• il y a 9 mois
Sous les Etoiles exactement
Réalisation : Jean-Pierre Krief

A l’âge de 17 ans, Simon Feldman quitte le 10 ème arrondissement de Paris pour aller rejoindre sa fiancée, la jeune Francine, à Saint-Etienne. Au fil des années, Simon s’enracine dans la métropole stéphanoise et intègre la rédaction d’un quotidien régional. Durant trente ans, il sillonne le département de la Loire et couvre d’innombrables affaires. Mais un jour, Simon Feldman disparaît soudainement sans laisser la moindre trace. De lui, il ne reste qu’une boîte d’archives qu’il a fait parvenir à son meilleur ami, le narrateur de ce film, peu de temps avant sa disparition. Elle contient les éléments recueillis au cours de sa dernière enquête. Une mystérieuse affaire qu’il avait gardé secrète et dont personne ne savait rien. Au fur et à mesure qu’il remonte le fil de cette étrange histoire, le narrateur nous plonge au cœur de la paysannerie, des anciennes mines, des villages et des forêts de ce département de la Loire, nous offrant un tableau de cette région aussi riche que passionnant.

Avec : Alain Besset

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Transcription
00:00 Cette histoire est née sur une route de campagne entre Saint-Etienne et Mont-Brizon, dans un
00:14 département qui a pris le nom du fleuve qui le borde, la Loire.
00:20 Cette histoire, dont j'ignorais qu'un jour j'aurais à la relater, raconte celle
00:27 d'un homme que j'avais bien connu dans une autre vie et qui s'appelait Simon Feldman,
00:35 un nom qui signifiait dans la langue de ses ancêtres l'homme des champs.
00:41 Pourtant, Simon Feldman préférait le goût des routes à celui des champs.
00:48 Bien qu'il ne fût ni de Saint-Etienne ni de Mont-Brizon, il se sentait là comme chez
00:55 lui, porté par la complicité qui le liait au grand fleuve, son vieux frère imprévisible.
01:04 Cette histoire, dont j'extrais de mes souvenirs les premiers fils, remonte au Paris des années
01:15 80.
01:16 Elle commence par trois personnages et un décor qui leur était commun.
01:22 D'abord, il y avait donc Simon Feldman, celui que l'on découvre ici et celui de
01:32 sa propre jeunesse.
01:34 Il y avait ensuite une cour dans un vieux quartier de Paris qui imprégna mon enfance,
01:44 10 rue René-Boulanger, dans le dixième arrondissement.
01:50 Au quatrième étage de cette cour, il y avait un fantôme.
01:56 Il se nommait Joseph, Joseph Feldman, originaire d'un village juif de Pologne, inconnu des
02:08 voisins de cet immeuble où il demeurait pourtant depuis 1942.
02:14 Il était l'oncle de notre Simon Feldman et Simon vivait chez lui depuis la mort de
02:23 ses parents.
02:24 Enfin, il y avait Ellie, Ellie Cagan, un photographe de presse très indépendant que Simon aimait
02:35 beaucoup.
02:37 Ellie habitait dans cette cour depuis des lustres et il en connaissait tous les fantômes,
02:44 particulièrement celui du quatrième étage.
02:49 Le 16 juillet 1942, la police française est venue, elle a ramassé tout le monde.
02:54 Moi, je n'étais pas là, j'étais avec moi à quelques kilomètres de la Sarthe.
02:58 Et tous les gamins et les filles de mon âge, comme dit la chanson, ils ont été ramassés,
03:04 il n'y en a aucun qui est revenu.
03:05 Et dans cette cour, il reste M.
03:07 Feldman.
03:08 Je l'appelle, si vous voulez.
03:09 Feldman ! C'est pour la Sète ! Il sourde pour 89 ans.
03:16 Il a le cancer, on lui a coupé une patte.
03:19 Il se planque, il a peur.
03:21 À la mort de son vieil oncle, Simon quitte à Paris et s'en alla rejoindre Francine,
03:30 sa fiancée, à Saint-Étienne dans le département de la Loire.
03:38 Simon voulait devenir photographe de presse comme Elie.
03:47 Il débuta comme coursier au courrier de la Loire, puis devint journaliste spécialisé
03:56 dans les faits divers, poste où il officia durant trois décennies.
04:02 On lui décerna le titre de meilleur enquêteur de la rédaction, mais au journal, chacun
04:10 se demandait quelle vertu secrète le rhum et le cognac pouvaient bien ajouter à son
04:18 talent.
04:19 J'avais revu Simon Feldman à propos d'une étrange affaire dont il souhaitait me parler,
04:30 une affaire qu'il était le seul à avoir remuée, mais sur laquelle il ne publia aucune
04:37 ligne.
04:38 Pourtant, il y avait consacré de nombreuses pages qui restèrent longtemps secrètes.
04:44 Depuis, le temps a passé et à présent, Simon a disparu.
04:52 On dit que le rhum et le cognac ont sans doute eu raison de lui.
