6. Le poids du silence

  • il y a 6 mois
Après de longues semaines consacrées aux témoignages des victimes, c’est le moment pour Me Olivia Ronen et son client d’être au centre des débats devant la cour d’assises spéciale. Cela fait un an que l’avocate prépare ce procès "V13", qu’elle y pense chaque jour. Malgré les échanges avec Salah Abdeslam, elle ignore le positionnement que celui-ci va prendre au final devant les juges. Le terroriste va-t-il parler ? Il n’a encore jamais rien dit, ni aux enquêteurs, ni aux juges. Un silence insupportable pour les victimes. Rapidement, la jeune avocate est soulagée : son client répond aux questions. Le procès avance. Deux mois plus tard, l’accusé fait même une déclaration spontanée : il affirme devant les juges, que ce soir du 13-Novembre, il a souhaité renoncer. Était-ce réellement le cas ? Mais plus les semaines passent, plus l'ambiance est électrique dans la salle d’audience. Pour Me Olivia Ronen, les magistrats ne sont pas assez à l'écoute des propos de son client. Salah Abdeslam se met en colère, la tension monte encore avec les juges, des applaudissements contre l’accusé retentissent même. L’avocate souhaite intervenir mais le président le lui refuse. Pour Me Olivia Ronen, les limites sont franchies : elle décide de quitter la salle d’audience. Le procès ne peut désormais plus se tenir… Dans cet épisode du podcast "Le terroriste", Me Olivia Ronen raconte ses sentiments face à ce procès qui va changer sa vie au micro de Noémie Schulz, journaliste judiciaire.

Le podcast "Le terroriste" est produit par Europe 1 Studio.

[Le 29 juin 2022, Salah Abdeslam a été condamné par la cour d’assises spéciale de Paris pour sa participation aux attentats terroristes du 13-Novembre 2015. Il n’a pas fait appel. Sa peine, la réclusion criminelle à perpétuité incompressible, est définitive. Ce podcast n’a donc pas vocation à refaire le procès. Il s’agit de le raconter avec un point de vue inédit, celui de l’avocate de Salah Abdeslam, Me. Olivia Ronen.]

