Soir Info Week-End (Émission du 11/02/2024)

  • il y a 7 mois
Les invités de CNEWS décryptent et débattent de l'actualité des dernières 24 heures dans #SoirInfoWE

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00:00:00 Et bienvenue à tous si vous nous rejoignez sur Soir Info, week-end sur CNews.
00:00:05 Nous sommes ensemble jusqu'à minuit avec nos invités pour vous livrer l'information,
00:00:09 la décrypter, l'analyser, débattre bien évidemment avec, pour vous accompagner ce soir,
00:00:14 Gabriel Cluzel. Bonsoir ma chère Gabrielle, directrice de la rédaction de Boulevard Voltaire.
00:00:19 A vos côtés, Régis Le Sommier. - Bonsoir.
00:00:23 - Bonsoir Régis, directeur de la rédaction d'Omerta.
00:00:26 Nous accueillons également Jérémy Calfon, avocat. - Bonsoir Jérémy.
00:00:30 - Claude Obadia est également avec nous. Bonsoir Claude, agrégé de philosophie.
00:00:34 Et puis Denis Deschamps, docteur en géopolitique, analyste conférencier.
00:00:39 Je vous propose de démarrer donc avec la visite de Gérald Darmanin.
00:00:44 Gérald Darmanin au secours de Mayotte, le ministre de l'Intérieur,
00:00:48 qui est donc arrivé ce matin dans le département français.
00:00:51 Il était accompagné de la nouvelle ministre des Outre-mer, Marie Guevenou,
00:00:55 qui va répondre à la colère des habitants.
00:00:57 Vous le savez, des habitants submergés par l'immigration massive et la criminalité.
00:01:02 Fin du droit du sol, fin des visas territorialisées,
00:01:05 limitation du regroupement familial, des annonces qui se veulent fortes.
00:01:09 Nous allons y revenir avec vous dans un instant.
00:01:12 Des interrogations également, on y reviendra.
00:01:15 Mais avant, le point sur cette visite avec Célia Barotte.
00:01:19 Eh bien Olivier, il faut en retenir que malgré la visite du ministre de l'Intérieur à Mayotte,
00:01:26 les maorais continuent les barrages.
00:01:28 Les barrages sont maintenus en attendant que les engagements du gouvernement soient signés.
00:01:33 Les maorais et surtout les collectifs de citoyens
00:01:36 attendent que les mesures prises par Gérald Darmanin et annoncées soient signées, soient tactées.
00:01:42 Gérald Darmanin, vous l'avez rappelé, a annoncé dès son arrivée sur l'archipel
00:01:47 plusieurs mesures dont la suppression du droit du sol pour couper l'attractivité de l'immigration irrégulière
00:01:53 ou encore un resserrement des conditions du regroupement familial,
00:01:59 la suppression également des titres de séjour à validité territoriale limité à Mayotte.
00:02:04 Gérald Darmanin a également annoncé qu'une fois la paix républicaine retrouvée,
00:02:08 l'opération Wambushu 2 sera lancée pour lutter contre la délinquance et l'immigration irrégulière,
00:02:14 notamment grâce à l'arrivée d'une quinzaine d'hommes du GIGN.
00:02:17 Marie Guevenoux, la nouvelle ministre déléguée aux Outre-mer,
00:02:20 a déjà prévu de revenir dans un mois pour faire un état des lieux sur la situation.
00:02:24 Alors cette annonce qui suscite le débat depuis ce matin, celle concernant le droit du sol,
00:02:31 nous allons y revenir mais peut-être avant Gabriel Cluzel, un constat un peu plus général.
00:02:36 Il aura fallu attendre que Mayotte soit touchée réellement par le chaos
00:02:40 pour que des mesures fortes soient prises, annoncées en tout cas, on verra si elles sont applicables.
00:02:46 La question tout de même de l'anticipation se pose, pourquoi ne pas avoir pris ces décisions plus tôt
00:02:51 et attendre que le chaos, l'insurrection s'installe à Mayotte ?
00:02:54 Le chaos est là depuis un moment, d'ailleurs nous l'avons déjà commenté il y a plusieurs mois sur ce plateau,
00:03:00 simplement l'actualité fait qu'on l'oublie, donc là il s'est réinvité.
00:03:05 Gérald Darmanin était obligé de réagir, évidemment il faut voir l'état psychologique,
00:03:11 notamment dans lequel sont les maorais, ils n'en peuvent plus.
00:03:15 D'ailleurs il faut voir la façon dont Gérald Darmanin, on ne le voit pas sur ces images plus polissées,
00:03:21 mais il a été accueilli, il y a eu des manifestations tout à fait hostiles,
00:03:25 des groupes de femmes notamment qui lui reprochaient de ne pas agir sur l'immigration.
00:03:31 Et puis c'est que cette question n'intéresse pas que Mayotte, ça intéresse la France entière,
00:03:36 à deux titres parce que les français sont tous solidaires des maorais, qui est un département français,
00:03:40 qui a choisi la France et qui à ce titre doit être respecté et considéré comme un département français,
00:03:48 mais aussi parce que les français pour beaucoup savent, ont conscience que Mayotte préfigure ce qui pourrait nous arriver,
00:03:55 parce qu'il y a exactement les mêmes ingrédients, un peu plus concentrés si j'ose dire,
00:04:00 et les mêmes causes produisant les mêmes effets, évidemment nombre de français se disent
00:04:04 si Mayotte est dans cet état là, c'est que nous ne tarderons pas à l'être également.
00:04:10 Donc évidemment l'enjeu est extrêmement fort.
00:04:12 Denis Deschamps, Régis Lefauville, je vous donne la parole dans un instant,
00:04:15 mais je vous propose d'écouter justement, vous en parliez des maorais,
00:04:18 la réaction de maorais après les annonces de Gérald Darmanin et sa visite à Mayotte.
00:04:23 Alors le ministre de l'Intérieur il arrive, il commence à choquer les manifestants,
00:04:29 il a clairement dit que les maorais sont à la limite de l'insurrection.
00:04:35 Non, c'est pas du tout ça, on ne peut pas renverser le gouvernement.
00:04:39 On est là pour lutter pour la convergence des droits, pour demander plus de moyens,
00:04:46 pour éradiquer la délinquance juvénile qui grandit de plus en plus, et c'est tout.
00:04:52 Nous on n'est pas là pour renverser le gouvernement.
00:04:55 Je suis sûr que le mouvement va s'intensifier, on ne compte pas s'arrêter là
00:04:58 tant qu'on ne va pas voir les paroles du ministre se mettre en action.
00:05:02 C'est tout ce qu'on attend, on veut du concret, on ne veut pas de paroles.
00:05:05 On nous a vendu des belles paroles à Mayotte,
00:05:08 donc aujourd'hui il serait temps que l'État fasse régner la justice et qu'il fasse leur travail.
00:05:14 Il serait temps que l'État fasse régner la justice.
00:05:17 On entendait ce témoignage de Saïd effectivement qui intervenait cet après-midi,
00:05:21 qui disait que le problème c'est qu'il y a des mineurs isolés qui commettent des actes de délinquance,
00:05:26 des actes criminels même parfois, et derrière la justice ne suit pas.
00:05:30 Ça a été aussi une problématique soulevée.
00:05:32 Oui, tout à fait. En fait, je dirais enfin, nous avons débuté la séquence possible de la résolution du problème.
00:05:39 Nous sommes à la première étape.
00:05:40 La première étape c'est, puisque l'État n'a pas fait suffisamment le constat,
00:05:45 ce sont les habitants eux-mêmes qui se sont entrés en rébellion.
00:05:49 Ça fait très longtemps, comme disait Gabriel, ça fait plus de 10 ou 15 ans que le problème existe,
00:05:53 que les gens s'enferment aujourd'hui.
00:05:55 Dès qu'il fait nuit, c'est-à-dire à 18h, ils s'enferment chez eux.
00:05:58 Ça devient dramatique.
00:05:59 Il y a des agressions XXL.
00:06:01 Donc ça c'est la première étape.
00:06:03 Deuxième étape, on est dans l'annonce politique.
00:06:05 Mais l'annonce politique, c'est bien, mais pourquoi elle n'a pas été prise il y a 7 ans quand M. Macron est arrivé ?
00:06:09 Mais même avant d'ailleurs, parce qu'en fait c'était aussi là encore une fois un héritage.
00:06:13 Donc malheureusement, ça aurait dû être fait bien avant, même sous Hollande.
00:06:17 Troisième élément, il va falloir comment mettre ça en pratique.
00:06:21 Moi je veux bien que ce soit la possible solution, mais là on va avoir un rendez-vous,
00:06:27 puisqu'on va modifier possiblement la Constitution au mois de juillet,
00:06:31 mais on va aussi avoir une possible sanction juste au-dessus du mouvement de la Constitution,
00:06:38 justement pour savoir si la France est indivisible ou non,
00:06:42 si on a le droit de mettre un département, le 101e, dans un état d'exception.
00:06:47 Et quatrième élément, et c'est là où en fait vous, journaliste, vous allez avoir toutes les séquences à suivre,
00:06:52 et notamment le quatrième élément, c'est qu'une fois que la décision sera prise,
00:06:56 il va falloir la mettre en application, et au niveau des fêtes, on ne peut pas lutter contre les fêtes.
00:07:00 Et en fait tout ça, ça va probablement nous emmener jusqu'à la fin de l'année.
00:07:03 Et les fêtes ça va être quoi ?
00:07:05 Est-ce qu'on va enfin endiguer, c'est-à-dire arrêter tous ces flux passeurs en mer ?
00:07:10 Est-ce qu'on va raccompagner les gens vers Mayotte ou vers le continent,
00:07:13 puisque maintenant il y a des flux depuis le continent ?
00:07:16 On va en être où ? Et vous avez vu les gens se disent, on veut des actions, on veut des fêtes,
00:07:20 on veut une solution pratique.
00:07:22 Alors oui, effectivement, il y a eu plusieurs mesures,
00:07:24 des mesures qui pourraient avoir des effets à moyen et long terme,
00:07:28 comme la fin du droit du sol, on va y revenir.
00:07:31 Régis Le Sommier, vous connaissez bien Mayotte, vous avez réalisé un documentaire.
00:07:35 J'ai réalisé un documentaire, oui.
00:07:37 Effectivement, cette situation, elle ne date pas d'hier.
00:07:41 Pourquoi est-elle insoluble finalement aujourd'hui ?
00:07:44 Puisque la colère continue sur place, malgré les annonces de Gérald Darmanin.
00:07:47 Ce qui est intéressant, moi Mayotte, je vous livrerai un petit peu le sentiment
00:07:51 que j'ai gardé, l'impression que j'ai gardé de cette île.
00:07:54 C'est un endroit, je n'ai vu aucun endroit comme ça au monde.
00:07:57 C'est-à-dire que vous avez, avec l'immigration,
00:08:00 c'est-à-dire qu'aujourd'hui vous avez environ un étranger,
00:08:03 un habitant sur deux qui est étranger.
00:08:05 Vous avez une contre-société qui s'est faite au sein de l'île.
00:08:10 C'est-à-dire qu'on évoque effectivement les mineurs isolés.
00:08:13 Pourquoi ? Parce qu'ils sont isolés, ils sont nés à Mayotte,
00:08:16 donc ils ont la nationalité française.
00:08:17 Et leurs parents sont repartis à Anjouan ou à Grande-Comore.
00:08:20 C'est-à-dire qu'il y a un flux permanent et la maternité de Mamoudzou
00:08:25 est la plus grande maternité de France, par exemple.
00:08:27 D'Europe, il paraît même.
00:08:28 Mais si vous voulez, ce n'est pas simplement les Mahorais
00:08:34 qui acceptent une grosse partie d'immigrés.
00:08:37 C'est-à-dire que vous avez des villes entières,
00:08:39 Tsingouni, Kambani par exemple, qui au départ c'est des tôles.
00:08:47 Ensuite, on construit des bidonvilles en fait.
00:08:51 Et des bidonvilles se sont construites au milieu des forêts.
00:08:55 Ça menace même la faune et la flore de l'île.
00:08:59 Vous avez à peu près environ on estime à 600 000 habitants sur l'île aujourd'hui,
00:09:03 donc qui croulent littéralement sous la population.
00:09:06 Officiellement, il y en a 250 000.
00:09:08 Donc ce n'est pas simplement trois mineurs, trois, quatre mineurs isolés qui posent problème.
00:09:12 C'est une ville entière où vous pouvez...
00:09:15 Vous avez un boulanger qui est clandestin,
00:09:17 vous avez un garagiste qui est clandestin.
00:09:19 Vous avez en fait tout ça.
00:09:21 Il y a une autre société et ce sont des gens qui parlent français.
00:09:24 Pourquoi ? Parce que la plupart ont été élevés dans les écoles de la République.
