Née en 1945 à Paris, la haute couture est un soft power à la française qui génère des milliers d’emplois et des bénéfices colossaux. Si elle apparaît comme hors sol, rien ne l’a jamais empêché d’exister. Parmi les défilés de l'automne-hiver 2023-2024, Maria Grazia Chiuri réinvente la sobriété des plissés de l’Antiquité pour Christian Dior, tandis que la Néerlandaise Iris Van Herpen expérimente de nouvelles structures qui favorisent le mouvement. Ces deux maisons font l’éloge de la légèreté. Faut-il y voir une réponse aux vicissitudes qui ravagent notre planète ?
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00:00 - La haute couture c'est quand même quelque chose d'assez bizarre parce qu'il peut se passer n'importe quoi dans le monde.
00:04 La haute couture continue d'exister.
00:06 - Oui c'est vrai que là d'autant plus à Paris, la France est quand même à feu et à sang en ce moment avec la mort de Naël.
00:19 Donc ça peut paraître un peu absurde toute cette couture et à la fois je trouve que c'est justement une des choses qui a le plus de légitimité à rester et à poursuivre parce que c'est vraiment un artisanat, un métier et c'est une grande fierté de pouvoir persévérer et continuer de faire de la couture.
00:45 *Musique*
00:56 Malgré les émeutes qui ont enflammé la France à la suite de la mort de Naël Merzouk, l'adolescent de 17 ans tué par un policier à Nanterre, les présentations haute couture ont bien eu lieu comme prévu début juillet à Paris.
01:08 Puissance économique et symbolique, la haute couture génère des milliers d'emplois, des bénéfices colossaux.
01:14 Les maisons se sont alors organisées pour prendre soin de leurs invités.
01:18 Cela ne vous fait pas peur d'être à Paris ?
01:21 Non, pourquoi ? Je me sens toujours en sécurité.
01:23 Quand Dieu m'amène ici, je me sens toujours en sécurité.
01:26 Je sais ce qu'il se passe avec les émeutes et les manifestations et les gens qui s'expriment pour ce qu'ils croient en se battant pour avoir une chance d'être entendus.
01:33 Mais ici, je suis bien entourée.
01:35 On a fait en sorte que je me sente bien en sécurité.
01:38 Parfaite illustration de l'expression anglaise "The show must go on".
01:42 Le spectacle doit continuer.
01:45 Quel est mon rapport à la mode ?
01:46 J'aime beaucoup la mode en soi.
01:50 Ce n'est pas une chose qui m'intéresse tant que ça.
01:52 J'aime les vêtements.
01:53 J'aime que le vêtement puisse embellir la femme et que ça puisse être aussi une façon de s'exprimer.
01:59 Donc j'aime les vêtements, mais je ne suis pas la mode en soi.
02:02 Je, je, je, j'ai toujours l'impression que ce qui est à la mode, justement, est déjà passé de mode.
02:07 Vous voyez, c'est plutôt, je dirais, c'est plutôt le vêtement que j'aime plus que la mode.
02:14 Pour sa collection Haute Couture automnivère 2023-2024, Maria Grazia Chiuri, pour Christian Dior, recrée les déesses de l'antiquité.
02:24 Incroyable, oui, incroyable, tout simple, tout élégant, complètement élégant, fantastique.
02:32 Un peu comme la mythologie grecque, je ne sais pas, les plissés.
02:39 Parlez en anglais, s'il vous plaît.
02:41 OK, bien, certains plissés ressemblaient à des sortes de statuaires grecs, les colonnes, la coupe des capes.
02:48 C'était la quintessence de Dior, la quintessence de Maria Grazia.
02:53 Une pure beauté.
02:54 Beautiful.
02:57 Quand j'ai commencé à travailler sur cette collection, j'avais en tête cette phrase de Monsieur Dior,
03:05 qui disait qu'il se référait à l'antiquité pour donner l'apparence de la simplicité.
03:11 Pour moi aussi, l'antiquité est une grande référence.
03:15 J'aime cette idée de simplicité apparente, qui, de mon point de vue, est l'essence même de la Haute Couture.