04:59 J'ai donc décidé de livrer ici tout ce qu'il me confia et qu'il avait accumulé
05:06 au sujet de cette fameuse et ténébreuse affaire.
05:11 Au début de cette histoire, j'étais en train d'enquêter sur l'affaire Veneuil,
05:35 près de Saint-Médard en forêt.
05:38 Je me croise deux SDF que j'interroge pour savoir s'ils étaient au courant de ces
05:43 faits.
05:44 Mais là, ils se mettent à me raconter qu'ils avaient vu ou cru apercevoir un objet volant,
05:55 transparent et lumineux, plat, long, qui survolait le château de Saint-Médard en forêt.
06:04 Mais ça ne durait que quelques secondes et l'engin a disparu.
06:11 Mais il y a un deuxième fait curieux.
06:14 Ils reprennent leur marche et là, ils se cassenaient sur trois individus qui marchaient.
06:21 Alors l'un d'eux portait une caméra, le deuxième une espèce de trépied d'appareil
06:29 photo et le troisième de lourd bagage.
06:33 Et le groupe continue leur marche et traverse une petite ferme voisine près du château.
06:41 Le lendemain, j'ai voulu en avoir le corps net, je me suis rendu directement sur l'exploitation
06:50 de cet agriculteur.
06:51 Il s'est avéré que ces trois hommes étaient une équipe de télévision qui sont allés
06:58 à sa rencontre et qui lui ont demandé la permission de faire des images.
07:02 Ils ont installé leur matériel et ils l'ont interrogé.
07:07 Le chef d'équipe avait l'air bizarre, distant, froid.
07:18 Ils lui ont déclaré qu'ils étaient l'équipe de télé TV7.
07:26 Donc l'agriculteur leur a rétorqué, c'est L7, parce qu'ici c'est TL7.
07:35 Et non, ils ont confirmé TV7.
07:40 Intrigant non ?
07:44 Dans les jours qui ont suivi l'épisode de Saint-Bédard en forêt, la curieuse équipe
07:54 de télévision s'était rendue à 30 kilomètres de là, à Roche en forêt, chez un agriculteur
08:02 plutôt âgé, dont la solitude et le mode de vie les intriguaient particulièrement.
08:09 Évidemment, ils se présentèrent au nom de la chaîne TV7 et enregistrèrent avec lui
08:23 plusieurs séquences que leur chef d'équipe jugea très fructueuses.
08:29 Quelques jours avant de disparaître, Simon Feldman m'avait fait remettre une boîte
08:45 contenant diverses archives par son ami et bras droit, un certain Ninek Kemelienko, un
08:54 personnage insaisissable, ancien capitaine des forces spéciales soviétiques, devenu
09:02 soldat de fortune au Moyen-Orient et au sujet duquel je n'ai jamais cessé de me demander
09:11 comment Simon Feldman avait pu en faire son ami.
09:16 Lorsqu'il me remit la boîte, Kemelienko me déconseilla formellement de l'ouvrir
09:24 avant le 19 octobre 2017.
09:29 Le jour D, je découvris que la fameuse boîte contenait les éléments rassemblés par Simon
09:45 au cours de son enquête.
09:48 Des feuilles couvertes de notes, une série de photographies, des portraits ainsi qu'un
09:55 mystérieux cahier noir d'aspect artisanal.
10:00 Alors toujours pour les besoins de mon enquête sur l'agression de Venaille, je me suis rendu
10:16 à Rochamphoret pour y rencontrer un vieux paysan qui était au courant de cette agression.
10:22 Bonjour Monsieur, bonjour Monsieur Rondel, comment allez-vous ? Simon Feldman, je suis
10:32 journaliste.
10:33 Mais lui aussi va me dire des choses plus qu'intrigantes.
10:37 Il était dans la forêt à la recherche de plantes médicinales.
10:41 J'étais dans la nature, je me promenais, j'ai tombé sur une vieille maison qui est
10:47 abandonnée.
10:48 Une bâtisse qu'il connaît bien mais qui tombe en ruine et qui sert de refuge de chasse.
10:53 Et là il s'approche et il s'aperçoit qu'il y avait un individu allongé sur le sol.
11:02 Ce gars était plutôt jeune, plutôt vieux.
11:06 Entre 35 et 40 ans, on aurait dit qu'il était mourant.
11:11 Puis soudainement, il s'est levé.
11:15 Il a peint un carnet, il a feuilleté, tourné des pages.
11:23 Il se met à faire des gestes étranges.
11:34 Il a fait des drôles de gestes là.
11:39 Est-ce qu'il vous a vu ?
11:42 Moi j'étais sur un coin de mur, alors je voyais à peine, je suis certain qu'il ne
11:49 m'ait pas vu.
11:50 À ce moment-là, je suis reparti chez moi.
11:52 C'est la première fois que je voyais un homme dans cet état, dans nos champs, par
11:59 les montagnes.
12:00 Mais vous n'avez pas eu envie d'y retourner ?
12:02 Si, bien sûr que si, ça m'a intrigué.
12:06 Et deux jours après, je suis retourné voir.
