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Dans ce 1er podcast sportif, le boxeur Koné Mémon & le footballeur Yabré François discutent autour du mental du sportif. Bienvenue dans la première partie de ce 1er numéro.

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Sport
Transcription
00:00Bonjour à toutes, bonjour à tous. Bienvenue dans ce premier numéro de votre podcast Au-delà de la
00:12Suède. Ce sera un moment d'échange entre nos sportifs, surtout des champions, ça il faut le
00:17dire, issus de différentes disciplines pour comprendre ce qui se passe dans leur quotidien,
00:23ce qui se passe derrière leurs yeux, leurs transpirations. Eh bien, mes deux premiers
00:29coéquipiers sont là, on va demander à François déjà de se présenter pour ceux qui ne le connaissent
00:34pas. Salut à tous, moi c'est François Yabré, international boukinabé qui est venu au niveau
00:41de la Roumanie depuis maintenant trois ans. Mimou. Salut à tous, moi c'est Koné Mimou,
00:48alias La Brume, champion du boxe Thaï, deux fois champion du monde du boxe Thaï. Deux fois
00:55champion du monde du boxe Thaï, vous êtes le premier Ivoirien à avoir été champion du monde ? Oui,
01:00le premier Ivoirien, le premier Ivoirien à être champion du monde, le premier Ivoirien deux fois
01:04champion du monde et le seul, pour l'instant. Donc aujourd'hui, on va parler plus du mental.
01:13Le mental, c'est quoi le mental ? Quelle est son importance dans la vie d'un sportif de haut
01:19niveau comme vous ? Pour vous déjà, c'est quoi le mental ? Je commence ? Pour moi, le mental en
01:32sport de combat, c'est ce qui permet d'abord de bien s'entraîner, parce que vous savez que le
01:40mental, il est au-dessus de tout. C'est vrai, tu peux être bien physiquement, mais si mentalement,
01:46tu n'es pas là, le physique ne va pas suivre. Donc le mental chez nous, c'est le moteur.
01:51François ? C'est justement ce que j'allais dire, j'allais aller dans la même lancée comme lui,
01:59j'allais dire que le mental en fait, c'est le moteur, c'est le truc qui te permet de, même
02:04tu n'es pas allé à l'entraînement, même quand tu ne te sens pas bien, même quand tu es fatigué et
02:07tout, c'est la base en fait de toute chose. Le mental te permet d'avoir un mental assez,
02:15comme on dit, c'est genre avoir la motivation, avoir ce qu'il faut pour pouvoir s'entraîner,
02:19pouvoir aller au-delà de ses limites en fait. Est-ce que pour vous, François, vous êtes dans
02:26un sport collectif, est-ce que le fait d'évoluer avec des coéquipiers, ça vous aide, je veux dire,
02:36au niveau mental ? Bon, je dirais oui, parce que c'est un sport collectif, comme vous avez dit,
02:41donc voir un coéquipier qui se donne à fond, tu ne veux pas être en fait derrière ou dernier,
02:51c'est quand même une motivation en fait. Donc ton mental te pousse à vouloir te surpasser pour ne
02:56pas être celui qui sera derrière. Donc le fait d'être en groupe, ça aussi une motivation en
03:02fait de se surpasser. Mais moi, vous avez été deux fois champion du monde. Déjà la première fois
03:09qu'on devient champion du monde et en plus le premier voyant, qu'est-ce que ça fait ? Je vais
03:17dire que c'est intéressant, mais en même temps, moi j'ai une manière de ressentir les choses qui
03:23n'est pas forcément la manière de ressentir les choses des autres. Moi, la boxe, c'est ce que je
03:31cherche dans la boxe, ce n'est pas forcément ce que les autres cherchent. Moi, je n'ai jamais
03:35vraiment rêvé d'être champion du monde. Donc quand j'ai partagé, j'étais relâché. Même quand j'ai
03:40gagné, je suis champion de vie. Ce n'est pas quelque chose qui m'a marqué énormément en fait,
03:49que ce soit la première fois ou la deuxième fois. C'est vrai que c'est quand même énorme,
03:53puisque je suis le premier voyant, les aînés sont partis depuis, je ne sais pas, 95. Est-ce qu'ils
04:01t'aimaient ? Je ne sais même pas. Vous voyez. Mais si être champion du monde n'est pas, je pourrais
04:08dire, l'un de vos targets, l'une de vos cibles, qu'est-ce qui véritablement vous a motivé, vous
04:16conduit toujours à faire la boxe ? À voir ce que je suis pensé, effectivement. Je vais dire, c'est
04:22la douleur, la bagarre. J'ai envie, j'ai envie de tester les gens, j'ai envie de combattre des gars
04:27qui sont violents. Voici, tu peux envoyer. En fait, c'est un truc personnel. Je ne cherche pas
04:36forcément à être, je ne sais pas, champion, tout ça. Mais moi, je veux des gens qui sont vraiment
04:42forts. Quand on me dit, lui, il est fort, je le veux. Sinon, aller faire un combat pour une
04:50ceinture, tu es champion, je m'en fous. Prends ta ceinture, ce n'est pas mon problème. C'est lui qui
04:55est fort, moi, je le veux parce que, voilà, c'est personnel. Mais c'est quand même difficile à
05:00comprendre pour les gens. François, je lui ai dit, on entend beaucoup les sportifs, surtout les
05:06footballeurs qui disent que c'est ce genre de match-là qu'on rêve de jouer, ce genre de finale.
05:12Toi qui as déjà joué des finales, tu as même gagné. Et je l'ai dit récemment, ton dernier match de
05:20championnat, vous avez perdu la finale de la coupe. Comment est-ce que le mental, je l'ai dit, permet de
05:28se relever dès le lendemain ou même dans les vestiaires? Moi, personnellement, depuis tout petit,
05:35j'ai toujours aimé le fait d'être sur un terrain de foot avec 50 000, 60 000 personnes qui regardent.
