• il y a 10 mois
A la rencontre des agriculteurs mobilisés qui bloquent l'autoroute A13 à Epône, le 31 janvier 2024 : normes, réglementations, surtransposition, difficulté à transmettre, les sujets de mécontentement sont nombreux.

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Transcription
00:00 [Musique]
00:09 On attend donc, comme l'a dit tout à l'heure mon président, Damien Gréfin,
00:15 on attend donc davantage de mesures qui ont été mises sur la table par notre syndicat.
00:22 Et pour l'instant, ça ne va toujours pas, il n'y a toujours pas assez.
00:28 Donc il y a quand même 140 mesures qui ont été,
00:30 alors je ne dis pas qu'il faut qu'on obtienne les 140 mesures,
00:33 mais il y a des mesures, notamment sur la surtransposition,
00:37 qui sont franco-françaises, qui pourraient être prises plus rapidement,
00:40 et donc qui ne sont toujours pas prises.
00:43 Donc voilà, tant qu'on n'a pas obtenu certaines mesures sur les surtranspositions,
00:53 c'est sûr qu'on continuera notre mouvement.
00:55 Ce qu'on attend, le mars, c'est cet excès de règles,
00:59 cet excès de tout ce qu'on vit au quotidien,
01:03 et qui nous exaspère, qui nous fait perdre du temps,
01:06 cette surtransposition administrative, et on a un ras-le-bol.
01:11 Il faut déjà qu'on laisse aux gens l'argent qu'ils gagnent sur les exploitations,
01:16 que ce soit beaucoup ou pas beaucoup, en fonction des régions.
01:19 Mais qu'on arrête de les assommer d'impôts, de MSA,
01:23 de redevances, de taxes, voilà déjà.
01:28 Qui rémunitionnent le tout, c'est ce qu'il nous faudrait.
01:32 Mais bon voilà, maintenant on n'entend pas grand-chose pour l'instant.
01:37 On demande à voir des actes.
01:39 On est là pour manifester, parce que pour que notre métier soit reconnu,
01:47 moi j'ai deux petits garçons, et puis mon souhait, c'est qu'ils reprennent, qu'ils aient envie.
01:51 Mais clairement je suis en train de me demander s'il faut les pousser dans cette voie-là,
01:55 parce que c'est quand même un métier difficile,
01:59 et on nous met des contraintes en permanence,
02:01 que ce soit en bio, en conventionnel, tout le monde,
02:04 et on n'a pas de prix, on n'a pas de revenu.
02:07 Le problème il est là, donc combien de temps ça va durer nos exploitations, on ne sait pas.
02:12 Alors voilà, le gros problème il est là,
02:15 moi j'ai 62 ans, donc comme vous pouvez le voir, je suis encore en activité,
02:19 mais je pourrais prendre ma retraite, mais bon, le souci c'est que,
02:22 et j'ai la chance en plus d'avoir un jeune avec moi,
02:25 qui est déjà installé sur l'exploitation,
02:28 mais le souci il est là justement,
02:31 c'est que 1000 euros de retraite en fin de carrière,
02:36 c'est quand même pas terrible, donc c'est à peu près ça que je vais toucher.
02:39 Là franchement, c'est pas assez.
02:42 Donc ça n'empêche pas que je vais quand même la prendre,
02:45 et je vais continuer en tant que salarié, enfin bref, on va mettre ça en place,
02:48 mais moi j'ai la chance d'avoir un jeune qui reprend l'exploitation,
02:53 mais ce n'est pas le cas de tout le monde, donc ça c'est le gros problème justement.
02:57 Pourquoi ? Parce que pourquoi les jeunes ne sont pas intéressés dans notre métier ?
03:00 Parce que déjà c'est beaucoup, de plus en plus de paperasserie,
03:04 il faut savoir que moi sur mon exploitation, c'est à peu près 3 jours par semaine de paperasse que je fais,
03:09 donc là c'est plus possible.
03:12 Dès qu'on veut monter un dossier, quoi que ce soit, c'est une tonne de paperasse,
03:15 dès qu'on veut obtenir un permis de construire sur un truc, c'est pareil.
03:19 Logiquement un permis de construire c'est en 4 à 6 mois,
03:22 chez nous non, c'est pas 4 ou 6 mois, parce qu'on a des recours,
03:25 si on veut monter un truc de météorisation ou n'importe quoi,
03:28 de toute façon c'est recours sur recours, et donc on n'en finit plus.
03:31 Donc en fait c'est ça aussi qui dégoûte notre jeune génération,
03:35 c'est qu'aujourd'hui en fait le métier est plus attractif,
03:39 déjà parce qu'il ne dégage plus le revenu, déjà d'une part,
03:42 et puis il faut savoir que c'est 70 heures par semaine qu'on fait,
03:46 donc là le problème aussi, il n'y a plus de vie de famille, il n'y a plus rien,
03:50 donc les jeunes ne veulent pas s'embarquer là-dedans,
03:52 et puis financièrement c'est un gouffre de toute façon, d'une part,
03:55 et puis de toute façon, comme je vous ai dit tout à l'heure,
03:58 il n'y a pas de revenu, donc les jeunes ne sont pas intéressés.
04:00 J'ai mon fils qui est avec moi, qui est sur l'exploitation,
04:03 et qui va reprendre l'exploitation,
04:05 mais on se pose beaucoup de questions à son sujet,
04:08 et pourtant il est motivé,
04:10 mais ce n'est pas facile.
04:12 J'y crois en tout cas, j'y crois.
04:15 Moi j'ai une fille qui s'y intéresse,
04:18 et je touterai quand même pour qu'elle s'y intéresse,
04:21 et qu'elle s'installe, et c'est quand même le plus beau métier.
04:24 [Musique]

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