• il y a 11 mois
Le snwoboardeur professionnel Thomas Delfino et le skieur de pente raide Aurélien Lardy reviennent sur leur dernière expédition dans des montagnes inexplorées du Kirghizistan. Une aventure retracée dans le film Chronoception diffusé aux Rencontres Ciné Montagne de Grenoble.

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Transcription
00:00 [Générique]
00:24 Bonjour à tous, vous pouvez respirer à fond, c'est Grand'Air, le magazine de la montagne et des sports
00:29 de pleine nature de Télé-Grenoble. Aujourd'hui on va partir en expé au Kirghizistan, et oui, avec deux freeriders professionnels sur ce plateau.
00:38 À ma droite, Thomas Delphineau. Bonjour Thomas. Bonjour Thibaut.
00:41 Snowboarder grenobloise qui ne gâche rien. Bienvenue.
00:45 Et en face de vous, Aurélien Lardi. Bonjour. Salut Thibaut.
00:49 Skier, chamonniard, c'est bien aussi. C'est pas mal.
00:52 Ça peut le faire. On commence par un petit peu de géographie, parce que moi le Kirghizistan, je sais pas où ça se trouve.
01:00 Peut-être que mes téléspectateurs non plus, vu qu'on va voyager dans ce pays pendant une bonne partie de cette émission.
01:06 Lequel des deux veut me faire le cours de géographie ?
01:08 Eh ben je crois qu'on va laisser la parole à Thomas qui est à l'origine du projet.
01:11 Je sens qu'Aurélien se déplace assez vite.
01:16 Le Kirghizistan, du coup, c'est le Moyen-Orient. On est même en Asie centrale.
01:22 C'est pas du tout le Moyen-Orient, c'est l'Asie centrale.
01:24 Et donc, du coup, on est juste en dessous du Kazakhstan, à côté de la Chine.
01:28 Et puis en dessous, il y a le Tadjikistan. Ça fait beaucoup de pays en ce temps.
01:32 Mais en gros, c'est en plein milieu de l'Asie.
01:35 On voit là sur cette carte un petit peu stylisée, Kirghizistan, Kirghizistan. On le prononce comment normalement ?
01:42 En français, on peut dire les deux. En anglais, c'est Kirghistan. Et après, en kirghiz, c'est Kirghistan.
01:48 Kirghistan. Voilà.
01:50 On le voit sur ces images, c'est un vrai pays de montagne.
01:53 Ouais, il y a énormément de montagnes au Kirghistan. C'est monstrueux.
01:58 Le nombre de sommets qu'il y a, des sommets encore vierges, des sommets très reculés, difficiles d'accès et des trucs magnifiques.
02:08 C'est des montagnes où vous étiez déjà allés, tous les deux ?
02:11 Alors moi, personnellement, je n'étais jamais allé là-bas. Et Thomas, justement, qui est à l'origine de ce projet-là, avait déjà mis les pieds là-bas et en Alpi, je crois.
02:18 Ouais, moi, je suis allé au sud de Bishkek, dans un massif, dans le parc national de Al-Archa.
02:24 C'est un massif qui, pour le coup, au Kirghistan, est assez réputé. Il y a beaucoup de monde qui va là-bas pour faire de l'Alpi.
02:31 Surtout de la glace. Et donc, du coup, moi, j'étais parti là-bas avec des copains pour faire un peu de glace au mois de novembre.
02:36 On s'est bien caillé.
02:37 Et il y en avait !
02:38 C'était cool. Il y avait de la glace bien bleue. C'était bien dur. C'était cool.
02:43 L'objectif de cet expé, c'était quoi, à la base ?
02:47 Eh bien là, on est parti là-bas pour explorer le massif du Kokshalto, qui est à la frontière avec la Chine.
02:53 Et en fait, moi, j'avais vu des photos de ces montagnes-là, qui avaient été ouvertes en Alpi dans les années 2010 environ.
03:03 Et personne n'était allé skier là-bas. Et je trouvais que le terrain se prêtait super bien au ski et au snowboard.
03:09 Et donc, du coup, l'objectif, c'était d'aller mettre un peu les spatules là-bas, quoi.
03:14 Essayer de rider des trucs raides, des trucs moins raides.
03:18 Sur des montagnes sauvages comme ça, il y a des topos. On s'appuie sur quoi pour savoir à peu près où on va mettre les spatules, justement ?
03:25 Eh bien, il n'y a pas beaucoup d'infos, à part les infos qu'on a des alpinistes, mais qui, eux, vont là-bas dans ce massif beaucoup plus tard, autour du mois d'août-septembre.
03:35 Parce que c'est là-bas qu'ils ont les meilleures conditions météo.
03:38 Sinon, on avait très peu d'infos sur le massif, à part le nom des sommets. C'est tout ce qu'on avait.
03:44 Et même encore sur l'accès et tout, on a bossé avec l'agence, mais c'était difficile, quoi.
03:51 - Alors justement, l'accès, ce n'est pas les montagnes les plus accessibles du monde, Aurélien ?
03:56 - Alors non, pas du tout. C'est vrai que ce massif, il est très reculé du reste du monde, en fait.
04:00 Et déjà, donc, il faut poser à Bishkek, qui est la capitale du Kyrgyzstan.
04:05 Et puis par la suite, il y a 2 jours de voyage pour vraiment aller à la frontière chinoise.
04:10 Ce massif, il se trouve vraiment entre la frontière kyrgyze et chinoise.
04:14 Et du coup, il y a des heures et des heures de route, des kilomètres et des kilomètres.
04:17 Je crois qu'on a le premier jour peut-être roulé entre 5 et 6 heures pour aller jusqu'à la ville de Naryn.
04:23 Et ensuite de Naryn, eh bien, sur le papier, il y avait 7 à 8 heures de route pour aller potentiellement jusqu'au camp de base.
04:31 Et en fait, on s'est très rapidement cassé les dents dans les vallées,
04:36 qui étaient pleines de boues et pleines de surprises avec des routes qui étaient complètement dévastées.
04:40 Et c'était d'ailleurs la première fois qu'une expédition et des camions allaient à cette période-ci de l'année dans ces vallées très reculées.
04:47 - Il faut des gros, gros, gros 4x4 pour pouvoir circuler.
04:51 - Donc c'est des Kamaz, c'est des camions de l'époque soviétique finalement.
04:55 Et en fait, ils n'ont que ces moyens-là pour aller dans ces vallées, en tout cas pour aller très loin.
05:00 Sinon, après, il y a quand même des 4x4, il y a des chevaux.
05:03 Et vous découvrirez dans le film qu'il a fallu faire appel finalement à des chevaux
05:08 parce qu'on a eu pas mal de problèmes sur cette route pour aller jusqu'au camp de base.
05:11 - Alors là, on voit finalement les gros Kamaz qui passent partout, même au milieu des rivières.
05:17 - Oui, c'est même pas des 4x4, c'est des 6x6, c'est des véhicules 6 roues motrices.
05:22 C'est assez impressionnant, la taille des roues, c'est énorme.
05:25 Et puis en plus, tu vois que les chauffeurs qui conduisent ces machines-là, ils sont très expérimentés.
05:31 Ils ont l'habitude d'aller se mettre vraiment dans des galères et de passer partout, normalement de passer partout.