05:41L'adrénaline, ça fait un truc, en fait. Il faut être là pour ressentir ça, le bruit des supporters et tout,
05:49ça motive. Et comme tu as dit, on perd des finales, on gagne des matchs, on perd. C'est le football,
05:55en fait. Donc, le truc, c'est de toujours vouloir se relever, c'est de toujours vouloir se supporter.
06:01C'est comme il a dit, chacun gère ça différemment, en fait. Mais moi, dès que je perds un match samedi,
06:07je suis pressé pour le prochain match, en fait, pour pouvoir encore rejouer, pour montrer que ça n'a pas
06:11arrivé que je fasse un faux pas. Mais le faux pas que j'ai fait ne me définit pas, en fait.
06:15Je suis pressé pour le prochain match pour montrer à tout le monde que, oui, on a fait un faux pas aujourd'hui,
06:20mais le prochain match, on peut encore faire mieux, en fait. Moi, pour ça, je me suis toujours passé.
06:25Le temps de la relève, est-ce que ça dépend de l'enjeu du match ? Perdre une finale pour se relever,
06:34on perd la finale samedi. Est-ce que pour se relever, le temps de la relève peut être le lendemain,
06:39le dimanche, et puis perdre un match du championnat où on sait qu'on a encore d'autres journées
06:45pour se rattraper ? Quelques minutes après le coup de sifflet, on pense déjà au prochain,
06:49mais est-ce que ça varie ?
06:50Moi, j'avoue que perdre une finale et se relever le lendemain, c'est très difficile.
06:54Moi, je n'ai pratiquement pas dormi deux jours après la défaite de la finale.
06:58Mais après, tu t'es dit qu'il y a un autre match qui arrive. Donc, si tu la perds encore ou si tu perds le match,
07:03si tu perds le prochain match, ça va être encore plus difficile. Donc, arranges-toi quand même à gagner le prochain match
07:08pour ne pas trop ressentir la défaite de la Coupe, même si la défaite de la Coupe va toujours demeurer, en fait.
07:13C'est pour éviter d'avoir encore mal que tu arrives à suivi rapidement.
07:20En tout cas, moi, personnellement, j'ai vraiment du mal avec les défaites.
07:22Je n'arrive pas à... Quand je perds un match ou même je perds l'entraînement, les jours qui suivent, ça me fatiguent.
07:27Il faut gagner l'entraînement, il faut gagner les petites séances et tout, ça me fait du bien.
07:31Donc, la victoire, ça me booste à continuer, en fait.
07:35Mais moi, en termes de défaite, j'ai vu que tu as seulement deux défaites. C'est bien ça ?
07:40Oui.
07:4014 combats ou 14 victoires ?
07:4214 combats, 2 défaites.
07:4314 combats, 2 défaites, 5 KO. Donc, toi, tu as connu deux défaites.
07:50Les 14 combats, c'est un professionnel ?
07:52Non, non, il y a...
07:53Il y a aussi les combats amateurs.
07:55Toi, qui as connu deux défaites, quelle est la défaite qui t'a véritablement affecté ?
08:02Aucune des deux.
08:03Aucune des deux.
08:04Aucune des deux.
08:06Comme je l'ai dit, ça dépend de comment tu vois la chose, d'accord ?
08:09La première défaite, on devait aller en Thaïlande pour la première fois, d'accord ?
08:14Donc, on s'apprêtait pour aller en Thaïlande.
08:17Donc, avant de monter, mon coach m'a dit, on s'en fout de la victoire.
08:21On s'est entraîné, c'est un entraînement.
08:23Tu viens, c'est un sparring, comme on dit chez nous, d'accord ?
08:26Donc, tu viens, tu appliques ce qu'on a fait en entraînement.
08:30C'est tout ce que le coach m'a demandé.
08:31Donc, je suis venu appliquer.
08:34Voilà.
08:35Après, ils m'ont dit, je ne vais pas dire, ils m'ont dit, je n'ai pas gagné le combat.
08:40Après le combat, mon coach m'a dit, OK, l'entraînement est rentré.
08:43Il s'est dit, si on arrive en Thaïlande, avec ce que tu as fait là, tu vas gagner.
08:47Il n'a pas menti.
08:48La première défaite, c'était ici ?
08:51C'était ici.
08:52Les deux défaites, c'est ici.
08:53Je n'ai pas encore perdu à l'extérieur.
08:55Ah, OK.
08:56Ça veut dire que tu te donnes, je veux dire, tu mets ton nom en lieu pour ne pas saluer
09:02le nom de la famille qu'on est.
09:03Justement.
09:04Le nom de la Côte d'Ivoire.
09:06Ou peut-être la plus de pression à domicile ?
09:08Non, pas vraiment ça.
09:11Au fait, ce truc de mental, ça compte beaucoup.
09:15Quand je vais faire le combat, par exemple, le premier combat que je perds, pendant que
09:21je combats, je combats avec les règles du championnat du monde.
09:26Je compte mes points.
09:27OK.
09:28Quand je frappe, je compte.
09:29Là, j'ai manqué.
09:30Un, deux.
09:31Quand il me touche, OK, ça fait un point en moins.
09:34C'est-à-dire que moi, je suis en train de combattre, en même temps, je compte mes points.
09:37D'accord ?
09:38Mentalement, j'étais pas venu à la guerre, j'étais venu juste voir si j'ai assimilé
09:46ce que j'ai appris à l'entraînement.
09:48Ça, c'était la première défaite.
09:50La deuxième défaite, là, la vérité, mentalement, j'étais cassé.
09:54J'ai combattu juste parce que c'était l'année 2020, tout le monde voulait venir.
10:03Alors que mentalement, c'était pas ça.
10:05J'étais malade, j'avais le truc des familles.
10:07En tout cas, mentalement, j'étais cassé.
10:09Mais je suis allé faire le combat.
