Haute couture printemps-été 2024 : le soft power à la française

  • il y a 7 mois
La Haute couture, ce sont des milliers d’heures de travail pour une seule tenue... Un laboratoire exceptionnel, qui est aussi la vitrine d’une industrie brassant des milliards d’euros. Un soft power flamboyant pour la France, porteur de messages, comme chez Dior, Imane Ayissi, Sara Chraïbi, via l’exposition carte blanche à Laurence Benaïm, initiée par le Centre Pompidou, ou l’interprétation de l’ADN Jean Paul Gaultier par la créatrice irlandaise Simone Rocha.

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Transcript
00:00 Je trouve que c'est excellent parce que la mode, au fond,
00:03 porte des messages et elle les porte d'une manière, je dirais, agréable et subtile,
00:11 pas du tout agressive.
00:12 Elle porte des messages qui sont des messages profonds pour la société,
00:16 mais elle le fait de manière artistique, créative, ça me plaît beaucoup.
00:21 [Musique]
00:33 Paroxysme de la mode, la haute couture, l'antre de la création du savoir-faire de la transmission.
00:40 Des milliers d'heures de travail pour une seule tenue portée une seule fois.
00:44 Un laboratoire exceptionnel, vitrine d'une industrie qui brasse des milliards,
00:47 un soft power à la française, flamboyant, parfois magnifiquement dépuré,
00:52 comme ici, chez Dior, une collection créée par Maria Grazia Curi pour l'été 2024.
00:59 Magnifique, très beau, mais toujours avec Maria Grazia,
01:02 il y a quelque chose au-delà de la beauté, il y a quelque chose d'extrêmement puissant,
01:06 le fait qu'elle mette en avant des femmes artistes,
01:09 ce qu'on a pu voir, les œuvres qu'on a pu voir sur les murs,
01:11 et puis ensuite, l'histoire qu'elle nous raconte, et de très très belles pièces,
01:17 voilà, je trouve ça très beau.
01:19 Avec une touche de féminisme, non, non, pas une touche, beaucoup de féminisme.
01:22 Oui, mais ce n'est pas quelque chose de démontré, c'est quelque chose qui est en elle,
01:27 c'est inscrit dans tout ce qu'elle fait, et tout ce qu'elle fait pour les femmes aussi,
01:31 dans des pays, des cultures différentes, elle m'impressionne beaucoup.
01:35 C'est élégant, intemporel, c'est gracieux, comme une mélodie.
01:42 Moi, en tant que chanteuse, j'y pense toujours.
01:44 C'est classe, mais c'est intemporel.
01:46 C'est quelque chose de très précieux, quelque chose d'unique.
01:50 C'est très stimulant, parce que quand je porte de la haute couture, je me sens moi-même.
01:56 Et quand on se sent soi-même, on peut affronter n'importe quoi,
02:00 les tapis rouges, le monde, une réunion, ou n'importe quoi d'autre.
02:04 Elle le fait si bien.
02:06 Autre exemple de soft power à la française, Imane Haïssi, ex-mannequin, ex-danseur.
02:13 Il est aujourd'hui le premier styliste de l'Afrique subsaharienne,
02:16 adoubé par la Fédération française de la couture et de la mode.
02:20 C'est quand même exceptionnel.
02:25 Et on se demande pourquoi ?
02:26 Oui, je vous le demande pourquoi.
02:30 Il faudrait qu'il y en ait d'autres, d'autant que les créateurs africains
02:32 ne cessent d'inspirer la haute couture.
02:34 Donc voilà cet honneur qui a été fait à Imane, c'est le fruit de son travail et de son talent.
02:37 Et il faut que ces portes-là s'ouvrent pour d'autres créateurs africains
02:40 qui nourrissent tant la haute couture et l'histoire de la mode en France.
02:44 Imane Haïssi étudie le rapport entre l'étoffe et le corps,
02:47 se référant autant à la Grèce antique qu'à Rome ou à l'Afrique
02:50 pour cultiver sa pièce maîtresse, le drapé.
02:53 C'est très subtil, le drapé.
02:55 Il y a le côté vraiment superposition, comme les dames africaines savent le faire.
03:00 On prend une pièce, on la superpose sur une autre pièce
03:05 et ça donne une certaine allure avec le volume et les longueurs.
