• il y a 10 mois
Le Talk d'Al Bayane
Thème : Politique d'emploi des jeunes dans le nord de la Côte d'Ivoire
Présentation : Abdul Hakim Oduloyé
Transcription
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00:40 Bonjour
00:43 Bonsoir et merci de nous avoir accepté notre invitation.
00:45 Merci beaucoup.
00:46 Vous parlez de cet important programme.
00:48 En effet.
00:49 Avec nous, nous avons bien sûr notre chroniqueuse de tout le lundi.
00:53 Aïssa Tassanougou, bonsoir.
00:55 Bonjour.
00:57 Comment s'est passé le week-end?
00:58 Très reposant.
01:00 Tout s'est bien passé.
01:02 On a essayé de maintenir la forme pour donner le maximum aujourd'hui justement à nos téléspectateurs.
01:07 En tout cas, il le faut, c'est important parce que notre spectateur mérite en tout cas
01:11 qu'on leur donne le maximum d'informations.
01:13 C'est cela.
01:14 C'est là bien sûr la rubrique "On défait les faibles avancées".
01:16 Nous avons donc une invitée avec nous ce soir.
01:18 C'est cela.
01:19 Pour parler d'un programme destiné aux jeunes dans les zones frontalières du Nord.
01:24 On a hâte.
01:25 On a hâte de savoir déjà pourquoi le Nord
01:28 et puis quelles sont les véritables menaces qui plaignent sur les populations de ce côté de la Côte d'Ivoire
01:35 et puis comment est-ce que vous comptez justement amortir toutes ces menaces-là pour permettre aux jeunes de pouvoir remonter la pente.
01:43 Exactement, tout à fait.
01:44 Mais avant, nous allons partir pour la première rubrique de cette émission.
01:48 Le talk d'Alba Yann, il s'agit de la rubrique "On défait les faibles".
01:51 Alors quels sont les faibles qui ont retenu ton attention à cette Asanogo?
02:01 Oui, il y a deux faibles.
02:03 Le premier est assez intéressant.
02:05 Par contre, le second, pardon, pas trop.
02:09 Alors le premier faible, il faut dire qu'il y a eu l'ouverture officielle de l'édition 2023 de la Caravane Nationale de l'Entrepreneuriat.
02:18 C'était ce samedi 8 juillet 2023, donc à la Fondation Félix Oufet-Boigny au niveau de Yamoussoukro.
02:24 Et cette ouverture a été faite notamment par le ministre du Commerce, de l'Industrie et de la promotion des PME, Dr. Suleyman Dias-Rasouba.
02:34 Alors deux objectifs majeurs sont donc, visent donc ce programme, notamment permettre aux jeunes et aux femmes de mieux connaître et comprendre la fonction d'entrepreneur,
02:49 en saisir les défis et donner l'envie de se lancer justement dans les affaires.
02:54 On remarque que les jeunes n'ont pas vraiment cette culture entrepreneuriale, donc cette campagne vise justement à régler ce problème.
03:04 Et puis on ira enfin, on va dire dans le Gontougou, où il y a des faits, on va dire assez tristes, qui s'y sont déroulés,
03:12 notamment dans le périmètre du quartier Kamagaya du Gontougou, où dans la nuit du jeudi au vendredi 7 juillet, aux environs de 3 heures du matin,
03:21 des personnes ont incendié 4 véhicules, on va dire de particuliers, et 3 autres véhicules qui ont été vandalisés,
03:31 qui étaient tout juste stationnés soit dans des garages ou devant des domiciles privés.
03:36 On s'interroge vraiment de savoir quelles sont les motivations réelles de ces personnes qui jusque-là ne sont pas encore identifiées.
03:45 Cependant, le ministre, M. Kobenon Akwasi Adjumani, lors de la seconde session ordinaire du conseil régional du Gontougou,
03:54 a condamné ces actes et il a invité les populations du Gontougou à la vigilance.
03:58 Il a également instruit les forces de l'ordre à prendre des mesures à approprier en vue de remédier à cette insécurité.
04:07 Voici donc les deux faits qui ont retenu notre attention.
04:11 Merci, Assata Sanogo.
04:12 Conseil régional du Gontougou, on m'a dit que c'était d'abord Buna, que ces incendies de véhicules étaient, on m'a dit, le plus souvent fréquents,
04:21 et cela se déporte à Bonnkou. C'est inquiétant. Je crois que les autorités feront tout pour que cela cesse.
04:26 On espère bien.
04:27 La psychose au sein de la population. Je voudrais entendre justement l'avis de notre invité.
04:33 Vous l'avez bien indiqué.
04:37 Ce sont des comportements d'incivisme.
04:41 Et là, comme vous l'avez indiqué, les autorités vont prendre la mesure et vont très rapidement, certainement, circonscrire l'incident
04:49 et de sorte à identifier les auteurs, comme cela fut le cas dans la région du Bonkani.
04:56 Tout à fait. D'accord.
04:58 Alors, concernant le premier fait, elle parle d'entrepreneuriat. C'est important. Cela rentre aussi dans votre domaine.
05:04 C'est extrêmement important. Il faut savoir que le ministère de la promotion de la jeunesse, de l'insertion professionnelle et du service civique,
05:10 tout comme le ministère des PME, nous développons des programmes en faveur de l'auto-emploi des jeunes.
05:17 On a plusieurs guichets également. Et cette activité qui a mené la caravane, nous participons à cette caravane.
05:24 Nous avons donc nos agences régionales qui animent également des sessions de formation au profit des jeunes lors de cette caravane.
05:33 Et l'agence emploi jeune elle-même a plusieurs guichets.
05:36 On a eu récemment le lancement du financement de 35 000 projets d'activités génératrices de révenus et de subventions.
05:44 Cela a été fait par le ministre de la promotion de la jeunesse au palais de la culture.
05:48 Et on peut dire aujourd'hui qu'on note beaucoup de jeunes qui s'inscrivent sur nos guichets.
05:53 C'est pour moi l'occasion d'inciter davantage les jeunes à s'inscrire aussi bien sur notre plateforme www.emploijeune.ci
06:01 que dans les différents guichets emploi et agences régionales pour faire acte de candidature sur le financement des activités génératrices de revenus.
