SMART TECH - Emission du lundi 29 janvier

  • il y a 8 mois
Lundi 29 janvier 2024, SMART TECH reçoit Alain Staron (président cofondateur, Artifeel) , Julien Pillot (Consultant, Enseignant-chercheur en économie, Inseec - Groupe Omnes Education) et Mathis Hammel (consultant indépendant & parrain, Guardia Cybersecurity School)

Category

🗞
News
Transcript
00:00 *Générique*
00:08 Bonjour à tous, c'est le jour du grand débrief dans Smartech.
00:11 On va s'intéresser à l'arrivée des casques de réalité mixte.
00:14 Est-ce que ça va être vraiment l'année 2024 pour ces casques ?
00:17 On va regarder aussi ce qui se passe du côté de l'iPhone et du paiement sans contact.
00:20 Est-ce qu'on va avoir un concurrent d'Apple Pay qui va arriver pour nous les Européens ?
00:23 Et puis ce projet de méta dans l'intelligence artificielle, grande ambition.
00:28 Et évidemment, on n'oubliera pas cette attaque russe contre Microsoft.
00:31 Voici parmi les sujets qui seront abordés tout de suite dans Smartech.
00:35 *Générique*
00:38 *Bismart*
00:39 Dans le débrief, aujourd'hui, j'ai convié Mathis Hamel. Très heureuse de vous recevoir, Mathis.
00:43 Ça fait plusieurs fois que j'essaye, mais vous êtes sans arrêt par mon zéparveau à travers le monde.
00:48 Mathis Hamel, consultant indépendant, parrain de la Guardia School, Cyber Security School.
00:53 Je vais refaire de la Guardia Cyber Security School,
00:56 donc une école dédiée à la cybersécurité. D'ailleurs, on avait reçu les fondateurs ici, une toute jeune école.
01:01 Ça se passe bien ?
01:02 Ah super, oui. J'étais avec eux hier encore, on faisait de l'entraînement compétitif.
01:05 On les prépare pour les championnats d'Europe et ils s'en sortent bien.
01:08 Ok. Alors, avec vous, Alain Staron, fidèle du débrief. Bonjour Alain.
01:12 Bonjour Nathalie.
01:13 Président d'Artifil, je le rappelle.
01:14 Et puis Julien Pillot, également un fidèle de Smartech, consultant enseignant-chercheur en économie à l'INSEC.
01:19 Bonjour Julien.
01:20 Bonjour.
01:21 Alors, on va commencer avec cette année 2024 qui démarre avec des annonces en matière de réalité mixte.
01:27 Des casques arrivent sur le marché. Alors, on en avait déjà, mais on en a des nouveaux,
01:31 notamment un très attendu puisqu'il vient de chez Apple.
01:35 On nous dit que c'est l'excellence technologique qui débarque.
01:38 Et visiblement, ça se passe plutôt bien puisque Apple sera déjà en rupture de stock sur son casque Vision Pro,
01:45 en tout cas d'après un consultant qui est plutôt bien informé généralement sur ce sujet.
01:50 Et pourtant, un prix à 3500 dollars.
01:53 Donc, est-ce que ça veut dire qu'il y a une véritable attente sur les casques de réalité mixte selon vous ?
01:58 Parce qu'on ne peut pas dire que c'est parce qu'aujourd'hui le marché est aligné en termes de prix et que ça devient abordable.
02:01 Ce n'est pas ça le sujet là.
02:03 Mathis ?
02:04 On a effectivement, moi ça fait quelques années que je m'intéresse aussi à ce domaine-là.
02:09 Moi, j'ai un casque à la maison aussi de réalité virtuelle.
02:11 C'est un domaine qui est très prometteur.
02:13 Là aussi, l'Apple Vision Pro essaye de se démarquer en se mettant beaucoup plus sur l'aspect professionnel.
02:19 Jusque là, il y avait en réalité augmentée, il y avait Microsoft qui faisait HoloLens.
02:22 Mais c'est vrai qu'on n'avait pas de flagship depuis quelques années sur ce genre de techno.
02:27 Et donc, le fait qu'Apple vienne au créneau, c'est aussi un signe.
02:31 On peut peut-être faire quand même un point parce qu'on parle casque de réalité virtuelle, ça fait de nombreuses années.
02:36 La réalité augmentée, c'est plus du domaine professionnel où on affiche des éléments virtuels sur le réel.
02:44 Mais la réalité mixte, en fait, c'est un peu tout ça.
02:46 C'est-à-dire que ce qu'on voit même de la réalité est retransmis à travers un écran.
02:50 Donc, on est dans une confusion, j'allais dire, entre le réel et le virtuel qui est parfaite
02:56 et qui va permettre de développer des nouveaux usages professionnels autour de la création 3D.
03:02 C'est ce que nous dit Sony avec son casque aussi qui est annoncé.