10:11Bon, j'ai pas envie de saluer la victoire du gars, mais dans ma tête, je me suis dit,
10:16bon, il n'est pas dangereux pour moi.
10:18Je peux perdre le combat, mais il va rien me faire.
10:20Il va pas me blesser.
10:21Lui, il peut pas me blesser.
10:22C'est pour ça que je suis allé faire le combat.
10:24Si pour moi, c'était quelqu'un de dangereux, avec mon état, j'allais pas accepter de
10:29faire le combat.
10:30J'allais me dire non.
10:31OK.
10:32On t'a pas encore connu au sol depuis tes 14 combats.
10:40Mais moi, j'allais lui poser une question.
10:42Comme il dit qu'il a seulement deux défaites, ses deux défaites sont à domicile.
10:46Qu'est-ce qui explique que quand t'es à l'extérieur, tu gagnes tous tes combats,
10:51et à domicile, il y a un truc qui te bloque.
10:53À domicile, il y a plus de pression.
10:55C'est pas qu'il y a plus de pression.
10:58En fait, c'est les mêmes histoires mentales.
11:01T'es plus motivé quand tu prends l'avion, quand tu vas à l'extérieur, c'est ça ?
11:05La première fois en Thaïlande, par exemple, je suis tombé malade une semaine avant la
11:10compétition.
11:11Heureusement, on est arrivé dix jours avant la compétition.
11:12On a fait une semaine de paluche quand on est arrivé.
11:15Donc, je me suis entraîné deux jours avant la compétition pour aller faire la compétition.
11:20Mais j'ai eu des gens qui étaient en cours de voyage et qui m'ont appelé à chaque
11:26fois.
11:28Même si ça ne va pas, j'ai eu le courage.
11:30Ils m'ont boosté, boosté, boosté.
11:32Donc, quand j'allais au combat, j'allais au combat libre.
11:37Alors qu'au pays, c'est le dernier combat que j'ai perdu.
11:42T'as pas la même motivation.
11:45J'ai pas dit à quelqu'un que ça n'allait pas.
11:47Quand je suis arrivé, je ris.
11:49Ça va.
11:50J'ai pas dit à quelqu'un que ça ne va pas.
11:53Même si les gens voyaient que mentalement, moi, je n'étais plus comme avant.
11:58Mais ça va.
11:59Je disais oui, ça va, ça va.
12:01Ce n'est pas un problème.
12:02Ce que tu dis me fait penser à une citation.
12:05Je suppose, je ne sais pas si vous la connaissez, mais je vais essayer de l'évoquer.
12:10Tu ne sais pas à quel point tu es fort jusqu'au jour où être fort reste la seule option.
12:16Est-ce que vous savez ça vient de qui?
12:18Je ne sais pas, mais j'ai déjà entendu.
12:20Je ne sais pas ça vient de qui, mais bon.
12:22Si je le dis, c'est que vous allez me taper.
12:24Il y a des rastas aussi.
12:27Bob Marley?
12:28Bob Marley.
12:29OK.
12:30Qu'est-ce que ça vous inspire, ce message?
12:36Bon, ça dépend après.
12:41Ne pas vouloir, comment on appelle, abandonner.
12:46Ou bien ne pas vouloir rester sur une note négative, tu vois, ou négative.
12:52Peut aussi te booster à ne pas rester sur la défaite, en fait.
12:56Donc, tu es obligé de puiser au plus profond de toi.
12:59Et tu te rends compte que, en fait, tu as cette capacité à revenir, en fait, à te relever même quand tu tombes.
13:06C'est comme ça mon jeu.
13:08Est-ce que, je dis de manière pratique, tu penses que tu as déjà été dans ce cadre?
13:15Je me suis dit que être fort, c'est la seule option.
13:19Mais déjà, quand tu penses à où tu étais avant, tu vois, toutes les galères que tu as vécues et tout,
13:24les entraînements, la fatigue, les difficultés, tu n'as pas le choix que de continuer, en fait.
13:29Donc, tu n'as pas laissé une défaite ou une situation difficile, tu vois, te casser.
13:34Et c'est que, aussi, il y a des gens qui, peut-être, qui te regardent.
13:36Tu es comme un exemple pour ces petits qui te regardent, pour des gens qui te regardent, pour ceux qui te suivent.
13:41Tu n'as pas le choix que de continuer, en fait.
13:42Il y a la famille, il y a beaucoup de choses, en fait, qui te boostent à continuer, en fait, pour ne pas rester sur la défaite.
13:48Et toi, Amirou?
13:50Oui, c'est un peu la même chose, tu vois.
13:54Parfois, quand tu es au pied du mur, quand tu sais que derrière toi, il n'y a plus rien à part le mur,
14:03tu oublies d'affronter ce qui vient devant.
14:05C'est un peu ça, ce truc-là qu'il a dit, tu vois.
14:10Parfois, il y a des trucs, tu te dis, je ne peux pas perdre.
14:13Je ne peux pas me permettre de perdre parce que, peut-être, j'ai trop parlé, ou bien, avec l'entraînement que j'ai fait là.
14:22Ou bien, je vais prendre l'exemple de ma première finale en Thaïlande.
14:31Le coach, Oli, avant que je monte, j'ai tenté de monter et puis je viens.
14:36Il me dit, toi, quand on s'entraîne, on fait le sparring, toi, tu t'arrêtes avec moi.
14:41Genre, on s'étape. Moi, je suis poilou, mais on s'étape.
14:44Il faut monter et puis, il va te voir reculer, tu vas voir.
14:47Voilà.
14:48Tu n'as pas déjà pris ce qu'il avait dit?
14:50Quand tu penses comme ça, là, est-ce que tu peux reculer?
14:52Justement.
14:53Tu ne peux pas.
14:54Donc, quand je suis monté, j'arrive et je me suis dit, il m'entraîne avec un poilou qui me tape.
15:01Il n'existe pas ça.