06:09 D'accord. Merci pour votre avis sur la question.
06:12 Alors, c'est à ce moment-là qu'on va donc ouvrir les échanges concernant le sujet d'aujourd'hui.
06:16 Il s'agit d'insertion professionnelle et d'emploi jeune, notamment le programme de lutte contre la fragilité dans les zones frontalières du Nord.
06:23 C'est un programme qui a été lancé en janvier 2022 dans le Boukhani. D'abord, en quoi consiste ce programme ?
06:29 Très bien. Il faut indiquer que ce programme fait partie, la composante d'insertion professionnelle,
06:35 de l'axe 1 du PSGOUV2, qui est intitulé "Lutte contre la fragilité dans les zones frontalières du Nord".
06:42 Vous savez que le fait de la proximité entre les six régions que sont la Bagwe, le Boukhani, le Folon, le Tchologo, le Kabadougo et le Pouro,
06:54 leur proximité avec le Mali et le Burkina, fait que ces régions sont des régions à risque, risque lié à l'extrémisme violent.
07:05 Et vous êtes sans savoir qu'en 2020 et 2021, la Côte d'Ivoire elle-même a connu des attaques.
07:11 Attaques à Kafolo, donc, dans la région du Tchologo, et puis à Toubou, dans la région du Boukhani.
07:18 Face donc à cette menace, Son Excellence, M. le Président de la République et tout le gouvernement ont pris la mesure de la situation
07:27 et très vite donc mis en place des dispositifs sur le plan sécuritaire pour pouvoir juguler la menace,
07:34 renforcer les équipements militaires, renforcer la formation, renforcer le renseignement.
07:41 Le deuxième axe a été la mesure infrastructurelle.
07:44 Il s'agissait maintenant de doter l'ensemble de ces régions parce qu'on a compris que le terrorisme surfe sur la vulnérabilité,
07:52 sur la pauvreté, sur le sentiment d'injustice que ressentent ces populations.
07:58 En plus donc de ces mesures sécuritaires d'ordre infrastructuriel, il fallait maintenant la réponse socio-économique,
08:05 la réponse qui aide ces populations à sortir de la pauvreté.
08:10 C'est donc à l'origine de ce programme qui est destiné à renforcer, à amplifier les initiatives en matière de formation,
08:19 d'emploi, d'auto-emploi pour la population de ces six régions du Nord.
08:25 Alors justement, ce projet est destiné à ces six régions du Nord, pourtant on sait que l'attaque terroriste, il y a eu également un grand bassin qui n'a pas eu l'ordre.
08:33 Très bien, alors il fallait déjà, je veux dire, parer au plus pressant les premières attaques, ensuite celle du bassin.
08:40 Mais il faut comprendre que déjà, pour tout le territoire ivoirien, l'axe 4 du PSGouv2, qui a pour but l'insertion professionnelle, déjà déploie des dispositifs d'insertion.
08:54 Mais ces six régions, elles sont caractéristiques parce que les études menées montrent que ces six régions font partie des régions les plus pauvres du pays,
09:03 en termes d'infrastructures mais en termes d'opportunités.
09:06 Donc l'urgence et l'équité surtout d'apporter des solutions à ces populations, donc a justifié la mise en place de ce programme depuis 2022.
09:16 D'accord, Asseta ?
09:18 Ok, tout à l'heure vous avez parlé du fait que la zone mort fait frontière avec certains pays justement, ce qui rend la menace encore plus grandissante.
09:31 Alors est-ce que les jeunes eux-mêmes ont conscience de cette menace-là ? Est-ce qu'ils en sont conscients ? Est-ce qu'ils saisissent l'opportunité que vous leur donnez à travers ce projet ?
09:44 Très bien, je crois que votre préoccupation est totalement pertinente. Il faut comprendre déjà, et ça c'est un constat que nous avons fait sur le terrain,
09:51 c'est que notre jeunesse et nos populations gagnent en maturité. La question de l'extrémisme violent, c'est une question qui est non seulement sue,
10:01 mais pour laquelle les populations elles-mêmes se partagent l'information.
10:05 Et en cela, il faut noter la très bonne collaboration que nous avons entre les populations, les forces de défense et de sécurité.
10:12 Chose essentielle en matière de renseignement. Il faut que les populations s'entrouvent aux forces de sécurité de sorte à leur portée d'information.
10:20 Mais également, dans ce programme, il y a un volet important sur l'information et la sensibilisation des populations.
10:26 Donc, passer le message pour dire attention, nous sommes dans des zones à risque et ces programmes que nous mettons en œuvre sont destinés à faire barrière.
10:34 L'autre chose, c'est qu'on n'est pas seul à intervenir également sur la matière. Il y a tout ce qui est mis en œuvre par le ministère de la Défense,
10:42 le ministère de l'Intérieur, mais je peux vous rassurer que les échanges que nous avons eus avec les populations dénotent donc de l'intérêt que les populations ont pour ces risques
10:51 et de leur maturité en termes de collaboration avec les forces de défense et de sécurité.
10:56 Merci, chers téléspectateurs. Vous suivez donc le talk d'Albaye. Nous recevons M. Herman Nikwe. Il est à Amsterdam à la journée à l'agence Amplore jaune.
11:04 Avec lui, on parlera bien sûr du programme destiné à lutter contre la fragilité dans les zones frontalières du nord du pays.
11:11 Nous allons le marquer pour vous si on revient juste après pour la suite de nos échanges.
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11:27 Faraoula et Kouharoua, je suis Sengar Imada, coach de vie. Retrouvez-moi tous les mardis dès 18h50 sur les 193 du bouquet canal de la télé Albayane.
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11:59 L'alphabet arabe comprend 28 lettres. Voici donc l'alphabet arabe présenté sur votre écran.
12:12 Alif, Ba, Un.
12:19 L'école coranique, votre rendez-vous d'apprentissage du noble Coran, les lundis et mardis à 7h15, jeudis et vendredis à 14h30, samedi et dimanche à 19h30 sur la télévision Albayane.