Crédits

Journaliste : Noémie Schulz

Réalisation : Christophe Daviaud avec Clément Ibrahim

Production : Fannie Rascle avec Camille Bichler

Rédaction et diffusion : Lisa Soster

Musique Originale : Sandy Lavallart

Supervision Musicale : The Supervision

Visuel : Sidonie Mangin avec Axelle Maurel
Transcript
00:00 Le 29 juin 2022, Salah Abdeslam a été condamné par la Cour d'Assis spéciale de Paris
00:05 pour sa participation aux attentats terroristes du 13 novembre 2015.
00:09 Il n'a pas fait appel.
00:11 Sa peine, la réclusion criminelle à perpétuité incompressible, est définitive.
00:17 Ce podcast n'a donc pas vocation à refaire le procès.
00:20 Il s'agit de le raconter avec un point de vue inédit, celui de l'avocate de Salah Abdeslam.
00:27 C'est sûr que c'est une année durant laquelle j'ai moins vu mes amis.
00:32 On ne sort pas autant, on ne part pas autant qu'on aimerait pour voir autre chose.
00:37 On pense très souvent, si ce n'est tout le temps, à ce procès, à ce qu'il vient de se passer,
00:43 à ce qui se passera demain, à ce qui va se passer à la fin.
00:47 Ça occupe énormément l'esprit.
00:49 Le procès des attentats du 13 novembre a commencé depuis près de deux mois.
00:53 Et pour le moment, il a surtout été question des victimes.
00:56 Les cinq semaines d'audition très éprouvante ont laissé des traces.
01:00 Et le procès est loin d'être terminé.
01:01 C'est souvent frustrant, c'est souvent moralement difficile, c'est souvent...
01:08 Il y a plein de choses qui ne vont pas, mais je n'échangerai ma place pour rien au monde.
01:13 Je sais que je fais une chose en laquelle je crois,
01:18 que j'exerce un métier en lequel je crois, que c'est une défense en laquelle je crois.
01:25 Et je me sens tout à fait à ma place.
01:27 Donc ce n'est pas un sacrifice.
01:29 Je mets des choses de côté, mais ça fait sens.
01:34 Donc oui, la vie personnelle est un peu mise entre parenthèses.
01:40 Après, elle n'est pas anéantie non plus, parce que sinon on ne vit pas.
01:44 Et sinon, on ne respire pas.
01:45 Il faut quand même quelques phases de respiration pour pouvoir ensuite tenir dans la durée.
01:50 Vous m'avez dit, on arrive malgré tout à tomber amoureux.
01:54 Oui.
01:56 En ce mois de novembre 2021, il est temps de s'intéresser aux accusés.
02:00 C'est à leur tour d'avoir la parole.
02:02 Et c'est donc maintenant que les difficultés commencent vraiment pour Olivia Ronen.
02:06 Disons en tout cas qu'à partir de ce moment-là,
02:08 elle mesure combien l'exercice des droits de la défense est délicat,
02:11 parfois impossible, quand on défend un terroriste.
02:14 Je m'appelle Noémie Schultz.
02:16 Vous écoutez Le Terroriste, un podcast produit par Europe 1 Studio.
02:20 Épisode 6, Le poids du silence.
02:24 Le président a décidé de découper les interrogatoires de façon chronologique.
02:29 Il y aura d'abord la phase préparatoire, bien en amont des attentats.
02:33 Puis, les quelques jours qui ont précédé le 13 novembre.
02:37 Ensuite, le soir même des attaques.
02:39 Et enfin tout ce qui a suivi.
02:41 Mais on commence par l'examen de la personnalité des accusés.
02:45 Où ils ont grandi, comment étaient leurs familles.
02:47 Ce jour-là, c'est à Salah Abdeslam d'être interrogé.
02:53 La salle d'audience est bondée, comme à chaque fois qu'il est au cœur des débats.
02:57 D'abord parce qu'il est le seul membre des commandos encore en vie.
03:00 Et donc, le seul à avoir les réponses à certaines questions.
03:03 Comment ont été choisis les cibles, par exemple.
03:06 Et puis, parce qu'il est resté muet pendant toute l'instruction.
03:10 Ce qu'il faut bien comprendre, c'est qu'il n'a jamais rien dit.
03:13 Ni aux enquêteurs, ni aux juges.
03:15 Ce silence, il est insupportable pour les victimes.
03:19 Comme tout le monde, je me demande s'il va accepter de répondre aux questions.
03:22 Et s'il parle, est-ce qu'il va faire des révélations,
03:25 ou jouer une nouvelle fois la carte de la provoque ?
03:27 Vous vous souvenez, le premier jour du procès,
03:29 il avait dit que sa profession était combattant de l'État islamique.
03:32 On prépare toujours tout.
03:34 Après, moi je ne suis pas devin.
03:36 Donc, je ne sais pas, le positionnement, je ne sais pas.
03:41 Salah Abdeslam, ce n'est pas mon pantin.
03:44 Donc, il garde toutes ses libertés.