12:08 À leur surprise, j'ai trouvé une pochette avec un objectif photo, un tissu comme du
12:16 cuir, et puis le carnet noir.
12:18 Je me suis emparé de ça, je l'ai emporté.
12:21 Voilà, je vous laisse voir.
12:24 Alors je vous y laisse, parce que je n'en ai pas besoin.
12:27 Vous me laissez ?
12:28 Oui, oui.
12:29 Le cahier noir a été pour moi une pièce à conviction essentielle.
12:44 Pour ne pas attirer l'attention, il avait été fabriqué pour ressembler à un album
12:50 de photos tout à fait banal.
12:52 Des notes manuscrites accompagnaient les images.
12:56 On y trouvait également diverses figures géométriques qui auraient pu faire penser
13:02 à de petits dessins décoratifs et dont je n'ai pas tout de suite compris la fonction.
13:07 C'est en me souvenant des propos du vieux paysan que j'ai pu résoudre cette énigme.
13:14 Il a fait de drôles de gestes là.
13:16 Chaque figure géométrique correspondait en effet à un geste de la main.
13:20 Il suffisait alors de reproduire les lignes de ces figures avec la main.
13:25 Et j'obtenais ainsi la clé de l'énigme.
13:28 L'ensemble de ces photographies décrivait en détail et selon des modalités techniques
13:33 inconnues l'objectif d'une mission d'exploration et de collecte d'informations à mener dans
13:39 notre région.
13:40 Notre département y était désigné, non sous le terme de Loire, mais de Périmètre
13:47 S.
13:48 Le département a donc décidé de créer une nouvelle région.
13:55 Et c'est là que je me suis rendu compte que j'avais vraiment besoin de cette clé.
14:02 [Musique]
14:29 [Musique]
14:50 Dans cette même boîte laissée par Simon Feldman, il y avait aussi un petit carnet
14:58 de notes manuscrites, son journal intime.
15:03 Le jeudi 28 mars, il écrivait ceci.
15:11 « Quelle étrange affaire ! Je ne peux rien en dire à quiconque qui pourrait me croire.
15:20 La seule qui m'aurait écouté sans rire, c'est Francine.
15:25 Je pense souvent à elle.
15:27 À l'époque où je l'avais connue, rue René Boulanger à Paris, je n'avais jamais
15:34 renoncé à la retrouver. »
15:37 Ma fiancée, c'était Francine.
15:42 C'était la nièce de la concierge de l'immeuble.
15:47 Une concierge ridée, méchante, qui détestait les youpins.
15:55 Et dans cette cour, il en restait quelques-uns et la concierge, pas celle-là qui était
16:00 espagnole, mais la concierge française, une bonne française, que je me rappelle j'avais
16:03 8 ans, en 36, je les ai vus défiler, ils étaient communistes, ils défilaient avec
16:06 des balais et puis ils criaient « Front populaire, front populaire ». Et puis en 39-40, je ne
16:11 sais pas ce qu'ils étaient, mais enfin ils commençaient déjà à être poivreaux.
16:13 Et puis surtout, ils dénonçaient pour 20 francs par tête de pipe, 20 francs de l'époque,
16:17 les derniers juifs qui étaient planqués.
16:18 « Faites le même ! »
16:21 « Salut ! »
16:22 Francine, elle était douce, fragile, pure comme un oiseau, un oiseau de cristal.
16:31 Dans la fameuse boîte d'archives de Simon, il y avait aussi un petit disque dur externe
16:47 qui contenait une foule de données enregistrées par l'équipe de télévision fantôme, celle
16:56 dont tout le monde pensait qu'elle appartenait à TL7.
17:03 Ces images, mises bout à bout, traçaient un portrait hétéroclite de ce qu'ils nommaient
17:13 le Périmètre S.
17:17 La ferme de mon enfance, c'était une ferme typique des monts du Lyonnais.
17:36 Les fermes des monts du Lyonnais, c'était une cour de ferme avec une entrée principale
17:43 et c'était bâti tout autour.
17:45 C'était des cours fermés, l'entrée principale donnait toujours sous un hangar
17:52 qui était ouvert sur la cour de la ferme.
17:54 Cet hangar, on a gardé cette expression, on rentrait sous le chapitre du mot « chapeau
17:59 ». Donc tout autour, c'était les tables, c'était un hangar, c'était le poulailler,
18:05 c'était la maison d'habitation, c'était aussi le local, ce qu'on appelait en bulgarnant
18:11 chez nous le fourni où on faisait cuire pour les cochons, c'était la porcherie.
18:18 Alors actuel, c'est un lieu d'une maison de famille, vraiment tout à fait typique,
18:46 grande où beaucoup de gens passent, où les enfants sont heureux, etc.
18:53 C'était une exploitation, au temps de mon beau-père, une exploitation agricole, il
18:59 y avait des vaches laitières, etc.
19:01 Puis quand mon beau-père a été plus âgé, il a loué les terres et les cotas laitiers
19:07 pour que ça continue à vivre et qu'il y ait toujours sur cette terre de l'agriculture.