03:05 C'est ça qui vous intéresse ? C'est des nouveaux usages pour l'entreprise dans la créa ?
03:10 Je pense effectivement que c'est le marché professionnel qui peut lancer vraiment ce marché très fort.
03:15 Parce que c'est vrai qu'au côté consommateur, ça peine à se lancer et on sent qu'il n'y a pas peut-être l'intérêt qui était attendu,
03:21 même s'il y a quand même des beaux produits qui sortent sur le marché.
03:24 Sur le monde professionnel, c'est vrai qu'on va avoir plus d'usages, plus de budget aussi, plus de créativité
03:30 qui vont faire que ça peut potentiellement déverrouiller ce secteur-là.
03:35 Julien, vous y croyez vous, à ce marché, au décollage en tout cas de ce marché cette année ?
03:40 Pour une économie, ça reste quand même un marché de niche.
03:42 On parle peut-être de 150 000 unités vendues.
03:45 Donc ça ne fait que confirmer une chose, c'est que les aficionados...
03:50 Pour le Vision Pro, après on pourrait ajouter les ventes de MetaQuest Pro aussi.
03:55 Là, on parle d'un casque quand même un peu particulier qui embarque des technologies qui sont particulières,
04:00 mais aussi à un prix extrêmement particulier également.
04:04 Puisqu'on parle d'un casque à 3 500 dollars en entrée de gamme, il y a une version un peu plus évoluée à quasiment 4 000 dollars.
04:10 Donc ça ne fait que confirmer que finalement parmi les clients d'Apple, il y a ce qu'on appelle les Early Adopters.
04:15 Et souvent effectivement dans une optique plutôt professionnelle, plutôt de développement B2B.
04:20 Et pour que ce marché puisse devenir autre chose qu'une niche, ce qu'on lui souhaite, ça passera par un écosystème applicatif.
04:27 D'où l'intérêt d'avoir des Early Adopters du côté plutôt programmatique de la force,
04:31 plutôt professionnel de la force, qui vont développer les applications compatibles avec cet outil-là,
04:36 et qui vont peut-être derrière générer un confort d'usage, une valeur d'usage pour des personnes comme vous.
04:42 C'est avant tout un sujet finalement pour les développeurs. Je vais vous donner la parole Alain,
04:46 mais c'est vrai que c'est quand même un sujet pour les devs dont vous êtes.
04:49 Oui, moi j'ai fait du dev sur le casque de réalité virtuelle que j'ai à la maison.
04:55 Effectivement, c'est très amusant, ça déverrouille pas mal de choses.
04:59 Alors c'est plus compliqué que de faire du développement de jeux classiques ou du développement d'applis sur ordi ou sur mobile.
05:04 Mais on a en fait tellement de possibilités qui sont débloquées,
05:08 que ça va aussi potentiellement aider beaucoup de gens à développer des projets
05:12 qu'ils ne pouvaient pas faire sur de l'informatique plus classique.
05:14 Alors qu'en pense l'entrepreneur destructeur Alain Starot ?
05:18 Bravo Apple et merci Apple. En gros, ce qu'ils font, c'est qu'ils lancent un nouveau produit dans un marché...
05:23 Les chiffres que j'ai, c'est un peu moins de 10 millions d'unités vendues en 2022, de casques, tout confondu.
05:29 Eux, ils visent 500 000 à l'année. Donc l'année où ils lancent qu'ils fassent 5% du marché, chapeau.
05:36 L'iPhone a mis beaucoup plus de temps que ça à décoller.
05:39 Chapeau, on n'y est pas, mais c'est des ambitions.
05:42 160 000 à 180 000 déjà.
05:45 Alors avec un bémol quand même, c'est qu'apparemment il y a un centre de bottes
05:48 qui en ont acheté un paquet pour les revendre en Chine.
05:50 Et donc on parle de 3000 appareils revendus en Chine avec une surcote de 1000 dollars chacun.
05:59 Ça fait 3 millions de dollars en plus.
06:02 Donc à prendre un peu avec des pincettes sur le volume exact.
06:07 Sur la place qu'aura Apple sur ce marché, mais sur ce marché lui-même.
06:10 Alors voilà, et l'autre nouveauté que je trouve très bien dans le Vision Pro,
06:14 c'est que ça mélange confusing, enfin confusant, de réalité mixte.
06:19 Et le premier intérêt que j'y vois, mais bon, tout ça est très projectif.
06:25 En fait, on est en termes de cognition, on est encore au degré zéro de la cognition
06:33 du fait de nos visions 3D.
06:35 On écrit avec un papier, des écrans 2D, enfin voilà.
06:37 Et en 3D, c'est très très compliqué.