15:02Ce n'est pas toi qui as le même poids que moi.
15:04Tu vois, c'est un peu ça, quoi.
15:08François, toi, tu as vécu une situation quand même assez difficile pendant une année.
15:14Sans jouer.
15:16Surtout même que ce n'était pas à cause du PSG, mais pour des problèmes de comptabilité.
15:21Comment est-ce que tu as vécu cette situation?
15:25Sincèrement, j'avoue que ça a été très, très difficile.
15:28C'était une première déjà pour moi de rester, je ne sais pas, deux, trois mois sans club.
15:32Dès qu'il m'arrive, sept mois sans jouer.
15:34Sans vraiment faire ce que tu aimes.
15:36Cela dit, pas d'entraînement, sans rien.
15:38Tu te poses beaucoup de questions, en fait.
15:41Tu te dis, mais pourquoi ça t'arrive?
15:42C'est parce que tu n'as pas le niveau.
15:44En fait, tu as fait quelque chose, tu as manqué un truc.
15:47Tu as fait quelque chose que tu ne devais pas faire.
15:49Il y a beaucoup de questions qui t'arrivent, en fait.
15:50C'est difficile.
15:51Surtout qu'il y a la famille.
15:53Bon, moi, dans la société, je n'ai pas trop informé la famille, en fait.
15:56Je n'ai pas dit à la famille que je n'en jouais pas et tout.
15:59Mais c'était quand même difficile.
16:01Même avoir la motivation pour aller en salle, juste pour s'entraîner, pour se maintenir, c'est difficile.
16:05Mais là encore, tu te dis que tu n'as pas le choix que de rester fort, en fait.
16:10Parce que là, si tu te laisses abattre par ça,
16:13tout le rêve que tu as eu depuis que tu étais petit,
16:16toutes les galettes, toutes les souffrances que tu as eues, c'est zéro, en fait.
16:20Donc, il y a quelque chose qui te motive, qui te pousse à ne pas abandonner.
16:27Et moi, à ce moment-là, je me suis mis dans la prière.
16:30Depuis le moment de jeûne, j'ai confié la situation à Dieu.
16:33En tout cas, je lui ai dit, je ne peux pas me confier à toi.
16:37Et puis, tu vas m'abandonner, en fait.
16:39Tout le monde sait que je parle de toi.
16:41Je parle de Dieu et tout.
16:43Ça veut dire que c'est le moment de montrer à tout le monde
16:45que mon Dieu qui est pris, il est fidèle, il est fort, en fait.
16:48Donc, c'est comme ça. Ça a été difficile.
16:50Mais petit à petit, Dieu étant fidèle, il a fait ce qu'il avait à faire.
16:53J'ai dit, ça va, on va y aller.
16:55À quel moment, comme tu as dit, en termes de mental, de motivation, c'était difficile ?
17:02Franchement, je dirais qu'il y a des moments où tu n'as même pas voulu t'entraîner.
17:06Ça, c'est arrivé.
17:07Oui.
17:08Mais parlons de ça.
17:09Quelle a été la technique où tu sentais que les choses étaient en train de bouger
17:14et que toi aussi, tu devais pouvoir permettre à toutes les étoiles de s'aligner ?
17:18Où tu as dit, ok, là, je reprends les entraînements individuels, personnels, en salle à 100 % ?
17:25En fait, il y a une voix qui me disait que tu ne peux pas arrêter sur ça, en fait.
17:29Comme il a dit, moi, quand je paie, j'attends le prochain mois rapidement pour gagner,
17:33pour me sentir bien.
17:34Il me dit, il ne peut pas arrêter la carrière sur une note comme ça, en fait.
17:37Il fallait que je revienne.
17:39Et quand je pense, comme il a dit, il y a des gens, il y a des petits qui te voient comme un exemple.
17:43Qu'est-ce que tu lui as dit, en fait ?
17:44Tu lui as dit qu'il y avait eu un mauvais space et que tu as abandonné.
17:48En fait, ça ne tient pas la route, en fait.
17:50On te connaît comme quelqu'un qui n'abandonne pas.
17:52On te connaît comme une personne qui n'a jamais eu peur et tout ça, qui a affronté la situation.
17:56Et maintenant, tu es face à une difficulté et puis tu abandonnes.
18:00Tu ne peux pas abandonner. Tu ne peux pas traîner cela.
18:02Justement.
18:03Ce n'est pas le moment d'abandonner, en fait.
18:05Donc, il m'a dit qu'il ne faut pas que tu abandonnes.
18:07Et puis, la croyance aussi, la prière, il m'a dit qu'il va faire quelque chose, en fait.
18:12Donc, c'est celui-là qui m'a poussé, en fait, à continuer.
18:15J'essaie de montrer aussi que tu as déjà connu cette période-là.
18:20Surtout, aujourd'hui, la réalité, peut-être que tout le monde ne le sait pas,
18:24la boxe taille actuellement dans tous les problèmes depuis pratiquement deux ans.
18:28Je vais essayer de faire un petit résumé.
18:31Un petit résumé, tu vas ajouter.
18:33Pratiquement depuis deux ans, tous ceux qui font la boxe taille,
18:36tous les athlètes vont dans des sports.
18:39Je dirais qu'on excombe le MMA.
18:42Le kickboxing.
18:43Le kickboxing.
18:44Parce qu'il y a un problème au niveau de la fédération.
18:46Si bien que vous devez combattre en boxe,
18:48vous allez être obligé d'aller le faire à l'extérieur du pays.
18:51Comment est-ce que ça se passe ?
18:53Parce qu'il y a beaucoup comme toi avec qui j'échange,
18:56qui sont sur le point d'arrêter.
18:59Ils sont en train de faire d'autres disciplines qui ont laissé les gants complètement.
19:02Alors que je sais qu'ils viennent vraiment de là.
19:04Toi qui continues là.
19:06Comment tu vis déjà cette situation ?