12:35 Retour sur le plateau du tour d'Albayane, nous sommes toujours avec notre invité qui est l'administrateur adjoint de l'agence Amplorjeune, monsieur Nikwe Herman.
12:47 Alors dites-moi, ce programme de lutte contre la fragilité dans les zones frontalières du nord qui a été lancé en janvier 2022, un an après, quel bilan peut-on faire ?
12:57 Bien, merci. Alors, du 31 mai au 2 juin, nous avons tenu un atelier à Kourou avec l'ensemble des acteurs. Il faut noter que l'objectif initial de ce programme, c'était de toucher 22.912 bénéficiaires.
13:11 Dans bénéficiaires, on a des jeunes, mais on a aussi des moins jeunes, donc hommes et femmes. À l'issue de l'atelier bilan, donc, on a noté 23.892 bénéficiaires qui ont été impactés par ce programme, soit un taux de 104%.
13:25 On peut donc indiquer que l'objectif initial fixé pour ce programme a été atteint pour l'année 1, sauf que ce n'est pas pour nous l'occasion de verser dans l'autosatisfaction
13:36 parce que les besoins sont extrêmement importants et il y a beaucoup de populations qu'il faut impacter. Pour rappeler, de 2022 à 2024, le programme a pour objectif de toucher environ 65.000 bénéficiaires
13:50 pour plus de 33 milliards. Donc, je veux dire, nous sommes dans la bonne veine. Il faut donc améliorer et renforcer les différents dispositifs pour toucher un nombre plus important de populations.
14:00 Vous avez parlé de plus de 23.000 bénéficiaires. De quoi est-ce qu'ils vont bénéficier exactement ?
14:05 Très bien. Il y a eu différents programmes. On peut les ranger, si vous voulez, en quatre grandes catégories. Le premier programme concerne des formations.
14:13 Donc, on a des formations de reconversion et de requalification. On a eu, par exemple, des bénéficiaires du PORO et du CHOLOGO qu'on a formés sur des technologies modernes
14:23 parce que ces jeunes-là sont plutôt dans des chefs-lieux et on a besoin de calibrer aussi leurs compétences pour leur permettre une insertion plus facile.
14:31 Donc, des formations de reconversion et de requalification. Les formations par apprentissage. Vous savez, il y a de nombreux jeunes qui sont victimes de décrochage
14:40 ou bien des jeunes dans ces localités qui ont un très faible niveau de qualification. C'est le cas, par exemple, à Kafolo, où on a des jeunes qui ont forme dans la maçonnerie,
14:49 qui ont forme dans la ferronnerie, qui ont forme dans la plomberie. Ces jeunes ont eux-mêmes estimé avoir besoin de cela pour pouvoir avoir des métiers.
14:58 Il y a aussi la formation à l'obtention du permis de conduire. Et là, ça permet de régler plusieurs problèmes.
15:03 D'abord, il faut noter que dans ces zones, il y a de nombreux jeunes qui roulent des engins à deux ou trois roues mais qui n'ont pas de permis de conduire.
15:10 La difficulté, c'est que lorsque ce jeune-là quitte son village pour se rendre en chef-lieu, il va passer différents barrages.
15:17 Donc, il va passer différents postes de contrôle sans avoir de permis. Tout ceci peut constituer pour ces jeunes-là des frustrations faciles.
15:24 Pourquoi ? On les accompagne à l'obtention de permis de conduire, mais aussi le permis de conduire permet à ces jeunes-là d'avoir des emplois,
15:30 de s'auto-employer ou de travailler, par exemple, dans les mines environnantes.
15:34 Par exemple, pour cette année, nous allons, en plus du permis de conduire, faire former des jeunes à la conduite d'engins,
15:41 choses qui sont utiles dans des entreprises telles que les mines.
15:44 Le deuxième axe d'intervention concerne le financement de projets. Nous avons financé des activités génératrices de revenus.
15:52 Ce sont des financements qui vont de 100 000 à 1 million de francs CFA. Les micro-petites entreprises, donc des financements autour de 1,5 million à 2,5 million.
16:03 On a aussi des projets plus importants qu'on appelle projets structurants, là avec des montants de financement plus élevés.
16:09 On a des travaux à haute intensité de main-d'œuvre. Alors, il s'agit de mettre des jeunes, donc, sur l'entretien d'ouvrage public durant 6 mois,
16:18 au cours desquels ils reçoivent 35 000 francs par mois. Et à la fin des 6 mois, on leur donne donc un pécule de 120 000 pour qu'ils puissent financer leurs projets.
16:26 Et sur ce qu'on appelle les TIMO, et là, par exemple, on a un retour d'expérience très intéressant, dans la zone de Bouna,
16:33 où il nous a été démontré par les autorités préfectorales que le fait de mettre les jeunes en TIMO, et surtout des jeunes de divers horizons en TIMO,
16:42 a fortement favorisé la cohésion sociale et même aidé à régler quelques conflits qu'il y avait entre les communautés.
16:49 Nous avons aussi le volontariat communautaire. Nous avons les associations villageoises d'épargne et de crédit.
16:56 Il s'agit donc, dans des villages, de regrouper des populations, donc, hommes et femmes, et de leur enseigner, donc, la micro-épargne.
17:06 Donc, ce sont des personnes qui font un peu de tontine modernisée, qui sont formées, donc, à l'entrepreneuriat et qui arrivent à développer une dynamique économique,
17:13 et après, qui sont accompagnées vers le financement d'activités génératrices de revenus.
17:19 Tous ces dispositifs, donc, sont mis en œuvre pour ces populations et la participation est totalement gratuite pour ces populations.
17:27 Alors, vous avez parlé des jeunes que vous formez de la moissonnerie et de la ménagerie. Est-ce que ces jeunes-là, après une formation, reçoivent des attestations ?
17:35 Absolument. C'est la moindre des choses. On ne le fait pas seul. On le fait avec des structures qui sont formelles.
17:41 C'est le cas de l'AGEPHOP. L'AGEPHOP, donc, qui est du ministère de l'Enseignement technique, la formation professionnelle de l'apprentissage,
17:47 donc, ils reçoivent des certificats en bonne et due forme. On les accompagne avec les équipements de protection individuelle, des kits pour qu'ils puissent exercer leur activité.