06:39 Ce qu'ils ont fait en permettant de tout faire en 3D,
06:42 tous à dire inventer des trucs que vous allez inventer facilement,
06:45 ça permet de repenser la manière dont on perçoit, non pas le réel,
06:50 mais les modèles qu'on cherche à faire en maths, en physique, en chimie, en pharmacie, tout ça.
06:55 Et ça, c'est une vraie révolution.
06:57 Ça va intéresser les labos pharma, ça va intéresser les architectes,
07:00 ça va intéresser les gens qui font des structures.
07:02 Enfin, il y a un paquet de gens que ça va intéresser, pas du tout le grand public.
07:05 Et ce sur quoi Apple s'est mis, c'est la façon de pouvoir présenter des modèles cognitifs nouveaux,
07:12 enfin une interface nouvelle pour développer de nouveaux modèles cognitifs.
07:15 C'est fondamental pour nous.
07:17 C'est ce qui s'a fait de mieux d'ailleurs.
07:19 L'iPhone, ça a été ça.
07:21 Ça a été la possibilité, en renouvelant l'interface entre l'homme et la machine,
07:24 de donner aux programmateurs la possibilité de renouveler finalement la façon dont on peut délivrer des services aux humains
07:30 grâce du tactile, de la mobilité, de la géolocalisation et tout un tas de choses.
07:35 Alors justement, on ne s'est pas resté que dans le monde professionnel.
07:37 Ça veut dire que nous aussi, nous sommes déjà quand même submergés,
07:41 on en parlait hors plateau juste avant de démarrer l'émission,
07:43 on est submergés par toutes ces notifications, tous ces messages,
07:47 tout ce numérique qui envahit notre vie réelle.
07:49 Comment ça va se passer quand on sera derrière le casque en immersion totale ?
07:53 L'interface utilisateur ne va pas être triste quand même,
07:56 parce que même si on est face à face avec chacun un casque,
07:58 je verrai votre image sur votre casque et je ne vous verrai pas en vrai.
08:01 Ça va être un peu compliqué.
08:03 Donc là, il y en a un iPhone d'adaptation, mais ce n'est pas du tout à ça que je pense.
08:05 Je pense vraiment à une manière nouvelle de concevoir le monde,
08:09 au sens virtuel, théorique, pas virtuel, théorique,
08:13 au sens de l'image qu'on se fait du monde.
08:15 Donc ça, c'est une vraie révolution qui va arriver, qui n'est pas du tout à l'heure.
08:19 Oui, la découverte d'une nouvelle dimension.
08:21 Il y a tout un tas de films d'anticipation d'ailleurs,
08:23 qui donnent des projections de ce à quoi pourrait ressembler un monde
08:25 dans lequel on se fait se connecter.
08:27 Ce n'est pas forcément rêvé.
08:29 Ce ne se fait pas nécessairement rêver, mais encore une fois,
08:31 l'ajout de valeur que pourront avoir les développeurs par le biais de ces nouvelles interfaces
08:36 fera toute la différence entre un produit qui restera un produit de niche
08:39 ou quelque chose qui va être amené à se massifier.
08:42 Et d'ailleurs, je pense qu'on aurait tort de considérer
08:45 qu'entre la réalité MiX, la réalité augmentée, la réalité virtuelle,
08:48 il y a une bataille de standards.
08:49 Non, ce n'est pas assimilable à une bataille de standards
08:51 parce que chacune de ces technologies va avoir ses usages qui seront propres.
08:56 Probablement que la réalité virtuelle sera des usages beaucoup plus orientés
08:59 autour du gaming, de l'immersion totale,
09:02 peut-être dans les métavères les plus immersifs,
09:05 si on se projette vraiment très très loin,
09:06 alors que la réalité augmentée aura probablement davantage d'applications
09:09 dans le monde industriel.
09:10 Donc, il y aura des usages qui seront définis par la technologie.
09:15 Moi, j'imagine très bien un jeu vidéo dans un bar en réalité MiX.
09:19 Tout à fait.
09:20 Et je vous vois tous avec des armes de laser, des je ne sais pas quoi.
09:24 Moi, je pense au contraire qu'il y a un truc qui va gagner,
09:28 c'est probablement la réalité MiX.
09:29 Et que les développeurs sont là pour accoucher,
09:32 parce qu'ils ne le savent pas eux-mêmes,
09:34 des produits, des features, des applications
09:37 qui plairont et qui apporteront quelque chose au public.
09:40 Donc, Apple a vraiment besoin, Apple a fait la tambouille,
09:43 elle a fait l'appel, il faut trouver la mine d'or.
09:46 Oui, et ça posera aussi sans doute des nouveaux défis en matière de cybersécurité.
09:51 Ah, ça oui.
09:52 De toute façon, la cybersécurité, plus il y a de surface d'attaque potentielle,
09:56 plus il y a de boulot pour nous.
09:57 Donc, moi, je suis très content aussi.