03:08 Je trouve ça assez intéressant.
03:10 L'Afrique doit commencer à comprendre que la mode, c'est un vrai facteur,
03:14 c'est une vraie machine économique.
03:16 L'argent, l'argent, l'argent.
03:19 Le pouvoir de l'argent, il faut l'acheter.
03:20 Et ça va aider les artistes à mieux avancer,
03:23 d'améliorer leur manière de travailler, d'acheter des gelées de matière,
03:27 d'engager la bonne, la petite, qui travaille avec eux, d'avancer.
03:32 Je crois que c'est toute une éducation à refaire en Afrique.
03:35 Restons justement sur le continent africain avec Sarah Chahibi.
03:40 Elle vit et travaille entre Rabat et Paris.
03:42 Elle a appris la couture auprès de sa mère au Maroc.
03:44 Elle était architecte dans une vie précédente.
03:47 L'artisanat marocain, dit-elle, doit toujours évoluer
03:49 pour créer les traditions de demain.
03:51 Sa collection s'appelle "La Terre",
03:53 en hommage auprès de 2 millions de personnes touchées par le séisme
03:56 qui a dévasté le Maroc en septembre 2023.
03:59 Tous ces derniers mois ont été très chargés émotionnellement
04:06 de manière internationale.
04:08 C'était un temps assez complexe.
04:10 Et pour moi, cette collection est une espèce d'hymne à la résilience,
04:15 à tout ce qui peut être reconstruit,
04:16 à toutes les choses qui peuvent fleurir malgré tout.
04:20 Et pour moi, c'est ça, cette collection.
04:23 Traversons maintenant les apparences.
04:25 C'est le titre de l'exposition initiée par le Centre Pompidou
04:28 qui a donné carte blanche à Laurence Benahim,
04:30 éminente plume de mode et écrivaine,
04:33 à poursuivre le dialogue entre art et mode.
04:35 Des silhouettes de designers sont placées ici
04:37 en regard d'œuvre de la collection du Musée d'Art Moderne.
04:40 Là, un corset iconique de Jean-Paul Gaultier
04:43 converse avec la toile de William Frady la prière de la religieuse.
04:47 Jean-Paul a fait à travers sa mode un acte de transgression
04:53 parce qu'il a lutté à sa manière contre tous les tabous de la bourgeoisie
04:59 et William Frady dans les années 30
05:01 parce qu'il a été accusé de sédition, d'ordonnée rafique.
05:06 Il a même été envoyé en prison.
05:07 Et Jean-Paul Gaultier, c'est un manifeste.
05:11 Ce qu'il a fait à travers sa mode, il a fait tous les voyages du monde,
05:15 mais il a défendu une idée qui est puissante, généreuse, colorée,
05:19 qui est l'idée de la liberté absolue.
05:22 C'est tout à fait vrai.
05:23 Je n'ai plus rien à dire.
05:25 Elle a dit tout, tellement mieux et tellement bien.
05:28 Mais en tous les cas, je fais le compliment pour cette exposition
05:32 que je trouve vraiment très, très, très intéressante
05:34 et à la hauteur de tes écrits.
05:36 Merci beaucoup.
05:38 Jean-Paul Gaultier que l'on retrouve chez lui,
05:40 félicitant la créatrice irlandaise Simone Rocha.
05:43 Elle est la sixième styliste à interpréter l'ADN Gaultier
05:46 depuis qu'il a présenté sa dernière collection en janvier 2020,
05:49 après 50 ans de carrière.
05:51 Quand il s'agit de mode, le soft power à la française
05:54 passe incontestablement par l'éloge des diversités.
05:57 Le Paris des Arts, présenté par Valérie Fayolle.
06:05 Bonjour Mathias Malzio.
06:07 Merci beaucoup.
06:08 On va aller visiter ensemble la Gaieté Lyrique.
06:09 OK.
06:10 Merci.
06:11 Moi, je trouve que là, juste en face, on dirait un château fort moderne.
06:14 C'est vraiment Paris.
06:16 Attention, on va être connectés à vie.
06:17 Attention, attention.
06:18 C'est parti.
06:20 Moi, je préférais la salle d'avant.
06:22 Moi aussi.
06:24 Vous m'avez convaincue, je reste.
06:28 Avec grand plaisir.
06:31 Le Paris des Arts, à voir sur France 24 et sur france24.com.
06:36 Le Paris des Arts, à voir sur France 24 et sur france24.com.
06:41 ...

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