17:57 Mais notre intervention ne se limite pas là. Une chose est d'être formée, une autre, c'est d'être accompagnée vers l'insertion.
18:03 Donc, ces jeunes formés peuvent être recrutés localement comme ils peuvent monter des projets et être accompagnés dans le financement de leur activité.
18:12 Est-ce qu'il y a des critères de choix à la base pour tous ces jeunes ?
18:15 Comment vous choisissez vos bénéficiaires et puis comment se fait le suivi aussi ?
18:19 Très bien. Alors, déjà, je vais vous expliquer la gouvernance de ce projet. On a compris que nous, on ne peut pas être à Bidjan et pouvoir parachuter ou bien téléphoner des projets.
18:29 On a voulu une gouvernance locale. Donc, dans chacune des six régions, on a mis en place des équipes projet régionales qui sont présidées par le préfet de région.
18:38 Mais à l'intérieur, vous avez tous les préfets de département. Vous avez toutes les structures, donc, les collectivités régionales, territoriales, donc, conseil régional, mairie,
18:48 toutes les structures techniques qui interviennent dans l'accompagnement des jeunes, les représentants des jeunes, des femmes, du chef de canton.
18:56 C'est eux qui, à l'échelle régionale, assuient la gouvernance du projet. Ensuite, à l'échelle départementale, nous avons une équipe projet départementale qui est présidée aussi par le préfet de département
19:08 et à l'intérieur de laquelle on retrouve les représentants de chacune de ces entités. Et maintenant, on rajoute même à l'échelle sous-préfectorale, l'équipe sous-préfectorale avec à sa tête le sous-préfet.
19:20 L'objectif pour nous, c'est non seulement de confier aux autorités locales qui connaissent la sociologie et la réalité de ces populations le soin d'identifier les bénéficiaires, d'identifier les proportions et même de faire le suivi, donc, des bénéficiaires.
19:37 Le deuxième objectif, c'est de pouvoir toucher les cibles du doigt. On parle là de fragilité et de vulnérabilité. Donc, ça suppose des acteurs qui connaissent les zones de fragilité et qui connaissent des différentes vulnérabilités.
19:49 Donc, ils sont impliqués de bout en bout dans la sélection des bénéficiaires, dans la conduite du projet et également dans le mécanisme de suivi. Ce qui nous a permis donc de faire, je vais dire, un travail pertinent de l'avis même des populations parce qu'on a su toucher du doigt, donc, les bénéficiaires.
20:07 C'est ce qu'on va reproduire encore cette année et l'année prochaine. En matière de suivi, nous avons donc des agences régionales. Nous avons dans chacune de ces agences un bureau, mais on a des représentations aussi dans chacune des mairies, ce qu'on appelle des guichets emploi.
20:23 Donc, ces acteurs là sur le terrain nous permettent donc de faire le suivi et nous organisons régulièrement des missions de supervision pour nous assurer que les activités sont menées et que les objectifs sont bien atteints.
20:36 Ok. Permettez-moi d'insister encore sur la question parce que dans notre pays, on se plaint très souvent que les choses se fassent par, on va dire, les gens...
20:45 Par affinité.
20:46 Par affinité, voilà. Je connais telle personne, donc je suis sûre que je serai retenue pour tel cohorte ou bien pour tel projet ainsi de suite.
20:55 Donc, je réitère encore, comment est-ce que vous assurez? C'est vrai que vous veillez à ce que localement, les responsables soient identifiés pour conduire ces programmes là de sorte à ce qu'ils puissent mettre le doigt sur la plaie ou bien sur les personnes idoines justement qui ont besoin d'être accompagnées.
21:18 Mais en même temps, il y a le risque que les choses se fassent par copinage. Donc, comment est-ce que vous faites justement pour éviter cela? Est-ce que les gens postulent par exemple, pour être avec des projets bien rédigés, en tout cas, quels sont les balises que vous mettez pour éviter justement ce genre de comportement?
21:37 Très bien. Alors, la transparence sur le dispositif, c'est une exigence. Voici pourquoi les autorités qui ont été retenues pour présider les équipes projets sont des préfets. Par principe, donc, ils sont d'une neutralité. Voilà.
21:50 Autre chose, c'est qu'il y a plusieurs guichets d'abord pour accéder au programme. Un jeune peut s'inscrire via le guichet emploi de l'agence emploi jeune, l'agence régionale. Il peut se rendre en sous-préfecture, en préfecture, en mairie, au conseil régional. Donc, déjà, c'est ouvert.
22:07 Deuxième chose, c'est un collège de plusieurs acteurs qui procède donc à l'identification et à la sélection des bénéficiaires. Quand vous prenez une équipe projet, vous avez le représentant des mairies, le représentant du conseil régional, le représentant local du ministère de l'enseignement technique et de la formation professionnelle, le représentant du conseil national de la jeunesse, vous avez le représentant du chef du canton ou du chef du village,
22:34 vous avez le préfet des différents départements et puis vous avez le préfet lui-même. Donc, c'est un collège d'acteurs qui se prononce sur chacune des candidatures. Toute chose qui nous permet d'éviter donc le copinage ou bien d'éviter de faire du favoritisme.
22:50 En tout état de cause, nous nous réservons, nous, le droit, lorsque nous recevons les bases de données, de procéder à des appels, de faire des vérifications sur le terrain, de mener des enquêtes de satisfaction, des enquêtes contradictoires. On pose la question aux bénéficiaires, on dit comment est-ce que tu as eu connaissance du programme, qui t'a inscrit dans le programme ?
23:10 Et récemment, dans une mission qu'on avait effectuée avec certains partenaires, on a rencontré des jeunes, mais comment est-ce que tu as été informé du programme ? J'ai été informé par le biais du maître artisan, j'ai été informé par mon camarade qui lui-même a pris part à ce dispositif, mais j'ai été informé via la radio locale.
23:29 Donc c'est une condition pour nous qui est sine qua non dans la réussite de ce dispositif et je puis vous rassurer qu'entre eux, en tout cas au niveau des équipes, ils travaillent de façon transparente et de façon équitable.