03:46 Et si à un moment donné, il a envie de plutôt reprendre
03:50 cette posture qui lui alliait bien la dernière fois,
03:53 parce qu'elle était quand même très confortable,
03:54 ce n'est pas moi qui décide, c'est lui.
03:56 Mais je vois qu'il arrive à mettre tout ça de côté pour jouer le jeu.
04:03 Salah Abdeslam raconte son enfance presque banale.
04:08 Il est l'avant-dernier d'une fratrie de cinq.
04:10 Le bac à 18 ans, puis les petits boulots comme électricien intérimaire.
04:14 Il répond à la plupart des questions.
04:16 Il évoque aussi son grand frère adoré, Brahim.
04:19 C'est un des terroristes qui a tiré sur les terrasses
04:21 avant de se faire exploser dans un café.
04:23 Je suis soulagée.
04:25 Je vois qu'il essaye.
04:27 Et je vois qu'il nous fait confiance.
04:31 Je me disais que si ça se trouve, ce procès allait se dérouler
04:34 sans un mot de sa part.
04:37 Et que ce n'est pas ça qui se passe.
04:39 Et que du coup, le pari qui a été fait,
04:42 en fait, il valait le coup d'être fait.
04:45 Finalement, on avait peut-être là une certaine victoire.
04:49 Pour les partis civils aussi, cette première prise de parole
04:54 est source d'espoir.
04:56 Si Salah Abdeslam s'est expliqué ce jour-là,
04:58 alors il recommencera peut-être la prochaine fois.
05:01 Trois mois plus tard, début février 2022,
05:05 nouvelle interrogatoire.
05:07 Cette fois-ci, on doit aborder les mois qui précèdent les attentats.
05:10 Mais avant de répondre aux questions,
05:12 Abdeslam souhaite faire une déclaration spontanée.
05:15 Il a quelque chose à dire.
05:17 Il explique que le soir du 13 novembre, il a fait marche arrière.
05:20 Il affirme avoir renoncé à déclencher sa ceinture explosive.
05:24 Et il pose cette question.
05:26 Est-ce que ça ne devrait pas être une circonstance atténuante pour lui ?
05:29 On fait encore un bond dans le temps.
05:33 Nous sommes maintenant le 15 mars 2022.
05:35 Tous les protagonistes du procès commencent à fatiguer
05:38 de ces longues journées d'audience.
05:40 On se penche maintenant sur les quelques jours avant les attentats,
05:43 les préparatifs.
05:45 Une fois encore, la salle est comble.
05:47 Et très vite, on sent que l'ambiance est électrique.
05:50 Salah Abdeslam est lu de certaines questions.
05:53 Il se montre familier, voire insolent avec le président.
05:56 Parfois, on devine même un sourire sous son masque.
05:59 Sur les bancs des partis civils, l'agacement est perceptible.
06:02 Lorsque j'entends qu'il peut répondre de manière un peu abrupte ou ironique,
06:08 c'est vrai que ce n'est pas l'idéal.
06:12 Moi, je m'en fiche, mais ce n'est pas l'idéal.
06:15 Parce que lorsque ça se passe comme ça,
06:18 je sais qu'on va avoir moins tendance à l'écouter.
06:22 L'ennui, c'est que ce que je décèle aussi à ce moment-là,
06:26 c'est que même avant ces petits moments
06:29 que certains qualifient de provocateurs,
06:31 même avant ça, on ne l'écoute pas.
06:33 En tant qu'avocat de la Défense, ce jour-là,
06:35 je sens que l'écoute n'est pas bonne.
06:37 Du côté des magistrats.
06:39 On lui pose des questions et on va lui répondre
06:43 en disant "Ah bah écoutez, c'est ce que vous dites".
06:46 "C'est ce que vous dites, monsieur".
06:48 Avec une espèce de mépris, avec condescendance.
06:52 Et surtout en disant "Bon, finalement, écoutez,
06:55 on se demandait si vous alliez parler,
06:58 mais en fait, maintenant, ce que vous nous dites, on s'en fiche".
07:01 Donc ils ne l'ont pas formulé comme ça, évidemment.
07:03 Mais c'est le sous-texte qu'on entend.
07:05 Et on l'entend très fort.
07:07 C'est sûr que cette formule, ça ne va pas,
07:26 personne ne la comprendra.
07:28 Je l'entends, évidemment, immédiatement,
07:31 tout le reste du monde qui pense
07:33 "Ecoute, t'es quand même très mal placée pour dire un truc pareil,
07:36 t'as bousillé la vie d'un nombre de personnes extrêmement importants".
07:39 C'est simplement qu'on sent qu'il y a quelque chose qui monte,
07:43 qu'il y a une crispation qui monte, une tension,
07:46 et qu'il est hyper difficile de l'arrêter.
07:50 Nous, en défense, on est un peu démunis
07:52 parce que ce n'est pas le moment où on peut intervenir.
07:55 Moi, de mon côté, je n'ai pas envie de montrer
07:58 une quelconque désolidarisation
08:01 de la personne que j'assiste.
08:03 Je n'aime pas les comportements
