• il y a 10 mois
⚰️ Depuis plus de 800 ans, la Confrérie des Charitables de Béthune accompagne les défunts. Leur objectif : offrir une sépulture digne, sans distinction d’âge, de milieu social ou de religions.

Ancien médecin, Jean-Marie Duez est à la tête des Charitables de Béthune. Ils sont 26 et réalisent jusqu’à 350 services par an bénévolement.

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Transcription
00:00 Qu'il repose en paix.
00:06 Nous t'avons amené le plus dignement possible vers ta dernière demeure.
00:27 Repose en paix Marcel.
00:31 La première mission des charitables c'est effectivement d'accompagner le plus dignement possible les mis en terre,
00:40 enfin les décédés, quelles que soient leurs convictions, leurs religions, ou même athées.
00:49 Ils ont tous droit au même traitement, si je puis dire.
00:56 Si c'est une cérémonie religieuse, il y a une petite prière.
00:59 Là, comme c'était une cérémonie civile, j'ai adapté un tout petit texte,
01:04 de manière à ce qu'il y ait quand même quelque chose qui soit dit.
01:08 Bon, là il y avait un peu de famille, un peu d'amis,
01:11 quelques fois il n'y a personne, mais ça évite que les gens partent dans le silence le plus complet,
01:18 et puis montrer qu'on pense un peu à eux.
01:21 [Musique]
01:45 Voilà, bienvenue à la chambre.
01:49 [Musique]
01:51 Donc c'est là que se réunissent les charitables.
01:54 J'ai été médecin pendant 42 ans, et quand je suis arrivé à la Grosse Frérie,
01:58 mon fils m'a dit, alors mon fils est anatopracteur,
02:01 il m'a dit, maintenant tu vas assurer le service après-vente.
02:04 Bon, c'est un peu l'esprit aussi.
02:07 [Musique]
02:11 J'ai présidé la cérémonie d'une gamine de 11 ans.
02:14 Il faut savoir qu'il y a une quinzaine d'années, j'ai été confronté en tant que grand-père à la mort d'un de mes petits-fils.
02:20 Depuis que je suis charitable, j'avais toujours demandé éventuellement de ne pas faire d'enterrement d'enfant.
02:29 Prévôt se doit de... alors je l'ai fait, ça m'a coûté beaucoup.
02:35 Ça m'a vraiment coûté beaucoup, mais il fallait le faire.
02:40 [Musique]
02:45 Si on veut éviter la propagation, la première chose à faire, c'est d'enterrer les morts.
02:50 Or là, à l'époque, en 1888, les morts jouaient chez les trottoirs.
02:55 Et donc, dès qu'ils se sont mis à enterrer les morts, que ce soit en fosse commune ou peu importe,
03:02 mais l'épidémie a régressé.
03:06 En 1797, tous les biens des associations religieuses ou pas ont été confisqués par les révolutionnaires.
03:16 Et les privilèges de certaines associations, dont les associations charitables, ont été restaurés par Napoléon en 1802.
03:25 Et donc, depuis 1804, on porte le bicorne à la napoléonienne en reconnaissance envers Napoléon,
03:33 qui a rendu ses privilèges aux confrères.
03:38 [Musique]
03:46 J'apprécie qu'on les accompagne en y mettant un certain décorum.
03:51 On a encore un culte de la mort.
03:53 Parce que plus il vient, plus les gens ne veulent pas le voir.
03:56 On laisse les gens mourir à l'hôpital ou en maison de retraite,
04:01 mais la plupart du temps, vous finissez dans un salon funéraire.
04:05 La tradition perdure et on fait tout pour qu'elle perdure.
04:08 [Musique]

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