00:09:27 Puisque quand ils arrivent et que les enfants naissent là-bas,
00:09:31 ils sont scolarisés comme les autres.
00:09:33 Donc si vous voulez, c'est une sorte d'aberration totale du système français
00:09:37 avec deux sociétés et une évidemment qui est en train de prendre le dessus sur l'autre.
00:09:41 D'où le cri d'alarme des Mahorais qui disent en fait
00:09:44 c'est une population qui se retrouve presque expulsée de chez elle, de son île.
00:09:50 Nous nous interrogerons d'ailleurs à 23h de savoir si une partie de cette population
00:09:54 ne va pas arriver dans l'Hexagone.
00:09:56 Puisque d'ailleurs c'est déjà arrivé.
00:09:58 On verra une vidéo, Eric Tegner, directeur de la rédaction du Livre Noir qui est sur place
00:10:02 et qui a filmé déjà cet après-midi une cinquantaine de demandeurs d'asile
00:10:06 qui vont arriver dans les prochaines heures à Paris.
00:10:09 Mais cette mesure forte peut être un mot.
00:10:11 On le disait, la fin du droit du sol.
00:10:13 Alors rappel, le droit du sol qui détermine la nationalité
00:10:17 d'après le lieu de naissance de l'individu.
00:10:20 Il se distingue bien évidemment du droit du sang
00:10:22 lequel reconnaît la filiation comme critère de nationalité.
00:10:25 Mais Georges Fenech, l'ancien magistrat,
00:10:27 doutait sur la faisabilité de mettre fin au droit du sol à Mayotte.
00:10:32 Et il explique pourquoi.
00:10:34 J'en doute en réalité parce que l'article 1er,
00:10:39 non pas de la Constitution mais de la Déclaration des droits de l'homme,
00:10:42 l'article 1er nous dit que tous les citoyens naissent libres et égaux en droit.
00:10:48 Naissent libres et égaux en droit.
00:10:53 Et la Déclaration des droits de l'homme fait partie de ce qu'on appelle
00:10:56 le bloc de constitutionnalité.
00:10:59 Donc je ne vois pas comment on peut enfreindre finalement cet article 1er
00:11:04 qui est immuable sans poser un vrai problème de constitutionnalité.
00:11:08 Je crois, c'est mon avis, que la seule solution
00:11:12 ce serait de généraliser le droit du sol à l'ensemble du territoire français.
00:11:18 Vous ne pouvez pas distinguer alors que Mayotte, je le rappelle,
00:11:22 est le 101ème département français.
00:11:25 Jérémy Calfon, il est là le nœud du problème,
00:11:28 c'est qu'on ne peut pas distinguer à la fois Mayotte
00:11:31 et le reste du territoire français concernant cette fin du droit du sol ?
00:11:37 Non, juridiquement il n'est pas là.
00:11:39 D'abord l'article 73 de la Constitution nous dit déjà
00:11:42 que les Outre-mer ne sont pas sur un pied d'égalité avec la métropole
00:11:46 et qu'il peut y avoir des aménagements législatifs en Outre-mer
00:11:51 et c'est-à-dire une différence légale entre l'Outre-mer et la métropole.
00:11:56 Qu'on peut aménager un certain nombre de choses en Outre-mer
00:11:59 liées à leur situation spécifique.
00:12:02 Donc dans l'absolu, on pourrait même ne pas avoir besoin de réformes constitutionnelles
00:12:06 pour faire passer cette surpression du droit du sol.
00:12:09 Mais c'est précisément pour éviter cet écueil que vient de pointer Georges Fenech
00:12:13 que le gouvernement veut passer par une réforme constitutionnelle.
00:12:17 En passant par une réforme constitutionnelle,
00:12:19 le gouvernement se donne les mains complètement libres
00:12:22 puisqu'il n'y a rien au-dessus de la Constitution.
00:12:25 Une réforme constitutionnelle, elle n'est pas contrôlée,
00:12:27 elle n'est pas soumise aux fourches codines du Conseil constitutionnel.
00:12:31 Donc à partir du moment où vous faites rentrer quelque chose dans la Constitution,
00:12:35 c'est fini, on ne le contrôle plus.
00:12:38 Dans le sens où une réforme constitutionnelle n'est contrôlée par personne.
00:12:41 Elle n'a aucune limite légale.
00:12:43 Si vous voulez légaliser le meurtre et le mettre dans la Constitution,
00:12:46 il n'y aura rien qui s'y opposera.
00:12:48 Donc il n'y a pas de difficulté législative ou juridique à ce genre de réforme si elle est constitutionnelle.
00:12:54 Pas de difficulté législative ou juridique, Claude Obadiah,
00:12:57 mais néanmoins peut-être une demande des Français qui vont finalement se dire
00:13:01 si ça fonctionne pour Mayotte, pourquoi pas pour le reste du territoire ?
00:13:05 C'est comme ce rideau de fer annoncé pour empêcher les flux de migrants en mer.
00:13:09 Si ça fonctionne à Mayotte, pourquoi, même si effectivement la géographie n'est pas la même,
00:13:13 mais pourquoi on ne le mettrait pas en place ?
00:13:15 Il va y avoir aussi peut-être ces réactions du peuple français.
00:13:17 Oui, bien sûr, il va y avoir ces réactions du peuple français.
00:13:20 Évidemment, beaucoup vont être interpellés par cette situation.
00:13:25 Imaginez que, effectivement, l'idée de supprimer le droit du sol
00:13:30 pourrait aussi contribuer au règlement du problème de l'immigration sur le territoire métropolitain.
00:13:36 Mais moi, ici, ce que je voudrais dire, c'est que je serai ce soir moins optimiste que vous.
00:13:45 Il n'y a pas véritablement d'optimisme pour le moment, Claude ?
00:13:50 Oui, Denis voyait dans le début de l'action peut-être l'esquisse, un commencement de règlement du problème.
00:14:01 Moi, je ne crois pas parce que, en vérité, ce qui se passe à Mayotte est-il tellement différent
00:14:12 de ce qui se passe depuis des années au sud de l'Europe ?
00:14:15 Ce qui se passe à Mayotte est-il tellement différent de ce qui se passe aujourd'hui au sud des États-Unis, au sud du Texas ?
00:14:22 Que voit-on se passer aujourd'hui dans différentes régions du monde ?
00:14:25 Sur le nord de Paris, j'ai envie d'y rajouter.
00:14:26 En fait, on voit d'énormes contrastes géopolitiques, on voit d'énormes contrastes géoéconomiques.
00:14:32 Alors, on pourra fermer ses frontières, bien sûr.
00:14:35 On pourra supprimer le droit du sol, on pourra durcir les règles du regroupement familial
00:14:41 et on pourra, évidemment, prendre acte de la détresse des Mahorais.
00:14:44 Mais si on n'est pas capable de travailler à la réduction de la grande pauvreté dans le monde,
00:14:51 sur fond de diffusion instantanée de l'image et de l'opulence de laquelle nous, nous sommes les bénéficiaires,
00:15:00 je ne suis pas certain qu'on pourra un jour régler le problème américain, régler le problème des Grecs, régler le problème des Mahorais.
00:15:07 Donc, on parle beaucoup de la France, on parle beaucoup de Mayotte.
00:15:10 Et j'ai l'impression, ce soir, qu'on parle de la grande pauvreté dans le monde,
00:15:14 que lorsqu'elle vient s'inviter sans qu'on la demande à notre porte,
00:15:19 et lorsqu'elle perturbe nos modes de vie à nous, dans les pays riches.
00:15:24 Je vous propose d'y revenir à 23h.
00:15:27 On reviendra notamment sur ces images, ce départ de 50 Africains à l'aéroport de Mayotte,
00:15:32 alors que Gérald Darmanin s'entretenait justement avec les autorités locales,
00:15:37 avec des demandeurs d'asile, donc renvoyés sur l'Hexagone.
00:15:40 Qu'est-ce que cela révèle, finalement ? Est-ce qu'il faut y voir un signe pour la suite des opérations ?
00:15:45 On y reviendra à 23h. Mais avant, retour en France,
00:15:48 puisque face au trafic de drogue, les appels au secours se multiplient.
00:15:52 On le constate ces derniers jours.
00:15:54 Après l'enfer des riverains du nord de Paris, nous en parlions hier, face au trafic de crack,
00:15:59 nous allons vous parler ce soir de l'enfer des riverains à Bordeaux, face aux dealers.
00:16:04 Le quartier des Capucins, plus précisément, est en proie depuis plusieurs années au trafic de drogue.
00:16:09 Du trafic qui provoque bien évidemment une insécurité grandissante dans les rues.
00:16:14 Face à cette situation, les habitants poussent eux aussi un cri d'alarme.
00:16:18 Ils demandent à la mairie plus de moyens pour résoudre le problème.
00:16:21 Le reportage de Célia Gruyère et puis Maïlis, une riveraine, sera en liaison avec nous juste après
00:16:27 pour témoigner de son quotidien.
00:16:31 Deux dealers en plein jour, drogués, jeux d'argent et même parfois des agressions.
00:16:36 Le quartier à proximité du marché des Capucins et notamment dans la rue,
00:16:40 élige un trac à Bordeaux et considéré comme abandonné des pouvoirs publics.
00:16:44 Une situation qui dure depuis cinq ans.
00:16:47 Un collectif de riverains épuisés a donc manifesté devant la mairie hier après-midi.
00:16:52 Il y a des jeux d'argent qui s'opèrent là.
00:16:57 Il y a beaucoup de trafic et il y a une insécurité totale.
00:17:01 Les gens, lorsqu'ils rentrent chez eux, ils n'osent même plus rentrer chez eux.
00:17:05 On les menace. Les gens pissent partout. Ils boivent, ils se droguent.
00:17:09 Les moyens déployés par la mairie sont jugés largement insuffisants pour répondre aux problèmes.
00:17:14 On nous répond parfois, la mairie, écoutez, c'est un quartier populaire, l'immobilier est moins cher.
00:17:20 Donc presque on considère que c'est normal, qu'on doit supporter ça.
00:17:24 Et bien ça n'est pas le cas. Nous on a acheté, c'était pas comme ça.
00:17:28 Moi je veux pouvoir garantir à mes locataires qu'ils vont dormir le soir.
00:17:31 Je veux pouvoir leur garantir qu'ils vivent tranquillement.
00:17:35 La vidéosurveillance ainsi que les effectifs de policiers municipaux devraient être renforcés.
00:17:40 Fin décembre, plus d'un kilo de cocaïne a été saisi dans ce quartier lors d'une opération des forces de l'ordre.
00:17:46 Alors pour bien comprendre ce que vivent très concrètement les habitants de Bordeaux, du quartier des Capucins,
00:17:52 nous sommes en liaison avec Maïlis qui a accepté de témoigner ce soir.
00:17:56 Bonsoir, merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation.
00:17:59 Pour démarrer, très concrètement, racontez-nous quel est votre quotidien aujourd'hui ?
00:18:04 Alors tout d'abord, merci beaucoup de me donner la parole.
00:18:09 Donc c'est vrai qu'en tant que riveraine, moi je peux témoigner de l'agacement,
00:18:16 parce que depuis deux ans, en fait depuis le Covid, on a l'impression d'être prise en otage dans ce quartier
00:18:22 où j'ai acheté, où je suis habitante et où je travaille depuis 2015.
00:18:27 Donc j'ai vraiment vu une évolution depuis le Covid avec l'arrivée de dealers
00:18:32 qui exercent leur activité illégalement au vu aussi de la police, de la population.
00:18:39 Et en fait moi je ne suis pas du tout tranquille, donc je ne vais plus dans ma rue,
00:18:45 je suis obligée de passer dans une rue parallèle pour aller au marché,
00:18:49 faire mon marché, pour aller à d'autres points de commerce de mon quartier.
00:18:56 Donc la vie effectivement quotidienne est perturbée.
00:19:00 Le soir je n'en parle même pas puisqu'il n'y a pas d'éclairage,
00:19:05 donc en fait les personnes continuent à dealer, à vendre leurs drogues
00:19:09 et à faire les casinos sauvages aussi de nuit.
00:19:13 Donc il est bien évident que ça n'est pas du tout sécurisant, c'est même très anxiogène.
00:19:20 Donc il n'est pas question d'arriver le soir à la nuit.
00:19:26 Et bien évidemment un impact sur votre morale, on l'imagine aussi.
00:19:30 Oui c'est vrai que c'est stressant, c'est pas un quartier où il fait bon vivre
00:19:37 alors que ça n'était pas le cas il y a quelques années.
00:19:42 Et c'est vraiment un quartier hors-misse-soleil qui est très agréable,
00:19:46 qui est vraiment multiculturel, avec beaucoup aussi un patrimoine culturel bordelais,
00:19:51 très intéressant et très familial avec beaucoup d'enfants.
