• il y a 8 mois
Invité de Rothen s'enflamme sur RMC, Jérôme Rothen a répondu au sélectionneur de la Côte d'Ivoire Emerse Faé, après le tacle de ce dernier dimanche après le sacre des Éléphants à la CAN. 

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Transcription
00:00 Emers Faye est actuellement dans la parade à Abidjan,
00:04 donc c'est un peu compliqué de le joindre.
00:05 On va quand même tenter de l'appeler, mais Jérôme d'abord,
00:08 quelle réponse tu veux apporter à ces propos d'Emers Faye ?
00:11 - Déjà je trouve ça triste de penser à me répondre après une telle victoire.
00:17 Déjà on le voit, profite de ce moment-là, c'est un moment incroyable.
00:22 Déjà tu devais pas être là, tu t'es retrouvé là en milieu de compétition
00:26 et t'as emmené cette équipe sur la plus haute démarche.
00:29 Donc déjà profite à domicile.
00:31 J'imagine que l'émotion, la sensation devait être unique,
00:33 on l'a vu dans les larmes de Sébastien Allaire.
00:37 Moi ça m'a marqué aussi parce que, je sais pas, il voit rien,
00:40 mais quand tu vois ce qu'il a vécu et comment il a amené cette équipe
00:46 à gagner la Coupe d'Afrique, forcément ça marque.
00:48 Et moi je parle pas encore de ce côté-là émotionnel.
00:52 Bien sûr, quand tu gagnes une compétition,
00:54 quelle que soit la compétition, encore plus avec ton pays,
00:57 j'imagine, et je le sais parce que j'ai eu la chance de le faire aussi,
01:02 j'imagine que t'as un sentiment de fierté, l'émotion elle est à son max.
01:07 Mais encore une fois, il faut mettre de côté ce que j'ai dit et l'émotion.
01:12 Parce qu'il y a deux choses.
01:13 En fait, il y a les susceptibles, comme tu l'as dit Jean-Louis,
01:15 que ce soit les Ivoiriens ou les Africains dans leur ensemble,
01:19 parce que j'en ai entendu des journalistes aussi,
01:21 Camerounais, aller loin dans les critiques, dans les insultes à mon égard,
01:25 mais ça c'est pas grave, moi j'ai le...
01:29 - Emers Fahed est avec nous, en direct.
01:31 Mais on espère qu'il va pouvoir nous entendre.
01:33 Emers, bonsoir !
01:34 - Bonsoir !
01:35 - Ouais, c'est assez compliqué, il y a beaucoup de bruit autour de moi.
01:39 - Bonsoir Emers, déjà félicitations pour la victoire d'hier.
01:45 - Merci.
01:46 - Après Emers, si c'est trop compliqué,
01:48 on peut se trouver un autre moment pour discuter tranquillement.
01:50 - Il faut qu'il vienne à Traché-le-Mont pour discuter de ça.
01:53 - Ouais, on essaie de faire ça un autre jour.
01:55 - Allez, on va faire ça un autre jour.
01:57 Emers Fahed donc, qui était en direct de la parade à Abidjan.
02:00 - C'est vrai qu'on n'entend pas beaucoup.
02:01 - Non mais là, si tu veux faire un vrai débat intelligent,
02:04 il faut qu'il vienne avec...
02:06 - Non, intelligent c'est pas obligé.
02:07 - Encore une fois, débat intelligent...
02:08 - Intelligent, c'est pas ici.
02:11 - Non, non, on en me fait des fois.
02:14 - Non mais on a voulu tenter le coup,
02:15 on avait promis qu'on l'appellerait au moment de l'explication,
02:19 on le rappellera plus tranquillement,
02:20 peut-être d'ici à 20h,
02:22 c'est possible, ou demain bien sûr.
02:24 Donc vas-y Jérôme, c'est ce que tu voulais dire.
02:26 - Et donc oui, en fait, moi je veux mettre de côté
02:28 le côté émotionnel, parce que forcément,
02:30 quand t'es sur place, t'as vécu cette compétition,
02:33 t'as du mal à entendre certaines critiques
02:34 parce que t'as l'émotion qui est au milieu.
02:36 Mais moi encore une fois, moi et d'autres,
02:38 on est là, on regarde la compétition,
02:40 moi je ne parle que de football.
02:42 Je ne vais pas comparer les compétitions
02:44 parce que qu'est-ce que j'ai pas entendu,
02:45 mais oui, mais là c'est pire sur certains matchs de l'Euro,
02:48 c'est pire sur le championnat, c'est pire pour l'Alliance...
