• il y a 9 mois
AGRICULTEURS - « On croit en l’Europe, mais pas celle-ci. » Jeudi 1er février, des milliers de manifestants de différents pays - et plus d’un millier de tracteurs - ont envahi les rues de Bruxelles aux abords d’un sommet des Vingt-Sept, sur fond de colère du monde agricole partout sur le continent.

Devant les bâtiments bruxellois du Parlement européen sur la place du Luxembourg, dont l’accès était bloqué par des centaines de tracteurs, une foule dense s’est réunie, formée de manifestants belges, français, espagnols, italiens, portugais ou encore allemands.

Comme vous pouvez le voir dans notre reportage vidéo, Le HuffPost a suivi sur place cette mobilisation transnationale, à quelques centaines de mètres du périmètre très sécurisé du Conseil européen, où les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE tenaient un sommet consacré à l’Ukraine, en marge duquel cette question agricole s’est forcément invitée. Normes, libre-échange, revenu paysan... À notre micro, des agriculteurs de différents pays nous expliquent pourquoi l’Europe ne répond plus à leurs attentes, voire complique leur métier au quotidien.

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Transcription
00:00 La pression est maintenant sur l'Europe.
00:02 À Bruxelles, un millier de tracteurs viennent d'envahir les rues
00:04 alors que la colère des agriculteurs continue de sévir dans plusieurs pays.
00:08 Les manifestants ici espèrent se faire entendre
00:10 alors qu'un sommet européen au sujet de l'Ukraine est en train d'avoir lieu.
00:13 Nous on crève pour qui ?
00:27 On crève pour vous !
00:29 C'est ça le tout-mière !
00:30 Nous créchons tous !
00:32 Alors que vous nourrissez !
00:33 Quel message vous venez envoyer à l'Europe ?
00:35 Il y a beaucoup de règles qu'on doit suivre et on ne gagne pas assez.
00:41 Envoyer le message qu'il est temps de sortir des traités de libre-échange
00:44 qui imposent aux paysans de ne pas vivre de leur activité.
00:47 Les coûts ont augmenté de 25 à 30 %
00:51 et les politiques ne sont pas ajustées à la réalité.
00:54 Nous croyons en l'Europe,
00:55 nous croyons en la politique de l'agriculture commune,
00:57 mais pas en celle-ci.
00:58 On ne peut pas demander à des agriculteurs de réagir d'une année sur l'autre.
01:19 Et la PAC en fait c'est ce qu'elle fait.
01:22 Du jour au lendemain, nous on doit répondre à des critères
01:26 qui n'existaient pas six mois avant.
01:28 Nous, aucun pays d'Europe, ni même à l'international,
01:46 on a intérêt à défendre ces traités de libre-échange.
01:50 On peut dire que les Espagnols ont intérêt à vendre des tomates en France,
01:53 nous on a intérêt à vendre du blé à l'étranger,
01:56 mais au final, on est tous mis en concurrence et on s'appauvrit tous,
01:59 donc personne n'y gagne à part l'agro-industrie.
02:01 Aussi bien qu'il y ait des produits qui viennent d'Asie
02:03 et qui ne respectent pas non plus que ce soit les normes environnementales
02:05 ou les normes sociales,
02:06 on ne demande pas de l'ultra-protectionniste pour être protectionniste,
02:09 mais que les règles soient respectées par tous.
02:11 Moi j'ai repris la ferme familiale,
02:19 et dans le temps les parents savaient vivre avec leurs enfants.
02:23 Maintenant à l'heure actuelle, nous sommes à deux frères,
02:25 on ne parvient plus à lier les deux bouts.
02:28 Le prix de la terre a énormément augmenté,
02:31 puisque c'est beaucoup d'investisseurs qui achètent à l'heure actuelle,
02:35 les agriculteurs ne sauraient plus acheter.
02:37 Il y a un manque à gagner quelque part,
02:39 et il y a quelqu'un qui en met plein les poches.
02:42 [Cris de la foule]
02:53 [Musique]
02:56 [Musique]

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