Nicolas Dupont-Aignan (président de “Debout le France”): "Il faut supprimer cette PAC"

  • il y a 8 mois
Nicolas Dupont-Aignan, président de “Debout le France” et député de l’Essonne, était l’invité de “Julie jusqu’à minuit” pour évoquer la mobilisation des agriculteurs qui s’est poursuivie ce lundi, en attendant les annonces de Gabriel Attal. Certains d’entre eux laissent planer la menace d’un “siège de Paris” et d’un blocage du marché de Rungis

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00:00 Emmanuel Macron a discuté avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, qu'il revoit d'ailleurs jeudi prochain,
00:07 et les discussions, les négociations autour, entre l'Union européenne et les pays d'Amérique latine, ce qu'on appelle le...
00:15 - Mercosur. - Mercosur. Voilà. Les discussions, les négociations ont été stoppées.
00:19 - Heureusement. - Grâce à Emmanuel Macron, qui visiblement a fait du forcing auprès de la présidente de la Commission européenne.
00:26 - Est-ce que ça vous salue ? - Il allait les signer après des mois de négociations.
00:32 Il faut bloquer, mais il faut revenir sur la Nouvelle-Zélande, le Kenya, le Vietnam. Ça, c'est impératif.
00:39 Et surtout, il faut aussi revenir sur la Jachère. Car ce qui révolte les agriculteurs... Si vous, on vous interdisait, par exemple, madame,
00:48 si on vous coupait l'antenne un quart d'heure avant la fin en vous disant « vous n'avez plus le droit de travailler, mais les chaînes concurrentes peuvent »,
00:54 vous seriez révolté. Ce qui révolte les agriculteurs, c'est cette politique agricole commune qui a été votée par ces gens-là,
00:59 qui a été signée par le ministre de l'Agriculture français, et qui va geler 10% des exploitations.
01:05 - La Jachère. - La Jachère. - Je rappelle qu'il y a l'obligation... - La Jachère, 4% aujourd'hui.
01:08 - Il y a l'obligation de laisser au moins 4% des terres... - 10% des terres des exploitations, bien sûr.
01:12 - L'obligation, pour les téléspectateurs qui nous écoutent, parce que c'est un peu technique, il y a l'obligation de laisser au moins 4%...
01:16 - La Jachère, ça veut dire on ne cultive plus. - 4% de ces terres cultivables en Jachère.
01:20 - C'est extrêmement provocateur au moment où on importe des produits qui sont bourrés de pesticides, qui sont interdits sur notre sol.
01:29 C'est-à-dire qu'on marche sur la tête. On a la décroissance agricole.
01:34 Vous savez que déjà depuis 50 ans, la surface cultivée française a été réduite de 10%.
01:40 Et là, l'Union européenne, avec cette stratégie folle de décroissance, veut encore réduire de 10%.
01:45 Donc on interdit à nos agriculteurs de produire alors qu'on a des besoins alimentaires, on a la famine, on a 800 millions de personnes dans le monde qui ne mangent pas à leur faim.
01:53 800 millions. Et parallèlement, on importe des produits de pays qui ne respectent aucune norme écologique.
01:59 Et on appelle ça l'écologie. Mais il y a un moment, il faut remettre...
02:04 Supprimer la Jachère, supprimer cette PAC, revoir les accords internationaux, ça veut dire tout bouleverser.
02:10 Est-ce qu'il aura le courage de faire ce qu'a fait De Gaulle avec la politique de la chaise vide,
02:17 qui a été à la fondation de la belle politique agricole commune, celle qui avait un tarif extérieur, qui nous protégeait, qui avait des prix garantis, des quotas ?
02:26 Ou est-ce qu'il va faire semblant d'aller quémander à Mme von der Leyen, qui est la vraie patronne ? C'est ça la question.
02:31 Un chiffre quand même, parce que vous dites "la PAC, on n'en veut plus".
02:34 Cette PAC-là.
02:35 Cette PAC-là dont vous parlez.
02:37 Qui n'est plus la vraie PAC.
02:38 Cette PAC-là dont vous parlez, c'est 9 milliards d'euros donnés chaque année aux agriculteurs.
02:42 Presque 10.
02:43 Presque 10.
02:44 Qu'est-ce qu'ils feraient sans ces subventions, les agriculteurs ?
02:46 Ça, c'est un grand mensonge. Parce que vous savez que la France donne 25 milliards.
02:49 Ce n'est pas un mensonge, ce sont les chiffres.
02:50 Je vais vous dire. On donne 25 milliards à Bruxelles. L'argent des Français, 25.
02:56 On en reçoit 15, dont les 9. Donc 9 + 6.
03:01 Donc ça veut dire que nos agriculteurs, si on ne donnait pas les 25 à Bruxelles, parce qu'en fait on verse pour les autres.
03:07 On verse pour aider certains pays à se développer dans l'UE.
03:11 La PAC, la PAC, on en met les 25.
03:13 Tout à fait. On donne 25 milliards. On en reçoit 15.
03:16 Ça veut dire que ça nous coûte 10 milliards.
03:18 Ces 10 milliards, si on les affectait à nos agriculteurs, ils iraient très bien.
03:22 Et ils pourraient affronter la concurrence internationale.
03:24 Il y a un pays qui le fait, madame. Il y a un pays qui le fait.
03:27 Et qui marche très bien. C'est la Suisse.
03:30 La Suisse donne plus à ses agriculteurs, mais ne verse pas à Bruxelles.
03:33 La Suisse a un protectionnisme agricole très intelligent.
03:37 Et la Suisse est un pays ouvert sur le monde, qui commerce, et qui a un très bon résultat.
03:42 Donc ça veut dire qu'il faut arrêter de se laisser intoxiquer par les mensonges.
03:46 L'exemple du Royaume-Uni, dont les agriculteurs ne bénéficient plus de la PAC,
03:50 et ça a mené aussi à une crise agricole.
03:52 Bien sûr.
03:53 Pablo Piovivian, je voulais vous en parler.
03:54 Mais ça c'est un autre problème, excusez-moi madame.
03:56 C'est que les Anglais ne veulent pas donner d'argent.
03:58 Et c'est eux d'ailleurs qui ont dynamité la PAC, quand ils étaient membres de l'Union Européenne.
04:01 Donc la vraie question, soit on a une PAC qui respecte les agriculteurs,
04:05 et on revient à la PAC qui a marché, parce que moi je ne réclame pas quelque chose qui n'a pas marché.
04:09 Pendant 30 ans elle a marché, cette PAC.
04:11 Elle était réglementée.
04:13 Elle était protégée.
04:15 Et on a abouti à une magnifique autosuffisance européenne.
04:18 Et puis ensuite, à partir des années 90, on a détruit la PAC, on a tout libéralisé,
04:22 on a ouvert les frontières, on a rajouté des normes, et on a abouti à la situation actuelle.
04:27 Donc moi je dis tout juste, soit on réforme la PAC, et avec nos amis européens,
04:31 parce que c'est un problème européen, et les Allemands, les Pays-Bas,
04:34 on reconstruit une PAC protectrice, soit on reprend nos billes,
04:38 et ça nous coûtera moins cher d'aider directement nos agriculteurs, et on sera libres.
04:43 Et là vous n'irez pas qu'aimander auprès de madame Van der Leyen,
04:46 dans un maquis de règles absolument infernal.

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