05:37 Bon, là, ça l'a pas fait parce qu'à un moment, on est arrivé sur la piste, il y avait un lac
05:43 et le déversoir du lac avait emporté la piste.
05:46 Du coup, il y avait un énorme cratère dans la route et ça passait plus.
05:50 Voilà, c'est là qu'Andreï, notre chauffeur, a décidé de passer dans le lac.
05:54 On s'est tanké une première fois dans la boue là.
05:57 Mais ça, c'est rien par rapport à ce qui s'est passé après, quoi.
06:01 Parce que du coup, on a décidé de sortir de la piste.
06:04 Mais en fait, ça passe pas en dehors de la piste.
06:09 C'est des terrains qui sont très humides, avec des grosses poches de boue.
06:14 Et une fois que t'es dedans, voilà, là, on voit à l'image, quand tu t'essayes de passer dans la boue, ça marche plus, quoi.
06:21 Alors, ça fait des petites collines comme ça.
06:23 Donc, tant que tu restes sur les petites crêtes, sur l'herbe, ça passe très bien.
06:26 Mais à un moment, t'es obligé de passer dans la boue et ça passe plus.
06:30 - Vous allez chercher de la neige, vous trouvez de la boue. Qu'est-ce qui s'est passé une fois que le camion n'a plus pu rouler ?
06:36 - Eh bien, à partir de là, il a fallu trouver des solutions parce qu'effectivement, on était tous encore très, très motivés.
06:41 C'est pas ça qui allait nous arrêter.
06:44 Donc, pour la petite anecdote, il y a un second camion qui est venu nous rejoindre le lendemain.
06:49 Donc, on a dû attendre déjà 24 heures.
06:50 On a posé un camp à cet endroit où il y avait le camion, le premier, qui était complètement embourbé.
06:55 Et donc, le second camion arrive et aussitôt arrivé, aussitôt, le second camion s'est embourbé à son tour.
07:01 Complètement.
07:02 Donc, là, on s'est retrouvé vraiment à devoir se poser les bonnes questions, à réfléchir différemment.
07:08 Et de toute façon, il fallait sortir ses camions.
07:10 Et nous, on était encore à quasiment 40 kilomètres.
07:13 On était à 40 kilomètres du camp de base prévu.
07:15 - Alors, on était à 40 kilomètres de là où on s'est posé, mais on était à 80 de là où on aurait aimé aller, en fait.
07:21 - Voilà.
07:22 C'est juste, c'est lunaire.
07:23 C'est hyper loin.
07:24 Et en plus, il y avait la météo qui était très capricieuse.
07:27 Où, en fait, dans une journée, on avait quatre saisons.
07:30 C'est-à-dire qu'il faisait très chaud.
07:31 Ensuite, il neigeait énormément.
07:32 Il y avait un vent terrible.
07:34 Et il a fallu jouer avec les éléments et tout ça pour aller essayer de négocier et d'aller trouver un autre moyen d'avancer.
07:39 Et pour ça, il a fallu marcher 6 kilomètres de mémoire en arrière.
07:43 - Sous la pluie.
07:44 - Sous la pluie, sous un mauvais temps.
07:46 Vraiment, il y a une météo terrible.
07:48 Où on est allé à un point militaire, en fait.
07:50 À l'entrée, finalement, de ces vallées, il y a des points militaires.
07:52 Parce qu'on est une fois de plus aux frontières chinoises.
07:54 Donc, on a eu les uns sur les autres, etc.
07:57 C'est quand même assez compliqué d'entrer dans ces vallées.
07:59 Donc, il a fallu aller à ce point militaire.
08:03 Où là, on est allé à 3 de mémoire.
08:05 Avec Thomas, Jean et Frédéric Son, Blutch.
08:07 Qui était le guide de l'expédition.
08:08 Un des guides avec Elias Millerieu.
08:10 Et là, notre Thomas National a dû seul aller négocier avec nos amis kirghiz militaires.
08:15 Et nous, on n'avait pas le droit d'entrer dans...
08:17 - C'est le chef d'expé qui a eu l'honneur.
08:19 - Exactement.
08:20 - L'honneur, je ne sais pas.
08:21 - En tout cas, il a eu la galère de devoir négocier.
08:24 Avec des paquets de clopes plein les poches.
08:26 Pour leur offrir et essayer de négocier au mieux possible des chevaux.
08:31 - Thomas parle kirghiz alors ?
08:33 - Non, j'avais quelques mots de russe.
08:36 Quelques phrases apprises en russe.
08:39 Pour essayer de négocier.
08:40 Mais du coup, il parle aussi russe.
08:42 Il ne parle pas que kirghiz.
08:43 Mais il ne parle pas du tout anglais.
08:44 Et en fait, quand on est arrivé devant le checkpoint.
08:46 Donc, les grilles étaient fermées.
08:47 Donc là, il y a un premier garde qui arrive avec un chien.
08:50 Je crois, il était...
08:51 Puis là, il nous dit.
08:52 Non, vous ne rentrez pas les gars.
08:53 C'est mort.
08:54 Il n'y en a qu'un seul qui a le droit de rentrer.
08:56 Alors qu'il pleuvait quoi.
08:57 Et on était de transit froid.
08:58 Donc voilà, moi, j'ai eu la chance de rentrer dans le checkpoint.
09:02 Dans la cabane militaire.
09:04 Et ils sont allés réveiller le chef qui faisait la sieste.
09:07 Donc, pas top ça.
09:09 Pour essayer de négocier avec lui.
09:12 Et donc, en fait, on a réussi à dégoter 5 chevaux.
09:16 Les 5 chevaux qu'ils avaient.
09:17 Pour faire leur ronde autour de la frontière.
09:20 Et donc, du coup, le lendemain, ils sont venus avec leurs chevaux.
09:24 On les a chargés à bloc de matériel.
09:26 Tout ce qu'on pouvait mettre sur les chevaux.
09:28 Les skis, les tentes.
09:30 Voilà, essayer vraiment de charger les chevaux au max.
09:33 Pour avancer le plus loin possible.
09:36 Et donc là, on est parti avec Jean-Yves.
09:39 Sur les chevaux, avec les militaires qui nous accompagnaient.
09:42 Et le reste de l'équipe est parti à pied.
09:44 Parce qu'il n'y avait pas assez de chevaux pour tout le monde.
09:46 Et pour le matériel.
09:47 Et donc, nous, on est parti avec les chevaux.
09:49 Pour essayer de trouver un endroit où est-ce qu'on allait s'arrêter.
09:53 Parce qu'on ne pouvait pas laisser partir les militaires tout seuls.
09:56 Avec notre matos.
09:57 Sans savoir où est-ce qu'ils allaient aller.
09:59 Même si on a globalement suivi la piste.
10:01 Voilà, il fallait leur dire à un moment.
10:03 On s'arrête là.
10:05 Et donc là, on a fait une journée entière de cheval.
10:07 Pendant que les autres, ils ont mis 2 jours en rando à nous rejoindre.
10:11 - Vous appelez ça de la rando, Thomas ?
10:13 - Ben ouais.
10:15 Les rivières nous ont posé pas mal de problèmes.
10:18 Et en plus, vu que c'est un climat très continental.
10:22 Il fait froid la nuit.
10:23 Mais la journée, il peut faire très chaud.
10:25 Dès que le soleil sort.