08:06 qui sont parfois infantilisants.
08:09 Vous savez, où on regarde un peu mal
08:13 celui qu'on assiste derrière en disant "chut, tais-toi".
08:16 Ce n'est vraiment pas mon style.
08:18 Je suis son avocat, et je peux évidemment lui conseiller des choses.
08:22 Mais tout ce qui serait
08:25 soit très visible,
08:28 soit infantilisant, je ne veux pas.
08:33 Dans la salle, une mère en deuillet se met à crier.
08:36 "130 morts !"
08:38 La juge à ses soeurs recadre sèchement sa lab d'eslam.
08:41 Ce ne sont pas les réponses qu'attendent les partis civils.
08:44 Certaines victimes sont écoeurées.
08:46 Elles applaudissent maintenant.
08:48 Le président de la cour d'assises lui ne dit rien.
08:50 Il est pourtant strictement interdit de manifester
08:52 la moindre réaction dans une salle d'audience.
08:54 Il en va de la sérénité des débats.
08:56 Pour Olivia Ronen, une limite a été franchie.
08:59 L'ennui, c'est que dans cette salle d'audience,
09:02 c'est géré par des micros, par l'électronique,
09:05 et que lorsque le président n'allume pas le micro de la personne qui veut parler,
09:09 cette personne, on ne l'entend pas.
09:11 Donc, je demande la parole.
09:13 Il me dit "un maître sera plus tard", etc.
09:16 L'ennui, c'est que c'est maintenant que j'ai quelque chose à dire,
09:18 que j'ai quelque chose à faire acter.
09:20 On ne m'ouvre pas le micro, et la situation était déjà tendue.
09:24 Là, ça continue de se tendre.
09:26 Je boue parce que ça cristallise un parti pris.
09:32 Donc, ça ne me va pas du tout.
09:34 Je peste, je suis au plus près de la cour.
09:36 Donc, je sais qu'ils m'entendent.
09:38 Je sais qu'ils savent exactement ce que je suis en train de dire.
09:40 Je sais qu'ils savent ce qui me fait réagir.
09:42 Et je sais aussi que c'est un dessein qui ne me donne pas la parole.
09:46 Si on juge sans se préoccuper d'avoir ne serait-ce qu'une apparence de justice,
09:55 ça ne sert à rien de juger.
09:57 Ça ne sert à rien d'avoir un procès.
09:59 Un procès, c'est essayer de regarder avec distance,
10:03 de regarder avec objectivité, neutralité, des faits qui nous sont présentés.
10:09 Alors, bien sûr qu'il y a certains faits qui sont constitués, bon, d'accord.
10:13 Mais il n'empêche qu'il va falloir comprendre pourquoi ils sont constitués
10:17 et pourquoi d'autres ne le sont pas.
10:20 Et c'est ça aussi la qualité d'un bon procès, et notamment d'un bon procès d'assises.
10:25 Ce sont des magistrats qui ont l'ouverture d'esprit nécessaire
10:28 pour appréhender les débats sans vouloir plaquer leur vision des choses.
10:35 Et pour qu'une personne puisse se sentir bien jugée
10:38 et puisse avoir envie de participer à l'œuvre de justice,
10:42 il faut que celle-ci puisse au moins avoir l'impression.
10:46 Au moins l'impression, d'accord.
10:48 Dans le meilleur des mondes, ce serait qu'elle puisse avoir des juges neutres.
10:52 Sauf qu'on n'est pas dans le meilleur des mondes.
10:54 Et donc il faut que la personne qui est jugée puisse au moins avoir devant elle
10:58 une apparence que tout n'est pas joué.
11:00 Très vite, c'est au tour de Martin Vett, l'autre avocat de Salah Abdeslam,
11:03 de se lever pour protester contre la façon dont sont menés les débats ce jour-là.
11:07 Mais une fois encore, le président refuse d'allumer son micro.
11:11 S'en suit alors un échange franchement tendu entre les deux hommes.
11:14 Et le magistrat finit par suggérer à l'avocat de changer de métier.
11:18 On entend à nouveau des applaudissements du côté des partis civils.
11:21 Et les réactions sont horrifiées sur les bancs de la Défense.
11:24 Le président fait évacuer la salle pour quelques minutes,
11:27 le temps que tout le monde se calme.
11:29 On revient dans la salle d'audience et je demande à ce que soient actés
11:36 les différents incidents qui viennent d'avoir lieu.
11:40 Et c'est refusé.
11:42 Donc, mes confrères et moi, on décide de partir.
11:46 La difficulté, lorsqu'on fait ça, c'est que le fait de quitter les bancs,
11:52 c'est une décision qui est très forte,
11:54 parce que ça fait que le procès d'assises ne peut pas se tenir.
11:57 Parce qu'un accusé aux assises doit obligatoirement être assisté.
12:02 Sinon, il n'y a pas de procès.
12:04 Donc, on sait que par notre absence, on bloque l'audience.