19:12 »
19:18 »
19:44 C'était où on est, là, la cuisine, à côté une pièce, et puis trois chambres,
19:50 et puis un… comment j'appelle ça ? Le saloir pour faire saler le cochon, une pièce
19:58 où on mettait saler le cochon, on tuait le cochon, on le faisait saler.
20:02 Et puis le grenier où on mettait du grain, on stockait du grain pour les bêtes, parce
20:08 qu'on faisait… qu'on cassait le grain pour les bêtes, ce que je fais toujours aujourd'hui,
20:14 pour les nourrir, pour avoir mieux de l'air.
20:17 Et on battait à la batteuse aussi à l'époque.
20:19 Je labourais, je fauchais, je faisais tout avec mes bœufs.
20:42 Et après, en 93, j'ai acheté un tracteur.
20:44 Un motoculteur, d'abord en 86, et puis après un tracteur.
20:50 Voilà.
20:51 Les bœufs, on n'en trouve plus.
20:53 Autrement, j'en aurais peut-être toujours, mais on n'en trouve plus, c'est fini.
20:57 C'est pour faire les fêtes, c'est tout.
20:59 Le matin, je me lève à 6 heures, je vais faire mon pansement, je trahire mes vaches,
21:23 après je déjeune, et puis je vais changer ma clôture électrique, je lâche mes bêtes,
21:29 je sors le fumier de la table, et puis je fais ce qu'il y a à faire, ou des labous,
21:35 quand c'est l'époque, je fais les travaux qu'il y a à faire.
21:38 Et puis le soir, vers les 6h30, 7h, moi ce n'est pas fixé, je rentre mes bêtes pour
21:44 recommencer la traite, enfin de la traite, quoi.
21:49 Après je mange et puis je vais me coucher.
21:54 [Musique]
21:59 [Bruit de moteur]
22:02 [Bruit de clavier]
22:20 [Bruit de moteur]
22:27 [Bruit de clavier]
22:30 [Musique]
22:33 Aujourd'hui, nous nous trouvons dans la petite commune de Saint-Julien-Molin-Molette,
22:44 une commune située dans la Loire, au sud du département, limite off avec l'Ardèche,
22:49 mais surtout au sein du parc naturel régional du Pilin.
22:52 Et c'est une petite commune de 1200 habitants quand même.
22:56 Qu'est-ce qui fait la particularité de Saint-Julien-Molin-Molette ?
22:59 Ce sont quand même ces grands bâtiments, ces friches industrielles, comme on dit aujourd'hui,
23:03 et qui étaient des usines de tissage pendant de nombreuses années.
23:06 [Musique]
23:09 Donc effectivement, des gros bâtiments, surtout quand on est comme ça,
23:18 elle fait 40 mètres de long par 9 de large, celle d'à côté, elle fait 80 mètres de long par 11 de large,
23:24 sur trois étages, c'est déjà des énormes proportions.
23:27 [Bruit de clavier]
23:30 Je m'appelle Maria.
23:40 [Bruit de clavier]
23:43 Je suis moi-même.
23:46 Mais pour les besoins de cette mission, j'ai emprunté les traits et la personnalité d'une autre.
23:52 J'avais effectué cette imprégnation dans un temps passé,
23:57 à l'époque de la jeunesse de cette autre, dans laquelle je m'étais glissée.
24:02 Cette autre, je la voulais jeune, réservée, solitaire et plutôt silencieuse, mais aussi téméraire.
24:14 Mon choix s'était porté sur une jeune femme qui venait du périmètre S.
24:19 Elle l'avait quittée enfant, puis y était revenue.
24:23 Après le bac, Fancine, elle est retournée chez ses parents à Saint-Etienne.
24:32 C'était comme si elle n'allait d'ailleurs nulle part. Ça ne lui importait peu.
24:40 À cause de sa personnalité et de son caractère, je savais que sa disparition n'inquièterait pas grand monde,
24:47 ni sa famille, ni son amant du moment.
24:51 Alors là, ça a été terrible pour moi.
24:59 Francine, elle a disparu du jour au lendemain.
25:05 Donc bien sûr, il y a eu une enquête de voisinage qui la décrivait comme une fille très repliée, très mystérieuse.
25:17 D'ailleurs, le capitaine de gendarmerie de l'époque, Hortus, a déclaré à ses parents que les asociaux étaient toujours des gens dans la lune,
25:29 mais qui n'avaient pas s'inquiéter, qui revenaient toujours sur Terre.
25:34 Par contre, elle n'est jamais revenue.
25:58 Le cahier noir contenait une série de photographies et de notes que j'avais collectées et établies à distance depuis mon sas de commandement à Zérof.
26:10 Branoch, c'était le chef d'équipe de la mission exploratoire que je supervisais et qui se déroulait à l'intérieur du Périmètre S.
26:24 Dans cette affaire, il y avait donc une équipe de télévision chanteau constituée de trois mutants, des extraterrestres.