00:19:57 Et on a l'impression d'être abandonnés par les pouvoirs publics, par la mairie.
00:20:03 Alors peut-être aussi que les policiers n'ont pas tous les moyens d'intervenir,
00:20:07 mais il y a quand même des choses.
00:20:09 Et là je pense que c'est bien cette mobilisation qui s'est passée hier.
00:20:12 Et on va continuer vraiment avec cette belle énergie, cette belle solidarité.
00:20:16 Parce que nous c'est notre quartier, on n'a pas envie d'être en otage,
00:20:20 et on n'a pas envie de déménager, c'est pas à nous de partir d'une certaine manière.
00:20:24 Mais exactement, et d'ailleurs nous entendions Stéphanie,
00:20:27 ça fait maintenant trois ans que vous alertez les autorités locales,
00:20:31 nous entendions Stéphanie, une porte-parole des riverains de votre quartier,
00:20:36 qui disait que lorsqu'elle faisait part des difficultés à la mairie,
00:20:40 on lui disait "mais c'est un quartier populaire, les loyers sont moins chers,
00:20:44 donc finalement, accepter c'est déconvenu", c'est un petit peu le sentiment qu'elle avait.
00:20:49 C'est cela la réponse aujourd'hui de la mairie de Bordeaux ?
00:20:52 C'est vraiment démagogique, parce qu'en fait, c'est pas plus populaire qu'un autre quartier.
00:20:58 C'est jeune, c'est étudiant, c'est animé.
00:21:03 Mais dire que c'est populaire, alors on voudrait peut-être plutôt parler du quartier Saint-Michel,
00:21:11 qui est un quartier qui historiquement était un quartier commerçant,
00:21:15 le quai des Salinières, où les bateaux arrivaient et amenaient le sel,
00:21:20 donc à la différence du nord de Bordeaux qui était plus aristocratique.
00:21:25 Mais aujourd'hui, on est bien loin de tout ça, n'est-ce pas ?
00:21:29 Tous les quartiers de Bordeaux peuvent être considérés comme populaires,
00:21:35 donc je n'ai pas l'impression que ce soit plus populaire qu'un autre quartier.
00:21:38 Encore une fois, moi je suis entourée de 17 points culturels historiques
00:21:43 qui sont classés par le patrimoine, donc c'est un très beau quartier.
00:21:48 Moi, je suis très heureuse et j'ai envie que ça revienne,
00:21:51 que ça retrouve son atmosphère habituelle, qui est vraiment très amicale et très fraternelle,
00:21:58 avec beaucoup de différentes nationalités qui cohabitent très bien.
00:22:03 Merci beaucoup Maëlys pour votre témoignage.
00:22:07 Avec trop plaisir.
00:22:08 Bon courage, bien évidemment. On espère que la situation va se débloquer pour vous.
00:22:12 Nous entendions que les autorités, depuis deux ou trois ans, ne répondent pas.
00:22:17 C'est le cas également à Paris, puisque nous avions Isabelle qui est venue témoigner
00:22:21 sur l'enfer que les riverains vivent dans le nord de Paris.
00:22:24 Ce qui est intéressant, c'est cette prise de parole d'Anne Hidalgo,
00:22:28 cet après-midi, porte de la Chapelle, qui accueillera des épreuves olympiques cet été.
00:22:34 La porte de la Chapelle, pour vous téléspectateurs qui nous regardez,
00:22:37 qui ne connaissiez pas forcément Paris, c'est vraiment au nord de la capitale,
00:22:41 là justement où ont lieu les trafics de craques,
00:22:45 là où les riverains vivent véritablement en enfer.
00:22:47 On va écouter Anne Hidalgo et puis vous réagissez ensuite.
00:22:51 Vous vous souvenez, on parlait de ce quartier comme d'une logo zone.
00:22:55 Ça nous avait amené d'ailleurs à réagir assez violemment,
00:22:58 parce que tout ça n'était pas non plus très juste vis-à-vis des habitants.
00:23:04 Mais nous nous sommes engagés à faire changer les choses.
00:23:08 Et aujourd'hui, nous avons la démonstration que le changement est possible.
00:23:12 Madame la maire, vous avez utilisé une belle expression.
00:23:15 Il fallait que ce quartier ait un peu ses champs-Elysées, sa tour Eiffel, son symbole.
00:23:19 Je voudrais revenir là-dessus, parce que je trouvais l'expression très jolie.
00:23:21 Ah oui, d'ailleurs, les gens nous ont pris un peu pour des fous.
00:23:26 Quand on a, avec Éric, dit "la porte de la chapelle, la rue de la porte de la chapelle,
00:23:32 ça sera comme les champs-Elysées, ça doit être très très beau",
00:23:35 certains n'y croyaient pas du tout.
00:23:37 On s'est beaucoup fait moquer aussi sur ces expressions.
00:23:41 Et en fait, aujourd'hui, moi je suis tellement heureuse
00:23:43 quand j'entends les habitants eux-mêmes le dire.
00:23:46 Mais c'est absolument incroyable, Gabrielle Cluzel, cette déconnexion.
00:23:49 Nous étions encore hier avec nos reporters sur le terrain
00:23:53 pour constater la situation sur place.
00:23:55 Nous avons entendu de nombreux témoignages pour dire l'enfer,
00:23:58 avec les trafics de drogue, les rixes qui n'arrêtent pas,
00:24:01 et Anne Hidalgo qui ne voit pas cette réalité.
00:24:03 C'est tout de même incroyable.
00:24:04 Il ne faut pas la voir.
00:24:05 Je n'ai eu au téléphone quelqu'un qui habite près de Stalingrad,
00:24:08 qui m'a dit que sa vie était un enfer,
00:24:10 et que son logement, elle ne pouvait même pas se défaire du reste,
00:24:13 puisque sa valeur immobilière avait baissé de façon extrêmement forte.
00:24:17 J'imagine qu'elle n'est pas tout à fait rassurée
00:24:20 de voir sa mère parler de cette façon-là de son quartier.
00:24:25 Mais vous savez, moi ça me rappelle Emmanuel Macron
00:24:27 qui, en parlant de la Seine-Saint-Denis, avait dit que c'était la Californie sans la mer.
00:24:30 Vous voyez, on est dans une espèce de narratif lunaire
00:24:34 qu'ils sont entrains tous les uns et les autres de se raconter.
00:24:38 Alors je ne sais pas, Mayotte, c'est Tahiti sans les couronnes de fleurs.
00:24:42 Non mais c'est complètement fou de voir la déconnexion
00:24:48 de ceux qui aujourd'hui nous gouvernent, les nouveaux Champs-Élysées,
00:24:52 si le seul point commun c'est qu'il y a beaucoup de délinquance le soir sur les Champs-Élysées.
00:24:55 De fait, parlons-en.
00:24:57 Mais pour le reste, ça n'a absolument rien à voir.
00:25:00 Oui, effectivement, la comparaison n'était pas forcément heureuse,
00:25:02 puisque quand on sait ce que sont devenus les Champs-Élysées aujourd'hui, c'est sûr.
00:25:05 Et déconnexion totale, quand on revient sur le sujet précédent avec Bordeaux,
00:25:10 parce qu'on se rend compte finalement qu'une nouvelle mairie de gauche aussi,
00:25:14 on évoquait l'exemple de Nantes, mais c'est pareil.
00:25:18 Il y a 20 ans, Nantes, c'était une ville très clean, c'est devenu, pareil, sa périclité.
00:25:23 Aujourd'hui, on s'aperçoit que justement, il y a non seulement un élargissement du trafic de drogue,
00:25:29 prenez Marseille par exemple, où avant c'étaient les quartiers Nord,
00:25:33 maintenant c'est toute l'agglomération de Marseille.
00:25:35 Et là, rien n'a été résolu en réalité.
00:25:37 Sur cette fameuse colline du Crin, qui n'arrête pas de se déplacer,
00:25:40 qui va toujours dans le même périmètre.
00:25:43 À un moment, la mairie de Paris d'ailleurs avait tenté de s'en débarrasser
00:25:48 avec, comment on bondit, les communes de Seine-Saint-Denis pour les écarter.
00:25:53 Mais finalement, ça ne s'est pas fait.
00:25:55 Et donc là, on est avec un déni de réalité dans les trois cas.
00:25:58 C'est-à-dire que ce soit à Nantes, que ce soit à Bordeaux,
00:26:02 - À Strasbourg aussi.
00:26:03 - Et on peut même parler de Besançon, c'est absolument terrible,
00:26:08 où Gérald Darmanin s'est rendu.
00:26:09 Parce que c'est vrai que Jérémy Calfon, le gouvernement,
00:26:11 avait annoncé des opérations place nette.
00:26:13 Il y en a eu une cette semaine à Besançon notamment.
00:26:16 C'est-à-dire un déploiement de forces de l'ordre pour aller faire des saisies.
00:26:21 Mais on voit que ça ne fonctionne pas.
00:26:22 On a vraiment le sentiment aujourd'hui que c'est insoluble.
00:26:24 Puisque même à quelques mois des Jeux Olympiques,
00:26:26 la situation reste catastrophique dans le nord de Paris.
00:26:29 On l'a vu à Bordeaux il y a un instant.
00:26:32 Est-ce que l'on peut dire que finalement,
00:26:34 on n'arrivera jamais à venir à bout de ces trafics de drogue ?
00:26:38 - Ça a l'air insoluble parce que c'est très multifactoriel.
00:26:41 Dieu sait que je trouve l'intervention d'Adinal Gau complètement lunaire.
00:26:45 Mais en réalité, elle ne peut pas y faire grand-chose.
00:26:48 Ça ne se joue pas au niveau des municipalités.
00:26:50 - Il y a une police municipale qui pourrait...
00:26:51 - Oui, mais la police municipale n'a pas ni le niveau,
00:26:54 ni la compétence pour lutter contre le trafic de drogue.
00:26:57 Il ne faut pas oublier, la lutte contre le trafic de drogue,
00:27:00 c'est une fusée à trois étages.
00:27:01 Vous avez une politique sanitaire et sociale,
00:27:04 vous avez de l'enquête de fond pour démanteler les réseaux,
00:27:07 et vous avez la police, on va dire la sûreté,
00:27:11 la sûreté publique, pour essayer d'écarter les nuisances liées au trafic de drogue.
00:27:17 Mais si vous n'êtes pas bon sur ces trois niveaux,
00:27:19 vous ne réussirez jamais. Il faut être bon sur les trois niveaux.
00:27:22 - Alors comment on fait pour être bon sur ces trois niveaux ?
00:27:24 - En tout cas, pas comme l'a fait le gouvernement récemment,
00:27:26 en réformant la police judiciaire,
00:27:29 et donc en diminuant le nombre d'enquêteurs sur le sujet.
00:27:33 Le gouvernement ne peut pas être crédible sur cette question.
00:27:35 - Jean-Michel Fouvergue, ancien chef du REC,
00:27:38 qui vient régulièrement autour de ce plateau,
00:27:40 Claude Aubadière, dit que si finalement, aujourd'hui,
00:27:42 on s'attaque réellement à ces trafics de drogue,
00:27:44 il va y avoir beaucoup de dégâts,
00:27:46 et il faut que la population française soit prête aussi,
00:27:49 à ce que ce soit extrêmement violent.
00:27:52 Est-ce qu'il y a ce paramètre, peut-être,
00:27:54 qui paralyse aujourd'hui les autorités ?
00:27:56 - Ce paramètre paralyse sans doute les autorités,
00:27:59 puisqu'effectivement, si vous voulez s'attaquer à l'économie des trafics,
00:28:03 notamment des trafics de stupéfiants,
00:28:05 c'est évidemment ruiner les ressources des trafiquants,
00:28:08 et donc, évidemment, exacerber, si vous voulez,
00:28:12 potentiellement la violence.
00:28:15 Mais je suis assez d'accord avec Jérémy,
00:28:17 lorsque il souligne que la lutte contre, ici, le trafic de drogue,
00:28:24 ne relève peut-être pas de l'autorité de la police municipale.
00:28:27 J'ai été interpellé, justement, par la déclaration
00:28:29 du adjoint au maire de Bordeaux, Marc Etcheverry,
00:28:32 qui déclarait très récemment, à ce degré-là, dit-il,
00:28:35 il nous faut une action forte des services de l'État,
00:28:37 ça ne se réglera pas comme ça.
00:28:39 De Besançon à Nantes, de Nantes à Bordeaux,
00:28:41 de Bordeaux à Échirol, d'Échirol à Paris,
00:28:44 en fait, les villes de France,
00:28:46 et pas simplement les grandes métropoles,
00:28:48 connaissent toutes le même problème.
