Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France insoumise, était l'invité de Benjamin Duhamel dans C'est pas tous les jours dimanche sur BFMTV.
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00:00 Tous les ans, dans votre merveilleux système qui protège la paysannerie, 10 000 entreprises ferment, d'accord ?
00:08 La population est tombée à 400 000, c'est la dernière partie cette fois-ci et tout le monde le sait.
00:14 Si leur mouvement n'aboutit pas à une remise en cause de ce qui est le plus important et dont vous ne m'avez toujours pas parlé,
00:21 c'est-à-dire le libre-échange, le libre-échange est l'ennemi de la paysannerie, non seulement de la paysannerie mais de tous les citoyens.
00:29 Le gouvernement a dit "le maire qu'au sourd, c'est niet".
00:32 C'est pas vrai.
00:34 C'est ce qu'a dit le Premier ministre.
00:36 Il l'a dit, mais vous êtes journaliste, vous ne vous contentez pas d'écouter et de dire "oui, il a raison".
00:40 Pour être très précis, en 2019, Emmanuel Macron s'y disait favorable, c'était plutôt au début de l'année je crois,
00:45 et à partir du mois d'août, il a commencé à dire qu'il y était défavorable et il y a eu toute une série de prises de parole de l'exécutif,
00:52 Marc Fesneau, le ministre de l'Agriculture, dans le journal du dimanche la semaine dernière, Gabriel Attal vendredi,
00:55 où il dit "maire qu'au sourd, on n'en veut pas". Qu'est-ce qu'il vous faut de plus sur ce traité de libre-échange ?
00:59 – Eh bien qu'on quitte la table.
01:01 Parce que, M. Duhamel, pardon de vous prendre à revers de votre métier,
01:04 je l'ai eu fait il y a bien longtemps, mais normalement on vérifie.
01:07 Je veux dire, quand le gouvernement dit quelque chose et reface une autre, c'est quand même pas un fait nouveau.
01:11 Or, le gouvernement continue à négocier l'accord maire qu'au sourd.
01:14 Et il est en train d'aboutir la négociation de maire qu'au sourd.
01:17 Et nous sommes tous prévenus. C'est la raison pour laquelle…
01:19 – Vous ne croyez pas à l'engagement du gouvernement ?
01:21 – Non, je n'y crois pas. Je n'y crois pas car nous avons échangé maire qu'au sourd contre d'autres choses.
01:27 Vous ne savez pas que les grandes branches de l'agroalimentaire
01:30 sont directement intéressées par les accords de libre-échange.
01:34 Quand les mêmes vous disent "nous n'appliquerons pas maire qu'au sourd,
01:37 mais vote l'accord de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande".
01:40 Et qu'il se trouve seulement le groupe insoumis au Parlement,
01:44 l'ensemble du groupe de gauche que dirige Manon Oubry,
01:47 pour ne pas accepter l'accord avec la Nouvelle-Zélande.
01:50 Le groupe de M. Macron, qui s'appelle "Renews",
01:53 je ne sais pas pourquoi il s'appelle en anglais cela, il s'appelle "Renews".
01:55 Eh bien eux, ils ont voté l'accord de libre-échange.
01:58 Et à la commission où passait l'accord de libre-échange avec le Chili,
02:01 ils ont voté cet accord de libre-échange,
02:03 tandis que d'autres étaient absents,
02:05 qui sont des grandes bouches de la prochaine élection européenne.
02:08 Par conséquent, ces gens mentent. Ils mentent. Pourquoi ?
02:12 Parce que l'organisation mondiale pousse aujourd'hui à ce qu'un modèle économique domine.
02:17 – Donc vous pensez que la France va finir par accepter "in petto",
02:21 comme on dit, ce traité Mercosur-Union européenne ?
02:24 – Écoutez, on peut se dire "ah, il faut quand même faire confiance à la parole certaines fois".
02:30 D'accord ? C'est ce qu'on a fait pour l'accord avec le Canada.
02:34 On nous a dit sur tous les temps "à cette fois-ci non, jamais on signera ça".
02:38 Et pour finir on a signé.
02:40 Par conséquent, Mercosur, si les Français ne quittent pas la table, s'appliquera.
02:46 Et on ne nous dira pas contre quoi on l'a échangé.
02:50 Toute l'Europe l'aura échangé.
02:51 Contre le droit des voitures allemandes à être vendues sans droit de douane au Brésil.
02:55 Contre le droit d'un certain nombre d'activités, y compris agroalimentaires françaises,
02:59 de vendre des produits là-bas, surtout si là-bas, sur place,
03:03 les multinationales françaises au Brésil vont utiliser des produits brésiliens
03:09 pour les ramener en France à moindre prix.