Florent Boissarie, créateur de la Gypserie
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00:00 - Bonjour Anne Delano ! - Bonjour Eric et bonjour tout le monde !
00:02 Aujourd'hui on n'est pas peu fier, notre invité ce matin pilote l'entreprise La Gypserie.
00:08 Vous vous déplacez partout en France pour restaurer des bâtiments, pas n'importe lesquels,
00:12 et on en parle aujourd'hui dans l'éco d'ici. Bonjour Florent Boissari !
00:15 - Bonjour ! - Merci d'être avec nous.
00:16 Vous le disiez Eric, vous êtes compagnon plâtrier, meilleur ouvrier de France, c'était en 2015,
00:22 et vous réalisez tout ce qui est lié aux structures ornementales,
00:26 à quoi il ressemble votre métier ? Vous travaillez par exemple dans quoi ? Des églises ? Des châteaux ?
00:31 - Aujourd'hui notre métier est principalement sur du monument historique,
00:37 tout ce qui est restauration d'églises, de châteaux.
00:39 On a fait dernièrement le château de Villers-Cotterêts, à côté de Soissons.
00:45 Et puis en Charente-Maritime on travaille plus sur des églises comme Noyer-Donis,
00:51 Laurignac, et puis l'Ajary, et là en ce moment on est sur le fameux chantier de Pierre-Latif.
00:57 - 2024 c'est un petit peu une grosse année quand même pour la gypserie,
01:02 il y a des enjeux, vous allez vous attaquer à ce gros projet à Rochefort.
01:08 D'ailleurs à ce titre, vous êtes parti vous former une semaine à Casablanca,
01:12 c'était il y a quelques mois, est-ce que vous pouvez nous expliquer pourquoi ?
01:14 - Dans le cadre du marché, on est tributaire de la restauration de la mosquée de Pierre-Latif,
01:23 et dedans il y a deux chemzias, ce sont des vitraux en plâtre,
01:26 qui ont été faits par des artisans marocains, auxquels il manque,
01:30 et on doit les refaire, on doit les faire en tout cas,
01:34 et ce savoir-faire là je ne l'ai pas,
01:36 et donc du coup on s'est donné l'opportunité d'aller sortir de notre zone de confort,
01:42 et d'aller à Casablanca trouver un gheps, donc un plâtrier local,
01:46 pour aller apprendre à ciseler le plâtre,
01:50 parce qu'ils ne le façonnent pas, mais ils le cisèlent avec des outils spéciaux,
01:55 et donc du coup ça nous a permis de pouvoir en une semaine, en quelques jours,
01:58 au moins apprendre déjà certaines techniques pour pouvoir réaliser ce travail ici en local.
02:03 - Oui une semaine c'était peut-être un peu court,
02:05 néanmoins vous avez pu observer un peu la façon dont travaillaient aussi les collègues à Casablanca ?
02:11 - Oui tout à fait, et puis c'est surtout que ça nous a permis de pouvoir apprendre comment manier l'outil,
02:19 alors la chance c'est que déjà j'ai déjà 30 ans de métier,
02:21 donc c'était pas non plus une découverte de la matière,
02:25 mais en tout cas c'était un réel plaisir de travailler avec des plâtriers,
02:29 des collaborateurs et des collègues de là-bas.
02:31 - Alors ce chantier va vous prendre beaucoup de temps,
02:34 au cours de cette année 2024, ça a déjà commencé, ça va se passer sur plusieurs mois ?
02:39 - Alors en fait ce chantier a déjà pour nous commencé il y a déjà presque un an,
02:43 auquel on a énormément de travail à faire en atelier,
02:47 et là en fait on va commencer d'ici un mois ou deux max les parties sur le chantier,
02:53 et on va plus arrêter d'en sortir et c'est à peu près trois personnes à temps plein.
02:57 - Le premier travail, Florent Boissaret, sur le chantier, dans quelques temps ça sera quoi par exemple ?
03:01 Est-ce que vous avez déjà une idée de ce que vous allez réaliser ?
03:03 - Alors sur le chantier ça va être la salle chinoise,
03:07 c'est prévu la salle chinoise,
03:09 et en parallèle on a toute la partie atelier à fabriquer,
03:13 puisqu'on a tous les plafonds à faire à l'identique de ce qui était existant,
03:17 et de faire une continuité dans la salle du trône.
03:19 - Donc ça c'est quelque chose qui se fait mais pas sur place, pas forcément sur place ?
03:22 - Voilà, pas sur place, puisque c'est les éléments staff qui sont fabriqués en atelier,
03:26 qui vont être posés après sur le chantier.
03:27 - Votre métier il est passionnant parce que c'est un peu la technique aussi au service du patrimoine,
03:31 c'est ce qui vous plaît aussi,
03:33 vous faites ça depuis de nombreuses années,
03:36 on ne s'ennuie pas aussi dans votre métier ?
03:39 - Non pas du tout, en vrai dire en premier temps c'est déjà un kiff,
03:42 mon métier était devenu un hobby aujourd'hui,
03:45 vraiment quelque chose auquel on adore,
03:47 et puis en fait tous les jours ça change,
03:50 on ne fait jamais la même chose,
03:53 et donc du coup ça nous permet de pouvoir sortir de sa zone de confort tous les jours.
03:58 On ne reste jamais les bras ballants,
04:01 et je pense que quand on a un amour du plâtre,
04:05 parce que tout le monde ne sait pas le faire,
04:07 le plâtre, du coup ça nous permet de pouvoir,
04:11 par le biais de l'entreprise, de mettre en avant tous les collaborateurs sur ce travail là.
04:15 - Vous pouvez aussi intervenir dans des hôtels particuliers par exemple, plutôt côté particulier, ça arrive ?
04:20 - Oui ça arrive, on a refait dernièrement le relais château de Christopher,
04:25 où on a refait à l'identique des corniches dans deux chambres,
04:29 pour des raisons techniques, passage de clim,
04:32 mais en tout cas pour garder le cachet de la maison,
04:35 on a été obligé de refaire des corniches,
04:37 et tous les estampages et remettre à l'identique.