• il y a 9 mois

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00:00 Il est quasiment 8h, Nicolas Crosel, notre invité ce matin, et député européen socialiste et nantais.
00:07 Christophe Clergeau, bonjour.
00:08 Bonjour.
00:09 Les barrages des agriculteurs sont en train d'être levés, les tracteurs rentrent dans les fermes, c'est une bonne chose ?
00:14 Je vais vous dire que je suis en colère ce matin. Je suis scandalisé par les décisions qui ont été prises hier.
00:20 Le petit éleveur de l'Ouest de la France, lui, il va continuer à vendre à perte sous la pression de l'actalis, et il s'en sortira pas.
00:27 C'est ce que dit la Confédération Paysanne.
00:28 Pendant ce temps-là, les grands céréaliers du bassin parisien, eux, ils vont continuer à empocher les aides de la PAC,
00:34 et ils vont avoir droit à un permis de polluer avec la suspension du plan Ecofito.
00:38 Le gouvernement s'est couché devant la FNSEA, et il envoie l'agriculture dans le mur.
00:44 Il faut un chemin de transformation de l'agriculture qui préserve le revenu des paysans, pas cette vision passéiste.
00:50 C'est ce que dit aussi la Confédération Paysanne, qui maintient son blocage à Saint-Etienne-de-Montluc.
00:55 Mais quand vous attaquez les céréaliers parisiens, vous pouvez aussi vous retourner vers la FNSEA d'ici.
01:00 Les agriculteurs d'ici, les grands maraîchages nantais, les grandes cultures, qui sont aussi critiquées pour cette vision de l'agriculture.
01:06 Mais il faut un plan de transformation de l'agriculture.
01:09 Cette question de la sortie des pesticides progressives, elle est incontournable.
01:13 Tous les responsables agricoles le savent.
01:16 La FNSEA a mis en scène cette question des pesticides comme un symbole pour calmer la colère agricole,
01:23 alors que la colère agricole, elle est sur une question simple, le revenu des agriculteurs.
01:27 Et rien n'est fait pour améliorer le revenu des agriculteurs,
01:30 alors qu'on pourrait utiliser autrement l'argent de la PAC en France et mieux accompagner ceux qui font des efforts.
01:35 La PAC, c'est plus de 10 milliards d'euros qui revient en France, c'est beaucoup d'argent.
01:39 On a une agriculture qui semble être sous subvention publique,
01:42 et pourtant, quand on écoute les agriculteurs, ils disent "c'est la faute à l'Europe, c'est la faute à l'Europe, c'est la faute à l'Europe".
01:46 Comment vous l'expliquez-vous qui passez votre temps entre Nantes et Bruxelles et Strasbourg ?
01:50 - Mais la politique agricole commune, c'est une politique libérale.
01:54 D'un côté, une aide à l'hectare, et quel que soit le nombre d'hectares, ça augmente l'aide.
01:58 Et de l'autre côté, une vision libérale, où on vend ses produits sur les marchés mondiaux,
02:02 où on les vend sous pression de la distribution et de l'industrie.
02:05 C'est une PAC libérale que les socialistes n'ont pas votée.
02:08 La droite, l'extrême droite, qui court derrière les agriculteurs, ils l'ont votée.
02:12 La FNSEA, elle a validé sa politique agricole commune.
02:15 Tout ce qui se passe au niveau européen, la FNSEA, on a été le co-auteur avec la droite européenne.
02:21 Donc ils sont mal placés aujourd'hui pour critiquer l'action européenne.
02:24 Mais il faut faire évoluer cette politique européenne, ce n'est pas la bonne pour l'avenir de l'agriculture.
02:28 - Mais la souffrance des agriculteurs qu'on a entendue ces derniers jours, qu'ils soient de la FNSEA ou d'ailleurs, elle est réelle.
02:34 Ils sont piégés par un système dans lequel on les a mis, les agriculteurs.
02:38 C'est pas eux qui ont forcément voulu toujours cette fuite en avant vers le productivisme à tout va.
02:42 - Mais ils sont piégés par le libéralisme, ils sont piégés par une course à la production.
02:46 - Parce que quand ils vous disent qu'ils ne vivent pas de leur métier, c'est une vraie idée.
02:50 - Exactement, parce que par la dure, il y a une pression à la baisse des prix, par la mise en concurrence internationale.
02:53 Mais la FNSEA a toujours été favorable aux accords de libre-échange.
02:57 Monsieur Rousseau l'a dit, là tout le monde tape sur le maire Cossour.