02:50 Moi je ne suis pas là pour comparer,
02:52 je parle de mon plaisir, de ma passion du football.
02:55 Donc je vois un match, quand je regarde un match,
02:57 je regarde une compétition,
02:58 et je peux te dire pour tous ceux qui pensent
03:00 que j'ai pas regardé, j'ai regardé.
03:02 Et j'ai encore regardé aujourd'hui pour me rendre compte
03:04 peut-être que j'ai dit des conneries, peut-être.
03:06 Eh bien à l'arrivée, je vois une chose,
03:08 si tu retires ce côté émotionnel,
03:11 et ça je peux comprendre que ça a braqué certains
03:14 et touché certains,
03:16 je suis désolé, je vois des équipes
03:19 qui devaient être les locomotives,
03:21 qui n'ont pas été au rendez-vous,
03:22 tant pis pour elles, tu vas me dire.
03:23 Et ça a profité à d'autres, qu'on connaissait moins.
03:26 Et je vais pas te dire que des nations
03:27 comme le Cap Vert, comme la Namibie, comme l'Angola,
03:30 comme l'Afrique du Sud, comme le Congo ou la Guinée,
03:33 je connaissais beaucoup, beaucoup de joueurs.
03:35 D'accord ?
03:36 Donc on a appris à les découvrir.
03:37 Et puis il y en a certains quand même que tu connaissais
03:39 parce qu'ils ont fait une carrière en Europe,
03:41 mais une carrière pas dans les meilleurs clubs.
03:43 Donc quand tu regardes ces joueurs-là,
03:44 en effet j'ai beaucoup de respect ce qu'ils ont fait,
03:46 mais c'est pas eux qui doivent être les locomotives.
03:48 Les locomotives, c'est le Cameroun, c'est le Maroc,
03:51 c'est l'Algérie, c'est l'Égypte avec Salah,
03:53 c'est le Sénégal avec Mané et avec d'autres,
03:55 parce qu'il y a des stars,
03:56 et ces équipes-là, elles étaient pas au rendez-vous.
03:58 Alors pourquoi elles ont pas été au rendez-vous ?
04:00 Pourquoi elles ont montré...
04:01 Alors l'Algérie, j'en parle même pas,
04:03 parce qu'ils se sont fait massacrer.
04:04 Le Maroc a été, dans la continuité de la Coupe du Monde,
04:07 une équipe Belavoir et tout, avec un Ray Gragy,
04:11 n'empêche que, bah ils sont tombés face à une équipe
04:14 d'Afrique du Sud en huitième de finale,
04:16 qui les a croqués sur la première occasion,
04:19 raté un pénalty, le scénario est catastrophique pour eux.
04:21 Mais ils sont sortis en huitième de finale.
04:23 Mais pour la compète, c'est dur,
04:25 parce que derrière, ça t'amène des affiches
04:27 qui sont moins clinquantes,
04:29 et où le niveau des joueurs, encore une fois,
04:31 et là je parle d'un point de vue technique,
04:35 surtout techniquement,
04:37 bah oui, j'attends pas d'un bain comme vous
04:39 qui me surprennent, je le connais par exemple,
04:41 tu vois, pour parler de l'équipe du Congo.
04:44 J'attends pas de l'équipe d'Afrique du Sud
04:46 qu'elle soit incroyable, poussée par un Moussala
04:49 comme en Égypte ou au Sénégal.
04:52 Et c'est ce que je vois.
04:53 Et pourquoi j'ai critiqué ?
04:55 Parce que je prenais moins de plaisir à regarder ces matchs-là.
04:58 Oui, parce que le niveau technique n'est pas digne,
05:00 pour moi, d'une grande compétition internationale.
05:03 - Tu regrettes aucun de tes propos. - Mais je regrette pas.
05:04 Après, la seule chose...
05:06 - Encore une fois, ce n'était pas des critiques contre les Divoiriens,
05:08 contre Emerson, contre l'élection. - Pas du tout, parce qu'à l'arrivée,
05:10 et c'est pour ça que j'aurais aimé l'avoir,
05:12 à l'arrivée, la Côte d'Ivoire, quand tu regardes les joueurs qu'ils ont,
05:15 ils ont une équipe qui est collectivement et individuellement,
05:18 elle est costaud, cette équipe.
05:19 Tu vois, alors en plus, elle est sublimée par un Aller
05:21 qui était au-dessus de tout, parce que tant mieux, l'histoire était belle.
05:25 Mais ils ont des joueurs, quand même.
05:28 Mais pourquoi ils ont galéré ?
