La gardienne Cynthia Djohoré révèle les tristes conditions du football féminin au cours d'un panel. Entre absence de contrat, des primes dérisoires et des heures de match, elle décrit la souffrance des joueuses Ivoiriennes.
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00:00 J'ai mal quand je parle. On joue au football pour soutenir nos parents,
00:08 pour donner le mieux à tout le monde. Souvent, on voit les joueurs à Oued Oba,
00:18 mais nous, on joue au football. Il n'y a pas de publication sur le championnat.
00:24 Soit, s'il y a une publication, c'est une photo d'une fille qui n'a jamais joué au ballon sur le terrain.
00:32 Non, il ne faut pas rire, on va dire la vérité. Une photo d'une fille qui n'a jamais joué au ballon sur le terrain,
00:40 c'est un question pour un cadre de football féminin. Ça fait un. De deux, le match se joue à 10 heures.
00:49 J'ai dit bien à 10 heures. C'est-à-dire qu'on n'est même pas considéré.
00:55 On n'est pas considéré, franchement. Et puis, on est fatigué de ça.
01:03 On va jouer pour le pays, c'est zéro. On va jouer pour un championnat qui finit un match à 2000 ou 3000.
01:13 Un match de 90 minutes, vous trouvez ça normal ? Ce n'est pas normal.
01:20 Les garçons, ils ont deux pieds. Nous, on a deux pieds. Ils ont deux bras. On a deux bras.
01:26 Ils sont plus payés que nous. Si on change le championnat du football féminin, c'est 10000 et 10 000.
01:32 10 millions. C'est réparti par 1 million chaque fin du mois. Ce n'est pas normal.
01:39 Chez les garçons, c'est 100 millions. C'est-à-dire que ça ne fait même pas la moitié du football féminin.
01:46 Quand tu te plains, on te dit si tu es une femme, il ne faut pas aller.
01:52 On a subi, après un match de la Col d'Ivoire, je ne sais pas si vous vous rappelez, il faut...
02:00 Il faut appeler. On a participé jusqu'à l'arrivée à la finale. On a perdu la finale.
02:06 On nous a donné 10 000. Non, vous criez. C'est la vérité.
02:12 On nous a donné 10 000. Comme pour des matchs. On a joué 5 matchs. On nous donne 10 000.
02:19 On est allé chez vous, on nous a appelé. On a joué la Coupe du monde.
02:24 On nous compte avions. 1, 2, 3, 4. On descend de l'avion, on nous donne 10 000. On est allé chez vous.
02:30 Non, vous criez. C'est la vérité. C'est ce qu'on subit au football féminin.
02:35 Il y a beaucoup de choses. Si vous n'allez pas, on ne va pas quitter ici.
02:40 Franchement, il faut qu'on se dise la vérité. Ça fait mal.
02:57 Souvent, on nous met les matchs. On dit, vous jouez jeudi à 10 heures.
03:05 A la veille, on vous appelle pour que vous ne jouiez plus.
03:09 Vous avez dit non. Il n'y a même pas de doute. Mais il faut penser à mettre des.
03:13 Ils ont foutu. Ils ont foutu.
03:17 Suiveurs, prenez mon nom, vous allez partir parler.
03:20 Il y a tout vu. Au cours du match, le coach, qu'est-ce qu'il doit faire? Il doit te soutenir.
03:28 Bon, fais ça, fais ça, fais ça. Le contraire, il va mettre un pic.
03:32 Oh, il ne faut rien, il faut partir de là-bas. Ce n'est pas bon.
03:36 On subit trop. Vous dites qu'il y a grossi. C'est normal.
03:41 Si un match, je m'en ai aidé de mes parents, sans gain, il n'y avait pas grossi.
03:45 Non, c'est la vérité. Il n'y avait pas grossi.
03:48 Si j'étais bien payé, il n'y avait pas grossi. Il a reçu mon alimentation.
03:52 Mais franchement, il est moins chèque que j'ai. Il a une fille, elle en se gagne.
03:57 Il fait comment? Il a reçu le père et la mère. C'est moi qui ai mis mon enfant à l'école.
04:02 Il gagne combien? Franchement, dites-nous.
04:06 Si c'est vous, est-ce que vous avez laissé vos enfants jouer au football?
04:10 Si c'est vous, est-ce que vous avez laissé vos enfants jouer au football?
04:16 Non. On joue pour le plaisir. Mais ce plaisir, ça nous apporte quoi?
04:23 Ça nous apporte quoi? La tristesse.
04:28 Tu dors le soir. Le matin, tu te réveilles. Pendant que tu dors, tu réfléchis à comment tu vas mourir demain.
04:35 Tu n'as pas de cifres dans ton cul.
04:38 Non, excusez-moi. Il y a beaucoup dans le cœur.
04:43 Quand tes parents te donnent 500 ou 200 pour te dire que c'est toi, ça, c'est pas une honte.
04:50 C'est une honte, franchement.
04:53 Si la fédération nous prend bien, ils vont voir qu'on va remporter ce trophée.
04:58 Parce qu'on a beaucoup de talent, quand tu vois.
05:00 On a beaucoup de talent, mais il n'y a pas de suivi.
05:04 On t'appelle en sélection.
05:07 Tu sais, dans d'autres pays, on est content de jouer au football.
05:10 Quand tu t'appelles en sélection, tu te dis "yep, tu fais quoi là-bas?"
05:14 Parce qu'il n'y a pas de primes de sélection.
05:17 Un jour, on s'est entré pour un entrainement de sélection.
05:20 La prime d'entrainement, 5 000.
05:24 Vous criez, vous riez. Je vous dis la vérité.
05:27 Si vous riez, pour moi, non, pas lui, pas lui.
05:30 Prime d'entrainement, 5 000. Prix de match, 10 000. Une sélection.
05:34 Les garçons, ils peuvent venir jouer comme ça.
05:39 10 000 gars sont devenus joueurs. Placez-les.