19:10La situation est difficile pour tout le monde.
19:13Pour tous les athlètes.
19:14Parce que ceux qui sont en haut, on ne sait pas comment eux gèrent la chose.
19:17Mais c'est difficile pour nous les athlètes.
19:19Parce que nous, on aime combattre.
19:21C'est notre truc.
19:22On a combattu pour rien.
19:23Tu vas combattre, on te donne zéro.
19:25On te donne rien.
19:26Mais tu vas juste combattre parce que tu aimes ça.
19:29Donc quand il y a ce genre de truc,
19:32nous on a pu, pendant la période, aller en Thaïlande deux fois.
19:37Par la grâce de Dieu, on est allé en Thaïlande deux fois pour aller combattre hors du pays.
19:41Donc nous, on n'a pas vraiment chômé, si on peut dire ça comme ça.
19:45Puis après quand on est revenus, on est rentrés en MMA plus qu'au pays.
19:51On a fait comme tout le monde.
19:53Au Bénin, c'était MMA ?
19:55Oui.
19:56Au Bénin, c'était MMA.
19:58Je t'ai dit que tu m'as pris la vidéo de son concours.
20:00Ah ouais ?
20:02Ah ouais !
20:03Tu l'as fait dans la vidéo.
20:04J'ai vu tout les gars.
20:06Est-ce qu'il s'est réveillé chez les limbes ?
20:08Oui, il s'est réveillé chez les limbes.
20:11Ah ouais ? Tu l'as KO ?
20:13Il n'y a pas de problème.
20:17Ah ouais !
20:18Ah ouais, c'est bien.
20:19Bon, personnellement, on n'a pas vraiment chômé.
20:23On a fait Thaïlande deux fois.
20:25Après Bénin.
20:27Après Bénin, on est rentrés en MMA.
20:31Mais pour le côté Muay Thaï, c'est quand même compliqué.
20:37Parce que c'est ce qu'on aime.
20:39C'est ce qu'on aime, c'est ce qu'on a envie de faire.
20:41Donc quand il n'y a pas de compétition comme ça, franchement,
20:44il y a des périodes où tu n'as pas envie de t'entraîner.
20:46Tu t'es dit, tu m'entraînes pour quoi ?
20:49Tu m'entraînes pour rien.
20:51Il n'y a pas de combat.
20:53Le mental, il faut que le mental soit là.
20:55Ce n'est pas comme si le club te paye à la fin du mois.
20:59C'est que tu combats, et puis on te paye.
21:03Vous voyez un peu.
21:04Donc chez nous, quand tu ne combats pas, tu n'as pas l'argent.
21:08Donc tu te dis, ce n'est pas mieux, je vais aller travailler.
21:11Il y a des diplômes.
21:13Il y a des diplômes, ce n'est pas mieux, je vais aller travailler.
21:16C'est pour ça qu'il y a certains qui ont commencé à travailler,
21:19ils ont commencé à abandonner parce que c'est difficile pour tout le monde.
21:24Mais on ne peut pas rester là aussi.
21:26On n'a rien fait.
21:27La vie continue.
21:29Déjà, même que c'est déjà une discipline, de passionner,
21:33s'il y a encore d'autres difficultés,
21:35ou on ne peut pas…
21:37La plupart même me disent qu'ils ne combattent pas pour de l'argent.
21:40C'est parce que…
21:41Ils aiment ça déjà.
21:42Mais si maintenant, dans ta passion, on t'empêche encore de pratiquer.
21:46C'est compliqué.
21:48Et puis, les entraînements sont compliqués.
21:50Si tu n'aimes pas, tu ne peux pas durer dedans.
21:53Tu vas faire peut-être trois mois, tu vas abandonner.
21:55Il y a beaucoup de personnes qui sont allées dans nos clubs,
21:57ils ont fait une séance.
21:59On ne les a plus jamais.
22:00Quand on les voit, c'est en ville.
22:02C'est parce que les séances sont difficiles ?
22:04C'est dur.
22:05Quand tu prends le coup et tout ?
22:07Oui, c'est dur.
22:09Parfois, on s'entraîne.
22:10Le client de la salle s'arrête et nous regarde.
22:12Et puis, il se demande si ça va.
22:14C'est dur.
22:17Tu es dans le club de Olu, tu ne vas pas te faire frapper d'une manière.
22:21Donc, il faut que tu t'entraînes comme ça.
22:23Tout le monde mérite un titre.
22:25Surtout que le coach m'a mis…
22:27La barre haute.
22:28La barre très très haute.
22:29Donc, tu as oublié de suivre.
22:31Ou de faire plus.
22:32Oui, c'est tout sa main, son objectif.
22:34Quand il a changé, il a dit qu'il se voit comme un précurseur.
22:38S'il n'arrive pas à atteindre le titre de champion du monde WBC,
22:44qui est vraiment l'organisation royale,
22:47au moins ceux qui vont venir derrière lui,
22:49ils ouvrent la porte.
22:50On était bien lancés, malheureusement.
22:52L'histoire des fédérations, ils ont cassé.
22:56Au niveau de l'importance,
23:00est-ce que c'est vrai que quand vous commencez,
23:03on vous dit que tout est sportif,
23:05vous devez avoir un mental, on vous dit ça.
23:07Mais quand vous êtes détend,
23:09vous sentez véritablement que ce qu'on vous a dit,
23:14dans la pratique, c'est vraiment ça.
23:16Est-ce que c'est véritablement important ?
23:18Malgré qu'on puisse vous avouer dans le départ
23:22qu'il faut avoir un mental,
23:24l'expérience vaut toujours mieux que le conseil du départ.
23:30Comme j'ai dit très souvent,
23:33il arrive un moment où on n'a même pas besoin de te dire quelque chose.
23:37Il y a le combat où il y a des matchs
23:39où le coach n'a pas besoin de te dire ce que tu as à faire.