00:28:50 Et convient donc, ici, ça me paraît assez évident,
00:28:54 si vous voulez, d'organiser la prise en charge,
00:28:57 au niveau national, de ce problème-là,
00:29:00 et de délocaliser, si vous voulez,
00:29:03 la gestion des problèmes de délinquance et des problèmes de violence.
00:29:06 - Oui, on peut constater, quand même, qu'il y a un certain nombre de villes
00:29:09 qui suivent la même trajectoire,
00:29:12 et qui, pour une raison que j'ignore,
00:29:15 moi, je veux bien ne pas faire de lien,
00:29:16 mais ont tous des maires écolos de gauche très cognés.
00:29:20 Pardon, moi, j'ai vu l'évolution de Bordeaux,
00:29:22 c'était une ville bourgeoise, tranquille, presque trop tranquille.
00:29:25 - Comme Nantes, hein ? - Exactement comme Nantes.
00:29:27 C'était une ville charmante, avec un patrimoine,
00:29:30 du reste, ça a été dit, architectural tout à fait intéressant,
00:29:34 une ville riche.
00:29:35 Aujourd'hui, c'est une ville sale, parce que tout va ensemble.
00:29:38 Sous les arbres, on se croirait vraiment dans un pays
00:29:43 absolument pas développé comme le nôtre, évidemment.
00:29:45 Et ça a évolué avec l'élection de ces maires.
00:29:50 C'est frappant quand vous habitez là-bas.
00:29:53 - C'est factuel, très évident.
00:29:55 - C'est une métastasie partout, dans les grandes villes de France,
00:29:58 parce que, justement, comme il y a un recul de l'État,
00:30:00 ça laisse un espace disponible, et vous voyez bien que dans les grandes villes,
00:30:03 maintenant, ça apparaît partout.
00:30:04 Ça devient, comme disait mon voisin tout à l'heure,
00:30:06 ça devient systémique, le problème.
00:30:08 - Il est 23h, Maureen Vidal est là,
00:30:11 nous faisons un point sur les toutes dernières informations avec vous,
00:30:15 ma chère Maureen, et puis nous prendrons la direction de Mayotte.
00:30:19 Ensuite, nous retrouverons Éric Tegner sur place.
00:30:21 C'est à vous, ma chère Maureen.
00:30:23 - Alerte orange au cru dans quatre départements du sud-ouest de la France.
00:30:27 La Charente maritime, la Gironde, les Landes et les Pyrénées atlantiques
00:30:31 sont concernés, avec notamment des débordements sur le pourtour
00:30:34 du bassin d'Arcachon, où le rez-de-chaussée d'un hôpital a été inondé.
00:30:38 Des débordements de 40 à 50 cm.
00:30:41 Les pompiers de Gironde sont intervenus sur 12 points inondés tôt ce matin.
00:30:46 Donald Trump remet en cause l'OTAN.
00:30:49 L'ancien président des États-Unis a annoncé, en cas de retour à la Maison-Blanche,
00:30:52 ne plus garantir la protection des pays de l'OTAN face à la Russie.
00:30:56 Si ceux-ci ne payaient pas leur part, il encouragerait même Moscou
00:30:59 à s'en prendre à eux, selon ses mots.
00:31:01 Enfin, des milliers de participants dans les rues de Dunkerque
00:31:04 à l'occasion du célèbre carnaval.
00:31:06 Aujourd'hui, débutaient les Trois Joyeuses, la période la plus animée dans le Nord,
00:31:11 avec le championnat du monde de cri de la mouette ou encore le fameux jet de Haren.
00:31:16 450 kilos de sardines, c'est ce que vous me souffliez.
00:31:20 De Haren, de Haren.
00:31:21 Ils ont été jetés dans la foule, oui.
00:31:22 C'est quand même...
00:31:23 Incroyable !
00:31:24 Ça c'est des bonnes traditions.
00:31:25 Oui, excellent.
00:31:26 Allez, on va revenir sur cette actualité de la journée,
00:31:29 bien évidemment la venue de Gérald Darmanin à Mayotte.
00:31:32 Nous en avons parlé au début de cette émission,
00:31:34 notamment sur les mesures annoncées comme la fin du droit du sol.
00:31:37 Mais dans le même temps, alors que Gérald Darmanin s'entretenait avec les autorités locales,
00:31:42 regardez ces images.
00:31:44 On va les voir.
00:31:45 Une cinquantaine de demandeurs d'asile, c'était donc cet après-midi, d'asile africain,
00:31:50 qui ont pris l'avion direction l'Hexagone.
00:31:53 Alors ces images, elles ont été filmées par Éric Tegner,
00:31:57 le directeur de la rédaction de Livre Noir,
00:32:00 justement qui est en liaison avec nous, qui est à Mayotte.
00:32:03 Éric, bonsoir.
00:32:05 Merci d'être une nouvelle fois avec nous ce soir pour nous faire vivre au plus près la situation.
00:32:11 On vient de voir les images que vous avez tournées cet après-midi,
00:32:15 alors que la plupart des journalistes suivaient Gérald Darmanin.
00:32:18 Vous, vous avez fait autre chose.
00:32:20 Vous êtes allé à l'aéroport de Mayotte.
00:32:22 Racontez-nous.
00:32:23 Bonsoir Olivier.
00:32:24 Oui, effectivement, c'était assez surprenant.
00:32:27 Et d'ailleurs, c'est assez troublant de se retrouver où on voit Gérald Darmanin
00:32:31 avec un message de fermeté concernant l'immigration.
00:32:35 Il était sur grande terre.
00:32:36 Vous savez, à Mayotte, il y a deux îles.
00:32:38 Il y a la petite île où il y a l'aéroport et il y a la grande île où il y a Mamoudzou.
00:32:43 Et donc, Gérald Darmanin était à Mamoudzou avec 99% des journalistes.
00:32:47 Il était en réunion à ce moment-là.
00:32:50 Et c'est à ce moment qu'il y a une cinquantaine d'Africains
00:32:53 qui ont obtenu leur demande de droit d'asile,
00:32:56 et bien effectivement, qui sont montés à bord d'un avion en direction de la métropole.
00:33:02 Alors, il faut savoir que la semaine prochaine,
00:33:04 il y aura à nouveau 120 Africains qui vont partir vers la France.
00:33:09 Et ce sujet d'ailleurs, Gérald Darmanin, il l'a complètement occulté pendant la journée
00:33:14 parce qu'il s'est d'abord concentré sur l'immigration qui vient en provenance des Comores.
00:33:19 En fait, il faut comprendre qu'il y a d'un côté la réponse pour Mayotte,
00:33:23 par exemple la restriction d'une droite du sol en est une,
00:33:26 mais il y a également la réponse par rapport à la métropole,
00:33:29 par rapport à ceux qui demain vont venir en métropole.
00:33:31 Les Comoriens, ils avaient globalement très peu de chances d'arriver en métropole,
00:33:36 mais les nouvelles arrivées d'Afrique, en revanche, augmentent la chance de ces personnes
00:33:41 parce qu'ils viennent majoritairement du Congo, de Somalie.
00:33:43 Vous savez, moi j'étais allé dans le camp de Cavadie.
00:33:46 Ils avaient des discours extrêmement bien rodés,
00:33:48 ils nous expliquaient qu'ils avaient vu les associations,
00:33:50 notamment Solidarité Mayotte.
00:33:52 Et donc, ils m'ont expliqué qu'ils viennent de pays en guerre.
00:33:55 J'ai pu interroger d'ailleurs le ministère de l'Intérieur
00:33:58 qui m'a dit que les raisons globalement, c'était le conflit,
00:34:01 l'orientation sexuelle de ces personnes.
00:34:03 Et la problématique, c'est que vous savez Olivier,
00:34:06 de nombreuses enquêtes l'ont montré,
00:34:08 aujourd'hui la procédure de droit d'asile, souvent, est dévoyée pour des raisons économiques.
00:34:13 Comment on peut savoir si réellement quelqu'un qui vient du Congo
00:34:16 était en danger à ce moment-là ?
00:34:18 Et cette question du droit d'asile, elle n'est pas posée,
00:34:21 alors qu'elle va concerner énormément de nos compatriotes.
00:34:23 Il faut savoir qu'il y a 3 000 demandes de droit d'asile aujourd'hui sur Mayotte,
00:34:28 que près d'un tiers au moins sont acceptées.
00:34:32 Et surtout, c'est les images demain qui vont venir depuis Paris,
00:34:36 vous le savez, c'est cette question de l'appel d'air.
00:34:38 Parce qu'il y a un peu plus d'un an,
00:34:40 les Africains n'étaient pas au courant
00:34:42 qu'il y avait la possibilité du droit du sol à Mayotte.
00:34:44 Je l'avais expliqué hier sur votre plateau.
00:34:47 Ce sont les passeurs comoriens qui, en Tanzanie, sur le port de Dar es Salaam,
00:34:51 ont commencé à parler à l'ensemble des migrants,
00:34:53 leur disant, vous savez, allez directement à Mayotte,
00:34:55 ne vous arrêtez d'ailleurs même plus au Comores.
00:34:57 À Mayotte, vous pourrez poser votre demande de droit d'asile.
00:35:00 Moi, les migrants, encore une fois, ils me disaient, vous savez,
00:35:03 moi, le droit, il me protège, évidemment, la France va m'accueillir.
00:35:07 Et donc ça, c'est extrêmement intéressant.
00:35:09 C'est-à-dire qu'on n'est qu'au début.
00:35:11 À partir du moment où les migrants, où les Congolais, les Somaliens,
00:35:15 également les Rwandais vont comprendre que ça marche,
00:35:18 que ça fonctionne, eh bien, ça va être un appel d'air.
00:35:21 À vous entendre, Eric, pour être clair, vous nous dites,
00:35:25 voilà, finalement, Mayotte va devenir un nouveau point de passage,
00:35:29 une nouvelle route migratoire pour les migrants africains, par exemple,
00:35:33 qui veulent venir sur le territoire national, dans l'Hexagone.
00:35:38 Exactement. C'est le cas de Lampedusa, vous savez.
00:35:40 On est vraiment ici à des milliers de kilomètres.
00:35:43 Et pourtant, vous savez, si vous regardez la carte,
00:35:47 Mayotte, c'est vraiment devant la Tanzanie.
00:35:50 Et pour avoir fait l'ensemble des routes migratoires,
00:35:52 c'est la traversée la moins dangereuse aujourd'hui.
00:35:55 Les personnes qui traversent la Méditerranée pour aller à Lampedusa,
00:35:58 il y en a quand même une bonne partie qui refuse de le faire
00:36:01 parce qu'ils ont peur de mourir et il y a énormément de morts dans la Méditerranée.
00:36:04 C'est la même chose au niveau des Canaries,
00:36:06 où ils doivent faire une traversée de 4 ou 5 jours dans l'Atlantique.
00:36:09 Aujourd'hui, on le voit bien, les bateaux pour traverser d'ailleurs
00:36:12 et pour arriver jusqu'à Mayotte, ils sont beaucoup plus petits.
00:36:14 C'est beaucoup moins dangereux.
00:36:16 Donc c'est une voie d'accès qui est beaucoup plus facile.
00:36:18 On avait l'Afrique du Nord, on avait l'Afrique de l'Ouest.
00:36:21 Maintenant, on a l'Afrique de l'Est qui peut venir vers Mayotte.
00:36:24 Et vous savez, il y a aussi l'autre point, c'est qu'on va dire
00:36:26 oui, mais ces personnes qui vont être députées de leur demande de droit d'asile,
00:36:31 de toute façon, on va les renvoyer chez elles.
00:36:33 Non, aujourd'hui, la réalité, c'est qu'on le voit,
00:36:35 c'est plus facile de renvoyer des migrants vers les Comores,
00:36:38 ce qui explique que le taux d'expulsion est beaucoup plus fort au niveau des Comores
00:36:42 qu'au niveau de nos OQTF de façon générale au niveau national.
00:36:46 Au niveau des pays africains, c'est très compliqué.
00:36:48 Au niveau du Congo, au niveau du Rwanda, on n'est absolument pas d'accord avec eux.
00:36:52 Et donc, il y a ceux qui vont arriver jusqu'en métropole
00:36:55 parce que leur demande va être acceptée.
00:36:57 Et cette demande, cette acceptation, ça ne veut pas dire que ça n'a pas
00:37:00 à un moment donné été fraudé, parce que les enquêtes ont montré,
00:37:03 Xavier Drancourt en a beaucoup parlé aussi, l'ancien ambassadeur de France en Algérie,
00:37:06 que c'est assez dévoyé.
00:37:08 Et il y a tous ceux qui vont rester ici à Mayotte
00:37:10 et donc qui vont continuer un engorgement de cette île
00:37:14 qui va devenir effectivement un lieu de passage.
00:37:16 Alors, vos propos, Eric, font écho à cette passe d'armes
00:37:20 qui a eu lieu également cet après-midi entre Marion Maréchal et Gérald Larmann.