26:34 Branoch, c'était un pur exécutant, une sorte de mercenaire désincarné dont le seul réflexe vital était l'obéissance.
26:51 Leur mission était de collecter des informations sur notre territoire, enfin sur le Périmètre S, qu'ils transmettaient aussitôt à leur planète.
27:02 Ça fait, effectivement, je connais, comme vous dites, chaque recoin, puisque ça fait depuis 94 que je suis à Saint-Martin, donc bientôt 30 ans.
27:18 [Musique]
27:20 Donc là, vous voyez, c'était l'ancien presbytère, ici, qui est devenu la mairie, avec trois logements au-dessus, trois logements locatifs.
27:45 Et puis là, c'était la ferme du curé.
27:47 Là, donc, ce bâtiment, c'était l'ancienne salle des fêtes. Il y avait aussi des ateliers de couture à l'étage.
27:55 Et au deuxième étage, c'est l'association de danse.
27:59 Évidemment, si j'y pousse, il peut tirer. Ça ne va pas faire.
28:04 Voilà notre nouvelle salle qui est opérationnelle depuis, on va dire, une semaine.
28:12 Et là, on est à Saint-Martin-l'Estra, donc commune des Monts-du-Lyonnet, située dans le département de la Loire, en limite avec le département du Rhône.
28:21 Ça, ce sont des lotissements qui ont pas loin de 20 ans, maintenant.
28:41 - Bonjour. - Bonjour.
28:42 Viens, ma fille. Viens.
28:48 On est agriculteurs. On est installés depuis 2001 sur la ferme familiale d'Yvan.
29:09 Après, on a repris l'installation, la ferme familiale de mes parents en 2009.
29:13 On a créé un gaïc et on travaille tous les deux, donc sur l'exploitation agricole, en élevage de vaches à l'étante.
29:20 Voilà, il n'y a pas de tract.
29:22 On a à peu près une centaine d'hectares.
29:24 Nos bêtes, elles sont à l'herbe, elles mangent uniquement de l'herbe, quoi.
29:28 Voilà, elles mangent pas autre chose.
29:30 Parce qu'on a une exploitation, en fait, qui est très étagéenne d'altitude.
29:35 On va de 900 m à 1300 m d'altitude.
29:39 Au départ, une relation avec une bête, c'est inné.
29:42 Soit tu l'as ou tu la prends.
29:44 Allez, les filles, vous venez ?
29:46 Va, va, va, va, va.
29:48 Viens, fille, viens.
29:50 Après, on améliore les choses.
29:54 Et ce qui compte, c'est aller voir ces bêtes tous les jours.
29:57 Viens, mon gros, viens.
30:00 Allez, viens.
30:03 Allez, viens.
30:04 Quand on va au pré, la bête s'approche, donc on a plus d'affinités avec qu'une que l'autre.
30:17 Tout à l'heure, en changeant les bêtes de pré, il y en a plus qui sont venues vers nous et d'autres qui ne sont pas venues.
30:21 Viens.
30:23 Tiens, tiens, mon gros.
30:25 Tiens, mon gros.
30:26 Dans la boîte de Simon, on trouvait également cet étrange cahier noir
30:43 qui semblait récapituler les personnages enregistrés par l'équipe fantôme.
30:51 Curieusement, les anciens mineurs et les mines de charbon y occupaient une place importante.
31:17 J'ai décidé d'être mineur dans les années 1957.
31:20 J'étais jeune, je n'avais pas 18 ans.
31:23 Pourquoi ? Tout simplement parce que mon père était à la mine, il est décédé à la mine d'ailleurs.
31:29 Toute ma famille était mineure, mes oncles, cousins, tout ça, tous des mineurs de fond.
31:36 Quand j'étais enfant, je voyais partir mon père à la mine et moi j'allais à l'école.
31:42 Et pour moi, dans ma tête, c'était le métier de mineur qui était le plus beau.
31:47 Je ne pensais qu'à ça.
31:49 Je disais, tu feras comme ton père, tu vas faire comme ton père.
31:53 Et moi, je me disais, je vais faire comme mon père.
31:56 Et je me disais, je vais faire comme mon père.
32:00 Et moi, je me disais, je vais faire comme mon père.
32:02 Et moi, je me disais, je vais faire comme mon père.
32:05 Et moi, je me disais, je vais faire comme mon père.
32:08 Et moi, je me disais, je vais faire comme mon père.
32:11 Et moi, je me disais, je vais faire comme mon père.
32:14 Et moi, je me disais, je vais faire comme mon père.
32:17 Et moi, je me disais, je vais faire comme mon père.
32:20 Et moi, je me disais, je vais faire comme mon père.
32:23 Et moi, je me disais, je vais faire comme mon père.
32:27 Et moi, je me disais, je vais faire comme mon père.
32:30 Et moi, je me disais, je vais faire comme mon père.
32:33 Et moi, je me disais, je vais faire comme mon père.
32:36 Et moi, je me disais, je vais faire comme mon père.
32:39 Et moi, je me disais, je vais faire comme mon père.