23:42Comme tu sais que tu dois faire ce qu'il t'a fait.
23:45Tu n'as pas besoin d'encouragement.
23:48C'est quelque chose que tu aimes déjà, naturellement.
23:51Donc tu prends plaisir à ça.
23:55Tu n'as pas besoin de dire non, on va droit au but.
23:59Tu sais pourquoi tu es là,
24:01tu sais pourquoi tu t'es entraîné,
24:03tu sais pourquoi tu as souffert.
24:05Va montrer de quoi tu es capable.
24:07Donc directement, ta motivation est là.
24:09Tu l'as déjà naturellement, tu sais.
24:12Quand on te dit que le mental c'est important,
24:16c'est vrai que tu peux te dire que tout le monde sait que le mental c'est important.
24:20Mais quand tu entres courir les 10 kilomètres le matin avant d'aller t'entraîner,
24:25quand tu entres souffrir, souiller, poids, faire les trucs,
24:28c'est là que tu te rends compte que...
24:30Quand tu finis ça, tu vas te coucher.
24:33C'est là que tu te dis, mais je vais faire quoi dans ce truc-là ?
24:36C'est là que tu te rends compte que le mental est vraiment important.
24:43C'est là que tu te rends compte que le mental est vraiment important.
24:45Parce que là, tu remets tout en question.
24:50Pendant que tu es en train de courir, par exemple, faire les pentes,
24:54les autres sont en train de courir, personne ne parle à personne.
24:57Parce que vous devez faire les 10 kilomètres avant l'entraînement.
24:59Donc les 10 kilomètres, on peut y faire même là.
25:02Ce n'est pas l'entraînement qui est là.
25:04Ça n'a rien à voir avec...
25:05C'est le chauffement, en fait.
25:06Voilà, c'est le chauffement, les 10 kilomètres.
25:09Personne ne va venir te dire, continue de courir.
25:12C'est là que tu dois courir.
25:14C'est là que tu sais être mentalement prêt.
25:19C'est important.
25:20En tout cas, pour avoir ce genre de mental, il faut aimer la chose.
25:24Lui, le footballeur, il aime ça.
25:27Même quand c'est dur, c'est un jeu.
25:31Voilà, justement.
25:33Pour compléter ce qu'il a dit, c'est la jungle.
25:37Soit tu décides d'être le lion, soit tu décides d'être la bribille.
25:41En tout cas, choisis ton camp.
25:43Soit tu es le chasseur, soit tu es le chassé.
25:46Donc tu choisis où tu veux être, en fait.
25:49Quand tu me parles de la côte...
25:52Oui, parce que je connais la côte.
25:55C'est comme un nouveau chauffeur.
25:58J'ai eu le permis.
25:59C'est sur la côte.
26:01J'ai déjà mort.
26:02J'ai oublié la côte du plateau.
26:04T'es capable de quoi ?
26:06Je connais la côte.
26:07Donc, vu comment tu parles de la côte...
26:09Au retour, ça veut dire que tu as fait 5 kilomètres.
26:11Ça veut dire que tu as fait 5 kilomètres pour revenir.
26:13Quand tu arrives à la côte de Jules Venn, tu vois la côte là.
26:16C'est long, quoi.
26:18Tu es con, tu es con.
26:20Tu t'es dit, je vais faire quoi ici ?
26:22Mais tu te motives toi seul.
26:24Qui va te motiver ?
26:26Moi, pour travailler mon mental, je n'ai pas de sang, je n'écoute pas.
26:29La musique, ça me motive facilement.
26:32Il y a des calisses.
26:34Tu suis le rythme, ça va.
26:36Moi, je n'ai pas de sang à écouter.
26:38Motive-toi.
26:40Motive-toi toi seul.
26:45Quand vous faites les préparations d'avant-saison,
26:48généralement entre 6 semaines, 8 semaines,
26:51vous, par exemple, qui êtes déjà dans les pays où vous faites vitamment fort,
26:55parce que tu as fait Roumanie, Norvège,
26:58principalement dans ces deux pays dans lesquels tu as travaillé.
27:03Où est-ce que vous faites vos préparations d'avant-saison ?
27:06Là, présentement, on a un coach qui a vécu en Allemagne pendant des années.
27:11Donc ça veut dire que lui, ses préparations sont à l'ancienne.
27:14Nous, on va en montagne.
27:16Qu'il soit sous la neige, qu'il soit sous le soleil.
27:19Bientôt là, il rentre.
27:21Il n'a pas envie de prendre ça, en fait.
27:23Parce que lui, notre coach, c'est notre level de préparation.
27:27On nous fait des pentes, comme il l'a dit.
27:29Je ne sais pas si c'est la même pente comme lui, sa pente,
27:31mais nous, on fait des pentes avec un timing bien défini.
27:35On coupe pratiquement à 80 %.
27:37C'est un sprint, en fait. Pas un sprint.
27:39T'inquiètes, t'as 100 %.
27:40Faut actionner.
27:41Voilà. Donc c'est vraiment très, très, très difficile.
27:44Il nous faut faire les 1000 mètres en 4 minutes.
27:46Ça lui donne déjà une idée.
27:481000 mètres en 4 minutes, ça lui donne une idée.
27:51En plus, en montagne.
27:52Voilà. Ça donne le tempo, déjà.
27:54Mais là, vous, quand vous le faites,
27:57c'est dans quelle température ?
27:59En pleine ou en monde ?
28:00Ça dépend. Là, on est en été.
28:02Il va faire très chaud.
28:04Mais quand on passe en janvier, il fait froid, ça suit la neige.
28:07Peu importe ce qu'il pleut, qu'il neige.
28:09Lui, il suit son même programme.
28:11Il suit son programme.
28:12Il ne change pas. Non, il ne change pas.
28:14Ça fait 3 ans qu'il suit là-bas, on va toujours en montagne.
28:17Là-bas, on ne touche pas le ballon.