00:37:24 Pourquoi ? Puisqu'il y avait cette autre annonce, la fin du visa territorialisé.
00:37:28 C'est un dispositif qui empêche les détenteurs d'un titre de séjour à Mayotte
00:37:33 de venir dans l'Hexagone.
00:37:35 C'est ce que réclamaient de nombreux Mahorais, la fin de ce visa territorialisé.
00:37:40 Et pour Marion Maréchal, cette mesure va conduire, je la cite,
00:37:44 à organiser le transfert de l'immigration de Mayotte vers la métropole.
00:37:48 Le ministre de l'Intérieur est en train de vouloir renvoyer cette immigration
00:37:52 vers la métropole et la répartir dans nos campagnes.
00:37:54 Je la cite, voilà ce qu'a dit Marion Maréchal.
00:37:56 Immédiatement, depuis Mayotte, Gérald Larmann lui a répondu.
00:38:00 Écoutez.
00:38:01 Et donc Mme Maréchal-Le Pen, non seulement elle n'aime manifestement pas Mayotte et les Mahorais,
00:38:06 elle veut sans doute qu'on abandonne Mayotte à son sort
00:38:08 et ne pas respecter la parole de la France prise dans les années 70.
00:38:12 Deuxièmement, elle fait semblant de confondre régulier et irrégulier,
00:38:16 ce qui est évidemment très important, sinon on fait peur à tous les Français qui nous écoutent.
00:38:22 Et puis troisièmement, elle fait semblant de ne pas voir que nous prenons la mesure
00:38:25 qui a souvent été demandée par beaucoup de gens ici ou là,
00:38:29 et que seul le président de la République a le courage de prendre,
00:38:32 c'est la modification de la Constitution.
00:38:34 Donc ce qui serait bien, c'est que Mme Marion Maréchal-Le Pen
00:38:37 travaille un petit peu plus ces dossiers, ça nous ferait un peu de repos démocratique.
00:38:41 Mais au fond, est-ce que le sujet c'est vraiment régulier, irrégulier ou pas ?
00:38:44 Ce n'est pas plutôt une question de flux ? Est-ce qu'elle a raison, Marion Maréchal ?
00:38:47 Est-ce que l'hexagone va finir comme base arrière, finalement, pour absorber l'immigration ?
00:38:52 La réponse est méprisante, d'ailleurs, je le trouve.
00:38:54 Exactement.
00:38:55 Une réponse très méprisante, mais finalement, il ne répond pas sur le fond.
00:38:58 Parce que c'est un vrai sujet.
00:38:59 Il y a eu la grosse caisse qui a occupé tous les médias,
00:39:02 à savoir on va rétablir le droit du sang à la place du droit du sol à Mayotte.
00:39:07 Alors ça, tout le monde en a parlé, c'était merveilleux.
00:39:09 Et puis il y a eu la petite flûte derrière,
00:39:11 et en fait on a compris qu'il y avait une stratégie de délestage, c'est tout simple.
00:39:14 De la même façon qu'aujourd'hui, en métropole, on prend les grandes villes
00:39:18 et les immigrés des grandes villes qu'on dirige vers les campagnes
00:39:22 quand il y a saturation dans les grandes villes,
00:39:24 c'est-à-dire là, les visas de territorialité,
00:39:29 qui c'est que les gens, les migrants restés à Mayotte,
00:39:32 eh bien cette suppression va permettre qu'ils soient emmenés dans l'hexagone.
00:39:37 Donc ça va faire un appel d'air supplémentaire, évidemment.
00:39:41 Comment peut-il en être autrement ?
00:39:43 Donc c'est très curieux comme façon de raisonner,
00:39:46 parce que vous avez des gens qui rentrent illégalement chez vous,
00:39:49 dont vous ne voulez pas, ou qui sont là,
00:39:51 mais parce qu'on va parler de l'immigration régulière,
00:39:53 mais qui sont massivement là, il y a un trop-plein.
00:39:56 Donc vous dites, il faut les renvoyer chez eux.
00:39:58 Eh bien Gérald Darmanin, lui, il fait autre chose,
00:40:00 ces gens-là dans l'entrée, lui, il ouvre le salon,
00:40:02 il dit "Venez donc dans l'hexagone pour faire de la place".
00:40:04 C'est quand même assez ardure comme raisonnement.
00:40:07 Avec une étape non négligeable, la Réunion.
00:40:10 Parce qu'à la Réunion, se sont implantées pas mal de maorais au fil des flux justement,
00:40:14 et que c'est une étape vers la métropole.
00:40:16 Ça se fait pas dire exactement.
00:40:17 Oui, il ne faut pas l'oublier.
00:40:19 C'est peut-être malin plutôt de la part du ministre Darmanin,
00:40:23 parce qu'en réalité, d'abord, premier point sur les nouvelles migrations.
00:40:28 Effectivement, il y a des zones de guerre.
00:40:30 En Afrique, il y a des zones de guerre, notamment en Somalie en ce moment,
00:40:32 où on voit bien qu'il y a RDC au Somalie,
00:40:34 on a des gens qui arrivent dans les flux.
00:40:37 C'est pas si nouveau que ça en réalité.
00:40:39 Il y avait déjà des gens de tante ailleurs.
00:40:41 Exactement.
00:40:42 Donc c'est pas si nouveau que ça,
00:40:43 mais sauf qu'apparemment, on découvre la lumière là.
00:40:45 Ensuite, ce qui est assez ennuyeux, c'est que...
00:40:48 Il y a un dégâche aussi.
00:40:49 Un maillot qui essaye justement de venir en France.
00:40:52 Et ce qui m'ennuie derrière ce discours,
00:40:54 c'est qu'en fait, il essaie de faire diversion
00:40:56 sur le dos de Marion Maréchal-Le Pen pour cacher la réalité.
00:41:00 Et c'est que la réalité, c'est quoi ?
00:41:02 C'est que, comme je disais tout à l'heure, la quatrième étape,
00:41:04 c'est dans quelle action il va en être.
00:41:06 Parce que c'est bien gentil de codifier la Constitution,
00:41:08 mais s'il renvoie pas tout le monde, ça va être le même problème.
00:41:11 De toute façon, ça va être une explosion.
00:41:12 Donc en réalité, là, ce que dit Darmanin,
00:41:15 c'est qu'on va rentrer dans l'action.
00:41:17 Attention, attention, attention.
00:41:18 Mais en réalité, ils sont en train d'en envoyer quelques-uns en France.
00:41:20 Et ça va probablement augmenter, augmenter, augmenter.
00:41:23 Au frais de l'État français, d'ailleurs.
00:41:25 - 50 aujourd'hui, 180, nous disait Eric Teignard.
00:41:27 - Et on va recluter les campagnes.
00:41:28 - Il y a un instant que nous allons entendre dans un instant,
00:41:30 mais Claude Obadia et Jérémy Calfon voulaient réagir également.
00:41:33 - Oui, parce qu'en fait, la suppression des visas territorialisés,
00:41:37 en fait, elle soulève une question.
00:41:38 Est-ce que la suppression du visa territorialisé
00:41:41 entraîne, comment dire, la substitution au visa territorialisé d'un visa inconditionnel ?
00:41:48 Ou bien est-ce que la suppression du visa territorialisé
00:41:51 accordé dans des circonstances particulières,
00:41:53 comme par exemple lorsqu'il est motivé par des raisons humanitaires,
00:41:57 pourrait aussi, comment dire, entraîner le refus de la délivrance du visa ?
00:42:04 Donc vous semblez raisonner, me semble-t-il,
00:42:06 comme si en fait la suppression du visa territorialisé
00:42:11 allait entraîner automatiquement la substitution à ce visa-là,
00:42:17 d'un visa inconditionnel, permettant l'accès, par exemple, en métropole.
00:42:21 Or, dans l'annonce du ministre, il n'est pas précisé
00:42:25 si la suppression du visa territorialisé peut être entraînée.
00:42:30 - Si ce n'est pas précisé.
00:42:31 - Mais quand il en fait brief, il ne dit pas, vous savez,
00:42:33 ça sera plus restrictif.
00:42:34 - Voilà.
00:42:35 - Et ce n'est pas un argument qu'il donne.
00:42:37 - Il y a de bonnes économies quand même.
00:42:39 - On peut quand même imaginer que si, justement,
00:42:41 le droit du sol est révoqué à Mayotte, il l'était déjà partiellement.
00:42:46 C'est-à-dire qu'il fallait avoir un parent maorais
00:42:51 ou avec la nationalité française, justement,
00:42:53 pour que l'enfant ait la nationalité.
00:42:55 - Avant qu'il vivait.
00:42:57 - Avant simplement, ce qu'il faisait de Mamoudzou,
00:43:01 la plus grande maternité de France et d'Europe, probablement,
00:43:07 c'est justement cet afflux pour obtenir la nationalité.
00:43:11 Aujourd'hui, ça va quand même réduire.
00:43:13 Donc, on ne peut pas imaginer que s'il décide
00:43:16 cette suppression du droit du sol,
00:43:18 que la question du visa territorialisé, ça veut dire le retour.
00:43:22 C'est plus simplement un visa qui permet de rester au maorais,
00:43:25 au gens d'angement ou de grandes comores.
00:43:29 - On va libérer Eric Legner, mais avant, un dernier mot, Eric.
00:43:32 Comment, autour de vous, est-ce que la visite de Gérald Darmanin,
00:43:36 les annonces de Gérald Darmanin, elles ont été perçues ?
00:43:40 - Avec beaucoup de circonscriptions,
00:43:42 parce qu'aujourd'hui, ils attendent véritablement des résultats.
00:43:45 Moi, ce que j'entends beaucoup, c'est que, ici, les maorais disent
00:43:48 qu'à chaque fois qu'un ministre ou un représentant
00:43:51 va dans un endroit des Dom-Tom,
00:43:53 ils ne donnent pas sa date de départ.
00:43:55 Ils partent du principe qu'il va rester jusqu'à ce qu'ils puissent négocier.
00:43:58 Parfois, il va rester deux ou trois jours.
00:44:00 Cette fois-ci, la spécificité de l'arrivée de Gérald Darmanin,
00:44:03 c'est qu'avant même d'arriver ici, il avait déjà annoncé son départ.
00:44:07 Et ça, ça a été globalement mal vu, tout comme ça a été mal vu
00:44:10 qu'il s'enferme dans des réunions.
00:44:12 Alors, évidemment, le temps, parce que c'était très pluvieux,
00:44:15 n'a absolument pas aidé cela, mais les manifestants,
00:44:17 qui vont continuer à être sur les blocages, étaient assez déçus de ça.
00:44:21 J'aimerais juste apporter un complément,
00:44:23 parce qu'effectivement, Régis avait raison sur la Tanzanie,
00:44:25 sur le fait que c'est un lieu aussi où il y a beaucoup de réfugiés.
00:44:28 Parce que ça fait des années qu'effectivement,
00:44:30 les gens du Congo ou du Rwanda vont en Tanzanie.
00:44:33 Il y a une source que j'ai au Quai d'Orsay qui m'explique
00:44:35 qu'il y a des camps là-bas, avec près de 200 000 migrants parfois qui y sont,
00:44:39 et que le gouvernement tanzanien serait très partant
00:44:42 que la France les aide pour pouvoir empêcher les départs.
00:44:46 Parce que ce qui compte aussi, on le voit bien avec la question de notre droit,
00:44:50 ce n'est pas juste, on a parlé du raideau de fer, d'identifier les arrivées,
00:44:53 parce que de toute façon, quand on identifie les arrivées,
00:44:56 on se contente de faire du sauvetage, parce qu'on ne peut pas les repousser.
00:44:59 On ne fait pas d'ailleurs la politique comme en Australie,
00:45:01 c'est d'éviter qu'ils partent des zones.
00:45:04 Moi, j'étais à Noidibou en Mauritanie,
00:45:06 mais également à Saint-Louis au Sénégal il y a trois semaines.
00:45:08 C'est ce que fait par exemple le gouvernement socialiste espagnol,
00:45:11 qui est payé par Frontex pour ça, donc il y a des moyens,
00:45:13 qui a près d'une quarantaine de membres de la guardia civile qui est à Noidibou.
00:45:17 Il y a un hélicoptère, il y a deux bateaux aussi
00:45:20 qui aident les gardes de côte de Mauritanie.
00:45:24 Et donc se pose la question du pourquoi, à un moment donné,
00:45:27 le gouvernement français ne va pas proposer à la Tanzanie de les aider,
00:45:32 notamment avec l'argent aussi de Frontex,
00:45:34 pour empêcher les départs depuis la Tanzanie,
00:45:37 alors que la Tanzanie est demandeur.
00:45:39 Il faut savoir qu'aucun officiel français n'est allé ces derniers mois en Tanzanie.