23:40 Tout à l'heure, vous avez évoqué certains corps de métier, notamment maçonnerie et ainsi de suite. Alors cela m'amène à demander, est-ce que vos bénéficiaires vous exigeaient peut-être un niveau d'études ou pas forcément, parce que j'estime qu'on parle du Nord, peut-être qu'il y a des jeunes qui n'ont pas eu accès peut-être à l'éducation,
23:59 ne sont pas forcément allés à l'école, mais qui ont des aptitudes justement qu'ils peuvent développer dans ces différents métiers. Donc est-ce que vous exigez forcément un niveau d'études ou bien vous essayez une approche peut-être par compétence pour pouvoir aider tout le monde ?
24:15 Alors c'est bien l'ensemble. Il y a des profils qui sont adaptés parce qu'ils ont des prérequis suffisants et comme je l'ai indiqué sur l'apprentissage, il y a des jeunes qui ont très peu de qualifications, même pas du tout de qualifications. On les prend tous.
24:29 Le plus important c'est que déjà le jeune soit motivé et qu'il veuille apprendre un métier. Il va sans dire que sur certains métiers, alors qu'il nécessite des acquis théoriques auparavant, il faut réfléchir à voir comment est-ce qu'on peut accompagner ces jeunes avec de l'alphabétisation fonctionnelle,
24:47 mais le fait de ne pas être illettré ne veut pas dire qu'il n'est pas intelligent. Donc il pourra apprendre par l'exemple. Sur le permis de conduire par exemple, on a noté qu'on a le tiers des bénéficiaires qui sont illettrés.
25:00 Voilà, mais on a su composer parce qu'en matière de cours de conduite, les auto-écoles savent donc à travers les signes, à travers les images, donc former ceux qui sont illettrés.
25:12 Pour ce qui concerne le financement de l'entrepreneuriat, les jeunes sont accompagnés dans le montage du plan d'affaires. Pour les activités génératrices du revenu par exemple, lorsqu'ils sont sélectionnés, ils suivent une petite formation qui aboutit donc à la formulation d'un plan d'affaires avec des cabinets de formation.
25:31 Pour les micro et petites entreprises, là aussi ils sont accompagnés via le conseil régional à travers des cabinets qui sont recrutés pour les accompagner. Et parmi ces accompagnateurs, on a la plateforme de services qui forme ces jeunes et leur permet d'élaborer des plans d'affaires en tout état de cause.
25:49 Le projet se veut inclusif. Voici pourquoi on ne peut pas. Le fait de ne pas être illettré est en lui-même un facteur de vulnérabilité. Donc si vous ne lui permettez pas de participer au programme, c'est donc une double fragilité que vous créez.
26:02 Donc on est inclusif, on prend aussi bien ceux qui sont illettrés que ceux qui ont décroché ou qui ont eu quelques difficultés avec leur scolarité.
26:10 Est-ce que ce programme a eu un impact réel après bien sûr cette première phase lancée en janvier 2022 ?
26:18 Très bien. Alors déjà il faut noter qu'en termes d'engouement, si on se retrouve à 23 892 pour 22 912 prévus, c'est qu'il y a eu de l'engouement. Donc c'est le premier indicateur.
26:28 Le deuxième c'est qu'on a mené des missions quand même de supervision. Une première mission l'année dernière en octobre-novembre avec Monsieur le ministre et tous les partenaires du système des Nations Unies.
26:39 Et là de l'avis de nous tous, de tous ceux qui ont participé, l'impact sur ce programme est visible parce qu'aujourd'hui on a des populations qui étaient très éloignées des opportunités d'insertion.
26:49 Quand vous prenez par exemple le TIMO, le travail haute intensité de main-d'oeuvre, on a noté un fort taux de participation de femmes, autour de 60 à 80 % de femmes.
26:59 Mais des entretiens qu'on a avec les bénéficiaires, c'est que ces ressources non seulement ont permis à ces femmes-là d'agir directement sur l'économie du ménage,
27:07 mais les 120 000 qu'elles reçoivent après leur permettent donc de supporter des activités qu'elles exerçaient avant ou de créer de nouvelles activités.
27:16 Toutes choses qui favorisent le développement de cette économie locale.
27:20 Également, lorsque vous prenez les jeunes en apprentissage présentement, et on a fait une interview avec un jeune de Tengrela, de son propre avis, il dit que lui, il ne faisait rien et de temps en temps il se rendait en zone d'orpaillage.
27:36 Mais toutes choses qui sont risquées aujourd'hui se résuvent de ce programme parce que non seulement il apprend la menuiserie, ce qui nous permettra donc de suivre, mais il vient de sortir donc du black, il vient de sortir de l'orpaillage.
27:48 Ça devient un jeune que nous avons récupéré, qui sera donc actif pour sa région. Autant d'exemples qui nous montrent que non seulement il y a eu de l'engouement, mais qu'on parvient à toucher les zones de vulnérabilité, ce qui traduit donc l'intérêt que ce programme a pour les populations.
28:04 Est-ce que les jeunes filles sont suffisamment intéressées par ce programme-là?
28:08 Oui, je vous ai donné l'exemple des Thimos où on a entre 60 et 80% de femmes. Alors, si c'est un programme où on est à 30%, d'autres à 40%, mais la question du genre a été fortement prise en compte dans le cadre de ce programme.
28:24 C'est quoi la cagnotte pour un projet que vous voulez financer par exemple? Tout à l'heure, vous avez parlé de 120.000 et ainsi de suite. Est-ce que les cagnottes sont considérables?
28:34 Il faut bien comprendre. Il y a différents dispositifs. Lorsque vous prenez les travaux à haute intensité de main-d'œuvre, l'acteur qui participe au programme reçoit 35.000 francs CFA par mois comme indemnité de mise en activité.
28:49 Ils ne travaillent qu'une demi-journée. Ils sont équipés et prenons le cas d'une localité comme Kourougo. Donc, une vingtaine de femmes ont été mises au rond-point de Kourougo, juste vers la préfecture.
29:03 Et là-bas, puisqu'il y a des arbres, donc il y a les feuilles de manguiers qui tombent souvent en demi-journée, donc elles ont pour rôle de balayer ces zones et de rendre la zone agréable.