10:26 Et en fait, les rivières gonflent.
10:27 Et donc du coup, pour passer les rivières l'après-midi, c'est vraiment l'enfer.
10:30 Ça a été très problématique tout au long de l'expé.
10:32 Parce qu'une fois qu'on était au camp de base.
10:34 Une fois qu'on a posé le camp de base.
10:36 Il fallait qu'on traverse une rivière pour aller jusque dans les montagnes.
10:40 Et à chaque fois, c'était la question de savoir.
10:43 Quand on rentre, est-ce qu'on allait pouvoir traverser la rivière ?
10:46 Des fois, c'était assez chaud quand même.
10:48 - Et puis c'est vrai que finalement, quand on avait fait nos journées en montagne.
10:52 Souvent c'est dur, t'as froid.
10:54 Physiquement, c'est difficile.
10:56 Et puis en fait, quand tu rentres, t'as qu'une envie, c'est d'être dans ta tente.
10:58 T'as pas envie de mettre un point intermédiaire pour dormir dedans.
11:01 L'autre côté de la rivière.
11:03 Donc finalement, je crois qu'on a toujours traversé la rivière.
11:05 Même quand elle était gonflée.
11:06 Quitte à en avoir jusqu'au ventre quasiment.
11:08 - Et puis avec le courant, franchement c'était chaud des fois.
11:11 - Ouais, fallait vraiment se réveiller.
11:13 Et puis c'est vrai qu'au début, les images qu'on a vues.
11:15 Quand on traverse, ces images, on nous voit traverser les rivières.
11:18 Vu que tout n'avait pas fondu sur les rivières.
11:21 Il y avait encore de la glace finalement.
11:23 Et cette banquise.
11:24 Et puis il y avait le risque.
11:25 Il y a eu de grands sujets, de grandes discussions.
11:27 Même des engueulades.
11:28 À se dire, bon, à quel point on est prêt à mettre la barre d'engagement.
11:33 Donc pour nous qui étions là pour vraiment skier.
11:36 On avait nos rêves et nos envies qui étaient à portée de main finalement.
11:41 Seulement 24 heures de marche.
11:44 On pouvait vraiment y aller.
11:45 Et en fait, après, il y a une équipe avec nous.
11:47 Il y avait des caméramans, il y avait des photographes.
11:49 Et puis là, l'engagement n'est pas le même.
11:51 Parce qu'ils ont peut-être moins cette flamme qui nous anime de traverser.
11:55 Et puis finalement, pour certains, pour nous, en l'occurrence, c'est un plaisir.
11:58 Et c'est hyper marrant pour nous de pouvoir traverser des rivières comme ça.
12:01 Et de devoir répondre à des problèmes de ce genre.
12:04 Donc il a fallu jouer avec ça.
12:05 Et c'est vrai que peu importe le niveau d'eau, on s'est toujours amusé à traverser.
12:10 Parfois avec des cordes ou non.
12:11 Mais voilà, on a toujours réussi à passer en tout cas.
12:13 - Parce que dès le début, il y avait un projet de film autour de cette expédition.
12:17 Donc il y avait aussi ça à avoir en ligne de mire.
12:20 - Ouais, dès le début, on a décidé de bosser avec Guillaume Broust, le réal du film du coup.
12:25 Et on a créé toute une histoire pour partir là-bas.
12:30 Et donc on savait qu'on allait faire un film.
12:32 On savait quel sujet on allait aborder pendant le film et tout ça.
12:35 Et donc du coup, ce que disait Aurél est vrai.
12:38 C'est qu'on n'est pas tout seul.
12:40 On n'est pas juste des athlètes dans la montagne.
12:42 On a avec nous toute une équipe de prod avec les moyens qu'il faut pour faire un super film derrière.
12:47 Donc tout le matos, les caméras, les trépieds, les panneaux solaires, les batteries pour tout charger.
12:56 Plus la nourriture pour tout le monde.
12:58 Ça fait vite énormément de matériel.
13:00 - J'imagine que le bourbier, ce n'était pas prévu dans le scénario initial du film.
13:05 - Mais c'est la magie des expés.
13:06 Il n'y a rien qui se passe comme ça.
13:08 Donc il faut toujours s'adapter.
13:09 Moi, c'est ce que j'adore quand je pars en expé.
13:11 Je sais que de toute façon, il va y avoir des galères et il va falloir les gérer.
13:15 - On a eu quelques kilomètres de marche en plus avec des gros sacs.
13:18 J'ai l'impression, Aurélien, que marcher avec un gros sac, ce n'est pas vraiment votre truc.
13:23 - Alors effectivement, au début, ce n'était pas mon truc.
13:26 Là, c'était la première fois que finalement, je partais dans une expé où il fallait partir en autonomie, porter des sacs, etc.
13:33 - Ça, c'est vous, là.
13:34 - Alors ça, c'est Thomas.
13:35 - Ah, ça, c'est Thomas.
13:36 - Ça, c'est mon ami Thomas.
13:37 - Moi, j'adore.
13:38 - Qui lui, avait déjà l'habitude.
13:39 Et moi, c'était la première fois que je partais dans une expédition, dans un voyage sous forme d'autonomie, sous forme exploratoire.
13:44 Et en fait, finalement, pour moi, ça a été un vrai déclic parce que derrière, j'ai refait deux voyages.
13:51 Je suis reparti deux fois en expédition dans des chantiers très similaires, avec des sacs tout aussi lourds, voire même dans un voyage des luges à plus de 100 kg.
14:00 Et en fait, grâce à Thomas, finalement, qui lui m'a apporté et m'a présenté ce forme de voyage avec Elias Millerieu également,
14:08 eh bien, ça a complètement changé mes perspectives et ma vision de la montagne.
14:13 Aujourd'hui, moi, j'ai envie de faire plus que ce genre de choses.
14:16 Et donc, je te remercie pour ça.
14:18 C'était très dur, mais c'était très, très bon.
14:20 Et une fois qu'on a... Enfin, moi, personnellement, une fois que j'ai goûté à ce genre d'effort là, super intense,
14:26 où t'es coupé du monde et tu dois vraiment te soutenir en tant qu'équipe et tout ça,
14:32 eh bien, moi, j'ai plus envie de vivre la montagne différemment. J'ai envie de la vivre comme ça, quoi.
14:37 - Une descente simple vous paraît plus fade, finalement, s'il n'y a pas toute une approche compliquée autour.
14:41 - Ah bah ouais, une expédition, c'est dur, quoi. - Ça n'a rien à voir.
14:44 - C'est pas marrant.
14:45 - La valeur de la montagne, peu importe la technicité ou... Alors évidemment, plus la montagne, la descente, l'itinéraire va être technique, engagée, raide, etc.,
14:52 plus c'est beau, il y a cette notion artistique qu'on va retrouver dans la descente.
14:55 Mais effectivement, plus l'approche est longue, plus elle est difficile, plus il faut répondre à plein de problématiques.
15:00 Et plus, derrière, avec du recul, sa valeur, elle ne fait qu'augmenter et c'est inestimable.
15:05 - Est-ce qu'il vous restait quand même un peu d'énergie après tout ça pour skier ?
15:09 Parce que c'était quand même le but de l'expédition, c'était d'aller glisser sur des nouvelles montagnes.
15:14 - Et bien, plus c'est long, plus c'est bon et plus finalement, l'envie d'y aller est forte.