00:45:43 Et les Comoriens, moi j'ai également quelqu'un qui a rencontré
00:45:46 le ministre de l'Intérieur du Comore il y a quelques semaines,
00:45:49 qui m'expliquait que le ministre de l'Intérieur des Comores lui a dit
00:45:53 "c'est une invasion en partance des Congo".
00:45:56 Il a utilisé ce terme.
00:45:57 Donc il faut vraiment, à un moment donné, prendre en compte
00:46:00 ces arrivées qui vont être de plus en plus massives d'Afrique de l'Est
00:46:03 et considérer par rapport à notre droit que ce qui va compter,
00:46:06 la seule chose qui va nous permettre de limiter les flux,
00:46:09 c'est d'abord d'empêcher les départs depuis notamment Dar es Salaam.
00:46:12 Merci beaucoup Eric Tegner en tout cas de nous avoir fait suivre
00:46:17 depuis deux jours maintenant la situation à Mayotte
00:46:21 et puis cette visite également de Gérald Darmanin.
00:46:24 Nous y reviendrons largement dans les prochains jours,
00:46:27 très certainement sur notre antenne sur CNews.
00:46:29 Je voulais vous entendre sur cette annonce du gouvernement d'Aurore Berger,
00:46:33 plus précisément ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes
00:46:36 et de la lutte contre les discriminations.
00:46:39 Elle a assuré aujourd'hui que ses services examinent les déclarations
00:46:43 de toutes les associations féministes liées à l'attaque des terroristes du Hamas le 7 octobre.
00:46:48 Alors je vous le rappelle, le collectif Nous Toutes,
00:46:50 plus largement d'ailleurs les associations et figures féministes en France,
00:46:54 était vu reprocher un silence sur les informations,
00:46:57 sur les témoignages également faisant état de viols commis par les hommes du Hamas.
00:47:01 On écoute Aurore Berger, on en parle ensuite.
00:47:04 Au nom du gouvernement, j'ai demandé de manière très scrupuleuse
00:47:08 qu'on regarde toutes les déclarations de toutes les associations féministes
00:47:14 liées justement au 7 octobre et à ce qui s'est suivi,
00:47:17 parce que je refuse que l'État soutienne financièrement des associations
00:47:21 qui ne sauraient pas caractériser ce qui s'est passé.
00:47:25 C'est ça qui est insupportable, c'est-à-dire que le premier mot d'ordre des féministes,
00:47:30 c'est toujours, notamment sur la question des violences sexuelles,
00:47:34 une phrase très simple mais essentielle qui est "on vous croit", "je vous crois".
00:47:40 Et là, ce qui s'est passé, c'est deux choses.
00:47:42 Le silence de trop nombreuses associations qui auraient dû se sentir en empathie évidente.
00:47:47 Il n'y a pas une injonction à choisir un camp par rapport à ce qui s'est passé le 7 octobre.
00:47:51 Ce qui s'est passé le 7 octobre, c'est une attaque terroriste islamiste.
00:47:54 Ce sont des milliers de femmes qui ont été exterminées, assassinées, brûlées ou violées.
00:47:59 Ce n'est pas la question là de ce qui se passe à Gaza.
00:48:02 C'est ce qui s'est passé ou pas le 7 octobre.
00:48:04 Et donc toutes les associations auraient dû évidemment être en empathie et réagir.
00:48:08 Si à la moindre ambiguïté, sur des propos qui auraient été tenus le 7 octobre,
00:48:13 évidemment, il ne serait pas normal que ces associations continuent à avoir des subventions de la part du gouvernement.
00:48:20 Gabriel Cluzel, si le drame du 7 octobre à l'encontre des femmes s'était produit ailleurs,
00:48:26 est-ce que selon vous, les réactions de ces féministes auraient été plus fortes ?
00:48:30 Oui, c'est probable.
00:48:31 Mais Aurore Berger a l'air de découvrir que les associations féministes
00:48:34 sont en fait des associations supplétives de l'extrême gauche.
00:48:37 Mais ça a toujours été le cas.
00:48:38 C'est vrai que c'était extrêmement choquant de voir à quel point il y a eu un silence assourdissant
00:48:44 sur cette question des viols du 7 octobre, du traitement des femmes.
00:48:48 Il y a eu des images terribles dès le début.
00:48:50 Donc aucune de ces féministes n'a réagi.
00:48:53 Mais vous savez, leur réaction dépend toujours de la nature du violeur.
00:48:58 C'est ça, de la personne du violeur.
00:49:02 Moi, je vous renvoie aux viols à Cologne, c'était en 2015, je ne sais pas si vous vous souvenez,
00:49:07 la nuit du Nouvel An, il y a eu des viols massifs du fait d'une population immigrée.
00:49:13 Caroline de Haas, grande féministe devant l'Éternel,
00:49:17 qui est rémunérée par des écoles de commerce célèbres pour faire des formations
00:49:21 contre les violences faites aux femmes, elle a dit "moi je ne veux pas en entendre parler".
00:49:24 Je cite ceux qui me parlent des viols de Cologne "allez déverser votre mère d'ailleurs".
00:49:29 C'est assez vulgaire, mais je cite.
00:49:31 Donc il y a une volonté de ne pas voir certains viols.
00:49:36 Il n'y a que certains viols qui les intéressent.
00:49:38 Et on se souvient de l'accueil qui a été fait par, vous vous souvenez,
00:49:41 le collectif du 7 octobre des féministes qui étaient allées à une manifestation
00:49:46 contre les violences faites aux femmes au mois de novembre.
00:49:49 Elles ont été reçues très fraîchement, elles en ont été très choquées.
00:49:52 Donc si ça peut enfin montrer à quel point ce féminisme est une supercherie,
00:49:58 parce qu'en réalité il est politiquement d'extrême gauche, c'est très intéressant.
00:50:02 Claude Aubadie a voulu y réagir, effectivement.
00:50:05 Le gouvernement qui semble découvrir, comme le disait Gabrielle Cluzel,
00:50:08 que les associations féministes n'avaient au fond rien de féministe, mais avaient tout de "wookiste".
00:50:13 Oui, on peut avec Gabrielle regretter que le gouvernement, comme elle le dit,
00:50:18 semble découvrir un état de choses déjà ancien.
00:50:22 Mais enfin, il faut quand même se féliciter, Gabrielle,
00:50:24 de la déclaration d'Aurore Berger, qui dit les choses très simplement,
00:50:29 qui dit les choses très clairement.
00:50:31 Oui, effectivement, les associations féministes qui se sont montrées frileuses, discrètes,
00:50:36 ou qui ont refusé de condamner les actes de barbarie,
00:50:40 comment dire, perpétrés par les terroristes du Ramas,
00:50:44 ne méritent pas d'être subventionnés par l'État.
00:50:47 Je peux juste rajouter une petite chose.
00:50:48 Vous savez, actuellement, il y a beaucoup de viols de vieilles dames,
00:50:50 je ne sais pas si vous avez remarqué, et même de non-âgénaires.
00:50:53 Mais je me dis, à quel point de décivilisation on en est arrivé pour supporter ça en silence ?
00:50:57 Pardon, je n'ai vu aucune association féministe s'en saisir,
00:51:00 et pourtant, pour être âgée, on n'en reste pas moins femme.
00:51:02 Jérémy Calfon pour conclure sur ce sujet.
00:51:04 Oui, en fait, il faut absolument faire publiquement le procès
00:51:08 de l'intersectionnalité et de la convergence des luttes.
00:51:11 Il faut bien comprendre que dans ces associations,
00:51:14 il y a deux problématiques.
00:51:16 La convergence des luttes, c'est-à-dire, grosso modo,
00:51:19 tous les opprimés ou les prétendus opprimés, les pseudo-opprimés,
00:51:24 nous allons lutter ensemble, même si nos luttes sont parfois complètement contradictoires.
00:51:28 Cf. les féministes d'une part et les islamistes de l'autre.
00:51:33 Ça se cristallise sur la question du voile, d'ailleurs,
00:51:35 et sur toute l'ambiguïté des féministes sur la question du voile.
00:51:38 Et puis ensuite, il faut relire le livre de Nora Bussini sur la pureté militante.
00:51:41 Parce que quand vous êtes dans une de ces associations féministes
00:51:44 et que vous êtes sincèrement féministes et que vous voulez vous exprimer
00:51:47 pour dénoncer une injustice, vous êtes tout de suite exclu de ce genre d'association
00:51:51 puisque c'est la pureté militante qui prédomine.
00:51:53 Et donc, il faut que les téléspectateurs sachent ça.
00:51:56 C'est deux problématiques qui font que la plupart de ces associations
00:51:59 sont dévoyées des fins politiques, comme le disait Gabriel.
00:52:01 Nous parlons de Mayotte et ses femmes, ses mères de famille,
00:52:04 qui sont en première ligne pour crier leur détresse.
00:52:07 Pas de soutien des féministes, justement, pour soutenir ses mères de famille.
00:52:10 Mais il y avait un épisode où justement, on avait entendu par contre
00:52:15 un énorme bronca des féministes.
00:52:19 C'est quand le coach de l'équipe d'Espagne féminine
00:52:23 avait embrassé une joueuse au moment de la Coupe du Monde.
00:52:26 Alors le geste était sans doute déplacé, mais alors là,
00:52:28 ça avait valu une mobilisation au niveau européen
00:52:31 pour que ce coach finisse, je crois qu'il a fini par être exclu.
00:52:35 Et là par contre, on était vraiment...
00:52:39 Je veux dire, le décalage...
00:52:42 - Parce qu'on connaît les cibles. - Évidemment.
00:52:44 - En tout cas, dans ce contexte, l'offensive israélienne,
00:52:47 également à la lune de l'actualité, imminente sur Rafa.
00:52:50 Mais Washington freine. Paris a réitéré aujourd'hui son appel
00:52:55 à un arrêt des combats pour éviter un désastre.
00:52:57 Je vous le rappelle, il y a près d'un million de réfugiés palestiniens
00:53:00 qui sont actuellement à Rafa.
00:53:02 Et alors qu'Israël fait face à des avertissements internationaux,
00:53:05 le colonel Olivier Rafovich, porte-parole de Tsal,
00:53:08 s'exprimait sur notre antenne tout à l'heure.
00:53:10 Il a expliqué pourquoi la poursuite de l'opération militaire
00:53:13 est vitale pour Israël. Regardez.
00:53:15 - Maintenant, il y a aujourd'hui dans la région de Rafi'ar
00:53:18 au moins quatre bataillons du Hamas.
00:53:20 Les chefs du Hamas, il semble-t-il, se cachent là-bas.
00:53:23 Et il est hors de question d'arrêter aujourd'hui cette guerre
00:53:27 si le Hamas ne se rend pas, ne dépose pas les armes,
00:53:32 et si les chefs du Hamas ne se rendent pas ou ne déposent pas les armes,
00:53:37 et si les 136 otages ne sont pas libérés.
00:53:41 S'ils continuent à vouloir faire la guerre,
00:53:43 s'ils continuent à être avec des bataillons là où ils se trouvent,
00:53:46 et bien Tsal, si nous recevons les ordres, comme d'habitude,
00:53:50 et bien nous ferons tout, comme depuis le départ de cette guerre
00:53:53 imposée par le Hamas, pour épargner les civils,
00:53:56 trouver des corridors pour protéger la population civile
00:54:00 et trouver une solution.
00:54:01 - Bon, Denis Léchen, situation particulièrement douloureuse,
00:54:04 particulièrement compliquée.
00:54:05 On se souvient au lendemain du 7 octobre,
00:54:07 un soutien total de la communauté internationale.
00:54:10 Je vous le disais, Washington aujourd'hui, Kifren, Paris,
00:54:14 également Israël, qui explique aussi dans le même temps
00:54:17 qu'un cessez-le-feu, finalement, serait le signe d'une capitulation
00:54:21 face aux terroristes du Hamas.
00:54:23 C'est ce qu'on comprend dans les mots d'Olivier Rafovich.
00:54:26 - La situation est compliquée, en fait, parce qu'effectivement,
00:54:31 on comprend la position israélienne indiscutablement,
00:54:34 donc elle poursuit sa guerre.
00:54:35 On a énormément de réactions depuis aujourd'hui.
00:54:40 On a eu Borrell, donc, de la diplomatie européenne,
00:54:44 qui a effectivement, comme Paris, comme l'Allemagne,
00:54:50 comme Riyad. Riyad a fait un communiqué également
00:54:53 dans l'après-midi pour dire que, effectivement,
00:54:56 cette offensive pourrait être extrêmement meurtrière,
00:54:58 qu'il faudrait même se retenir.
00:55:00 Donc ça, c'est le premier point.