29:15 Donc, sur les six mois, elles reçoivent 35.000 francs CFA et à la fin des six mois, chaque mois, elles reçoivent 35.000 francs CFA, multipliés par six mois.
29:27 Et à la fin de la mise en activité des six mois, elles reçoivent 120.000 et avec ces 120.000, elles financent leur propre activité.
29:36 Alors, le constat qu'on a fait, c'est qu'elles percevaient journellement rentrer directement dans l'économie, je veux dire, familiale, c'est-à-dire, elles utilisent ça pour le ménage, pour le mari, pour l'enfant, etc.
29:50 Comme notre objectif, ce n'est pas simplement de la subsistance, mais plutôt de les aider vers une extension durable, donc ces 120.000, donc, leur permettent de financer quelque chose de beaucoup plus durable.
30:03 Lorsqu'il s'agit du financement des activités génératrices de revenus, nous sommes entre 100.000 et 1.000.000 de francs CFA, donc avec une moyenne de 450.000 à 500.000,
30:13 ce qui est suffisant pour une coiffeuse, un ferronnier, un fermier d'avoir, je veux dire, sa parcelle agricole.
30:21 Et on a vu des jeunes qui avaient ces 500.000, ont financé de l'élément et c'est le cas de Buna, où on a un jeune homme à Buna qui avait, avec les 500.000, acheté des têtes de bœufs.
30:31 Aujourd'hui, il est à 9 bœufs et puis il a une dizaine de moutons.
30:35 Vous avez des segments un peu plus larges, ce qu'on appelle les micro et petites entreprises, donc qui sont en moyenne entre 1.500.000 et 2.000.000, voire 2.500.000.
30:43 Et là, on a une ferme, par exemple, dans le Tchologo, à Ferc et Sédougou, une ferme où il y a une trentaine de bénéficiaires qui ont reçu 3.000.000 pour développer la culture de piment.
30:57 Donc, avec ces 3.000.000, ils ont acheté, je vais dire, un motocycle pour faciliter le transport et ils ont acquis également un mécanisme permettant donc d'arroser de façon plus économique leur parcelle.
31:11 Est-ce que ces fonds sont remboursables ?
31:13 Alors, il y a plusieurs catégories. Déjà, les 120.000 dont je vous parle sur l'appui post-TIMO, il n'est pas remboursable.
31:20 Les activités génératrices de revenus et les micro et petites entreprises, en revanche, sont remboursables.
31:25 On a aussi un autre dispositif qu'on appelle les subventions aux acteurs du secteur informel.
31:30 Là, c'est 250.000 qui sont donc donnés sous forme de subventions, donc non remboursables, à des acteurs du secteur informel qui sont impactés par la situation de crise dans la zone.
31:40 D'accord. Nous allons vous suivre ces chansons juste après cette autre pause publicitaire.
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33:01 Je suis Albaïan, la première radio-télé-IP de Côte d'Ivoire.
33:06 Alhamdoulilah.
33:07 Merci mesdames et messieurs de suivre le talk d'Albaïan.
33:17 Avec M. Herman Nikoui, il est l'administrateur adjoint de l'agence Ampleur Jeune.
33:21 Avec lui, on parle de la lutte contre la fragilité dans les zones frontalières du nord du pays.
33:26 Alors, c'est avant de passer à d'autres aspects de cette thématique.
33:29 Tu as une question ?
33:30 Oui, en fait, je suis un peu pessimiste relativement au fait que des femmes qui, 6 mois après avoir travaillé,
33:42 reçoivent 120.000 justement pour pouvoir se lancer dans l'entreprenariat.
33:47 Je me dis que 120.000, franchement, j'ai l'impression que c'est assez dérisoire.
33:52 Je me demande, est-ce que ces femmes ont la possibilité de pouvoir entamer une vraie activité
33:58 qui va leur permettre de s'autonomiser justement ? Est-ce que ce n'est pas peu en fait ?
34:04 Alors, je vais dire votre préoccupation, et nous on a des retours de terrain.
34:08 120.000 pour, je vais dire, entreprendre dans ces zones des activités que généralement elles ont déjà entamées.
34:17 Donc, ça vient renforcer les activités.
34:19 Vous êtes surpris de l'ingéniosité de ces femmes.
34:23 Lorsqu'on parle d'entreprenuriat, c'est ça la pratique de ce qu'elles font.
34:28 On a des cas très concrets.
34:29 À Kourougo, il y a une jeune dame qui a fait les 6 mois avec les 120.000.
34:34 Elle a acquis une machine parce qu'elle était couturière à la base.
34:37 Donc, elle travaillait sur la machine de sa camarade, mais elle a pu acquérir sa propre machine à 75.000.
34:43 Et avec 25.000, elle a acquis tout ce qu'il faut pour se remettre dans sa propre activité, même si elle le fait à la maison.
34:50 Dans d'autres zones, il y a des femmes qui faisaient du commerce, donc qui ont dit qu'elles interrompent l'activité.
34:54 Avec l'essence des 120.000, elles ont utilisé une partie de ces ressources pour financer la marchandise et se remettre en activité.
35:03 Mais je vais aller à une échelle encore plus basse.
35:05 Vous n'imaginez pas ce que ces femmes font avec 50.000.
35:09 Vous avez par exemple le fonds mis en place par Mme la Première Dame où il y a des femmes qui, avec uniquement 50.000,
35:16 avec 100.000, arrivent à développer des activités dans lesquelles elles s'investissent en tout état de cause.
35:23 Notre dispositif permet et donne la possibilité, lorsqu'une femme veut monter un projet un peu plus important,
35:30 de soulever un financement complémentaire sur les activités génératrices du revenu.
35:35 Mais des retours d'expérience que nous avons, ces 120.000 aident ces femmes à se mettre en activité et ça marche.
35:42 Surtout dans ces zones-là.
35:44 Dans ces zones, même ailleurs.
35:46 Parce qu'ici, il y a un but de chambre.
35:48 Il faut comprendre qu'il y a différents niveaux d'entrepreneurial.
35:51 C'est vrai, c'est vrai.
