Souveraineté alimentaire: la France a beaucoup reculé

  • il y a 7 mois
Un tiers de nos fruits et légumes sont importés, comme 20% de la viande que nous consommons. Les importations augmentent depuis plusieurs décennies, à cause de normes environnementales, sanitaires ou sociales plus strictes chez nous.
Transcript
00:00 Nicolas, c'est quelque chose qu'on a beaucoup entendu depuis une semaine dans les barrages agricoles, la concurrence des produits venus de l'étranger,
00:05 il y a même des opérations pour vider des camions étrangers qui ont été menés ou qui vont être menés encore dans les prochaines heures.
00:11 On en est où vraiment en termes d'importation alimentaire ?
00:15 Alors j'ai regardé, clairement ça recule. Après c'est pas catastrophique partout.
00:19 Donc voilà, pour les fruits et légumes, un tiers viennent de l'étranger.
00:22 Là où il y a vraiment un sujet, c'est les pommiers, les poiriers, les abricotiers et surtout les cerisiers.
00:27 Les cerisiers c'est assez catastrophique, notamment depuis deux ans,
00:30 depuis qu'on a interdit un produit qui était destiné à les protéger contre une mouche qui ravage les cerisiers.
00:36 Un poulet sur deux est importé. Effectivement ça a doublé en l'espace de 20 ans.
00:39 Là aussi on a des normes d'élevage en France qui sont plus strictes que dans d'autres pays,
00:44 comme la Thaïlande, comme le Brésil, d'où viennent pas mal de poulets, ou l'Ukraine.
00:49 C'est aussi la conséquence de la grippe aviaire et puis le fait que l'alimentation animale est plus chère chez nous que dans d'autres pays.
00:54 Après j'ai regardé la production de lait. Alors c'est un recul lent, la production de lait,
00:58 mais on reste la puissance laitière quand même en Europe.
01:01 Mais c'est vrai qu'il y a un milliard de litres de lait produit en moins depuis 2015
01:05 et la filière se demande si on va pas peut-être commencer à importer du lait, mais pas avant 2027.
01:11 Mais aujourd'hui on voit pas de lait allemand en France.
01:12 Non, aujourd'hui le pays est autosuffisant en lait.
01:15 Et il y a plein de... On apporte un peu de yaourt d'Allemagne.
01:18 Et pour la viande ?
01:19 Alors pour la viande, la production nationale de viande bovine est en baisse.
01:22 Mais là aussi, c'est pas catastrophique.
01:24 Donc là, les professionnels s'attendent cette année à ce que la viande rouge, le bœuf,
01:28 ce soit -1,5%.
01:30 C'est beaucoup plus marqué pour le veau, qui pourrait reculer de 5%,
01:34 avec en face une hausse des importations estimée à 3%.
01:38 Et maintenant, aujourd'hui, 20% de notre consommation de viande, c'est de l'importation.
01:43 Même constat pour le maïs.
01:45 Ça baisse, mais on reste le premier producteur de maïs d'Europe.
01:49 Alors après, quand vous prenez des chiffres plus globaux,
01:51 j'ai ressorti un rapport du Sénat en 2019,
01:54 qui observe que depuis les années 60,
01:57 la surface agricole française a reculé de 17%.
02:00 Et un autre rapport, celui-là de la Cour des comptes,
02:02 observe que dans les années 50, on a 2,5 millions d'exploitations.
02:06 On en a moins de 500 000 aujourd'hui.
02:07 Voilà où en sont les chiffres.
02:09 Tout ça, ça veut dire que même si on veut manger français,
02:11 on est quand même dépendant un peu du reste du monde pour notre alimentation.
02:14 Absolument. Mais de toute façon, c'est impossible d'être totalement autosuffisant en tout.
02:18 On ne va pas devenir un pays de fruits tropicaux, si vous voulez.
02:20 Donc oui, 20%...
02:21 On peut ne pas manger de fruits tropicaux.
02:23 On peut ne pas manger de fruits tropicaux.
02:24 20%, oui, mais le riz, par exemple, c'est aussi très massivement apporté.
02:28 Des antilles.
02:29 Ah bah oui, voilà.
02:30 Enfin, on peut tous rapporter notre menu.
02:32 20% dépend du reste du monde.
02:35 Et on les connaît, les raisons.
02:36 Elles ont été évoquées dans le reportage à l'instant.
02:38 Coût du travail trop élevé,
02:40 toute cette liste de normes incroyables qui sont mises sur le secteur,
02:43 toute la liste des produits, traitements,
02:45 oui, effectivement, les pesticides qu'on a interdits.
02:47 Et puis ce consommateur qui défend l'agriculteur,
02:49 mais qui derrière continue à acheter un prix.
02:52 Enfin, on reste quand même un pays leader de l'agriculture en Europe.
02:54 Merci Nicolas.

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