00:55:02 Le deuxième point, c'est que l'ONU est totalement discrédité
00:55:05 aujourd'hui, après l'affaire où on a découvert, en fait,
00:55:09 dans l'organisme de l'ONU, où il y aurait un départ de tunnel
00:55:13 qui va jusque sous l'immeuble de commandement du Hamas.
00:55:18 Avec du matériel de renseignement, très sophistiqué également.
00:55:22 Alors, on ne sait pas bien.
00:55:23 Certains ont dit qu'il y avait même peut-être des armes,
00:55:25 d'autres, beaucoup de documents.
00:55:26 Mais en tout cas, l'ONU, sur le coup, est totalement discrédité.
00:55:29 Donc, en fait, on a une très grande crainte parce qu'il y a
00:55:32 une très forte densité de population à cet endroit-là.
00:55:35 Et effectivement, même si parfois on nous dit,
00:55:38 chez les militaires, que les frappes sont chirurgicales,
00:55:40 on sait qu'il y aura énormément de dégâts collatéraux
00:55:42 chez les civils. On l'a déjà vu jusqu'à maintenant.
00:55:45 Et donc, effectivement, ils servent de boucliers humains, malheureusement.
00:55:48 C'est ça, dans les salles de guerre, il y a très souvent ces situations-là.
00:55:51 - Régis Le Sommier, Claude Aubaydier, ensuite.
00:55:53 - On a dépassé les 28 000 morts depuis le début du conflit.
00:55:57 Donc, voilà, ça commence à être colossal en termes de coups
00:56:01 portés par la population civile de Gaza.
00:56:05 Moi, je dirais aussi, le vrai problème pour Israël,
00:56:09 c'est l'absence de résultats en termes de chefs du Hamas éliminés.
00:56:13 C'est-à-dire qu'il y a deux têtes principales,
00:56:16 il y a Yassin Noir et Mohamed Def,
00:56:20 qu'on disait localisés dans des tunnels, etc.
00:56:23 Jusqu'à présent, ils ont réussi à s'échapper.
00:56:25 - Vous croyez qu'ils seront encore dans la bande de Gaza, à cette heure ?
00:56:28 - C'est difficile de le dire.
00:56:30 Mais en tout cas, en termes d'éradication du Hamas,
00:56:34 l'éradication du Hamas viendra, enfin, en tout cas,
00:56:36 les objectifs d'Israël seront remplis
00:56:40 quand au moins un de ses chefs...
00:56:42 Il n'y a pas véritablement, pour le moment,
00:56:45 de bilan possible, c'est-à-dire ni même de victoire,
00:56:50 tant que, finalement, ce réseau qui a décidé,
00:56:53 qui a conçu l'opération du 7 octobre, est toujours en activité.
00:56:56 - C'est vrai que le but de guerre affiché depuis le début,
00:56:58 c'est "éradiquer", justement.
00:57:00 - C'est le mot de Netanyahou dès le premier jour.
00:57:03 Et aujourd'hui, on est quand même dans une opération
00:57:09 dont les contours restent flous,
00:57:11 c'est-à-dire dont les limites restent floues aujourd'hui.
00:57:13 C'est-à-dire que même les...
00:57:15 Je peux juste citer Ami Al-Aïon,
00:57:21 qui était l'ancien chef du Shin Bet,
00:57:24 et qui, lui, s'interroge avec beaucoup d'anciens...
00:57:27 Vous savez, en Israël, vous avez beaucoup d'anciens chefs du Shin Bet,
00:57:30 de la sécurité intérieure, comme ça,
00:57:32 qui viennent donner leur avis, et lui, en particulier,
00:57:34 dit qu'il ne voit pas où cette opération peut mener aujourd'hui,
00:57:38 et qu'à part remplir les intérêts politiques de Benjamin Netanyahou,
00:57:42 et lui permettre de rester au pouvoir,
00:57:44 parce que ça, c'est une chose...
00:57:45 - Quitte en délicatesse avec la justice.
00:57:47 - Voilà, ça, c'est un vrai problème sous-jacent,
00:57:51 mais en réalité, là, qu'est-ce que veut dire "éradiquer le Hamas"
00:57:56 et quand ce sera tangible ?
00:58:00 - Mais on constate... Allez-y, puis ensuite, Claude.
00:58:03 - Je précise juste d'un mot.
00:58:05 J'ai oublié de dire tout à l'heure, effectivement,
00:58:07 que vous avez éliminé ce soir en disant qu'attention,
00:58:09 s'il y a une offensive sur Rafa, ça torpillerait
00:58:11 ce qui est en train d'être négocié à l'heure actuelle,
00:58:13 c'est-à-dire une pause pour libérer le restant des otages.
00:58:16 - En tout cas, Israël, qui a toujours dit qu'on ne négociait pas
00:58:19 avec des terroristes, et puis Israël aussi,
00:58:21 qui craint pour sa civilisation, qui joue sa survie,
00:58:24 on l'a aussi beaucoup entendu depuis le 7 octobre,
00:58:26 il y a aussi cet aspect-là qui explique, Claude Badia,
00:58:30 la poursuite de cette offensive militaire.
00:58:32 - Oui, moi, je voudrais dire deux choses et soulever une question.
00:58:35 La première chose, c'est qu'au regard des événements du 7 octobre,
00:58:39 je crois qu'Israël a le droit inaliénable de terminer cette guerre.
00:58:44 La deuxième chose, c'est que s'il faut évidemment déplorer
00:58:48 les victimes civiles, il n'est pas certain que le Hamas
00:58:52 ne soit pas responsable du nombre des victimes civiles palestiniennes,
00:58:56 puisque nous savons tous que, en fait, le Hamas s'est caché
00:59:00 depuis le début de ses hostilités dans la population civile.
00:59:04 Et la question que je me pose tout de même, à écouter les déclarations
00:59:07 des politiques ici et là, c'est celle de savoir si ces politiques
00:59:10 se soucient véritablement du sort de la population palestinienne
00:59:15 ou s'ils ne se soucient pas davantage de leurs opinions publiques respectives
00:59:19 et si leur position convenue ici ne vise pas tout simplement,
00:59:24 comment dire, à préserver encore une fois la sensibilité
00:59:28 de telle ou telle partie de la population dans tel ou tel pays.
00:59:32 - Et en tout cas, on parlait dès le 7 octobre d'un enjeu civilisationnel,
00:59:35 puisqu'il y a eu beaucoup d'alertes. Ce qui est arrivé en Israël
00:59:38 pourra demain vous arriver en France. Et ce qui est intéressant,
00:59:41 c'est la prise de parole de François Fillon, qui écrit dans Omerta,
00:59:45 votre magazine, Régis Le Saumier. On va en parler dans un instant,
00:59:49 dans la hiérarchie des menaces. Le totalitarisme islamique arrive en tête,
00:59:52 loin devant la question russe, avec la compétition avec la Chine,
00:59:55 puisque c'est vrai que Emmanuel Macron a encore annoncé
00:59:59 son soutien total à l'Ukraine. Et François Fillon dit
01:00:03 dans les colonnes d'Omerta, on va y revenir dans un instant,
01:00:05 qu'aujourd'hui la réelle menace est le totalitarisme islamiste.
01:00:08 On en parle dans un instant, mais avant, il est 23h30.
01:00:12 Maureen Vidal est là pour nous livrer les toutes dernières informations.
01:00:15 C'est à vous Maureen.
01:00:17 - En déplacement à Mayotte, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
01:00:21 a annoncé une révision constitutionnelle destinée à supprimer le droit du sol.
01:00:25 L'île est paralysée depuis le 22 janvier par des blocages
01:00:28 et des barrages routiers installés par des collectifs citoyens
01:00:31 qui protestent contre l'insécurité et l'immigration incontrôlée.
01:00:35 Le département le plus pauvre de France, peuplé de 310 000 habitants,
01:00:39 dont 48% d'immigrés comoriens ou d'autres pays d'Afrique.
01:00:43 La France appelle Israël à éviter un désastre dans la ville de Rafah
01:00:47 avec son offensive imminente prévue.
01:00:50 1,3 million de Palestiniens y sont réfugiés.
01:00:53 Rafah est un point de passage important vers l'Egypte.
01:00:56 Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, persiste dans sa volonté
01:01:00 de lancer une offensive militaire contre cette ville.
01:01:02 Il assure que la population bénéficiera d'un passage sécurisé.
01:01:06 Enfin au Sénégal, un troisième habitant a été tué
01:01:10 alors qu'il manifestait dans le sud du pays
01:01:12 contre le report surprise de l'élection présidentielle.
01:01:15 Il s'agit d'un lycéen âgé de 16 ans.
01:01:17 La tension monte dans les rues sénégalaises
01:01:19 où des contestations d'ampleur se déroulent,
01:01:21 réprimées violemment par les forces de sécurité.
01:01:23 Le président Makisal est la principale cible des habitants révoltés
01:01:27 qui dénoncent une dictature.
01:01:29 Merci beaucoup, ma chère Maureen.
01:01:31 Prochain point sur l'actualité, ce sera l'édition de la nuit à minuit
01:01:34 avec Adrien Spidery.
01:01:36 Merci à vous, Maureen, et excellente nuit.
01:01:38 Nous en parlions à l'instant dans ce contexte d'un monde fracturé,
01:01:42 déchiré par les guerres.
01:01:43 Alors d'un côté, la guerre entre les terroristes du Hamas et Israël,
01:01:46 de l'autre, entre l'Ukraine et la Russie.
01:01:48 Et bien ce constat de François Fillon
01:01:51 qui écrit dans les colonnes de votre magazine "Régis le Sommier".
01:01:54 Il écrit donc sa vision du monde.
01:01:58 Et à lui, à le lire, c'est vrai que la perspective du 7 octobre,
01:02:01 d'un 7 octobre en France, c'est possible
01:02:04 puisque la menace pour notre civilisation,
01:02:06 ce n'est pas la Russie ou encore la Chine.
01:02:08 Le danger, c'est bel et bien le totalitarisme islamiste.
01:02:10 Que retenir de cette prise de parole, finalement,
01:02:12 François Fillon qui sort du silence en quelque sorte ?
01:02:14 Oui, il sort du silence.
01:02:16 Il a été, comment je dirais, empêtré dans ses déboires judiciaires.
01:02:21 Et il a écrit ce texte pour Omerta
01:02:24 pour un petit peu remettre, j'ai envie de dire,
01:02:26 l'Église au milieu, au cœur du village.
01:02:29 C'est-à-dire que ce qu'il constate, c'est d'abord que la guerre
01:02:32 est devenue une arme de décision planétaire.
01:02:36 C'est-à-dire qu'avant, on parlait de négociation
01:02:38 avant de rentrer en conflit.
01:02:39 Aujourd'hui, on fait des conflits avant de rentrer en négociation.
01:02:42 Et que ça a tendance à se multiplier.
01:02:45 Il parle évidemment de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie.
01:02:48 Il parle de plein de points de la planète
01:02:50 qui sont rentrés en ébullition.
01:02:52 Et ce qui est intéressant, c'est qu'il est aussi,
01:02:54 il analyse cette recomposition du monde,
01:02:57 cette espèce de tectonique des plaques,
01:02:59 qui a été inaugurée, on dira, par la guerre en Ukraine
01:03:04 en février 2022, et également par, le 7 octobre dernier,
01:03:09 l'attaque terroriste du Hamas.
01:03:11 - Il est tous contre l'Occident.
01:03:13 Ça peut se finir comme ça.
01:03:14 - C'est ça son grand constat.
01:03:17 C'est qu'il dit aujourd'hui, on a un petit peu regardé de loin,
01:03:22 en rigolant, les BRICS.
01:03:24 On s'est dit, oui, comment cet ensemble hétéroclite ?
01:03:27 Mais qu'en fait, finalement, on s'aperçoit que ces BRICS-là
01:03:31 risquent de se faire, et ce monde multipolaire
01:03:34 risque de se faire contre nous.
01:03:37 Et le titre de son papier, d'ailleurs,
01:03:39 on y avait beaucoup réfléchi, mais c'est "Éviter le tous
01:03:42 contre l'Occident". Pourquoi ? Parce que l'Occident
01:03:44 a encore des choses à dire au monde.
01:03:46 Et l'Occident a encore un message.
01:03:48 Encore faut-il que ce même Occident évite l'arrogance
01:03:52 qu'il a eue, évite de penser qu'il est l'alpha et l'oméga
01:03:57 du monde, et que, vous savez, quand on...
01:04:00 Souvenez-vous, quand on était en université,
01:04:03 on entendait le terme de pays émergents.