32:42 Et moi, je me disais, je vais faire comme mon père.
32:45 Et moi, je me disais, je vais faire comme mon père.
32:48 Et moi, je me disais, je vais faire comme mon père.
32:51 Et moi, je me disais, je vais faire comme mon père.
32:55 [bruit de machine à tour]
33:04 La taille, c'est la veine de charbon.
33:07 Elle peut faire 100 mètres de long.
33:09 Et là, je vous dis bien, on va trouver un mineur tous les 15 mètres.
33:13 Pour qu'il abatte ses 15 tonnes de charbon.
33:16 Lorsqu'on arrive dans la taille, on a son emplacement, bien sûr.
33:19 Mais là, on va commencer à regarder d'ailleurs son marteau piqueur,
33:24 bien graisser, parce que sinon, s'il tombe en panne, on ne peut pas faire sa journée.
33:28 Dans la taille, on devait être peut-être une dizaine.
33:31 Et quand tous les marteaux piqueurs marchaient, ça faisait du bruit.
33:35 Et à mesure qu'on avancera dans la veine, il faut boiser, sinon ça risque l'éboulement, tout ça.
33:41 Il y avait tellement de poids, au moment où les bois, ils craquaient, ils s'aplataient.
33:46 Ça, pfff...
33:50 [bruit de chasse]
33:58 Bon, des moments, nous, le charbon tombait facilement.
34:02 Le copain qui était derrière, qui venait à notre rencontre, le charbon était plus dur.
34:07 Alors comme nous, on avait fini avant, des moments, on se regardait, on était trois.
34:12 On se regardait, on se tournait de l'autre côté, et on partait à serre entre autres pour lui donner la main.
34:18 Pour qu'il puisse faire son total de chasse.
34:21 [bruit de chasse]
34:31 Les relations entre les mineurs, c'était une grande solidarité, que j'ai d'ailleurs jamais retrouvée au jour.
34:38 Ah, les relations, c'était extraordinaire. Parce qu'on était tous main dans la main.
34:43 On partait du principe à la mine, on était tous noir.
34:47 [bruit de chasse]
34:56 Sur Zéroph, le clan des Érudits avait pris la décision du lancement de cette mission.
35:05 Ce qui les intéressait, c'était cette roche organique sédimentaire, l'anthracite,
35:13 que l'on trouvait dans les sous-sols du Périmètre S. Un charbon rare et précieux, d'une excellente qualité.
35:20 [bruit de chasse]
35:25 Les Érudits avaient établi qu'en maîtrisant le code interne de cette ressource,
35:31 ils pourraient alors créer des cohortes d'êtres vivants, dont le système neuronal serait uniformisé et limité.
35:42 Leur objectif ? Fabriquer des êtres domestiques.
35:46 Ils les rendraient souriants, bienveillants et dociles pour coloniser les planètes qu'ils voulaient investir.
35:54 Les Érudits appelaient cela le projet Stapante,
35:59 qui signifie « Stabilité et pacification neuronale totale des vivants ».
36:08 [bruit de chasse]
36:35 Aujourd'hui, nous sommes sur une tourbière. Pourquoi une tourbière ?
36:38 Simplement parce que ce qui constitue la tourbière, c'est de la tourbe.
36:44 Et la tourbe, c'est de l'accumulation de matières organiques, au même titre que le charbon initial.
36:50 [bruit de chasse]
37:04 [bruit de chasse]
37:06 Lorsque j'arrive sur la tourbière, j'ai mon carottier, on appelle ça un carottier russe.
37:11 Une fois qu'on a enfoncé le carottier, on va tourner ce carottier-là, qui va venir découper un demi-cylindre de tourbe.
37:19 Une fois qu'il est emprisonné dans le carottier, on va forcer pour relever le carottier, le sortir du sol,
37:28 pour pouvoir observer, en ouvrant à nouveau le volet, cette carotte de tourbe qui est devant nous.
37:34 Pour la mise en place du charbon, il y a un contexte déjà essentiel.
37:40 On peut imaginer des grands espaces forestiers.
37:43 Puis ensuite, derrière, il a fallu que ces forêts-là soient recouvertes par des sédiments.
37:50 Il va y avoir des phénomènes de pression, de température, qui vont favoriser la mise en place,
37:56 l'induration, la formation d'une roche.
37:58 Cette pression, cette compaction, ces températures importantes vont, avec le temps, fabriquer le charbon.
38:09 Du coup, il y a une relation directe entre la tourbe et le charbon, puisqu'on est sur un matériel organique à la base.
38:16 La différence, c'est qu'il s'est passé 300 millions d'années entre le charbon et la tourbe.
38:24 J'avais accepté de superviser cette mission, mais en vérité, je n'avais pas eu le choix.
38:30 Comme tous ceux qui n'étaient pas de la caste des érudits, j'avais subi à l'âge de ma maturation
38:40 l'implantation d'un code neuronal à l'intérieur de mon cortex cérébral.
38:47 Avant sa mise en fonction, j'avais tenté de perturber son circuit d'activation, et j'y étais parvenue.