15:19 Et tant qu'on est finalement dans ce milieu-là, qu'on essaie de répondre à toutes ces problématiques,
15:24 à savoir quand est-ce qu'on va skier, quelles montagnes on va skier, parce qu'il a fallu changer d'itinéraire, changer de montagne.
15:30 Le plan A, c'était d'aller sur le Kizilasker, qui est la montagne la plus haute du coin, qui est quasiment à 6000 mètres.
15:37 Et finalement, par rapport à tout ce qu'on a eu, toutes nos problématiques, il a fallu se résoudre, aller dans une vallée qui était moins loin.
15:43 Mais on a quand même trouvé des bijoux fantastiques, comme sur ces images.
15:47 On peut voir qu'on est sur la montagne qui s'appelle Poni, c'est une montagne qui est aussi haute que le Mont Blanc.
15:53 On est à 4007 m, un petit peu plus bas, mais on est sur des altitudes qui sont déjà importantes.
15:59 Et on a eu la chance finalement, parce que quand on a quand même passé 15 jours, 15 à 16 jours d'errance solitaire totale,
16:07 à savoir quand est-ce qu'on allait skier ou non.
16:09 Et puis, au 16e jour, on a la chance de pouvoir aller skier et de trouver des conditions qui, par rapport à ce qu'on avait vu aux jumelles,
16:15 et qui finalement nous faisaient quand même assez peur, on a trouvé des conditions qui étaient fantastiques, avec un fond dur, une neige hyper stable.
16:23 Et on a pu se donner à cœur joie dans ces descentes et même dans les montées.
16:27 C'était fantastique.
16:28 Et on a vraiment eu la sensation de skier sur des joyaux et on a eu cette chance de toucher l'intouchable finalement.
16:35 Et la patience et le temps, je crois que c'est ce qui aujourd'hui, pour le futur, te permet de réussir une expédition.
16:43 Et en fait, quand on est arrivé au camp de base, on n'était vraiment pas sûr du tout d'aller skier ces faces-là.
16:51 Quand on regardait les faces aux jumelles, il y avait énormément de glace et ça nous faisait peur.
16:56 C'était très peu enneigé le massif.
16:58 Et en fait, on a passé une quinzaine de jours bloqués dans la tente à cause du mauvais temps.
17:04 Et donc du coup, on ne pouvait pas skier, mais en même temps, on en a profité pour se reposer.
17:10 Quand tu es dans la tente coupée du monde, tu en profites pour déconner, pour faire des blagues, pour jouer aux cartes.
17:16 Mais en vrai, tu ne fais pas grand-chose d'autre que de manger et de te reposer et d'attendre, et d'attendre, et d'attendre la fenêtre météo.
17:23 Et quand elle arrive, il faut être opérationnel.
17:25 Mais en voyant les faces qui étaient pleines de glace, on stressait vraiment de savoir, est-ce qu'on va pouvoir aller rider ?
17:32 Et en fait, on a eu énormément de chance.
17:35 On était pile au bon moment.
17:37 On voit les conditions de neige d'Empony et dans le reste des faces qu'on a pu rider.
17:43 C'était excellent.
17:44 C'était de la super neige de qualité premium, de la grosse poudre, franchement.
17:51 C'est Olia qui profite de ces conditions de neige.
17:54 Et c'est vrai que quand on a des conditions telles que celles-ci, on a le plaisir, peu importe.
18:01 Et puis en plus, on avait une superbe équipe avec qui une vraie amitié est née, une vraie amitié a été créée, la confiance.
18:10 Et du coup, ça nous permet, nous, skieurs, athlètes, de pouvoir se donner à 100 % et à cœur joie,
18:15 et de profiter à 1000 % de ces descentes, 1000 % de ces itinéraires, même de la montée et des sommets,
18:21 et de se prendre dans les bras et de se dire à quel point on a de la chance de pouvoir vivre ça,
18:25 et à quel point c'est bête, mais à quel point on s'aime les uns les autres.
18:28 Et c'est ce qui ressort le plus, et vraiment c'est fantastique, on a une chance incroyable.
18:33 - Vous étiez accompagnés, on les a vus, bouche bée devant la vitesse de votre descente
18:37 par deux guides de haute montagne de renom, notamment Elias Miniro, qui a obtenu un Piolet d'or il y a quelques années,
18:45 qui vous avaient déjà accompagnés dans d'autres aventures, Thomas.
18:48 - Oui, avec Elias, on a fait Zabardas en 2018, et puis on est parti au Logan ensuite en 2019.
18:56 C'est un très bon copain d'Aurel aussi maintenant, ils ont fait des belles choses ensemble aussi.
19:01 Et d'avoir Elias, Jean-Yves et Frédéric Seine avec nous, c'était super.
19:07 C'est des amis, c'est des vrais amis, avec qui on vit des choses extraordinaires.
19:13 Je sais que je vis rien de pareil avec n'importe qui d'autre.
19:20 Notre petite communauté de la montagne et des expés, on arrive à vivre des choses qui sont tellement extrêmes,
19:28 avec des émotions tellement fortes, que c'est des amis pour la vie.
19:32 Même si tu passes au final pas beaucoup de temps avec eux, tu sais que c'est des moments inoubliables.
19:39 Là, cette descente avec Aurel, Elias, Jean-Yves et Elias, ça restera gravé dans ma mémoire toute la vie.
19:47 Ce ne sera pas que gravé dans la mémoire, puisque le film est sorti, ça s'appelle Chronoception.
19:53 Guillaume Brousse, malgré tous ses aléas, est arrivé à faire un superbe film
19:57 avec une mise en musique assez particulière de cette aventure.
20:01 La musique est un gros point fort du film. Il a beaucoup travaillé avec des artistes locaux.
20:08 À la fin de l'expé, on a pris une semaine pour aller enregistrer des musiciens et des chanteurs.
20:14 Guillaume est rentré en France avec toutes ces images et tous ces sons capturés.
20:19 Il a travaillé la bande-son avec d'autres artistes ici en France,
20:24 ce qui donne quelque chose de très folklorique.
20:29 Ça fonctionne en tout cas, parce qu'on est aux couleurs du pays où se déroule ce voyage.
20:37 La musique ouvre une dimension supplémentaire au film Chronoception.
20:43 Depuis cette aventure, vous êtes chacun reparti dans des expés, dans des continents différents.
20:49 Aurélien est parti en Patagonie, ce qui est une ramble de neige au milieu d'un big wall de Patagonie.
20:56 Ça aussi, c'est assez original.
20:58 Oui, alors là, c'est vrai que là, il y a eu quelque chose de quand même assez puissant.
21:02 Après, chaque voyage est unique et à chaque fois que je reviens d'un voyage,
21:05 quelque chose de particulier comme ça, qui est vraiment un rêve à mes yeux, un rêve d'enfant.
21:09 Et bien, c'est toujours ça. À chaque fois que je reviens, c'était la meilleure.
21:14 Et là, en fait, cette année, elle a été très riche en émotions.
21:17 J'ai eu deux expéditions, celle-ci en Patagonie et une en Alaska.
21:21 Et là, cette rampe, pour le coup, pour en parler un petit peu plus précisément,
21:25 elle a été skiée, c'était une répétition, c'était la première répétition sur l'aiguille.snow.