01:04:05 Les pays émergents, c'était le Brésil,
01:04:08 c'était tantôt... À l'époque, il y avait l'Argentine
01:04:11 ou d'autres pays dans le monde, l'Inde, la Chine,
01:04:14 et on se disait "pays émergents", ça veut dire "pays
01:04:16 qui prennent la direction", en gros, pour devenir
01:04:18 un peu comme nous. Et on a toujours eu cette espèce
01:04:21 de vision des choses, et François Fillon dit "attention",
01:04:25 parce qu'aujourd'hui, avec cette vision des choses,
01:04:28 c'est complètement contre-productif pour ce que nous voulons
01:04:32 exprimer, et même pour notre avenir.
01:04:35 - Julo Dobadia, vous rejoignez cette vision de François Fillon,
01:04:39 d'une crainte d'un "tous contre l'Occident" ?
01:04:42 - Oui, tout à fait. D'ailleurs, François Fillon
01:04:45 avait nourri cette crainte déjà dans un ouvrage
01:04:48 il y a 7-8 ans, en 2016, "Vainque le terrorisme islamique".
01:04:52 Moi, je crois qu'en fait, il a raison, dans le sens où
01:04:56 il faut ici bien distinguer le fantasme
01:04:59 de la réalité. S'agissant de l'islamisme,
01:05:02 et contrairement à ce que clament les pourfondeurs
01:05:05 de l'islamophobie, le danger de l'islam radical,
01:05:08 c'est pas un fantasme. Il est nullement fantasmatique.
01:05:12 Quand on a lu les écrits de la Yatola Khomeini,
01:05:15 déclarant sa haine de l'Occident, sa volonté d'installer
01:05:18 un pouvoir islamique mondial, projet qui a été repris
01:05:22 par Daesh en Irak, qui a été repris aussi par Boko Haram
01:05:26 en Afrique, on n'est pas dans le fantasme, on est dans la réalité.
01:05:30 Quand ces projets donnent lieu à un terrorisme mondial
01:05:34 multipliant les attaques, multipliant les attentats,
01:05:38 ainsi que la création en Irak d'une république islamique,
01:05:41 on n'est pas dans le fantasme, on est dans la réalité.
01:05:45 En revanche, et ça il faut le dire quand même,
01:05:47 quand on entend des voix traiter d'islamophobe
01:05:50 le fait de dénoncer l'islamisme, là, on n'est pas dans la réalité,
01:05:54 on est dans le fantasme. De même, quand on entend
01:05:58 ces mêmes voix accuser la France de haine envers l'islam,
01:06:02 alors que l'islamisme, lui, appelle, lui, régulièrement
01:06:06 à la guerre contre la France, là encore, on n'est pas dans la réalité,
01:06:10 mais on est dans le fantasme. Donc je crois que si on veut
01:06:13 faire preuve d'un peu de bon sens ici, dans cette affaire,
01:06:17 eh bien il faut ramener le fantasme au fantasme,
01:06:19 la réalité à la réalité, et pas qu'on fonde le fantasme et la réalité.
01:06:23 Mais au fond, la question, est-ce que c'est la Russie aujourd'hui,
01:06:26 le danger pour l'Europe, ou finalement, c'est effectivement
01:06:29 ce totalitarisme-islamisme, comme le dit François Fillon
01:06:32 dans les colonnes d'Omerta, Jérémy Calfon,
01:06:35 puisqu'on voit bien que nos dirigeants européens, aujourd'hui,
01:06:37 craignent véritablement la Russie, ou en tout cas une expansion du conflit.
01:06:42 Ce qui est certain, c'est que et la Russie, et la Chine,
01:06:45 et l'islamisme sont des menaces, mais la vraie menace
01:06:47 qui pèse sur l'Europe, c'est son affaissement, en réalité.
01:06:51 C'est-à-dire que toutes ces menaces-là, l'Occident peut y faire face,
01:06:55 si l'Occident est fort et si l'Occident reste uni.
01:06:58 Or, aujourd'hui, qu'est-ce qu'on constate ?
01:07:00 Que les occidentaux sont déchirés, les populismes gagnent partout en Europe,
01:07:05 aux États-Unis, Donald Trump fait la course dans les sondages,
01:07:08 l'islamisme gagne aussi les différents pays européens,
01:07:12 et donc, en fait, vous avez un affaissement politique,
01:07:15 civilisationnel, culturel européen, qui la rend sensible
01:07:19 et vulnérable à la menace islamiste, mais aussi à l'ensemble
01:07:23 des autres menaces, la compétition chinoise, le désir que moi,
01:07:28 j'estime être expansionniste de la Russie, certains, j'imagine,
01:07:31 contesteront, mais en fait, la vérité, c'est que l'Europe doit se renforcer,
01:07:35 que l'Europe doit être unie, l'Europe aussi, et les États-Unis,
01:07:38 c'est ça, la principale.
01:07:39 La première menace, c'est l'affaissement, finalement, de l'Occident, aujourd'hui.
01:07:42 Alors, il y a une chose qui est intéressante dans le texte
01:07:47 de François Fillon, c'est qu'il fait un peu son mea culpa,
01:07:50 parce qu'il était à la manœuvre au moment où Nicolas Sarkozy
01:07:54 et lui-même ont décidé de réintégrer la France dans le commandement
01:07:59 intégré de l'OTAN, et il dit qu'à l'époque, il avait calculé
01:08:03 que ça renforcerait la France, que ça renforcerait l'Europe.
01:08:07 Il dit, les résultats n'ont pas été au rendez-vous, et en gros,
01:08:11 on est la locomotive, ce sont les États-Unis, et on est derrière.
01:08:16 Et aujourd'hui, on n'arrive pas à avoir cette voie et à retrouver cette voie.
01:08:20 Donc, il y a une forme de mea culpa qui est intéressante, je trouve.
01:08:23 – Un dernier mot de Denis Léchant et Gabriel Cluzel,
01:08:25 et puis on dira un mot des agriculteurs, également,
01:08:27 puisque la colère couvre, Denis Léchant.
01:08:29 – Alors, on peut faire toute une émission sur ce qu'a sorti François Fillon.
01:08:33 C'est très intéressant, alors, je vais reprendre un petit peu dans le désordre,
01:08:36 il y a plusieurs types de menaces, ce ne sont pas du tout les mêmes,
01:08:39 et ce n'est pas du tout la même temporalité.
01:08:41 Effectivement, la Russie est en train de s'allier avec la Chine,
01:08:43 la Chine s'appuie sur la Russie pour certains éléments,
01:08:45 pour étendre son influence, et ça, c'est plutôt, non pas une menace,
01:08:49 mais ça va être une existence réelle, ça va être factuel d'ici,
01:08:53 allez, une, peut-être deux générations, donc c'est le temps long.
01:08:56 Mais eux, ils s'installent, et effectivement, je rejoins sur ce que disait Régis,
01:08:59 c'est intéressant parce que ces pays, ces pays en voie de développement,
01:09:03 puis ces pays émergents, en fait, l'Occident niait leur histoire,
01:09:06 le poids de leur histoire, et une Chine va faire une influence chinoise,
01:09:10 et non pas occidentale.
01:09:12 Donc en fait, là, on a deux chocs de temporalité, de culture.
01:09:15 Maintenant, à beaucoup plus court terme, effectivement,
01:09:18 la menace terroriste a explosé.
01:09:20 D'ailleurs, nos services de sécurité le savent très bien,
01:09:22 on est toujours au maximum de la surveillance.
01:09:25 Donc, ce n'est pas du tout la même typologie, ni même la même temporalité.
01:09:28 Mais pour revenir sur ce que disait François Fillon, c'est très intéressant, d'ailleurs,
01:09:32 son retour à la parole et la manière dont il s'y prend, c'est très intéressant
01:09:36 parce que, en prenant de la hauteur et en faisant un mapping
01:09:39 de tous les risques qu'il y a dans le monde, et notamment sa cause qui est chère,
01:09:43 des chrétiens d'Orient, qu'il a beaucoup défendu.
01:09:45 Il revient beaucoup dessus.
01:09:47 Voilà, c'est assez intéressant de voir ça.
01:09:49 Et c'est assez intéressant de voir également qu'en fait, maintenant,
01:09:52 on admet une erreur qui était, pour beaucoup d'analystes et de spécialistes,
01:09:55 notamment aussi certains militaires, de dire que c'était une erreur
01:09:58 de vouloir réintégrer l'OTAN.
01:10:00 Donc, c'est intéressant de voir, a posteriori, son regard à lui.
01:10:03 D'ailleurs, Nicolas Sarkozy ne s'est pas vraiment prononcé sur ce sujet-là.
01:10:07 Gabriel Cluzel, il vous reste un peu plus de deux minutes.
01:10:10 Non, mais ce que je trouve intéressant, c'est que de fait,
01:10:13 aujourd'hui, il y a deux conflits internationaux qui occupent,
01:10:16 qui nous occupent, qui occupent l'actualité, pour lesquels,
01:10:19 on peut dire que la France a choisi son camp, on va dire.
01:10:22 Il y a l'Ukraine contre la Russie, il y a Israël contre le Hamas.
01:10:25 Mais si l'on considère les deux, eh bien, il y en a un qui est quand même
01:10:29 déjà sur notre sol, alors que l'autre est extérieur.
01:10:33 Moi, je ne vois pas d'attentat sur notre sol, pas de Français tués
01:10:37 dans le cadre du conflit russo-ukrainien.
01:10:40 Parce que c'est nous, là, on a un cancer islamique qui s'est métastasé
01:10:43 chez nous, qui est arrivé par le cheval de Troyes de l'immigration
01:10:46 et qui est chez nous, c'est le nôtre.
01:10:48 Et pas qu'en France, d'ailleurs.
01:10:49 C'est notre combat. Pardon ?
01:10:50 Pas qu'en France, en Europe, je crois que l'Allemagne est assez craintive aussi.
01:10:53 Vous avez évidemment raison.
01:10:54 Donc, je pense que, de façon très simple et très naturelle,
01:10:56 François Fillon exprime l'idée que les Français ont de l'islamisme.
01:11:01 Pourquoi il y a Sentinelle devant nos églises ?
01:11:04 Pourquoi nous sommes fouillés partout ?
01:11:05 Pourquoi les écoles deviennent des bunkers ?
01:11:07 Pourquoi, etc., etc. ?
01:11:09 Pourquoi Dominique Bernard est mort pour une cause qui se passait
01:11:14 à des centaines de kilomètres, des milliers de kilomètres de là ?
01:11:17 Évidemment, parce qu'il est déjà sur notre sol.
01:11:21 Donc, cette menace, très naturellement, on poserait la question aux Français.
01:11:25 Ils feraient la même réponse que François Fillon.
01:11:27 Et la vision de François Fillon, l'ancien Premier ministre qui sort du silence,
01:11:32 est à découvrir dans Omer Tarra.
01:11:34 Omer Tarra, avec plein d'autres choses aussi.
01:11:36 Plein d'autres intervenants.
01:11:38 Emmerich Choprad, Alexandre Delval, Jacques Sapir,
01:11:42 aussi très intéressant sur l'économie de la Russie,
01:11:45 et Arnaud Klarsfeld également, sur le nouvel antisémitisme.
01:11:49 La guerre des mondes.
01:11:50 Il nous reste un peu plus d'une minute.
01:11:52 On va se quitter avec ce tweet,
01:11:53 puisque nous allons certainement en reparler cette semaine.
01:11:56 Regardez, c'est Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA.
01:12:01 Personne n'a intérêt à nous balader.
01:12:03 Nous n'avons pas de nouvelles depuis dix jours du gouvernement.
01:12:05 Je n'attendrai pas le salon de l'agriculture pour dire que le comte n'y est pas.
01:12:10 On en reparlera le week-end prochain.
01:12:12 Eh bien, visiblement, oui.
01:12:14 C'est parti pour un grand merci.
01:12:16 Un amant y conduit quand même.
01:12:17 Je n'ai pas de nouvelles depuis dix jours.
01:12:19 On s'y attendait un petit peu quand même.
01:12:21 On nous a recueillis, à mon avis, d'en reparler cette semaine.
01:12:24 Nous vous entendrons sur le sujet.
01:12:26 Un grand merci en tout cas à tous les cinq de nous avoir éclairés.
01:12:29 C'était absolument passionnant.
01:12:31 Ce décryptage sur l'actualité que vous pouvez retrouver cette émission en scannant.
01:12:35 Vous allez le voir, ce QR code, c'est l'application CNews.
01:12:38 Si vous ne l'avez pas, alors il est encore temps de scanner le QR code pour télécharger l'appli.
01:12:42 Vous aurez bien évidemment accès aux toutes dernières informations.
01:12:46 Et puis au replay, vous pourrez revoir cette émission,
01:12:49 ce soir info, week-end, notamment avec toutes les analyses de nos invités.
01:12:53 L'actualité continue avec Adrien Spiteri.
01:12:55 C'est dans un instant l'édition de la nuit.
01:12:58 Excellente nuit sur notre antenne.
01:13:00 Très bonne semaine à tous.
01:13:02 À très vite.
01:13:04 [Musique]