09:59 Mais effectivement, tous ces nouveaux produits,
10:02 même les véhicules connectés, d'avoir de plus en plus de services,
10:05 de produits connectés à la maison et tout ça,
10:07 en fait, ça fait des vulnérabilités potentielles en plus,
10:10 qu'il va falloir protéger.
10:11 Après, on ne va pas être dans un monde où on est piraté sans cesse
10:15 et où le monde est dangereux, parce que la cybersécurité saura s'adapter.
10:19 Mais effectivement, ça va être complexification du domaine.
10:22 Le tracking de l'œil de Vision Pro, ça permet de mesurer le pouls,
10:26 l'attention, l'attention intérieure, pas seulement l'attention.
10:30 Et donc, dans la santé, de manière indirecte, on ne s'en rendra pas compte.
10:33 Mais on va être monitoré comme jamais.
10:35 Il y a déjà des assurances aux États-Unis qui commencent à mettre des bonus sur le contrat
10:40 si vous acceptez de leur transmettre en télémétrie les données de l'Apple Watch et tout ça,
10:44 qui s'assurent que vous êtes en bonne santé.
10:46 Et du coup, ben...
10:47 Et alors, le booster que j'imagine sur l'économie de l'attention, Julien ?
10:51 Puisque effectivement, ce tracking hyper précis en permanence,
10:54 de là où on regarde, là où on clique, à quoi on joue, qu'est-ce qu'on fait,
10:58 ça laisse des possibilités de nouveaux business quand même assez importantes.
11:02 C'est extrêmement intrusif, mais on peut penser que le droit, de toute façon,
11:07 va mettre quelques garde-fous et quelques limitations
11:10 sur ce que les professionnels auront le droit de faire des données en question.
11:13 Et ça, pour le coup, je pensais que l'attention, on est à la limite.
11:15 C'est-à-dire que si j'ai un casque, je ne suis plus devant un écran, je suis devant un autre écran.
11:19 Je n'ai pas de temps de cerveau disponible de plus.
11:21 C'est le même.
11:22 Je vais plus se valoriser parce qu'il y a plus d'infos sur moi,
11:24 sauf que les cookies ont un peu du plomb dans l'aile et on ne peut pas faire ce qu'on veut avec le RGPD.
11:28 Donc, je ne suis pas du tout sûr que ça aille très loin dans ce sens-là.
11:32 Ça va qualifier un peu mieux.
11:33 Oui, il faut être créatif, je pense, dans la chambre et le marketing.
11:36 Et le législateur aussi.
11:38 C'est vrai, mais peut-être un petit peu après coup, non ?
11:40 Bon, allez, deuxième sujet, l'accélération de META sur l'intelligence artificielle,
11:43 puisque là, on va avoir une intégration de fer,
11:46 donc l'historique laboratoire de recherche en IA du groupe META, à l'origine Facebook,
11:52 qui va rejoindre cette division qui avait été créée très récemment autour de l'IA générative
11:57 avec cet objectif de mettre au point une intelligence artificielle générale.
12:01 Alors là, attention, c'est le nouveau Graal, cette intelligence qui ne sera plus spécialisée
12:06 pour répondre à certaines questions dans certains domaines,
12:09 mais qui sera capable de simuler cette intelligence humaine
12:12 qu'on a quand même du mal à modéliser encore.
12:14 Mais visiblement, c'est cette direction vers laquelle nous allons.
12:17 Et en tout cas, Yann Lequin du laboratoire fer y croit beaucoup.
12:22 Alors, Mark Zuckerberg nous dit qu'il a toujours la volonté de faire cela
12:26 de manière la plus ouverte possible.
12:29 On peut s'en réjouir puisqu'on partage finalement les résultats de recherche avec le plus grand nombre.
12:35 Est-ce que ce n'est pas aussi un danger ?
12:37 Est-ce que c'est responsable finalement, j'ai envie de vous demander,
12:40 d'ouvrir ces recherches dans ce domaine à tout le monde ?
12:43 Alors, ouvrir ces recherches-là à tout le monde,
12:47 je pense que ce n'est fondamentalement pas une mauvaise idée
12:49 parce que ça évite justement qu'il y ait un monopole sur ça.
12:52 Après, moi, j'ai aussi toujours tendance à prendre avec un petit grain de sel les annonces de Meta.
12:58 Donc, certes, sur l'intelligence artificielle, ils sont excellents.
13:01 Ils ont un très bon labo, Lefer, qui est d'ailleurs installé aussi en France,
13:04 qui ont des très, très bons chercheurs.
13:06 Néanmoins, par exemple, on retiendra un petit peu le fiasco du metaverse de Meta
13:11 qui a entraîné un gaspillage de dizaines de milliards de dollars, si je ne dis pas de bêtise,
13:17 qui finalement va être abandonné parce que c'est un gouffre sans fond
13:21 qui avait été en fait fait pour obtenir un effet d'annonce.