21:30 C'est vraiment sur cette chaîne montagneuse de Patagonie.
21:34 On la voit là, cette rampe sur la gauche.
21:36 Donc, en fait, juste à droite, il y a le fameux Fitz Roy.
21:39 Et en fait, on a skié avec Jules Saussier et Vivian Bruché,
21:42 cette rampe qui est suspendue sur cette aiguille.snow,
21:45 qui est un mythe absolu avec un granit unique dans le monde.
21:49 Et donc, elle avait été skiée la première fois il y a 11 ans par Andreas Fransson,
21:53 qui malheureusement a disparu depuis.
21:56 Et moi, la première fois que c'est vrai que j'ai vu ces images d'Andreas,
22:00 ça m'avait vraiment tapé dans l'œil et je m'étais dit mais,
22:03 c'est fantastique, c'est le rêve absolu, c'est la descente absolue.
22:06 Et je m'étais même fait la remarque que si un jour j'avais la chance d'aller skier cette descente,
22:11 eh bien, j'aurais bouclé la boucle.
22:13 Et en fait, finalement, aujourd'hui, je suis dans quelque chose où je suis encore en train d'apprendre.
22:16 J'ai plein de choses à apprendre. J'ai plein de rêves qui maturent.
22:19 Et c'est fantastique, surtout pour moi, d'avoir pu partager cette descente avec Vivian Bruché,
22:25 qui, à mes yeux, a toujours représenté, finalement, il m'a énormément inspiré.
22:30 C'est un idole et encore aujourd'hui, il m'inspire toujours et il m'inspirera toujours.
22:33 Et avec un de mes meilleurs amis que j'ai connu il y a une paire d'années maintenant,
22:38 parce qu'on était en ski alpin ensemble sur les circuits internationaux.
22:41 Et c'était un rêve absolu.
22:44 Et cette descente, c'est la première fois qu'on s'est soutenu de cette façon.
22:48 C'est la première fois que tu souffles autant, que tu encourages tes compagnons de cordée à la descente.
22:54 On a rarement vu des inclinaisons aussi importantes.
22:56 Et surtout, une exposition au vide aussi forte.
23:00 On avait vraiment 1000 m sous les pieds et on était parfois dans des inclinaisons à 60 degrés.
23:05 Donc, ça a été hyper fort.
23:07 Heureusement, les montagnes ont été très sympas avec nous.
23:10 On a eu une chance inouïe parce que c'est un coin du globe qui est battu par les vents
23:15 et par les perturbations d'une façon terrible, peut-être le pire de la planète,
23:19 en tout cas dans les pires.
23:20 Et on a eu la chance d'avoir de la neige printanière, même presque poudreuse,
23:25 avec une stabilité hors norme.
23:27 Et vraiment, à la montée, on a un petit peu fait de l'huile de fesse, quand même, pour le dire.
23:33 Et puis à la descente, je n'en parle pas.
23:34 Mais on s'est vraiment encouragé les uns les autres.
23:36 On n'a pas hésité, comme sur les images, à mettre un bout de corde.
23:39 Moi, là, sur cet extrait, j'avais vraiment envie de vivre l'expérience à fond.
23:45 Donc, je prends la décision de ne pas utiliser la corde.
23:49 Et puis finalement, en montagne, on ne peut pas tricher.
23:51 Et à la fin de cette traversée, je suis arrivé sur une plaque de glace noire fluo,
23:55 comme dirait Thomas dans le film "Chronoception".
23:58 Et en fait, il a fallu être réaliste et attraper cette corde.
24:02 Et donc là, ça, c'est des couloirs aussi.
24:04 On nous avait dit, vous verrez, en face ouest du Fitz Roy, il n'y a jamais de neige.
24:09 Et ce qu'il faut savoir sur cette face ouest, c'est que quand on est face ouest du Fitz Roy,
24:12 donc derrière la Pointe-Snau, l'image qu'on a vue précédemment,
24:15 on fait face au Cerro Toré.
24:17 Cerro Toré, qui est connu pour être la montagne la plus difficile du monde à grimper,
24:21 qui a été grimpée par Savoie du Compresseur, qui est très connu une fois en libre,
24:25 et qui est battue directement par les vents qui viennent droit de la calotte chilienne.
24:29 C'est vraiment terrifiant.
24:30 Et donc, ces 2000 mètres de granit face à toi, c'est une force absolue,
24:34 un dieu d'une beauté incroyable.
24:36 Et on a eu la chance, malgré les dires, d'avoir 40 centimètres de neige fraîche
24:42 dans ces couloirs de plus de 1000 mètres.
24:44 Ce qui nous a motivé, c'était la notion exploratoire qui reste encore dans ce massif.
24:49 C'est vraiment un joyau, c'est très préservé.
24:51 Et puis, c'est quand même loin en termes de marche.
24:53 On a aussi pas mal porté des sacs assez lourds.
24:57 Et puis, on a eu la chance, avec Vivian et Jules, de faire six ouvertures de mémoire,
25:03 dont une qui est vraiment majeure, qui fait 1400 mètres sur un sommet
25:07 qui s'appelle le Domo Blanco, où là, on a pu skier sous un mur
25:12 un petit peu de la taille d'El Capitan, dans le lieu aux Émites,
25:16 où, au milieu de ce mur, il y avait une rampe de neige que la nature avait placée là,
25:21 juste pour notre plaisir de skieur et de notre vision du ski assez utopique,
25:26 très artistique, et voilà, exposée au-dessus du vide, les skis dans le ciel.
25:31 Et c'est des souvenirs qui resteront à jamais,
25:33 mais qui sont tout aussi forts que ce qu'on a pu vivre sur Chronoception au Kyrgyzstan.
25:36 - Des pentes aussi exposées, aussi raides, ça vous fait aussi rêver qu'en hélias, Thomas ?
25:43 Ou vous avez une limite ?
25:45 - Alors là, la rampe Williams, par exemple, celle-là, moi, en tant que snowboarder régulier,
25:51 en plus, je n'y mets pas les pieds, parce que ça veut dire que je serai tout le temps quart back.
25:56 Vu l'inclinaison de la pente et comment est disposée la rampe,
26:00 moi, ce n'est pas possible en snowboard.
26:02 Et puis, aller dans du 60, j'ai trop peur.
26:08 - Il y avait de la pente raide, quand même, au Kyrgyzstan.
26:12 Il y avait quelques passages, là, on vous voit, où pareil, concentré, là.
26:16 - Oui, concentré, bien sûr.
26:18 Et puis là, on voit que sur ce morceau-là, Aurel, il est passé sans la corde.
26:23 - Là, c'est maxi raide, hein ?
26:24 - Là, je dis, oui, là, c'est maxi raide, quand même.
26:27 Il n'y avait pas 60 degrés, là, mais moi, ça me va très bien.
26:31 C'est assez pour sortir la corde, et ce n'est pas forcément ce que je cherche dans le snowboard.
26:37 Je ne cherche pas forcément à aller dans le plus raide, et ce n'est pas ça qui va m'attirer le plus.
26:43 Comme disait Aurel, je suis encore très attiré par l'esthétique des lignes,
26:49 mais pour moi, la raideur de la pente, ça ne va pas être esthétique, particulièrement.