38:56 Mais je devais feindre constamment de suivre les inductions du codage et leur paraître soumise.
39:04 Je pense, mais je n'en ai pas la preuve absolue, que leur superviseur était une femme.
39:12 C'est elle qui contrôlait toute la mission.
39:16 Mais, fait étrange, elle était invisible à leurs yeux et à nos yeux.
39:26 Je n'ai pas pu établir à qui elle avait emprunté son apparence, mais ce dont je suis sûr, c'est qu'elle avait été une femme.
39:38 C'est ce dont je suis sûr, c'est qu'elle se faisait appeler Maria.
39:45 [Musique]
39:49 [Applaudissements]
39:52 [Musique]
40:21 Souvent, je m'interrogeais sur cette femme, Maria.
40:25 J'aurais aimé en savoir plus, mais il y avait comme un mur qui m'empêchait d'atteindre ce qu'elle était vraiment.
40:33 [Musique]
40:38 [Bruit de l'écran]
40:40 [Musique]
40:45 [Bruit de l'écran]
40:47 [Musique]
40:50 [Bruit de l'écran]
40:51 [Musique]
41:05 C'est dans cette ville industrielle que s'est construite la famille de Félix Thiolier, un arrière-grand-père cabartier.
41:14 [Bruit de l'écran]
41:17 [Musique]
41:23 Assez habile pour s'attirer la clientèle du beau linge et s'assurer ainsi une réputation honnête.
41:30 Puis un grand-père officier d'artillerie, unis par le mariage à une famille qu'on qualifie d'excellente,
41:37 ce qui signifie bourrée des culs et proche de l'aristocratie.
41:42 Chloé, les deux plus beaux, c'est les deux dossiers à l'étre.
41:46 [Bruit de l'écran]
41:47 [Musique]
41:52 On ne devient pas écrivain par un coup de baguette magique, un beau matin.
41:56 Je crois simplement que c'est une façon pour moi de me débrouiller avec la vie en jouant avec les mots.
42:02 Donc ça serait plutôt du côté de la petite enfance qu'il faudrait chercher pourquoi j'ai eu besoin de me défendre avec des mots.
42:10 [Bruit de l'écran]
42:12 [Musique]
42:15 Ce qui me fascine dans les masques, c'est que ça part toujours d'un élément qui est extrêmement simple.
42:21 C'est le visage humain. Il y a deux yeux, un nez et une bouche.
42:24 Et on a des variations absolument extraordinaires.
42:27 [Bruit de l'écran]
42:29 [Musique]
42:34 [Bruit de l'écran]
42:36 [Musique]
42:40 [Bruit de l'écran]
42:43 [Musique]
42:46 [Bruit de l'écran]
42:48 [Bruit de l'écran]
42:50 Des passants que l'on croise et qu'est-ce que c'est ? Tisane, ongans, pommade.
42:54 L'odeur des terres dans cette boutique où l'on ne sait quelle fleur choisir.
42:58 Des roses, bien sûr.
43:00 [Bruit de l'écran]
43:02 L'état intérieur d'écrivain pour moi en tout cas, c'est être dans ma tête.
43:08 Être avec l'ensemble de ma vie finalement, de ma mémoire, de mes aspirations, de mes rêves,
43:18 de mes hantises, de mes angoisses, tout ça avec une espèce de rumeur, des mots.
43:31 [Bruit de l'écran]
43:33 [Musique]
43:37 [Bruit de l'écran]
43:38 Je pense que la jonction entre le fictif et le réel a lieu dans l'écriture elle-même.
43:51 C'est ça le lieu géométrique où tout se passe, c'est l'écriture, c'est le langage.
43:58 [Bruit de l'écran]
44:01 [Musique]
44:07 Revenons à présent sur la disparition de Simon Feldman.
44:14 Elle n'a résulté ni d'un accident, ni d'une agression, ni d'un suicide.
44:21 Simon Feldman a purement et simplement disparu sans laisser la moindre trace.
44:30 [Musique]
44:33 La dernière fois qu'il avait été vu, c'était par le coursier à vélo du courrier de la Loire, Arnaud Gorbinsky, dit Nono.
44:44 Il indiqua avoir croisé Simon dans sa Renault Safran, boulevard Fredot-Krumenov, à Saint-Étienne.
44:55 [Bruit de l'écran]
44:58 Je roulais tranquillement, je roulais vite, comme à mon habitude.
45:02 Je suis sur mon vélo, je devais amener un truc à l'imprimerie.
45:06 Et j'entends le "tac, tac, tac" de la voiture de Simon Feldman.
45:11 Je connais le son de sa voiture, je reconnais le son de sa voiture, donc je savais que c'était lui.
45:19 Au moment de me doubler, je veux lui faire signe et je vois côté passager une femme hyper cool, relax.
45:29 Et puis le Simon, il avait le sourire des bons jours.
45:34 Précisons à ce stade de l'affaire qu'au départ, Arnaud vivait dans la même cour que Simon, à Paris 10e,
45:46 il avait bien connu Ellie, notre photographe du début.
