 Il y a un certain nombre d'exigences auxquelles nous sommes tenus,
02:47 de pluralisme, de respect de la diversité des opinions qui sont à l'antenne.
02:51 Il y a une équipe à Europe 1 qui est payée exclusivement pour comptabiliser les temps de parole
02:57 et c'est notre honneur à Europe 1 de respecter cet équilibre-là.
03:02 Et je trouve que c'est très insultant en fait,
03:05 pour toutes ces équipes qui œuvrent à cela,
03:08 l'Arkham valide tout ce qu'on fait, notre travail,
03:11 et en fait ce que RSF ne parvient pas à obtenir de l'Arkham...
03:16 - Le reporter sans frontières.
03:18 - Voilà, il essaye de l'obtenir par une voie juridique, via le Conseil d'État.
03:22 Et simplement, et vraiment c'est la dernière chose,
03:25 quand je note que le secrétaire général de RSF est aujourd'hui en charge,
03:30 et le délégué général en charge des États généraux de l'information,
03:34 qui ont été lancés par Emmanuel Macron spécifiquement pour réfléchir
03:38 à obtenir des meilleures garanties d'indépendance de l'information,
03:41 je trouve que ça pose des questions. - Ce n'est pas objectif pour vous.
03:43 Gilles-William Goldnadel, bonsoir, vous nous avez rejoint dans ce studio.
03:47 Je rappelle donc que vous êtes avocat, chroniqueur sur CNews.
03:50 Vous avez le sentiment vous aussi qu'il y a deux poids, deux mesures ?
03:53 - Ah, il n'y a pas de doute. Je ne mets pas en cause l'Arkham.
03:56 L'Arkham, elle n'y est pour rien.
03:58 Je mets en cause d'abord, comme l'a très bien dit M. Dragnel,
04:02 M. Christophe Deloire, qui est le président du reporter sans frontières,
04:07 qui est, c'est merveilleux, il est chargé des États généraux de l'information,
04:11 mais il s'occupe seulement, non seulement il s'occupe seulement du cas de CNews,
04:17 mais il ne se pose pas la question sur le service public.
04:21 Et d'ailleurs dans les étages généraux de l'information, je ne vois aucun...
04:26 C'est invraisemblable.
04:28 Il n'a rien prévu en ce qui concerne le problème du pluralisme dans le service public.
04:34 Moi, de vous à moi, je suis irrité par la manière dont ça se passe,
04:38 et d'ailleurs j'observe, il faudrait peut-être voir aussi le pluralisme dans la magistrature,
04:42 parce que j'observe que le président du Conseil d'État qui a pris cette décision,
04:46 c'est l'ancien directeur de Mme Aubry, vous voyez ?
04:49 - Didier Tabuteau. - M. Tabuteau, pour ne pas le...
04:52 - Vice-président du Conseil d'État, il a dirigé le cabinet de Bernard Kouchner.
04:55 - Voilà, pour ne pas le citer.
04:57 Donc, maintenant, mais ils ont mis le doigt dans un terrible engrenage,
05:01 parce que je peux vous annoncer que celui qui vous parle,
05:04 et qui a l'honneur d'être président d'Avocation Frontière,
05:08 va, sans désemparer, saisir l'arcomme du problème du service public, d'accord ?
05:17 Et non seulement je vais le saisir, et ce, qualité de président d'Avocation Frontière,
05:20 mais je vais le saisir en tant que contribuable.
05:23 Parce que la grande différence entre CNews et France Inter,
05:29 c'est que je suis contribuable, je paye.
05:33 Je paye pour France Inter.
05:35 Dans le cahier des charges du service public,
05:38 beaucoup plus que dans le cahier des charges des télépluralistes,
05:42 il y a l'obligation de respecter le pluralisme.
05:45 Alors, là, ça va être beaucoup plus facile,
05:48 beaucoup plus facile, quand on va se demander, par exemple,
05:51 si le chroniqueur de politique étrangère de France Inter, M. Pierraschi,
05:57 où il est, il était le patron de rue 89,
06:01 et on va se demander si le chroniqueur de politique de France Inter,
06:05 M. Thomas Legrand, où il est, il travaille chez Libération.
06:11 On ne va pas se poser d'immenses problèmes, puisqu'on a mis le doigt dans un inconnage.
06:16 - C'est tout le monde ou personne, en fait ?
06:18 - Non, mais non seulement, mais je veux dire, c'est une obsession assumée chez moi.
06:24 Mon combat depuis une dizaine d'années,
06:27 c'est de pointer l'invraisemblable manque de pluralisme
06:32 au sein des radios et des télés d'État.
06:35 C'en est même un gag.
06:37 On regardera les idétorialistes, on regardera même les invités.
06:41 C'est réellement...
06:44 Donc, ce que je veux dire, je pense très sincèrement,
06:47 parce que là, la jurisprudence, M. Tabuteau, M. Patabuteau,
06:52 ils vont être obligés de demander à l'Arkom de regarder également
06:57 ce qui se passe à France Inter et chez France Info.
07:00 Je peux vous dire qu'à mes avis, qu'ils ont fait une bien mauvaise affaire.
07:04 - Alors, encore juste un mot, parce qu'on doit conclure.
07:06 Louis Dragnel ?
07:08 - Non, je voulais simplement dire aussi que notre honneur,
07:10 c'est aussi de donner la parole à des personnes,
07:12 et ça c'est quelque chose, j'ai jamais vu autant de personnes
07:15 invitées sur Europe 1 qui sont sous protection policière.
07:18 Et je trouve que c'est notre honneur de donner la parole à des personnes
07:22 dont la parole, certains veulent la mugeler.
07:25 Et je pense que c'est impératif qu'on puisse continuer aussi
07:28 à travailler de cette manière-là, sans demander quelle est la couleur politique
07:32 de toutes ces personnes systématiquement.
07:34 - Merci beaucoup Louis Dragnel, chef du service politique d'Europe 1.
07:36 Merci à vous aussi Gilles-William Goldnadel, avocat chroniqueur sur CNews.
07:40 Et vous l'avez dit, en tant que président d'Avocats Sans Frontières,
07:43 vous voulez saisir l'Arkomme sur le cas du service public.
07:48 On va sans doute en reparler sur Europe 1.
07:51 Merci à vous deux. Dans un instant, on parle des dérives sectaires
07:54 des médecines alternatives. Qu'en pensez-vous ?
07:56 01 80 20 39 21
07:58 !

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