13:24 Les deux peuvent avancer de pair.
13:27 D'ailleurs, dans la communication, ils les ont rassemblés.
13:30 Oui, mais justement, Meta aime beaucoup profiter de ces effets d'annonce
13:34 parce qu'ils savent que ça a énormément d'impact.
13:36 Ils peuvent derrière récupérer de l'investissement, récupérer de la confiance populaire
13:42 dans leurs nouveaux produits et tout ça.
13:44 Néanmoins, on se rend compte que derrière, sur l'exécution, ce n'est pas forcément les champions.
13:48 Julien ?
13:49 Après, on ne peut pas trop en vouloir d'être très en avance sur les marchés.
13:53 Et il en ressort toujours quelque chose.
13:56 C'est-à-dire que tout ce qui a été investi dans le metaverse
13:58 a probablement fait avancer la recherche fondamentale et appliquée.
14:02 Et peut-être que ce sont des choses qui ressortiront des cartons dans quelques années
14:04 et sur lesquels ils auront pris de l'avance.
14:06 Mais en vérité, c'est vrai, faire une annonce autour de l'intelligence artificielle générale
14:13 permet aussi de remettre un coup de projecteur sur la boîte
14:17 et dire "attention, on est sur des innovations qui nous projettent sur une stratégie de très long terme".
14:21 Oui, parce qu'on les trouvait un peu à la traîne finalement, derrière OpenAI, Google.
14:25 Exactement. Et donc du coup, ça sécurise les investisseurs
14:29 et éventuellement, ça peut attirer de nouveaux investisseurs dans la boîte
14:32 à un moment donné où il y a besoin de cash.
14:34 Et même des talents.
14:35 Exactement.
14:36 Parce qu'il va y avoir une vraie guerre sur les talents en IA.
14:38 Mais il ne manque pas. Il ne manque pas les talents en IA.
14:41 En tout cas, il y a une capacité d'attractivité qui est très forte dans ces boîtes-là
14:46 pour aller les chercher dès la sortie de leur formation universitaire.
14:50 Les big techs ne sont pas les plus mal placés pour aller faire du recrutement, j'imagine.
14:53 C'est ça. Mais malheureusement, les big techs, pour l'instant,
14:56 on attend encore l'arrivée d'une big tech française qui s'aide l'IA
15:00 parce que faire Facebook à un labo de recherche en France,
15:05 c'est une boîte américaine fondamentalement.
15:07 Et on manque encore un petit peu de cette souveraineté-là.
15:10 Il y a une entreprise très prometteuse là-dessus, qui est plein d'anciens,
15:14 notamment d'Open IA et de Metal, qui ont monté une startup qui s'appelle Mistral,
15:19 qui est à mon avis un des très bons candidats pour cette souveraineté-là.
15:23 Mais on n'arrive encore pas à la cheville, que ce soit au niveau des budgets,
15:26 au niveau des talents, de la quantité de talents qui sont recrutés et tout ça.
15:31 On est vraiment à la traîne en Europe.
15:33 C'est ça qui est dramatique quand même.
15:35 Nos talents sont en train d'aider à enrichir les Américains.
15:40 Pourquoi vous dites ça ?
15:41 Parce que tous les résultats des investissements sur Facebook, sur Metal,
15:46 les bénéfices y vont.
15:48 Oui, mais on voit plutôt là, en ce moment, on rapatrie des talents.
15:51 On cite Mistral, qui sont des anciens, des gaffans.
15:55 On a des investisseurs qui investissent désormais en Europe.
15:58 On a l'impression de se réapproprier quand même un sujet.
16:02 Mais on est petits encore.
16:04 Je voudrais mettre un coup de projecteur aussi sur un terme que tu as prononcé Delphine,
16:08 qui est le terme de la responsabilité.
16:10 Oui, parce qu'il veut le faire de manière le plus responsable possible.
16:14 Le plus responsable possible.
16:15 Mais il faudrait qu'on parle de responsabilité environnementale,
16:17 parce que dans le même discours qui suivait l'annonce,
16:20 on a entendu qu'il se portait à cœur de 350 000 nouvelles cartes graphiques
16:26 extrêmement puissantes de chez Nvidia.
16:28 Et ça nous rappelle quand même que ces modèles d'intelligence artificielle
16:31 sont extrêmement consommateurs en énergie,
16:33 sont énormément demandeurs en ressources, en capacité de calcul,
16:37 et donc ont une empreinte environnementale qui n'est pas neutre.
16:42 Et l'un des gros enjeux aussi dans les prochaines années,
16:46 pour ces entreprises-là, c'est de nous démontrer que finalement
16:49 l'apport en matière de progrès économique, mais également de progrès société,
16:53 que portent les dérivatifs de ces intelligences artificielles,
16:57 valent l'investissement et surtout le coût environnemental qu'il y a derrière.