28:19On va pour courir seulement.
28:20On va courir peut-être pendant 12 jours.
28:22On rentre, on reste 4 jours,
28:24puis peut-être on va maintenant en Espagne ou en Autriche.
28:27Là, on peut jouer les matchs amicaux et tout.
28:29Ce sont les premières semaines de préparation pour le ballon.
28:32Pendant 2 semaines ?
28:34Tu es là, tu sais déjà.
28:35Tu sais que tu t'amènes en Guimardia.
28:38Et on fait 3 séances par jour.
28:41Oui.
28:42Le matin, à 7 heures, on fait le tour du parc.
28:462-3 tours du parc.
28:48Chaque tour peut faire peut-être 12 minutes.
28:51On rentre, petit déjeuner, 10 heures.
28:54Petit déjeuner, non, 9h30.
28:57À 11h, on va en montagne.
28:59À 16h, on va sur le terrain, c'est la piste maintenant.
29:02Donc ça te donne déjà l'idée de la préparation en fait.
29:06Mais c'est là que je suis le mental, tu vois.
29:08C'est là que tu te dis que pour avoir une bonne saison,
29:11il faut avoir une bonne préparation.
29:13Donc mentalement, tu es préparé en fait.
29:16Si toi, individuellement, tu n'arrives pas à tenir,
29:19c'est sûr que pendant la saison, le coach ne peut pas compter sur toi.
29:22Justement.
29:23Parce qu'il y a le coach qui met un point très important sur la préparation.
29:29Il dit que si tu n'arrives pas à courir, tu ne pourras pas jouer le match.
29:31Bon, ce n'est pas forcément le cas.
29:33Mais il y a des joueurs qui n'aiment pas courir,
29:35mais sur le terrain, ils vont courir, tu vois.
29:37Mais nous, notre coach, lui, il dit que si tu ne fais pas la préparation,
29:39si tu n'es pas physiquement prêt, tu ne peux pas jouer ce match en fait.
29:43C'est-à-dire que déjà là-bas, tu dois marquer le point.
29:45Déjà là-bas, la compétition a déjà commencé en fait.
29:47Ça se bat déjà pour les 11 entraînants, tu vois.
29:50Donc là-bas déjà, tu te prépares mentalement.
29:52C'est pour les keepers.
29:53Tu as vu, non ?
29:54La compétition, elle est quotidienne en fait.
29:55Tu dois te battre tout le temps pour maintenir.
29:58Est-ce que vous avez des inspirations ou bien des modèles sportifs
30:02précisément au niveau du mental ?
30:05Par exemple, un joueur ou un boxeur pour toi,
30:08qui, je dis son mental vraiment,
30:10quand tu le vois, tout ce qu'il a traversé,
30:13ça te donne l'envie de continuer, même quand tu es touché.
30:21Non, personnellement non.
30:23Je n'ai pas de modèle.
30:27Un modèle d'une personne qui n'abandonne pas, c'est ça ?
30:29Oui, qui n'abandonne pas, un sportif.
30:33Il y a tellement beaucoup de personnes en même temps que...
30:35Il y a Cristiano qui est un modèle.
30:37Tout le monde voit qu'il bosse tout le temps et tout.
30:39Malgré l'âge, il continue à travailler et tout.
30:41Moi, il y a quelqu'un qui m'a quand même impressionné,
30:44Yves-Edouard Copabari.
30:46Parce que la Cannes que la Côte du Nord a remportée,
30:49il n'était pas parti tituler en fait.
30:51Moi, ça m'a marqué.
30:53Je ne le sais pas personnellement,
30:55mais cette histoire m'a vraiment touché.
30:57Parce qu'être un gardien,
30:59c'est ce qui ne compte pas,
31:01et un jeune qui joue tous les matchs,
31:04ça te dit, toi, pour rester concentré,
31:06pour rester déterminé,
31:08pour être précaire.
31:10Lorsque tu seras appelé,
31:12ça demande quand même un mental fort.
31:14Il a resté concentré,
31:16il a attendu le moment,
31:18et le moment est venu.
31:20Et tu as vu qu'il a assuré.
31:22Il a quand même une motivation quelque part.
31:26Est-ce que, je veux dire,
31:28même toi qui n'as pas vraiment de sportif
31:30en termes d'instauration,
31:32il y a une séquence vidéo,
31:34ou une séquence audio,
31:36qui te parle ?
31:40Avant les combats,
31:44moi, personnellement,
31:46je regarde assez de vidéos des combats.
31:48Là, j'ai des combattants,
31:50par exemple, que je choisis,
31:52des combattants que je choisis
31:54comme modèle,
31:56par exemple, pour le combat que j'étais préparé.
32:00Par exemple, pour un combat X,
32:02je me dis, bon,
32:04l'adversaire, voilà comment il est,
32:06sa manière de travailler, tout ça.
32:08Moi, je veux travailler comme,
32:10je ne sais pas,
32:12je veux dire, Bivol.
32:14D'accord ? Je choisis Bivol
32:16comme...
32:18Donc, je regarde les vidéos de Bivol, comment ils travaillent.
32:20J'essaie de travailler ça à l'entraînement.
32:22Bam, bam, bam.
32:24C'est parce que Bivol, il est un peu comme l'adversaire que tu vas affronter ?
32:26Non. Il me dit que la manière
32:28du combat de Bivol...
32:30Peut correspondre à ton adversaire.
32:32Je ne peux pas facilement battre mon adversaire.
32:34Ah, ok, d'accord.
32:36Je ne...
32:38Tu t'entraînes en fonction de ton adversaire ?
32:40Quand le combat approche,
32:42tu t'entraînes en fonction de l'adversaire.
32:44Par exemple, si tu as des vidéos,
32:46tu regardes ses vidéos, sa manière de faire,
32:48sa manière de sortir,
32:50le timing, tout ça.
32:52Tu regardes tout ça.