35:52 Il y a l'entrepreneur qui lui a besoin de 5 millions parce qu'il a besoin de ceci, il doit développer, il doit avoir un ordinateur, etc.
35:58 Mais une femme qui, avec 100.000, par exemple, arrive à acheter des produits qui lui permettent directement de mener une activité,
36:10 de restauration, d'achat, de revente de petits articles, parce que n'oubliez pas que toutes ces choses vont progressivement.
36:18 Voilà, donc il ne faut pas aménuiser ces montants parce qu'ils correspondent aussi à la sociologie de la zone.
36:25 Comme je l'ai dit, en tout état de cause, s'il y a des besoins de financement complémentaires,
36:29 c'est peut-être mieux d'entamer son entrepreneuriat avec 120.000 et puis après accéder à des prêts un peu plus importants qui seront remboursés.
36:38 Et les 120.000, c'est donné. Les 120.000, ce n'est pas remboursé.
36:43 Est-ce que c'est donné en fonction de la capacité de remboursement ? Et là, ce n'est pas remboursé, vous avez dit.
36:46 Les 120.000 ne sont pas remboursés.
36:48 Mais elles sont accompagnées quand même.
36:49 Elles sont accompagnées absolument.
36:51 Et ce qu'on fait, c'est qu'au cours de la mise en activité, elles reçoivent donc une formation en entrepreneuriat.
36:57 Ce qui leur permet donc de formuler un projet.
37:00 Et de l'expérience qu'on a, les femmes qui reçoivent ces 120.000 arrivent à les fructifier.
37:07 Et tout cela dénote donc de l'ingéniosité des populations dans le Nord qui vraiment ont une résilience qu'il faut encourager.
37:15 D'accord. Alors récemment, on va dire précisément le 7 juillet dernier, la phase 2023 a été donc lancée.
37:20 Concernant ce programme, qu'est-ce qu'il a de particulier pour cette année, ce programme ?
37:26 Alors, il faut noter que pour un objectif prévu de 14.000, vu que cette année, c'est l'année de la jeunesse,
37:32 décrétée par Son Excellence Monsieur le Président de la République, on est passé à 30.632 bénéficiaires.
37:38 Donc, on a quasiment doublé l'objectif aux 12,3 milliards.
37:43 Deuxièmement, on va rajouter d'autres dispositifs à ceux qui ont été mis en place précédemment,
37:49 notamment au niveau des services civiques. On aura le SCAED, le Service Civique d'Action pour le Développement,
37:54 et puis le Service National Jeune. Parce qu'on a compris, notre ministère traite aussi bien des questions d'insertion professionnelle,
38:02 mais également de services civiques. Le développement ne va pas sans les valeurs civiques, les valeurs citoyennes.
38:09 Surtout que ce programme a pour but de faire barrière contre l'extrémisme violent. Il est extrêmement important pour nous de doter,
38:16 comme vous l'aviez indiqué au début, des populations des réflexes qu'il faut, mais les sensibiliser sur les enjeux de la lutte contre l'extrémisme.
38:24 D'accord. Et qu'est-ce qui vous concerne pour cette phase, pour l'année 2023 ?
38:28 Les six régions, également, sont prises en compte sur ce programme. En matière de gouvernance, comme je l'ai indiqué,
38:34 nous allons rajouter le niveau sous-préfectoral pour renforcer davantage la proximité de ce programme avec la population.
38:43 Les inscriptions à ce programme sont ouvertes. Les jeunes sont-ils informés, sensibilisés ?
38:49 Les inscriptions au programme, le lancement a été fait. Et c'est une communication qui est en continu.
38:56 Donc une sensibilisation qui se fait à différentes échelles en ayant recours radio-local, en ayant recours aux guides religieux,
39:03 aux autorités villageoises, aux autorités préfecturales et sous-préfecturales.
39:08 Donc c'est pour nous l'occasion de rappeler les sites, les endroits où les jeunes peuvent s'inscrire, les jeunes et les moins jeunes.
39:15 J'ai parlé tantôt des guichets emploi de l'Agence emploi jeune, des représentations régionales de l'Agence emploi jeune, des mairies,
39:22 des conseils régionaux des préfectures et des sous-préfectures. Tous ces sites accueillent, comme cela a été fait dans l'édition numéro 1, les différentes candidatures.
39:32 Vous dites les jeunes et les moins jeunes. Quel est l'âge ?
39:35 Il y a certains programmes qui touchent déjà des jeunes de 16 ans. L'apprentissage, par exemple, c'est de 16 à 40 ans.
39:42 Pour la formation, nous sommes de 18 à 40 ans. C'est vrai que l'âge de la jeunesse, c'est de 15 à 35 ans.
39:48 Sauf qu'en Côte d'Ivoire, on est obligé d'aller au-delà, vu qu'avec les différentes crises que nous avons connues,
39:53 des personnes de 35 ou 40 ans ont eu des difficultés avec l'insertion, soit avec la formation, soit avec l'insertion.
40:01 Du coup, on est obligé de couvrir un peu plus large. En tout état de cause, notre ministère traite de la question de l'insertion professionnelle.
40:08 Donc, notre approche est beaucoup plus globale. Il y a des dispositifs comme les subventions où il n'y a pas la limite de 40 ans.
40:15 Les subventions aux acteurs du secteur informel, ainsi que les associations villageoises d'épargne et de crédit.
40:21 Donc, il n'y a pas la limite de 40 ans. Donc, des personnes au-delà peuvent participer dans ces différents programmes.
40:26 OK. Alors, on parle d'extrémisme violent. Le projet se déroule dans des zones qui font frontière avec d'autres pays.
40:37 À quel point nos frontières sont-elles perméables ? Comment est-ce que, justement, cette menace terroriste la plane justement sur ces zones ?
40:48 Comment est-ce que vous arrivez à, on va dire, à saigner les mentalités, la vision, la façon de voir des jeunes,
40:56 justement, pour ne pas qu'il y ait une certaine instrumentalisation, ainsi de suite, à part le volet économique et tout ?
41:03 Il faut indiquer déjà, bon, je ne suis pas spécialiste des questions de défense et de sécurité, donc il y a d'autres personnes.
