• il y a 10 mois
La sœur de Frances, sexagénaire décédée à l'hôpital de Grasse quelques jours après avoir été mordue par son chien, témoigne sur BFMTV

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Transcription
00:00 Merci d'être avec nous. Vous êtes la sœur jumelle de Française qui avait 63 ans quand elle a perdu la vie il y a un an et demi.
00:06 Merci d'abord d'accepter de témoigner ce soir sur BFM TV. Pouvez-vous nous raconter ce qui s'est passé il y a un an et demi ?
00:16 Oui, effectivement, Française, ma sœur, elle se sentait mal le 4 septembre 2022.
00:25 Elle allait bien le matin et l'après-midi, ça allait mal. Donc, bref, je vais passer les détails.
00:33 Elle est rentrée à l'hôpital de Cannes aux urgences.
00:45 Ensuite, on était dehors et on ne pouvait pas la voir dedans parce qu'on n'avait pas le droit de rentrer.
00:55 Elle m'a téléphoné pour dire qu'elle était mal, qu'elle avait soif, qu'elle avait des mal de tête et que c'est terrible à dire, mais qu'on ne s'occupait pas d'elle.
01:10 Du coup, elle était au téléphone et j'ai stressé beaucoup. J'ai essayé de rentrer, mais je n'avais pas le droit.
01:17 Je n'ai pas eu de soignant au téléphone. Mais finalement, quelqu'un est allé la voir, un pompier gentil, et il m'a rassuré que ça allait, qu'on ne s'occupait d'elle.
01:29 Et donc, ouf ! Bref, ça a duré. On l'a laissé sortir. J'ai pu, à 11h30 de Cannes, après toute cette attente dehors, et ils l'ont laissé sortir de l'hôpital.
01:46 Mais elle était délirium. Elle n'arrivait pas à marcher. Et du coup, j'ai appelé l'hôpital pour dire pourquoi vous l'avez laissé sortir, ma soeur.
01:56 Elle est très, très malade. Il faut des antibiotiques. Et il a dit « je l'ai laissé sortir parce que c'est viral, on pense, et si ça ne va pas mieux, ramenez-le ».
02:11 Donc le lendemain matin, elle était très mal au point, et j'ai appelé encore les urgences, et on l'a ramené encore au deuxième hôpital.
02:21 Et le deuxième hôpital, ils ont gardé toute la journée, on n'a pas pu le voir. Et là, elle ne me téléphone plus parce qu'elle n'avait plus ses facultés mentales.
02:31 Donc je n'avais pas de nouvelles, et on ne m'en donnait pas. Mais finalement, j'ai eu un très fin d'après-midi. J'avais le droit de la voir 10 minutes après qu'elle fasse des tests.
02:40 Et je l'ai vue 10 minutes, c'est la dernière fois que j'ai vu ma soeur. Elle est morte, je l'ai vue à 19h30. Elle est morte 6 heures après, 12 heures après de trois arrêts cardiorespiratoires.
03:03 Et on ne lui avait toujours pas donné des antibiotiques que j'ai réclamés.
03:08 Que vous a dit l'hôpital après la mort de votre soeur jumelle ?
03:15 Ils m'ont dit qu'elle était morte. Après la mort, je ne sais pas, ils étaient un peu tristes, surtout la nouvelle équipe de gens qui ont essayé de la sauver après les trois arrêts cardiorespiratoires.
03:38 Ils étaient tristes qu'on ne lui ait pas donné des antibiotiques.
03:41 Aujourd'hui, ce que vous dites...
03:45 Les seules choses en 36 heures qu'ils ont donné dans les deux hôpitaux à ma soeur, elle est restée très longtemps.
03:51 La seule chose qu'elle a eu, c'est du dolip, un genre de paracitamol, et quelque chose dans la veine, et des examens sanguins.
04:00 Il s'avère qu'elle est morte de la mort sur le chien, la bactérie de la mort sur le chien, de septicémie.
04:07 Donc elle avait eu une infection et il aurait fallu lui donner des antibiotiques.
04:11 Ce que vous dites finalement aujourd'hui, c'est que l'état de santé de votre soeur n'a pas été pris au sérieux par le corps médical.
04:19 C'est bien cela ? Vous parlez même de mépris, me semble-t-il.
04:22 Je voudrais dire que ce n'est pas à moi de dire si c'est sérieux ou pas sérieux.
04:30 Il y a des protocoles aujourd'hui, les gens doivent écouter les proches, une, et deux, quand on a un soupçon de sepsis,
04:38 et qu'on fait des analyses pour mort sur le chien, et on ne donne pas des antibiotiques,
04:43 que quand elle est morte, 36 heures après, il y a un problème.
04:48 Qu'il se trompe 4 heures, 5 heures, mais pas 36 heures avec du doliprane.
04:55 Il faut donner des antibiotiques, sinon la septicémie, ça va vite.
05:00 Chaque 10 minutes, quand j'ai demandé les antibiotiques, je leur ai dit que c'était bactérienne.
05:07 Mais leur diagnostic, ils disaient que c'était viral.
05:14 Vous saviez dès le départ que c'était grave. Vous connaissiez par cœur, c'est votre soeur jumelle.
05:18 Mais n'importe qui. Ma soeur jumelle, je ne la connais plus. C'est moi, c'est ma moitié.
05:24 Mais même n'importe qui aurait vu que c'était très grave.
05:29 Quand il y a une fèvre, son cœur bat entre 130 et 210.
05:36 Des tremblements, des trémors, des illusions. Elle perd les esprits, elle flasque.
05:44 Mais non, il y a le vomissement, elle fait sur elle. C'est terrible.
05:51 Aujourd'hui, vous réclamez justice pour votre soeur ?
05:54 Je veux juste justice pour ma soeur et Lucas et d'autres personnes qui ont subi ça.
06:05 Je ne veux pas taper sur la tête de ces gens-là qui n'ont pas fait d'illigence.
06:10 Je voudrais qu'il y ait des formations pour sepsis dans les urgences.
06:15 Je voudrais que les infirmiers écoutent les proches et aient peut-être un peu de compassion pour nous dehors, qui connaissent mieux.
06:24 Moi, je connais mieux ma soeur qu'un infirmière ou un médecin.
06:29 S'ils m'écoutaient, mais ils ne voulaient pas lui donner les antibiotiques.
06:34 Et ça, aujourd'hui, je veux qu'on me réponde à cette question.
06:37 Aujourd'hui, vous vous apprêtez à porter plainte pour homicide involontaire, n'est-ce pas ?
06:42 C'est-à-dire, oui, quelque part, oui, je veux le faire. Je veux le faire. Je veux des réponses.

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