12:08 Et on se dit que de toute façon, on n'arrivera à rien aujourd'hui.
12:12 Et qu'il est aussi, à un moment donné, nécessaire de se faire respecter.
12:16 À ce moment-là, j'ai le cœur qui bat,
12:19 parce que je sais qu'il se passe quelque chose de très important.
12:21 Donc, le cœur bat fort, il y a une certaine émotion.
12:24 On ne sait pas exactement comment les choses vont se passer.
12:27 On ne sait pas si ça va mal se terminer.
12:30 On ne sait pas s'il va falloir appeler un représentant du bâtonnier pour essayer...
12:36 On ne sait pas du tout. Et je ne sais pas du tout.
12:40 Donc, beaucoup de stress.
12:43 Mais en même temps, je suis tellement sûre du bien fondé de ce qu'on est en train de faire,
12:49 que j'avance, quoi. J'avance.
12:52 Une vingtaine de robes noires se lèvent et quittent la salle.
12:56 Le président n'a pas d'autre choix que de suspendre l'audience.
12:59 Elle reprendra le lendemain.
13:01 Alors que je m'apprête à faire un compte-rendu en direct de ce qui vient de se passer,
13:05 les avocats de la Défense traversent le boulevard
13:08 et s'engouffrent dans la brasserie des deux palais.
13:10 Ça a été mal perçu.
13:12 Des parties civiles ont pu dire "Mais c'est ces avocats qui d'un coup quittent la salle d'audience,
13:18 balancent leurs robes et puis ensuite vont aller boire des coups juste en face du palais de justice.
13:22 Eh bien, bravo, c'est ça les droits de la Défense, merci."
13:25 Mais c'est simplement qu'il venait de se passer quelque chose de très important pour nous.
13:28 Et un procès, c'est ça aussi.
13:30 Ces moments comme ça font partie du procès.
13:32 Des moments où on essaie de rétablir aussi le rapport de force.
13:36 Parce que sinon, on attend que les choses se passent, c'est très lisse, c'est très gentil.
13:39 Non, le procès c'est un rapport de force par essence.
13:42 Deux semaines plus tard, c'est sans doute l'audition la plus attendue de tout le procès.
13:48 Salah Abdeslam va enfin être interrogé sur la nuit du 13 novembre.
13:52 Mais cette fois, il refuse de répondre.
13:55 C'est le droit de tout accuser.
13:57 Le silence apparaît comme un signe de lâcheté, de cruauté même, pour l'accusation et les victimes.
14:02 Le président déroule sa liste de questions.
14:05 Salah Abdeslam reste muet.
14:07 Les avocats généraux enchaînent, sans plus de succès.
14:11 Il accepte juste de répondre aux questions d'une avocate de parti civil.
14:15 Il s'y était engagé lors d'un précédent interrogatoire.
14:18 Salah Abdeslam le redit.
14:20 S'il a renoncé à se faire exploser le soir des attentats, ce n'est pas par peur,
14:23 mais parce qu'il ne voulait pas tuer.
14:25 Puis, il se mure à nouveau dans le silence.
14:28 Quand Salah Abdeslam invoque son droit au silence, qu'est-ce que vous vous dites ?
14:34 Moi je me dis que c'est très bien.
14:36 Je me dis que c'est très bien parce qu'en fait, déjà c'est un droit qu'on exerce.
14:43 Et en plus, cette parole, je ne sais pas comment dire,
14:50 mais ça ne sert à rien de parler si on n'est pas écouté.
14:57 Donc moi je vois ça d'un très bon oeil.
15:00 Vous saviez qu'il allait dire ça ce jour-là ?
15:02 On prend nos décisions, donc ça me va parfaitement.
15:09 Je ne suis pas catastrophée, je trouve ça tout à fait cohérent.
15:16 À ce moment-là, les partis civils se font une raison.
15:18 Il n'y a plus rien à attendre de Salah Abdeslam.
15:22 Pourtant, quelques semaines plus tard, il va finir par raconter son 13 novembre.
15:27 Mais ça, vous l'entendrez dans le prochain épisode.
15:32 Vous venez d'écouter Le Terroriste, un podcast européen produit par Europe 1 Studio.
15:36 Réalisation, Christophe Daviau avec Clément Ibrahim.
15:41 Production, Fanny Rascal avec Camille Bichler.
15:44 Diffusion et rédaction, Lisa Soster.
15:47 Musique originale, Sandy Lavallart, The Supervision.
15:51 Je vous donne rendez-vous très vite pour l'épisode 7, la version d'Abdeslam.
15:55 Je vois des larmes et je vois que le souffle se fait court.
16:01 Je ne m'attendais pas du tout à ça.
16:04 Le Terroriste est disponible gratuitement sur le site et l'application Europe 1.
16:08 Et puis bien sûr sur toutes les plateformes audio comme Apple Podcast, Spotify ou Amazon Music.
16:13 Si vous avez aimé, n'hésitez pas à nous mettre 5 étoiles.
16:17 A bientôt.

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