26:56 Mais par contre, là, dans cette phase-là, dans cette phase de papillon de nuit, c'est le nom de la montagne,
27:03 on était obligé de passer par là pour faire l'itinéraire esthétique, le plus esthétique, en tout cas.
27:09 Et voilà, s'il faut y aller, j'y vais, il n'y a aucun problème.
27:12 Mais par contre, ce n'est pas ce que je vais rechercher en premier.
27:15 - Alors, vous parlez d'esthétisme.
27:16 Votre dernier expé est moins engagé sportivement que ce que nous racontait Aurel en Patagonie,
27:23 puisque vous êtes parti en Afrique, au Maroc, pays de montagne.
27:28 On l'oublie parfois, mais montagne rude, parfois même austère, l'atlas marocain.
27:35 - Oui, en fait, c'est quand même des assez grosses montagnes.
27:38 Ça monte à 4000.
27:39 Alors, il y a beaucoup de gens qui connaissent le Toubkal, 4100 et quelques.
27:43 Mais nous, on a décidé de partir plus à l'est, dans le massif du Mgoun.
27:48 C'est aussi un 4000, 4070.
27:51 Et donc, on est parti là-bas pour faire une traversée de massif.
27:54 Donc, la traversée du Mgoun et un peu plus parce que c'était un peu trop court
27:58 et que je voulais que ça fasse une dizaine de jours.
28:01 Et donc là, on est face à des paysages qui sont assez fous.
28:08 Il y a des contrastes dingues.
28:11 On est au milieu des cactus et dans le désert.
28:14 Et on est là à rider de la neige poudreuse.
28:16 Alors, pas toujours.
28:19 Ce n'est pas que de la poudreuse, mais en tout cas, on a eu énormément de chance.
28:24 Ça a été une très bonne saison au Maroc l'année dernière.
28:27 En tout cas, quand nous, on est parti et on a pu réaliser la traversée.
28:34 Rider des faces sud, rider des faces nord en neige poudreuse.
28:37 Et c'était fantastique de vivre cette aventure sauvage.
28:42 C'est un massif qui est très sauvage.
28:43 Le Maroc, c'est beaucoup moins loin que la Patagonie.
28:46 Pour autant, vous avez mis quatre jours pour y aller.
28:48 Par où vous êtes passé ?
28:49 On a mis quatre jours parce qu'on a décidé de ne pas prendre l'avion pour y aller.
28:53 Donc, on est parti de Grenoble en train avec Cody Cirillo et Matthew Tuft.
28:57 D'ailleurs, Matthew était le photographe aussi sur l'expédorel.
29:01 Et donc, du coup, on est parti en train de Grenoble jusqu'à Sète
29:05 où on est monté dans un bateau, dans un ferry pour rejoindre Tangier.
29:10 Et puis ensuite de Tangier, là on voit les images au port de Sète.
29:14 C'est assez marrant quand même de se balader dans les rues de Sète
29:17 avec un gros board bag, nos gros sacs à dos.
29:20 Les gens, ils se demandent un peu ce qu'on fait.
29:22 Et puis, quand on monte sur le bateau, pareil, il y a plein de vieux Marocains qui embarquent
29:27 et de gens qui partent là-bas pour faire du rallye automobile.
29:31 Il y avait un rallye en même temps que quand on y était.
29:35 Donc, c'était assez marrant de discuter avec les gens sur le bateau de ce que nous, on allait faire
29:40 et de ce que eux allaient faire.
29:42 Eux allaient traverser le désert en 4x4, nous on partait faire du ski et du snowboard pour traverser un massif.
29:47 Et puis après, une fois arrivé à Tangier, on reprend le train pour aller jusqu'à Marrakech.
29:52 Donc, voilà, en tout, ça fait quatre jours.
29:55 - Au pied de ces montagnes de l'Atlas, j'imagine que c'est moins fréquenté,
30:00 notamment par les skieurs de randonnée, que nos Alpes ici ?
30:03 - Je pense qu'il y a quand même pas mal de skieurs qui vont dans le Toubkal.
30:06 Après, pour ce qui est du massif d'Umgoon, nous on a croisé sur 10 jours,
30:12 deux personnes en ski au tout début.
30:15 C'était un Marocain et son guide.
30:18 Mais sinon, on est tout seul dans la montagne.
30:21 Là, il n'y a vraiment personne qui se balade là-bas.
30:24 Et encore une fois, on est privilégié de pouvoir aller dans des environnements comme ça,
30:30 à ski et à snowboard, pour pouvoir parcourir la montagne.
30:35 Moi, c'est ce que j'adore, me retrouver dans des environnements sauvages comme ça.
30:39 Et alors là, il y avait un enjeu un petit peu plus technique.
30:44 C'est qu'on faisait une traversée.
30:47 Donc, du coup, on montait par un côté, on descendait de l'autre.
30:50 Et comme finalement au Coq-Chalto, j'avais très peu d'informations sur ce qu'il y avait comme itinéraire.
30:57 Et donc, des fois, on se retrouvait à plonger dans les faces, dans des couloirs, sans savoir si ça passe.
31:04 Donc, c'était assez spécial comme sentiment.
31:08 - En tout cas, on vous voit skier en Afrique.
31:12 - Ça, c'est le premier jour. C'est sur le mont Azurki.
31:15 C'est la première montagne qu'on a gravie.
31:18 Et ensuite, on a fait une première descente juste parce qu'on avait le temps en face nord.
31:23 Et après, on est remonté pour passer en face sud.
31:26 Et là, dropé dans les couloirs pour rejoindre ensuite les villages.
31:30 - Fallait bien fléchir aussi les lambeaux de neige pour ce qui est le plus longtemps possible.
31:35 - Oui, mais c'est aussi ce qui rend la traversée spéciale.
31:38 C'est qu'on essaye de descendre le plus loin possible à skier et à snowboard.
31:42 Et après, on sait qu'on va marcher de toute façon.
31:44 Donc là, on essaie d'exploiter au maximum les langues de neige pour essayer de marcher le moins possible.
31:51 C'était super fun.
31:53 - Les habitants de ces villages sont habitués à avoir des accoutrements comme ça, débarquer chez eux ?
31:59 - Là, en plus, vu qu'on n'arrivait pas par la route, il n'y a personne qui annonçait notre arrivée.
32:04 Et donc, on se retrouvait dans des villages assez isolés, dans des vallées complètement perdues.
32:11 Et c'était assez marrant de voir tous les enfants qui nous couraient dessus et qui se demandaient ce qu'on faisait là.
32:19 Après, il y a quand même la barrière de la langue.
32:22 Ce n'était pas évident de communiquer, mais c'était quand même une super expérience de partager ça avec les locaux.
32:30 - Il fallait essayer le Kyrgyz, ça.
32:32 - J'ai essayé un peu d'apprendre l'arabe, mais il ne m'en reste pas beaucoup des mots que j'ai appris.
32:39 - Ça fera aussi l'objet d'un film. Il y a une idée d'une série aussi sur ce type de traversée.
32:44 - Donc du coup, le premier épisode sera sur le Maroc.
32:48 Et donc, le thème de la série, c'est d'aller faire des traversées sauvages dans des lieux accessibles en transport bas carbone
32:57 pour parler des problèmes environnementaux locaux avec des acteurs locaux.
33:02 Et donc là, en fait, on est parti avec Boquet Productions, une boîte de prod'grenobloise,
33:07 pour faire ce premier épisode au Maroc, pour faire la traversée du Mgoun et pour parler...