17:01 Et là, il y a un vrai sujet.
17:03 Effectivement. Alors après, quand ils annoncent ces centaines de milliers de GPU Nvidia
17:09 hyper puissants pour faire du calcul de l'IA,
17:11 là aussi je pense que c'est une manière d'attirer les regards, les talents des devs chez eux.
17:15 Enfin je ne sais pas, ça vous fait rêver quand il y a...
17:17 Oui, effectivement, moi j'ai fait un petit peu d'IA par le passé.
17:23 Avoir des jolis joujoux comme ça pour développer des modèles,
17:27 c'est effectivement quelque chose qui signifie que c'est du sérieux derrière
17:31 et qu'il y a l'investissement qui est déjà fait.
17:33 Il ne manque plus qu'à créer les réseaux de neurones qui vont derrière,
17:36 qui vont pouvoir être entraînés.
17:38 Après, GPT5, il est prévu de faire aussi de l'IA...
17:43 Tout le monde, tout le monde tend vers ça, oui.
17:46 Donc ils ne sont pas forcément en avance.
17:48 Ce n'est pas le premier à faire l'annonce.
17:50 Bon, alors ils nous disent quand même que la MAT3 arrive et que ça va être le meilleur LLM tout court au monde.
17:55 Attesté, nous verrons.
17:57 Après, il y a un vrai sujet de... Tout ça est un peu...
18:01 surfait.
18:03 Parce que compte tenu d'une intelligence générale, c'est-à-dire capable de répondre à tout,
18:07 on ne fait rien d'autre qu'à être capable de faire ce que l'expérience de Turing qui disait
18:12 à un moment où 70% des gens ne font pas différence entre un humain et un bot,
18:16 on atteint ça.
18:17 Et c'est déjà le cas.
18:19 Selon les avatars GPT4, on l'a atteint.
18:21 Oui, mais après, il y a la manière dont on entraîne ces IA qui diffèrent
18:26 pour jeter d'autres objectifs.
18:28 Le résultat, c'est est-ce qu'on simule l'humain ?
18:30 Mais si on simule l'humain, qu'est-ce que ça apporte au fond ?
18:33 À part créer des clones dans les jeux, dans les mondes actuels.
18:36 Ah, mais quel est le sens à tout ça ? Eh oui.
18:39 Alors, si je peux me permettre, Benjo, qui est le Canadien équivalent à…
18:48 Qui lui a plutôt envie de freiner d'ailleurs sur le développement des IA.
18:51 Oui, lui, clairement, il dit, il est vertical, il n'est pas horizontal.
18:54 Il ne veut pas couvrir tous les modèles, il veut augmenter la complexité.
18:57 Et en augmentant la complexité, qu'est-ce que je vais faire ?
18:59 Je vais faire un système qui va comprendre des trucs que l'humain ne comprend pas.
19:02 Il prend l'analogie du chimpanzé, quand on lui montre une maison,
19:05 il ne sait pas ce que c'est qu'une maison.
19:06 Nous, on sait qu'il a failli la construire.
19:08 Mais il y a des trucs qu'on voit sans comprendre.
19:11 Et s'il y a suffisamment de réseaux de neurones, et ça c'est la vraie IA générale,
19:16 qui est celle qui sera capable de comprendre des trucs qu'on ne comprend pas.
19:19 C'est celle en laquelle croit Meta et Yann Lequin aussi,
19:24 qui a dit que l'IA générative, c'est un truc, une mode qui allait rapidement passer.
19:28 Je voulais, nous, d'ailleurs, qu'on passe au sujet d'après.
19:31 Apple serait prête à ouvrir sa puce NFC.
19:36 Pourquoi ? Parce que la Commission européenne lui met la pression sur Apple Pay,
19:40 qui est le seul moyen de paiement sans contact sur un iPhone aujourd'hui.
19:44 Autrement dit, ça ne laisse aucune place à la concurrence,
19:47 ce qui n'est pas acceptable, bien évidemment.
19:49 Sauf qu'Apple répond par des arguments de sécurité.
19:52 Ouvrir un accès à la puce NFC, c'est mettre en danger la sécurité sur les moyens de paiement.
19:58 Oui, on trouve toujours des bonnes excuses pour se défendre contre le législateur.
20:04 Ça m'évoque d'ailleurs, j'ai vu passer ça aujourd'hui,
20:07 je ne sais plus quel fabricant d'imprimantes a eu le même argument
20:10 pour le fait qu'on ne puisse pas acheter des cartouches.
20:12 Pour les cartouches des dents compatibles.
20:14 Ils disent qu'il y a des virus qui peuvent arriver depuis ces cartouches.
20:16 Les arguments, on peut être d'accord ou pas.
20:20 Apple est aussi à une position assez fréquemment anti-concurrentielle,
20:27 notamment le store qui est parmi, ils ont l'exclusivité,
20:30 tous les produits vendus sur Apple, ils prennent une commission de 30%, etc.