41:10 Mais, mais, mais... Il y a des personnes mieux averties que moi pour le dire. J'ai indiqué tantôt que,
41:15 premièrement, le gouvernement ivoirien a pris des mesures pour renforcer les questions sécuritaires.
41:21 D'accord. Voilà. Et ça, le travail est fait. Il est bien fait. Donc, notre intervention vient en complément.
41:27 Et justement, vu que l'enjeu, c'est de prémunir donc ces populations contre ces risques, on met un point d'honneur dans la communication,
41:35 la sensibilisation auprès de ces populations. Mais l'autre chose, et je l'ai indiqué tantôt, c'est que les terroristes, ils surfent,
41:43 ils profitent de la vulnérabilité, ils profitent de la fragilité, ils profitent du sentiment que des populations ont d'être rejetées,
41:51 de ne pas être prises en compte dans le développement. Et tout ça... Donc, justement, il y a un message qui doit accompagner vos actions.
41:57 Exactement, exactement. Et ce message accompagne nos actions. Le premier message, c'est d'abord de dire... C'est lequel?
42:03 C'est d'abord de dire que le gouvernement, l'État est présent. D'accord. Vous faites partie des programmes du gouvernement,
42:09 vous êtes important pour nous. À preuve, voici des mesures qui vous aident à vous épanouir. Mais vous épanouir dans un but.
42:16 Dans le but déjà de renforcer la cohésion sociale, le sentiment d'appartenance à un État, à une nation, et donc de faire barrière
42:25 contre ces vulnérités, contre ces risques d'attaque terroriste. C'est à cela que je voulais en venir. Mais c'est ça le cœur.
42:31 Justement, quand il n'y a pas de message, le jeune, il ne perçoit pas toute la profondeur du projet qui vient vers lui.
42:37 Mais c'est ça justement. Et dans tout ce qu'on mène comme activité, lorsqu'on organise des cérémonies de remise de chèques,
42:42 vous avez déjà certainement vu dans la presse à ces occasions, ces éléments de langage sont partagés aux différents jeunes.
42:49 Pour susciter l'adhésion aussi.
42:51 Susciter l'adhésion, mais également en faire des ambassadeurs. Et là, je vous fais un partage d'expérience.
42:56 Lorsqu'on a rencontré les jeunes de Kafolo avec des experts venant d'autres pays, ils leur ont posé la question de savoir,
43:03 mais est-ce qu'aujourd'hui vous vous sentez en sécurité ? Ils disent oui, nous nous sentons en sécurité.
43:08 Est-ce que vous sentez la menace ? Ils disent la menace existe. De l'autre côté du fleuve, il y a la menace,
43:14 mais ici, nous sentons la présence de l'État. Ici, nous sentons que nous sommes pris en compte. Ici, nous sommes en activité.
43:21 Et je crois qu'il n'y a pas meilleur message que celui-là, qui est ce message d'espoir.
43:25 Que ces jeunes qui entrent maintenant dans le tissu économique, ces jeunes qui arrivent à développer tout leur potentiel,
43:33 nous accompagnent dans cette lutte contre le terrorisme.
43:36 Alors, si je peux, vous avez parlé de partenaires nationaux. Alors, quels sont les partenaires internationaux qui vous accompagnent justement dans ce programme ?
43:48 Alors, on a tout le système des Nations Unies. On a la Banque mondiale, on a l'AFD, on a le PNUD, on a l'OIT, on a l'UNFPA.
44:00 Et c'est à quel niveau justement ?
44:03 Alors, ils interviennent à plusieurs titres. Donc, il y a déjà des appuis en termes de, je veux dire, de participation au financement de nos programmes.
44:11 Il faut noter que pour la première édition, la partie nationale a supporté autour de 80% du coût du projet, avec 20%.
44:22 Et cette année, la partie nationale va supporter autour de 84% du coût du projet avec 16% pour les bailleurs.
44:31 D'accord. Monsieur Omar Nikloué, je rappelle que vous êtes administrateur adjoint à l'agence Emploi Jeune. Nous sommes au terme de cette émission. Quel est votre mot de la fin ?
44:40 Alors, je voudrais donc déjà vous remercier pour cette occasion et aussi vous remercier pour le relais parce que l'objectif pour nous dans ces différentes zones,
44:49 c'est d'utiliser tous les canaux de communication pour toucher la population. Et dans ces zones, on sait que la radio al-Bayan, la télévision al-Bayan, vous êtes extrêmement suivis.
44:58 Et surtout, vous utilisez le langage qu'il faut pour que la population à qui il faut parler dans certaines langues perçoive le message.
45:06 Donc, on voudrait vraiment compter sur votre accompagnement et celui de tous les autres organes de presse pour pouvoir communiquer et toucher la cible.
45:14 Deuxièmement, c'est de remercier tous les partenaires qui nous accompagnent, partenaires nationaux, partenaires bilatéraux, partenaires multilatéraux,
45:23 et d'inviter les jeunes, d'inviter les populations de ces zones à vraiment, je veux dire, se ruer dans les différents sites pour pouvoir participer au programme
45:33 et rappeler que la participation à tous les programmes est totalement gratuite. Il n'y a aucune contrepartie qui est exigée à aucun bénéficiaire des dispositifs.
45:44 Merci beaucoup, M. Ndikoui et Armand. En tout cas, nous souhaitons plein de succès à ce programme qui vise, bien sûr, à améliorer les conditions de vie des populations
45:51 dans toutes ces zones nord du pays. Aïssata Sanogo, merci également à toi. Et c'est un plaisir en tout cas d'avoir écouté avec beaucoup d'intérêt
46:00 tout ce qu'a dit le coordonnateur, M. Lamsata Jouan, de l'agence Ampla Jeune, donc chargée du programme de lutte contre la fragilité dans les zones frontalières du nord du pays.
46:10 Merci à vous. C'est moi qui vous remercie.
46:12 Et merci à vous, chers téléspectateurs, de nous avoir suivis. Et à lundi prochain pour un autre talk.
46:17 Wassalamu alaikum wa rahmatullahi wa barakatuh.
46:21 (Générique)

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