05:29 Moi, j'aurais aimé lui poser la question "pourquoi",
05:31 et on va lui poser quand il viendra.
05:32 Pourquoi des joueurs comme Fofana, par exemple,
05:35 qui joue en Arabie Saoudite, pourquoi des joueurs comme
05:37 Mahrez avec l'Algérie, Mané,
05:39 Diallo pour le Sénégal, ou même Koulibaly,
05:44 pourquoi ces joueurs-là n'ont pas été au niveau qu'on attendait d'eux ?
05:47 Mais je vais te dire, je vais te répondre, très simplement,
05:50 c'est qu'ils se sont habitués au niveau de l'Arabie Saoudite ou du Qatar,
05:53 et qu'ils ont joué avec ce niveau-là à la Coupe d'Afrique,
05:56 et ça n'a pas tiré les autres.
05:57 Et donc là-dessus, j'ai été déçu.
05:59 Et juste, et là c'est un truc qui pue sur le terrain,
06:02 c'est juste sur l'engouement, parce que là aussi,
06:05 et c'est pas Emers Fahé qui le dit, mais c'est un journaliste cameroonais
06:07 qui m'a insulté dans tous les sens, "oui la ferveur elle est énorme,
06:10 les stades sont pleins". Non, non, ne mentez pas, nous ne mentez pas.
06:13 On a vu les matchs aussi, les stades étaient pleins pour la Côte d'Ivoire,
06:17 j'ai regardé tous les stades de tous les autres matchs depuis les huitièmes de finale,
06:21 les stades étaient au moins à moitié vides.
06:24 Alors après, qu'il y ait un problème de prix, de place, de ferveur,
06:29 et tout ça, je ne parle pas de la ferveur, je dis juste que d'aspect,
06:32 pour des grands matchs, une grande compétition, le spectacle il est sur le terrain,
06:36 mais il est aussi dans les tribunes. - Ton propos c'était surtout sur le terrain de toute façon.
06:39 - Non mais c'était surtout sur le terrain, d'un point de vue technique, je suis désolé.
06:42 Dire le Cameroun, quand tu me parles du Cameroun à ce niveau-là,
06:46 je peux comprendre que le Cameroun ne passe pas.
06:48 Tu joues avec Toko Ekambi, avec Nkudu, avec Cham, avec Aboubakar,
06:52 c'est des joueurs qui sont vieillissants ou qui sont plus haut niveau.
06:55 Et le meilleur joueur c'est Anguissa.
06:58 Allez les gars, franchement, je n'ai pas besoin de regarder une Coupe d'Afrique
07:02 pour me rendre compte que le Cameroun n'a pas la meilleure équipe d'Afrique.
07:05 Allons sur le continent, avec Duga.
07:08 Duga, est-ce que... Jérôme a fâché même le Maroc,
07:11 ce qui a fâché tout le monde. Est-ce que tu comprends l'énervement des Ivoiriens ?
07:15 - Non, pas du tout. Pas du tout.
07:18 Les journalistes africains, le public africain est très très dur avec ses propres sélections.
07:24 Il faut arrêter de me faire croire que la Côte d'Ivoire, après les deux premières défaites,
07:28 ils se sont dit "on va gagner la Coupe d'Afrique".
07:31 Voilà, eux, ils avaient honte. Les Ivoiriens, de leur équipe, les dirigeants, les journalistes, tout le monde.
07:39 Maintenant, ils peuvent claxonner "bravo, ils l'ont mérité".
07:42 Après, moi, j'ai été un des joueurs de foot peut-être les plus sifflés.
07:48 Et j'ai toujours trouvé ridicule que lorsque ça fonctionne bien pour toi et dans ton sens,
07:52 tu veuilles fermer le clapet de celui qui t'a critiqué avant.
07:56 Voilà, la meilleure réponse, c'est ce que tu as fait sur le terrain.
07:58 Allez en conférence de presse et allez s'en prendre à Jérôme sur ce qu'il a dit.
08:02 Jérôme, il représente une vision d'un certain football qui se respecte, tout comme les autres visions du football.
08:10 Il y en a qui sont amoureux du football africain et très bien et ça se respecte.
08:14 Jérôme est un peu moins sensible à ce genre de football.
08:17 Il a le droit de le dire. Il a son émission. C'est son émission. Il fait un débat.
08:21 Il n'a pas été méchant. Il n'a pas été cruel. Il a donné un avis de football.
08:26 Il n'a pas jugé les hommes. Il n'a pas. Il n'a rien de désagréable.
08:29 Donc, je trouve, je trouve que c'est très susceptible.