20:33 On a quand même le sentiment d'être dans un environnement plus sécurisé
20:38 quand on est sous IOS.
20:40 C'est vrai aussi, c'est très contraint et du coup on bénéficie de cette sécurité.
20:46 Mais au bout d'un moment, où est-ce qu'on est prêt à aller ?
20:48 Le Nokia 3310 est le plus sécurisé des appareils, sur ce, c'est la définition.
20:54 Oui, Julien, il est temps de s'ouvrir à la concurrence.
20:56 Ce système de licence, ça pourrait satisfaire les fournisseurs tiers ?
21:02 C'est ce qu'ils réclament, ça leur permet d'avoir un marché qui s'ouvre,
21:07 alors qu'aujourd'hui il est fermé.
21:09 Et Apple ne fait pas ça par guet-et-coeur, c'est juste qu'il doit se mettre en conformité
21:12 avec le Digital Market Act, qui fixe des dispositions selon lesquelles
21:18 il est interdit de folklore les marchés, et a plus forte raison de conserver
21:22 des monopoles induits dont on est en capacité de pouvoir abuser,
21:26 notamment en fixant les conditions d'accès sur le plan technique ou tarifaire.
21:29 Donc là, en fait, Apple n'a pas vraiment le choix.
21:32 Il propose cet engagement qui a toutes les chances d'être accepté
21:35 à la fois par les partis, mais également par la Commission européenne.
21:38 C'est un engagement sur 10 ans, uniquement pour les fournisseurs européens.
21:42 C'est un engagement sur 10 ans pour les fournisseurs européens,
21:45 et on va pouvoir mesurer les effets que ça va provoquer sur le marché.
21:51 Est-ce qu'effectivement il va y avoir de la concurrence ?
21:53 Cette concurrence va-t-elle être capable de prendre des parts de marché à Apple Pay ?
21:58 Et puis, est-ce que ça va avoir un impact sur la tarification des services de paiement,
22:02 sur le niveau de commission que les intermédiaires prélèvent
22:06 lorsqu'il y a des transactions qui sont réalisées par ce biais-là ?
22:08 Pour les fournisseurs européens, non. Ce sera valable dans l'espace économique européen.
22:11 Ce n'est pas uniquement sur la nationalité du fournisseur.
22:14 Parce qu'aux USA, on ne peut pas l'utiliser si le fournisseur est européen.
22:19 Je ne pense pas. L'accord qui est proposé, il est uniquement valable dans l'espace économique européen.
22:26 Si je prends mon téléphone, je vais aux Etats-Unis et j'utilise un autre portefeuille, je pourrais.
22:29 C'est ce que j'ai lu. Mais enfin, ce n'est pas assez marginal.
22:32 On vérifiera ça. Non, parce que ça change tout.
22:35 Ça veut dire qu'il ouvrirait vraiment sa puce.
22:38 Non, il faut avoir un rapport.
22:40 Ça peut être les appareils aussi, sans vendu sur l'euro.
22:42 Si toi, tu es utilisateur.
22:44 Oui, mais tu peux le faire.
22:46 Je trouve que le débat est très bien foutu.
22:49 Parce que fondamentalement, quand on est entrepreneur, on dit
22:52 "J'ai investi pour développer une plateforme, c'est normal que j'en bénéficie de l'exclusivité."
22:56 Et le DMA dit "Il n'y a pas de problème jusqu'à un certain point."
22:59 Et le point est largement dépassé.
23:01 C'est un quart des téléphones en bonne circulation, c'est Apple.
23:04 En attendant, on commence à voir les effets de ces règlements européens de manière très concrète.
23:08 Ça, c'est intéressant.
23:10 Clairement. Et le DMA permet d'appliquer de façon très efficiente des dispositions,
23:13 des règles antitrust qui existent déjà sur les industries classiques dans la sphère numérique.
23:18 Et ce que dit finalement la Commission européenne, c'est que, en l'état actuel des choses,
23:23 avec cet écosystème extrêmement fermé autour des produits Apple,
23:27 Apple paie à tous les atours, tous les apparats de ce qu'on appelle une facilité essentielle.
23:32 Et une facilité essentielle, à un moment donné, il faut pouvoir la partager
23:36 dans des conditions d'accès technique raisonnable et non discriminatoire,
23:39 de façon à pouvoir créer de la concurrence là où aujourd'hui ça n'existe pas.
23:43 Après, la vraie question c'est "Est-ce que ça va marcher ?"
23:45 On a beau ouvrir, on a beau dire "Ok, c'est gratuit, allez-y",
23:48 les usages c'est fort quand même.
23:51 Enfin, je reprogramme ma montre et mon téléphone pour dire finalement "Je change de portefeuille".