03:21 Mais mon travail pour cette collection était aussi de déstructurer cette silhouette,
03:27 pour en maintenir la forme, se détacher de la toile, de la ligne.
03:32 Nous utilisons cette référence pour créer également des robes peplum, qui marquent la taille.
03:40 Et puis, les silhouettes sont plus portables, plus délicates.
03:45 J'ai vraiment, vraiment à souffler cette impression de légèreté.
03:51 Si la Haute Couture est active des techniques ancestrales, elle développe également de nouveaux savoir-faire.
03:56 L'année irlandaise Iris van Erpen pousse ses recherches de manière scientifique pour développer des silhouettes époustouflantes.
04:03 Comment se sent-on dans une robe d'Iris van Erpen ?
04:08 Incroyable, éthérée, un peu comme une déesse en fait.
04:11 Très puissante.
04:13 Et que pensez-vous d'Iris, la femme ?
04:16 Je pense qu'elle vient d'une autre planète peut-être.
04:19 Je pense que le travail qu'elle crée est comme hors de ce monde, à la différence de tout ce que je vois ailleurs.
04:25 C'est tellement sculptural, elle défie la gravité.
04:29 Iris est une femme incroyable.
04:31 Je me sens tellement honorée de porter cette robe et d'assister aujourd'hui au défilé.
04:39 L'Iris van Erpen, c'est l'équilibre subtil entre l'artisanat traditionnel et la technologie.
04:44 Expérimenter des structures qui permettront le mouvement avec, par exemple, un tissu d'une incroyable légèreté,
04:49 fait de coquillages naturels injectés dans une couche de silicone.
04:53 En fait, je me suis inspirée des travaux d'un architecte français, qui est aussi océanographe, Jacques Rougerie.
05:05 C'est un visionnaire incroyable qui a depuis des années développé une architecture aquatique.
05:10 Aujourd'hui, elle se déploie en Corée du Sud.
05:13 Une nouvelle ville est en construction, elle s'appelle Océanique, et elle est construite sur l'eau.
05:18 Cela m'inspire tellement de penser à des villes qui, dans le futur, pourront bouger.
05:23 Vous entretenez une relation très particulière avec l'eau.
05:29 Je vis aux Pays-Bas.
05:31 Je vis sous le niveau de la mer. Je suis aussi totalement entourée d'eau.
05:35 C'est l'une de mes inspirations les plus importantes.
05:38 L'eau, c'est la vie.
05:42 Ah oui, l'eau, c'est nous.
05:44 Dior, Iris van Erpen, ou l'éloge de la légèreté.
05:50 Faut-il y voir une réponse à un antidote aux vicissitudes qui ravagent notre planète ?
06:00 Avignon s'est transformée en ville théâtre pour la 77e édition du Festival.
06:05 Retrouvez-moi en compagnie de la metteuse en scène française, Julie Deliquet.
06:10 Pour moi, le féminisme, c'est vraiment l'égalité hommes-femmes.
06:12 Je trouve ça fou de ne pas l'être toutes et tous.
06:15 On parlera aussi hip-hop et art visuel, sans oublier la belle programmation du Festival OFF.
06:22 À l'affiche, à voir sur France 24 et à revoir sur france24.com.
06:29 30 000 personnes à la place, je n'aurais jamais imaginé ça.
06:33 En 2015, la CICIG, Commission internationale contre l'impunité au Guatemala,
06:38 force le président Otto Pérez Molina à la démission pour fraude et association de malfaiteurs.
06:43 Mais en 2018, Jimmy Morales, son successeur, dissout la commission qui le visait à son tour.
06:49 Ils ont commencé à faire voir les manifestations comme des surdos, des communistes, des terroristes.
06:56 Médias réduits au silence, membres de la CICIG emprisonnés ou contraints à l'exil.
07:01 J'ai l'espoir de revenir un jour et de pouvoir continuer à lutter pour le Guatemala.
07:06 J'aime beaucoup mon pays.
07:08 Guatemala, l'espoir déçu. Dans Bière au Tour, à voir sur France 24 et france24.com.
07:14 au 1124.com.