33:13 Donc en fait, on était dans une vallée qui s'appelle la vallée heureuse, la vallée des Aït Bougmez,
33:20 où c'est une vallée d'agriculteurs, où il y a énormément de cultures, d'arbres, de pommiers, de noyés.
33:25 Et ils font pousser aussi beaucoup de légumes.
33:28 Et donc, il y a tout un système d'irrigation qui est mis en place ancestral et qui est encore utilisé aujourd'hui.
33:33 Et donc, en fait, on est allé rencontrer ces agriculteurs pour voir comment est-ce qu'ils faisaient avec l'eau
33:39 et pour parler de l'eau et en fait, se rendre compte que leur réserve d'eau, c'est la neige qui tombe l'hiver dans les montagnes.
33:45 Et donc là, les gens étaient super contents parce que c'était un bon hiver avec beaucoup de neige
33:50 et ils savaient qu'ils allaient pouvoir avoir de l'eau pour leur culture pour l'été dernier.
33:55 Et donc, du coup, c'était super d'échanger et de voir les pratiques qui sont mises en place là-bas.
34:02 - Alors, je ne sais pas si l'Alaska est accessible bas carbone depuis Grenoble, j'en suis pas sûr,
34:06 mais en tout cas, en termes de traversée sauvage, c'est un beau terrain de jeu aussi, Aurélien.
34:11 Vous n'allez pas me contredire puisque vous l'avez faite, cette traversée du nord de l'Amérique du Nord, il y a quelques mois, c'est ça ?
34:20 - Oui, tout à fait. Alors, on est parti deux mois. On est parti mois de mai et juin.
34:25 Alors, effectivement, on avait pris des packrafts avec nous, mais on ne les a pas gonflés sur les côtes françaises pour traverser...
34:32 - Vous auriez pu traverser l'Atlantique en packraft. Ça, c'était un vrai défi.
34:34 - On ne l'a pas fait, c'est vrai qu'on ne l'a pas fait, on a été petits joueurs.
34:37 Mais du coup, effectivement, on est parti en Alaska avec Elias Miller You, que j'avais rencontré l'année précédente avec Thomas.
34:43 Thomas étant devenu jeune papa, il ne nous a bien sûr pas accompagné.
34:48 J'étais également avec Alexandre Marchesso et Christophe Tricou.
34:51 Et donc là, le plan qui est sorti tout droit de l'imaginaire d'Alexandre Marchesso, qui est complètement fou.
34:57 Moi, j'avais plus cet aspect vraiment ski. J'avais vraiment envie d'aller chercher quelque chose, une performance à ski, à la descente.
35:02 C'est ce qui me motivait le plus jusqu'à maintenant. Et bon, maintenant, j'évolue, je mature et j'ai envie d'autre chose tout doucement.
35:09 Et donc, on a traversé, on a fait la tentative et la réussite de la première traversée en autonomie complète du parc du Denali,
35:17 donc de nord en sud jusqu'à retourner à la ville d'Anchorage.
35:23 Donc, ça représente 500 kilomètres parcourus en 50 jours et il y a 200 kilomètres de rivière.
35:30 Et tout ça en passant par les deux plus hauts sommets du massif, qui était le Denali, le plus haut sommet d'Amérique du Nord, qui est à 6200, je crois, et le Mont Foraker.
35:39 Et donc, ces montagnes, ça déjà, moi, je n'étais jamais allé dans ce massif-là. J'avais vu des images de leur film précédent où ils avaient fait le...
35:47 - Le Mont Logan. - Le Mont Logan, tout à fait.
35:49 Et là, déjà, j'avais pris conscience et j'avais halluciné en voyant la taille de ces montagnes.
35:53 Et depuis, c'est vrai que je rêve jour et nuit d'Alaska parce que ce sont les plus grosses montagnes de la planète.
35:59 - Alors, elles se méritent, ces montagnes, parce que l'accès, comme vous l'avez dit, est compliqué. Il faut vivre un peu à la mode des trappeurs pendant quelques jours.
36:06 - Oui, complètement. C'est vraiment un retour aux trappeurs et aux origines un petit peu de l'alpinisme. Et c'est ça qui était fantastique.
36:12 Et donc, ça, c'est la dernière partie du voyage. On était peut-être au 35e jour. Il en restait encore 15.
36:18 Et donc, on s'est laissé dériver comme ça sur les rivières et fleuves d'Alaska. On était absolument seul avec pas le moindre être humain.
36:29 En tout cas, voilà, autour de nous, des animaux, énormément. On en a vu. On a eu la chance de voir des loups, des aigles.
36:34 On s'est fait charger par un ours. On a vu un second qui était beaucoup plus gentil. Je me demande si ce n'était pas Winnie, d'ailleurs.
36:40 Après, on a eu la chance de voir des belugas, des phoques. Mais il a fallu effectivement aller puiser physiquement des choses que moi, personnellement, je ne connaissais pas encore.
36:50 Et que même les autres ne connaissaient pas. - Toi, la traversée de Rivière, vous aviez testé aucun existant.
36:56 - Alors, la traversée de Rivière, on connaissait, mais on était chargé comme des mules. Il nous restait là. On était à peu près... Quand même un peu plus lourd.
37:02 On avait peut-être plus de 40 kg sur le dos à ce moment-là. Et on était absolument seul sur des étendues que je n'avais jamais vues.
37:08 Et puis, ce qui est intéressant et ce qui est super marrant, c'est qu'à la fin, on avait la rivière. Et moi, je n'avais absolument aucune expérience, en fait, pour la petite anecdote.
37:16 Avant de partir, on ne savait pas si on allait faire une journée pour s'y entraîner, apprendre les bases.
37:21 Et puis, finalement, une semaine avant le départ, on s'est dit « Bon, les gars, moi, j'en ai besoin. » Moi, j'aurais dit « Les gars, j'en ai besoin. »
37:26 L'eau, ça me fait peur. Ça me terrorise vraiment. Et là, vous voulez partir dans des rivières qui ne sont quasiment jamais pratiquées.
37:31 Et des rivières qui découlent des plus gros glaciers de la planète. Donc, j'ai besoin d'avoir quelques bases.
37:36 Et quand on est allé faire notre première journée du côté de Marzine, avec un moniteur, le premier rapide venu, je me mets sur le toit. Direct.
37:46 - Normal. - Voilà, normal. Et malheureusement, c'est vrai que c'est un truc qui me fait peur. Et là, je me dis « Dans quoi je m'embarque ? »
37:51 Et puis, finalement, fil en aiguille, ils avaient déjà une petite expérience, Alexandre et Elias, puisqu'ils avaient parcouru au Logan, la fin, une rivière.
38:00 - Chitina. - Chitina River. Et donc, on s'est retrouvés dans quelque chose de fantastique.
38:05 Mais donc, du jour 1 au jour 50, il nous a fallu porter toute notre nourriture, tous nos vêtements et nos packrafts, nos pagaies,
38:14 pour les 6 derniers jours de rivière qui nous ont menés jusqu'à l'océan. Et à l'océan, on a encore eu pas mal de soucis, avec des marées qui sont gigantesques.
