Michaël Morel estime que les annonces du gouvernement vont dans le bon sens mais attend des avancées concrètes pour répondre à la crise agricole, en germe depuis des années.
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00:00 [Musique]
00:07 Je vais faire un petit tour à la mairie.
00:09 Vous me suivez ?
00:10 Merci.
00:12 [Musique]
00:23 Il est 7h30, 7h40.
00:25 J'ai fait le boulot à la ferme ici.
00:27 Je rentre à un petit moment pour faire lever ma fille, la faire déjeuner.
00:31 C'est un moment un peu privilégié.
00:33 Le temps qu'elle finisse de se préparer, je me connecte sur les mails de la mairie
00:36 pour voir un peu ce qui se passe, ce qu'on a reçu.
00:38 Ça c'est mon rituel du matin.
00:40 Les secrétaires ont trié un peu, elles m'envoient tout ce qui me concerne.
00:45 Et après je fais le point, comme ça je sais, tout à l'heure on ira, je pense, fin de matinée,
00:50 s'il n'y a pas de souci à la ferme.
00:52 Faire un tour à la mairie, c'est que je sais déjà un peu ce que je dois faire,
00:55 ce que je dois rappeler, qui je dois répondre.
00:59 Vous venez avec moi ?
01:03 Ah celui-là, oui.
01:07 Comment vous vivez-vous à cette période, après les annonces,
01:11 et avant le Salon de l'agriculture, où on vous a promis pas mal de choses ?
01:15 J'ai trouvé que les annonces faites allaient dans le sens, c'est bien.
01:19 J'espère juste, aujourd'hui, et ça me ferait presque un peu peur,
01:22 que ça ira au bout, qu'on ne va pas laisser tomber.
01:25 C'est pas juste des annonces, pas de mode, mais pour nous calmer,
01:31 et qu'il n'y ait rien qui soit fait après.
01:33 Si ce n'est pas à la hauteur de ce qu'on demandait, ça va rebouger.
01:37 Il faudra bien que ça rebouge et qu'on se remobilise.
01:40 On a bien vu l'ampleur que ça a pris.
01:42 Il y a vraiment un mal-être dans le milieu, et il y a un manque de reconnaissance.
01:47 On est la seule profession à subir autant, pour avoir si peu de retour.
01:52 Vous, concrètement, dans votre quotidien, pour l'instant, rien n'a changé ?
01:56 Non, rien n'a changé. Il n'y a rien vu de concret.
02:02 Après, ce qui a été demandé, c'est aussi des réformes qui sont assez longues à mettre en place.
02:07 Ça ne peut pas sortir du jour au lendemain.
02:10 J'espère qu'on aura plus d'infos d'ici début avril,
02:14 sur les semis de maïs, les semis de printemps.
02:17 Ça leur donne à la machine.
02:26 Ça y est, vous êtes passant de votre mère ?
02:33 Je dis souvent que c'est plus facile d'être mère qu'être agriculteur.
02:43 Je ne serai que mère, je ne serai bien plus tranquille dans ma vie.
02:46 On arrive à la mairie de Jaillot.
02:48 Une petite commune de 1650 hectares, avec environ 1300 habitants.
02:54 Vous me suivez ?
02:56 Voici le bureau.
03:06 Il y a aussi de la paperasse ici.
03:09 C'est mon premier mandat en tant que maire.
03:11 J'étais adjoint avant, j'ai fait un mandat de conseiller, un mandat d'adjoint.
03:14 Mon prédécesseur, avec qui on travaillait déjà pas mal ensemble, n'a pas souhaité repartir.
03:21 Je me suis posé la question.
03:25 Ça s'est fait assez automatiquement.
03:27 On avait un peu les mêmes idées.
03:29 Est-ce que vous vous êtes senti vraiment compris par Gabriel Attal et le gouvernement ?
03:35 On n'est jamais sûr, parce que ça reste de la politique.
03:39 J'entendais ce matin, je regardais un peu l'Assemblée.
03:43 Une personne a dit qu'il n'y a qu'un jour, c'était l'école qui passait en priorité.
03:48 La semaine dernière, c'était les hôpitaux.
03:50 Et aujourd'hui, c'est l'agriculture.
03:52 La phrase était bien dite.
03:55 Ce que je trouve dommage aujourd'hui, c'est que ça a fait la une des médias toute la semaine dernière.
04:01 Aujourd'hui, j'ai l'impression qu'on n'en parle presque plus.
04:04 Je pense qu'il y aura un rebond au salon de l'agriculture.
04:07 C'est un événement aussi qui est bien partagé par les Français.
04:12 Et que normalement, on doit avoir des annonces.
04:16 J'espère.
04:18 [Musique]