08:32 La meilleure réponse, elle a été apportée sur le terrain par les Ivoiriens.
08:36 Je pense que même eux, ils ont vécu un miracle.
08:39 Alors ils sont allés le chercher, leur miracle, parce que chaque match, ça a été un rebondissement incroyable.
08:44 Donc ils sont allés le chercher. Ils ont montré un courage indescriptible.
08:47 Mais ça ne vaut pas le coup, sincèrement, de s'en prendre à ceux qui ont critiqué le football africain.
08:53 Mais voilà, c'est ce qui s'est passé. C'est le spectacle qui a été critiqué, même pas la Côte d'Ivoire.
08:57 À la limite, si Jérôme t'avais tué la Côte d'Ivoire après deux premiers matchs en disant "cette équipe de la nation, elle ne veut rien, les joueurs, ils ne veulent rien",
09:04 une fois que tu gagnes, tu as envie de régler un peu tes comptes, etc. Mais pas sur le spectacle.
09:08 Mais même ça, Jean-Louis, tout le monde l'a fait trois fois.
09:11 Oui, mais je trouve que c'est humain, ça, tu vois.
09:12 Toi, quand tu as envie de faire ton but contre l'Afrique du Sud, humainement, tu as envie de faire ta part.
09:18 Jacques, quand il est champion du monde, il pense aux critiques à ce moment-là, parce qu'ils ont été contre lui directement.
09:23 Là, on ne peut pas dire que tu as critiqué Faaye.
09:25 Jean-Louis, il y a une chose où j'ai du mal, moi, c'est quand tu gagnes des grands matchs, tu as des grandes victoires.
09:33 Et je n'en ai pas eu 15 000.
09:34 Oui, de pour ça, Jérôme Antoine, à ce moment-là, oui.
09:36 Non, mais pensez juste à la critique.
09:38 À la critique. Je suis désolé. Profite du moment, mais c'est tellement rare.
09:43 Après, ça a été ton moteur, la critique. Il y en a qui se motivent comme ça aussi.
09:46 Je ne pense pas qu'Emers Faaye ait fait son discours d'avant-match sur moi.
09:51 C'est une question intéressante. Justement, est-ce que la critique leur a permis de rebondir et de gagner la compétition ?
09:57 Est-ce qu'il y avait une photo de Jérôme dans le vestiaire ?
09:59 Du gars, là, je te rejoins. Peut-être que les critiques, ça leur a servi de se ressouder, en effet.
10:08 Mais dans ces cas-là, je ne suis pas responsable.
10:09 Parce que moi, en effet, je n'ai jamais stigmatisé la Côte d'Ivoire.
10:13 Eric, qu'est-ce que tu penses de cette terrible affaire ?
10:15 Moi, comme toujours dans ces moments-là, je suis plutôt d'accord avec tout ce que j'ai entendu.
10:21 Sauf, je vais mettre un petit bémol, mais moi, j'ai toujours du mal à entendre quelqu'un quand il vient de vivre un grand moment.
10:28 Parce que je pense que le petit Emers Faaye vient de vivre un moment qui va être sûrement le point culminant, presque de sa vie.
10:37 Parce que tu gagnes une Coupe d'Afrique en étant sélectionneur national.
10:42 Je pense que ça va lui rester toute sa vie, donc il sera reconnu par rapport à ça.
10:47 Mais bravo à lui, ça ! Il n'y a pas de problème.
10:49 Non, mais bien sûr que tu gagnes, bravo.
10:51 On n'est pas là pour dire bravo à celui qui a gagné, quand même.
10:53 Non, moi, ça me fascine qu'il passe en premier lieu à répondre à un consultant qui a une émission de tous les jours où il parle de football.
11:06 Ça me fascine.
11:07 Comment tu peux, la première chose qui te vient, c'est de penser à ça, à ta joie.
11:13 Parce que Gérard, il pèse.
11:15 Oui, mais bon, je vois bien qu'il pèse.
11:17 Si tu veux, je me dis, mais putain, kiffe ton moment, profite, sors le...
11:22 Ça me fascine.
11:23 Comment tu peux arriver à penser à ça d'entrée ?
11:25 Après, qu'au bout de quatre ou cinq jours ou d'une semaine, il appelle, parce que la deine est ouverte, on le sait que la deine est ouverte, la preuve, tu vas le recevoir.
11:34 Qu'il appelle et qu'il dit, moi, je n'ai pas aimé que tu généralises, je n'ai pas aimé que...
11:39 Voilà, tu peux, tu peux.

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