38:23 Quand l'eau se retire, elle se retire sur 5 à 6 km. On s'est retrouvés complètement coincés sur des bambous, à s'enfoncer jusqu'aux hanches
38:32 et à marcher des kilomètres et des kilomètres. Mais c'est avec du recul des journées fantastiques qui sont pour moi très très fortes.
38:40 - Heureusement, il y avait quand même dans cette expédition un terrain sur lequel vous êtes plus habitués, c'est la neige et les montagnes.
38:46 - Tout à fait. On a eu de la chance d'avoir pas mal de neige. Et en fait, ça a été un hiver très très capricieux, très difficile, comme on peut le voir sur ces images.
38:53 On a eu énormément de jours vraiment très difficiles, très rudes et très froids, avec beaucoup beaucoup de vent.
38:58 C'est un endroit comme la Patagonie qui est énormément battu par les vents. Il a fallu tirer nos luges, tirer nos poids sur cette neige,
39:08 mais avec une vue toujours incroyable. Et en fait, on est vraiment revenu à quelque chose de très animal, qui moi m'a beaucoup touché émotionnellement
39:17 et qui a changé complètement ma vie. Parce que c'est quelque chose de tellement intense, tellement fort.
39:24 Et on est revenu à quelque chose de tellement simple qu'on est vraiment revenu à quelque chose de très animal.
39:30 On était capable de retrouver notre passage dans le mauvais temps, sur des glaciers inconnus.
39:35 Et tu sais pas pourquoi, tu vas plutôt partir à gauche parce que tu sens qu'à droite, il va y avoir des crevasses.
39:39 Et effectivement, ton instinct animal qui est revenu à toi, il va te remettre sur les mêmes traces des loups et des ours
39:46 qui finalement sont repassés à gauche de la crevasse et non pas à droite. Et ça a été une expérience vraiment très très forte.
39:52 Et vraiment, c'est pareil là, émotionnellement, il y a énormément d'amour, énormément de partage.
39:57 Et tu reviens avec des frères et c'était vraiment fantastique.
40:02 Et puis des descentes et des sommets qui sont mythiques, que j'ai toujours vus dans les magazines, dans les livres.
40:07 Et je suis très heureux et très fier de pouvoir refaire cette traversée avec ces compagnons-là.
40:12 On en garde un petit peu les images de descente, ce sera pour le film parce qu'il y a un projet de film pour l'année prochaine ?
40:16 Oui, tout à fait. Donc il y aura un documentaire de cette traversée. Je ne sais pas quel sera le format comme d'habitude.
40:22 Pour changer un petit peu, on était en autoproduction, on n'avait personne avec nous, pas d'équipe.
40:27 En revanche, par exemple, je rebondis sur la Patagonie, il va y avoir un documentaire également qui va sortir.
40:32 Donc l'année prochaine, il va y avoir deux films. Mais là, sur la Patagonie, on avait une équipe professionnelle avec nous.
40:39 Et voilà, il va y avoir des super documentaires. J'ai absolument hâte de voir.
40:43 Et à chaque fois que je rentre, je ne mets absolument pas le nez dans les montages et je redécouvre les aventures.
40:48 Au moment où c'est fini ?
40:49 Au Rencontre Cinémontagne, par exemple.
40:51 On espère qu'on verra tous ces films au Rencontre Cinémontagne 2024. En tout cas, je vous remercie d'être venu.
40:57 Il nous reste quelques minutes pour finir cette émission. Le temps de tourner quelques pages.
41:08 Avec les dernières parutions du moment, j'ai pioché dans la bibliothèque de Télé Grenoble, et notamment ce livre qui devrait vous parler.
41:16 Nez pour skier. J'imagine que le qualificatif peut correspondre à vous deux, pour surfer, en ce qui concerne Thomas.
41:24 Sauf que si vous faites attention au titre, Nez, c'est N-E-E.
41:29 Donc ce sont des skieuses qui sont mises à l'honneur dans ce livre de Lucy Paltz.
41:34 On retrouve toutes les grandes figures du ski, que ce soit du ski alpin traditionnel, du ski freeride, du ski de pente raide.
41:42 Vous reconnaîtrez notamment Périne Laffont, la championne du monde de ski de bosse.
41:47 Ou une grenobloise que vous connaissez bien aussi, tous les deux.
41:51 Elle s'appelle Colline Balébaze. Elle a été spécialiste de ski freestyle.
41:55 Elle s'est mise maintenant au freeride et je crois que les expéts lui plaisent aussi, Colline.
42:00 - Et bien Colline, tu as fait un petit bout de voyage avec elle.
42:04 - Oui, on a été connus sur ce plateau d'ailleurs, pour parler de Homeline.
42:07 Un voyage d'une quinzaine de jours de mémoire dans le Beaufortin.
42:10 Et effectivement, je crois qu'elle a été piquée.
42:12 Mais quand on part dans ce genre de voyage, après on est complètement piqué.
42:16 On ne peut plus faire autre chose, je crois.
42:18 - C'était pendant le confinement, si je me souviens bien.
42:20 Pendant la période Covid, on ne pouvait pas partir bien loin.
42:22 Et vous aviez trouvé un petit camp de base bien sympathique dans les montagnes du Beaufortin.
42:26 Un livre écrit par un chamognard maintenant.
42:28 Alors ce n'est pas de la glisse, c'est de l'escalade.
42:30 C'est le champion du monde d'escalade Romain Dégrange qui signe ce livre.
42:34 "Saucoule la grimpe", c'est le livre d'escalade pour les jeunes de 9 à 12 ans.
42:38 Graphismes façon manga, plateau de jeu et quiz.
42:41 C'est un peu l'esprit cahier de vacances avec les conseils d'un vrai professionnel
42:44 pour devenir un grimpeur avant d'être un champion.
42:47 C'est des illustrations de Flor Baudelin qui avait déjà réalisé une bande dessinée sur Romain Dégrange il y a quelques années.
42:55 C'est aux éditions Paul Senne Jeunesse, les éditions Guérin.
43:00 Et puis je fais un dernier petit clin d'œil à Montaigne en Seine.
43:05 Je pense que vous connaissez ce festival.
43:07 Les films dans lesquels Thomas a joué sont passés dans ce festival Montaigne en Seine
43:14 qui est une émanation des rencontres scénes et montagnes.
43:16 Ils sont inspirés du concept à Grenoble pour le développer dans différentes villes de France.
43:21 Les rencontres en sont alors 25e édition Montaigne en Seine.
43:24 Il a fait une fête ces 10 ans et les éditions Glénat lui consacrent un livre
43:29 avec les meilleurs acteurs, les meilleurs films qui ont été présents au cours de ces 10 années de festival.
43:36 Je ne sais pas s'il y a Zabardast par exemple qui a été...
43:39 Je ne sais pas s'il y a Zabardast mais il y a notre voyage au Mont Logan avec Elias justement qu'on a fait.
43:44 Avec Elias et Alex Marchesso qui sont partis avec Aurel Odenaly.
43:49 Les expéditions se croisent et se décroisent.
43:52 Le monde de la montagne est finalement assez petit.
43:56 Merci en tout cas d'être venu tous les deux sur ce bateau.
43:59 Je pense qu'on se retrouvera assez rapidement pour débriefer vos projets une fois que les films auront pris forme.
44:06 Et puis nous on se retrouve pour d'autres aventures très rapidement dans le Grand Air.
44:10 [Musique]

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