03:00 - Oui, il le comptera avec le Brésil.
03:03 - Qui a protesté contre l'accord avec la Nouvelle-Zélande ? On n'a entendu quasiment personne.
03:08 Donc il y a une très grande hypocrisie. La FNSEA et le gouvernement sont complices de ce modèle libéral
03:14 qui assomme les agriculteurs alors qu'ils ne peuvent pas vivre correctement de leurs produits
03:18 parce que les prix ne sont pas stables et ne sont pas garantis.
03:21 C'est ça le coeur du débat et ça on n'en parle plus.
03:23 - Un mot peut-être dépêcheur parce que le temps passe vite.
03:25 Eux aussi sont en colère, eux aussi ils aimeraient bien par exemple payer moins cher le gazole dans les bateaux,
03:29 ce qu'on autorise pour les tracteurs.
03:31 Vous comprenez cette colère, on les a mis à l'arrêt pendant un mois au nom de la défense des dauphins.
03:37 Ce n'est pas évident quand même de vivre cette situation pour eux.
03:40 - J'ai beaucoup rencontré les pêcheurs ici en Pays de la Loire en Occitanie.
03:45 Ils disent une chose simple, et c'est vrai aussi pour les agriculteurs,
03:49 on veut avoir une vision d'avenir, on veut que la société nous dise ce qu'on attend de nous
03:53 et qu'il y a un rapport de confiance.
03:55 Et pour les pêcheurs par exemple, ça veut dire pouvoir renouveler la flotte,
03:58 investir dans des bateaux plus modernes, qui consomment moins d'énergie, avec moins de bruit, etc.
04:02 - Et ça prend du temps en attendant et il faut qu'ils payent moins le gazole sinon ils ne peuvent pas sortir.
04:05 - Il y a eu des accords avec le gouvernement hier soir et là je m'en réjouis.
04:08 Mais il faut relancer l'investissement dans les bateaux,
04:11 pas pour plus de puissance et plus de pêche qui détruit la ressource,
04:15 mais pour conforter la pêche artisanale et moderniser la pêche française.
04:19 Et ça c'est une bataille que je vais mener avec les pêcheurs.
04:22 - Alors justement vous allez la mener cette bataille dites-vous, parce que vous êtes en campagne électorale,
04:25 vous êtes, il y a les européennes, en 4 mois vous serez sur la liste
04:28 place publique, parti socialiste, en position éligible, numéro 5.
04:31 Chacun y va à gauche avec sa propre liste.
04:34 Vous êtes l'artisan de la NUPES pour les dernières législatives.
04:37 Vous vous êtes trompé, la NUPES a explosé, vous regrettez d'avoir vendu l'âme du parti socialiste au diable insoumis ?
04:42 - Il n'y a pas de diable, il n'y a pas d'âme qui a été vendue.
04:45 Pour les européennes, la bonne méthode pour faire gagner la gauche,
04:48 c'est d'avoir plus de députés socialistes pour que le groupe socialiste soit le premier du Parlement européen.
04:53 - Donc chacun sa liste ?
04:55 - Chacun sa liste. Et pour la présidentielle, la bonne méthode pour gagner,
04:58 ce sera d'avoir un candidat commun.
05:00 Chaque élection, sa logique est sur l'Europe. Nous, nous avons une vision.
05:03 - Ce n'est pas toujours visible, chaque élection, sa logique ?
05:06 - Il y a des questions différentes qui sont posées.
05:08 Sur l'Europe, c'est est-ce que vous êtes pour ou contre l'Europe ?
05:11 Oui, nous le sommes avec passion. Est-ce qu'on veut une Europe plus sociale, plus écologiste ?
05:15 Oui, et c'est cet équilibre que l'on va défendre dans cette campagne.
05:17 - Et vous croyez encore à la NUPES, par ailleurs ?
05:19 - Je crois au rassemblement de la gauche et de l'écologie, y compris avec LFI,
05:23 pour permettre à la gauche de gagner les élections.
05:25 Et pour offrir une alternative au libéralisme de Macron et à l'extrême droite dans ce pays.
05:30 C'est ce que demande le peuple de gauche.
05:32 - Christophe Clergeau, venu ce matin sur France Boulogne-Rossia,
05:34 on remercie beaucoup députés européens, socialistes, nantais,
05:37 et donc numéro 5 sur la liste de place publique, vous nous le confirmez ?
05:40 - Tout à fait. Merci à vous. - Merci beaucoup, bonne journée.

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