Le Premier ministre, Gabriel Attal, se rend ce jeudi à nouveau dans le Pas-de-Calais auprès des victimes des inondations, à qui il avait réservé son premier déplacement et promis de revenir
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00:00 -Aujourd'hui, je crois que personne cherche aussi à être responsable.
00:02 Parce que nous, on est en train de subir
00:04 ce que des personnes n'ont pas fait.
00:05 Moi, demain, si j'ai un accident de voiture,
00:07 je suis responsable, j'assume.
00:08 Maintenant, je pense que c'est à vous de l'assumer
00:10 et pas seulement à faire ce qui n'a pas été fait,
00:12 c'est aussi à même déniger les gens.
00:13 Il y a des gens qui ont déjà eu 3 sinistres,
00:16 qui sont menacés par la rassurance.
00:18 Comment ça se passe pour eux, ces surpressions ?
00:20 Les surprimes, est-ce que c'est à nous de payer les surprimes ?
00:22 -C'est la réalité.
00:23 -Mais normalement, il faut juste se dire une chose,
00:26 c'est que quand on fait des bêtises, on les assume.
00:30 Vous êtes polis, on assume ces bêtises.
00:32 Normalement, il faut avancer,
00:33 et il faut arrêter de dire qu'il y a des solutions,
00:36 on va faire ci, on va faire ça.
00:37 C'est très bien, franchement, c'est très bien,
00:38 on n'en manque pas plus. C'est la moindre des choses.
00:40 C'est vraiment le minimum que je vais faire.
00:42 Mais là, je serais peut-être allé voir les gens
00:44 qui sont depuis 3 mois dans des maisons
00:47 avec des gamins dans lesquels il y a des moisissures.
00:50 Il y a des moisissures, les gamins, ils respirent les sessions.
00:52 -Je peux me permettre. -Je ne sais pas si ça parle.
00:54 -Mais non, mais ce n'est pas méchant.
00:56 -Mais je ne crois pas du tout méchant.
00:58 Et vous savez, mon défi d'esprit,
00:59 c'est jamais de rester tranquillement
01:01 dans mon hôpital ou à Matignon,
01:03 c'est de venir sur le terrain,
01:04 me confronter aux gens qui ont des problèmes,
01:06 y compris pour me faire en deux.
01:08 Je le dis, ça a toujours été ma méthode et ça le sera toujours.
01:10 Moi, j'ai été le maitre et le ministre.
01:11 Quelques heures après, le 1er endroit où je suis venu,
01:13 c'est précisément parce que je sais
01:15 qu'il y a des familles, des commerçants,
01:17 des habitants, des élus qui sont dans une situation
01:19 qui est impenable, avec des épisodes qui se multiplient,
01:22 qui sont totalement démoralisants
01:23 pour des gens qui ont vécu une première inondation,
01:25 ils se remettent un peu debout et s'entraînent une deuxième.
01:27 Il y a plein d'inquiétudes financières,
01:28 comme vous l'évoquiez.
01:29 Je suis venu ici il y a un mois.
01:31 J'ai dit que je prenais un certain nombre d'engagements,
01:32 notamment pour mettre en place une aide pour les commerçants,
01:35 pour simplifier toutes les procédures,
01:36 pour pouvoir très vite faire les travaux,
01:37 pour éviter qu'en novembre prochain,
01:38 on se retrouve avec la même chose.
01:40 Tout ça, ça a été fait.
01:41 Est-ce que tout a été réglé ? La réponse est non.
01:43 Je l'assume totalement.
01:44 Est-ce qu'on va réussir à régler ces problèmes ?
01:46 Je le crois profondément.
01:47 Je ne sais pas autre chose de ma vie.
01:48 Je sais que pour vous qui le vivez au quotidien,
01:50 c'est très difficile, c'est démoralisant.
01:53 Parfois, vous avez du mal à y croire.
01:54 Et on va continuer à agir.
01:56 Sur les questions d'organisation que vous évoquez,
01:58 financières pour les situations comme la vôtre,
02:00 là, on a mis en place des dispositifs.
02:02 Le ministre va vous les rappeler.
02:03 -On a certainement besoin aussi de mieux communiquer.
02:05 Juste ce matin, c'est le 3e texte en une semaine
02:08 qui paraît au "Journal officiel de la République"
02:10 et qui permet d'amener des règles spécifiques
02:12 qui n'existaient pas auparavant.
02:14 Là, ce que vous pointez, c'est certainement des choses
02:16 qui, pour un certain nombre, remontent à 3, 5, 10 ans
02:19 de travaux qui n'ont pas été faits,
02:20 de documents administratifs
02:21 qui n'ont pas nécessairement été actualisés.
02:23 Donc on prend la responsabilité.
02:25 On dit qu'il y a ce qu'on change,
02:27 il y a ce qu'on lance tout de suite comme travaux
02:28 pour éviter que ça recommence,
02:30 et il y a ensuite le regard dans le rétroviseur en disant
02:32 qu'on va utiliser le Fonds d'armée.
02:33 On a déjà précisé les conditions,
02:35 ce qui permet globalement à quelqu'un
02:37 qui a une maison qui vaut jusqu'à 500 000 euros,
02:39 si elle a perdu la moitié de sa valeur avec les dégâts,
02:42 la moitié, elle est remboursée par l'assurance,
02:43 l'autre moitié est payée par l'Etat.
02:45 Ca permet quand même de couvrir une très large partie
02:48 des biens immobiliers qui sont directement concernés.
02:50 Ensuite, tout le sujet, avec les assurances
02:52 et avec les dispositifs amiables,
02:54 ça va être de vérifier qu'on n'a pas de trou dans la raquette.
02:56 Et là, c'est l'intérêt de la préfecture
02:58 et d'une porte d'entrée locale,
02:59 parce que les situations, il y en a plein.
03:01 Entre une maison inhabitée
03:02 et quelqu'un qui vient d'arriver avec sa famille,
03:04 qui est en début de remboursement,
03:05 qui a une situation professionnelle précaire,
03:07 vous avez des écarts pour lesquels quelques euros,
03:10 ça peut faire une énorme différence.
03:12 Et donc ça, la difficulté de le gérer depuis Paris,
03:15 même avec une volonté d'être au plus près,
03:17 ça suppose de passer par la casse préfecture,
03:20 d'où le guichet unique qui a ouvert il y a quelques jours
03:22 pour que tous ceux qui ont une difficulté,
03:24 qui, si j'ose dire, n'est pas dans le manuel,
03:26 puissent avoir une réponse et que si elle n'existe pas,
03:28 on puisse rajouter la page.
03:29 C'est exactement la raison pour laquelle
03:31 on vient, on multiplie les présences.
03:33 2 fois pour un Premier ministre en moins d'un mois,
03:35 c'est ma 7e fois en l'espace de quelques semaines,
03:37 c'est sûrement pas la dernière,
03:39 précisément parce que ce qui se joue, c'est pas que vous.
03:42 C'est à préfigure aussi ce qui, dans d'autres endroits de France,
03:44 avec le dérèglement climatique,
03:46 avec l'artificialisation des sols,
03:48 nous pendons dans d'autres secteurs.
03:49 Et donc on est en train de bâtir aussi un dispositif
03:52 qui soit plus solide, c'est la demande du Premier ministre.