23:56 À charge aux fournisseurs de proposer une solution hyper ergonomique, efficace, sécurisée.
24:00 Mais oui, mais ça reste sur la plateforme d'Apple.
24:03 Donc à un moment, t'as pas tous tes clés.
24:05 Allez, je voulais quand même que Mathis nous parle de cette attaque russe contre Microsoft
24:08 avec des vols de mails, de documents, de collaborateurs de Microsoft, des cadres,
24:12 et même des cadres qui travaillent dans les services juridiques.
24:16 Avec une attribution qui a été faite à un groupe de cybercriminels
24:20 et une attaque qui sera liée à celle de SolarWinds,
24:24 qui a quand même mis à mal des données au niveau international finalement.
24:29 Qu'est-ce qu'on sait de plus ?
24:31 Qu'est-ce que vous savez, vous Mathis Samel, sur cette attaque et sur ces cybercriminels ?
24:36 Donc c'est une attaque qui n'a pas été revendiquée mais qui a été attribuée.
24:39 C'est-à-dire que les services de sécurité de Microsoft ont dit avec une grande certitude
24:44 que c'était cet acteur étatique russe.
24:47 C'est-à-dire que c'est un groupe de cybercriminels qui est sponsorisé,
24:51 qui est financé par le gouvernement russe, les services de renseignement.
24:55 On a en fait depuis quelques années ce shift sur les cyberattaques.
25:02 Historiquement, c'était beaucoup de cybercriminels,
25:05 de petites frappes dans leurs coins qui vont aller attaquer des petites entreprises,
25:09 des choses comme ça, voire même des plus grandes entreprises.
25:12 Mais on restait en dehors de ces cercles-là, d'aller attaquer Microsoft, Google et tout ça.
25:17 C'était extrêmement rare.
25:18 Là, on commence à arriver, pour faire écho aussi à ce qui s'est passé chez SolarWinds,
25:23 à attaquer des acteurs plus globaux et qui vont être des sous-traitants d'énormément d'entreprises,
25:27 notamment des services américains, donc des ministères, des choses comme ça.
25:31 Tout ça pour pouvoir attaquer une seule cible et pouvoir faire un rebond sur des milliers de cibles.
25:36 SolarWinds, c'était un petit peu ça.
25:38 C'est un système d'administration de réseaux et d'ordinateurs à distance
25:42 qui était installé chez énormément de clients.
25:45 Cette entreprise s'est fait attaquer.
25:49 Il y a eu un virus qui a été introduit dans une mise à jour.
25:52 Pendant un an, ils ne s'en sont pas rendus compte.
25:54 Pendant un an, il y avait ces mêmes acteurs russes
25:56 qui avaient un petit peu un accès d'administration de l'œil qui voit tout
26:01 dans énormément de réseaux, notamment le département de la justice américain.
26:04 Ça avait fait pas mal de bruit.
26:06 Et là, avec Microsoft, on s'y retrouve encore.
26:08 Alors là, ils ont attaqué plus directement des individus
26:10 pour récupérer des accès à des boîtes mail.
26:12 Il n'y a pas eu de preuve de compromission à l'heure actuelle.
26:14 Mais on peut se douter que, déjà, rien que des documents qui ont été récupérés...
26:17 On peut imaginer des résonances en Europe aussi ?
26:20 Oui, oui. Microsoft est aussi très très présent en Europe.
26:23 Il y a des contrats même de l'État français.
26:26 Le gouvernement français est très très ami aussi sur le déploiement de solutions techniques.
26:31 Du coup, oui, s'il y a une compromission, la France sera aussi dedans.
26:35 Et on a, espérons-le, toutes les forces de réaction
26:39 qui sauront bien nous protéger et protéger les entreprises françaises.
26:43 Ce qui est intéressant, c'est d'avoir accès à l'information.
26:46 Et ça, on le doit à une directive assez récente de la SEC aux États-Unis
26:52 qui, depuis juillet de l'an dernier, c'est vraiment très récent,
26:55 exige des entreprises cotées qu'elles fassent publiquement savoir
26:59 lorsqu'elles font l'objet de fuites de données ou de cyberattaques.
27:03 Essentiel.
27:04 Et sans ça, peut-être qu'on n'aurait rien su.
27:06 Un mot de conclusion ? Il nous reste 30 secondes.
27:10 On a changé de monde maintenant.
27:12 C'est dans le cyber que ça se passe et ça se passe très violemment.
27:15 On a intérêt, je pense, à muscler toutes nos armées dans ce monde-là aussi
27:18 plus que ce qu'on fait aujourd'hui.
27:20 Merci beaucoup à tous les trois.
27:22 Mathis Hamel, Alain Staron, Julien Pillot, c'était Smartech.
27:24 Merci à vous de nous suivre avec une grande fidélité sur la chaîne Midi Smart.
27:28 A très vite.
27:29 [Musique]