32:54Et puis, tu travailles en fonction.
32:56Quand tu sais que la force,
32:58il est brut,
33:00tu sais comment combattre contre lui.
33:02C'est ça que si tu tentes d'arrêter devant lui,
33:04s'il t'a touché,
33:06s'il t'a connecté, tu vas dormir.
33:08Si par exemple, t'es en face d'un adversaire qui est
33:10physiquement prêt, c'est quoi la technique ?
33:12C'est quoi le truc que tu utilises ?
33:14J'ai déjà eu ça contre Francis. Je ne sais pas si tu le connais.
33:16Francis, il ne combat plus. Après notre combat,
33:18il a arrêté de combattre.
33:20T'as appelé Francis.
33:22Ah non, c'est un coup zété.
33:24C'était
33:26le champion de moins de 85 kilos
33:28dans mon état.
33:32Il a fait le genou sauté.
33:34J'ai déjà vu quelqu'un qui a fait
33:36le genou sauté.
33:38C'était contre lui. Le gars, il était très puissant.
33:40Et comment tu jouais ce genre de combat ?
33:42J'ai fui dans le ring.
33:44Ah, tu bouges, ton coup t'es plus compliqué.
33:46J'ai fui, j'ai fui, j'ai fui.
33:48Puis arrivé un moment,
33:50il m'a arrêté. Quand il a frappé,
33:52il a senti que la puissance a diminué.
33:54C'est le moment de l'attaquer.
33:56Maintenant, on a la même force.
33:58C'est une bonne stratégie.
34:00Au début, quand il m'a touché,
34:02j'ai calé.
34:04Je suis allé dans les coulisses.
34:06C'est une bonne technique.
34:08Comme tu l'as dit, tu t'adaptes à ton adresseur.
34:10On s'adapte.
34:12Tu ne peux pas combattre comme ça.
34:14Il faut s'adapter
34:16à chaque adresseur.
34:18À ses manières de combattre.
34:20Je veux comprendre,
34:22comment est-ce que dans le combat,
34:24tu as déjà fait ton décompte
34:26de quand tu l'as touché.
34:28J'allais lui demander ça.
34:30Et en même temps,
34:32à compter les points.
34:34C'est-à-dire que
34:36c'est votre travail.
34:38Vous donnez le recours tout le temps.
34:42Les gens pensent que la boxe,
34:44c'est pour les bruts.
34:46J'aime la boxe.
34:48C'est ma première fois
34:50d'imaginer que...
34:52Tu donnes beaucoup de points.
34:54Pendant qu'il t'attaque,
34:56tu comptes.
34:58J'ai marqué qu'il l'a touché.
35:00Quand tu le touches,
35:02tu lui fais signe.
35:04Parfois, pendant le combat,
35:06tu lui dis que tu l'as touché.
35:10C'est une stratégie pour déstabiliser
35:12son adversaire.
35:14Un boxeur, ça réfléchit très vite.
35:16Pendant l'action,
35:18chacun peut faire ses calculs.
35:20Pendant qu'il t'attaque,
35:22il sait qu'il peut se faire contrer.
35:24Tout ça,
35:26ça se passe en mille secondes.
35:28Ça va vite.
35:30Le temps de réaction est très court.
35:32Pendant le combat,
35:34il y a trop de choses.
35:38François, chez toi,
35:40pendant un match de foot,
35:42on sait que ça va vite.
35:44Je pense que ce qu'il explique,
35:46ça va plus vite.
35:48Là-bas,
35:50il y a les trajectoires.
35:52Comment l'attaquant joue.
35:54Il va calculer tout ça.
35:56C'est presque la même chose.
35:58Si tu as un attaquant qui est rapide,
36:00tu sais que
36:02il est plus rapide que toi.
36:04Tu ne vas pas bouger au même moment
36:06que lui.
36:08Tu dois réfléchir
36:10à la manière de bouger,
36:12au moment de bouger.
36:14On a peut-être un peu plus de temps
36:16pour les attaquer.
36:18Par exemple,
36:20s'il y a un ballon qui vient à 60 mètres,
36:22il y a le temps de voir le ballon venir.
36:24Si mon attaquant bouge,
36:26il est peut-être à 1 mètre.
36:28Ils sont plus corps à corps.
36:30Peut-être que vous trouvez ça
36:32extraordinaire.
36:34C'est peut-être parce que
36:36chez nous, on prend des coups.
36:38C'est extraordinaire de jouer au foot.
36:40Généralement, au football,
36:42on dit toujours de prendre l'information
36:44Si tu as déjà pris l'information,
36:46tu as tout analysé.
36:48Mais vous,
36:50pendant que tu attaques,
36:52tu dois déjà imaginer comment tu vas ressortir.
36:54C'est possible de faire contre.
36:56Qu'est-ce que tu dois faire ?
36:58Comment tu dois bloquer ?
37:00Tout ça, c'est avec la lucidité.
37:02Ce n'est pas parce que tu pratiques au quotidien
37:04que tu as réussi. C'est extraordinaire.
37:06On a plus de temps pour réagir
37:08que vous, je pense.
37:10Je pense.
37:12C'est comme ça.
37:14La vitesse du coup, comment ça vient ?
37:18Il faut esquiver rapidement.
37:20La vitesse à laquelle ça vient.
37:22Je vois souvent les vidéos du boxeur Ryan.
37:26Tu vois la vitesse ?
37:28Au foot, ce n'est pas comme ça.
37:30Je pense que c'est rapide.
37:32C'est rapide, mais bon.
37:34Comme tu es habitué, c'est normal.
37:36C'est peut-être ça.
37:38Tout ça, c'est normal.
37:40C'est normal, oui.
37:42C'est normal de faire contre.
37:44Un contre, c'est extraordinaire.
37:46Ça sera bizarre pour vous.
37:48Ça sera compliqué pour moi.
37:50Un plus un contre, c'est normal.
37:52Facile.

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