45:51 Salut ! Ça va Arnaud ? Bon appétit !
45:56 D'ailleurs, notons également que c'est Simon Feldman qui s'était chargé de faire venir Arnaud à Saint-Étienne,
46:08 à l'âge de 18 ans, où il lui trouva un job au journal.
46:15 Par la suite, un deuxième témoignage fit cependant état d'une autre piste.
46:22 Il émanait de la fille de Simon, Rachel, Rachel Feldman.
46:30 La nuit du 16 octobre 2017, mon père m'a appelée.
46:36 Il était, comment dire, à la fois fébrile et très tendance à me dire que je devais aller à l'hôpital.
46:43 Fébrile et très tendue.
46:45 Il me parlait, mais c'est comme s'il n'arrivait pas à me dire ce qu'il avait à me dire.
46:50 Sauf à un moment, il m'a parlé d'un train, d'un train qu'il ne devait absolument pas rater.
46:56 Il m'a dit au revoir et il a raccroché.
47:08 C'était la nuit du 16 octobre. J'ai rêvé de lui, dans un wagon TGV.
47:13 Chose bizarre, il était là, mais je n'arrivais pas vraiment à distinguer sa présence.
47:19 Le train roulait très vite, je ne voyais rien, ni lui, ni le paysage.
47:24 Après ça, mon père a disparu. Je ne l'ai plus jamais revu.
47:30 Le train se déplace.
47:32 Quant au chef de l'équipe fantôme, le fameux Branox,
47:42 on exigea de lui qu'il demeure encore un certain temps sur le périmètre S.
47:52 Comme il connaissait fort bien le château de La Pra,
47:56 il décida d'y retourner et d'y proposer ses services en tant qu'homme à tout faire.
48:03 Bien qu'elle le trouvait un peu étrange,
48:08 la châtelaine qui était une femme confiante et avenant,
48:13 avait un peu l'air de la femme de la château.
48:18 Mais la châtelaine qui était une femme confiante et avenante,
48:22 accepta de l'engager.
48:25 Elle ignorait que désormais,
48:28 Branox ferait de son domaine sa base d'implantation.
48:34 [Musique]
49:03 Concernant les autres membres de l'équipe fantôme,
49:07 ils furent discrètement exfiltrés vers Zeroth, leur planète d'origine.
49:15 Ce même jour, trois témoins signalèrent avoir vu,
49:23 au-dessus d'une plage de Bretagne,
49:26 un objet volant non identifié,
49:31 fonctionnant un bref instant à basse altitude.
49:35 [Bruit de machine à tour]
49:42 Peu de temps après, la petite Ninou reçut une carte postale de son père.
49:49 Au dos, il avait écrit ces quelques mots.
49:54 « Ma petite Ninou chérie, une affaire urgente à régler sur la côte atlantique.
50:00 Je t'excite. Bon baiser de l'Armor Plage, ton père qui t'aime plein, Simon F. »
50:06 [Bruit de machine à tour]
50:13 [Musique]
50:25 Alors que cette histoire s'achevait, sans que j'aie pu en savoir la fin,
50:31 j'eus connaissance de trois faits troublants.
50:35 D'abord, la Direction nationale du renseignement militaire
50:40 appela le courrier de la Loire pour savoir si Simon Feldman avait réapparu.
50:49 [Bruit de machine à tour]
50:52 Ce qui en intrigua la rédaction, mais sans plus.
50:56 Ensuite, à peu près deux heures plus tard,
51:01 un bombardier radar C-60, suivi de quatre avions de chasse,
51:08 survola à basse altitude la ville de Saint-Étienne, en direction des massifs du forêt.
51:17 Enfin, à 18 heures, la gendarmerie régionale publia un avis de recherche d'un inconnu,
51:26 sans motif précis, mais avec photo.
51:31 Plusieurs témoins avaient fait état d'un personnage à l'allure inquiétante,
51:37 agité et menaçant, qui recherchait un journaliste du nom de Feldman.
51:46 [Bruit de machine à tour]
52:10 Quant à moi, le soir du même jour, j'ouvris le cahier noir à la page
52:16 qui montrait la photographie de Simon Feldman,
52:20 et je fis avec mes mains les gestes qui correspondaient au schéma géométrique qui s'y trouvait.
52:30 [Bruit de machine à tour]
52:32 Je découvris alors que pour les deux principaux protagonistes de cette histoire,
52:39 dont j'avais jusque-là perdu toute trace, la vie était ailleurs.
52:47 Je ne saurais dire où, mais c'était sans doute très loin et depuis longtemps déjà.
52:57 [Bruit de machine à tour]
53:01 Francine, c'était tout le contraire.
53:04 Elle était douce, fragile et pure, comme un oiseau.
53:08 Un oiseau de cristal.
53:09 Elle ne parlait pas beaucoup et j'aimais bien côté...
53:12 [Bruit de machine à tour]
53:15 [Musique]
53:44 [Musique]
54:07 [Musique]

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