François Ruffin, député LFI de la Somme, est allé échanger avec les agriculteurs qui bloquent l'A9 au niveau de Nîmes.
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00:00 D'abord, moi je ne suis pas là pour donner des mots d'ordre aux agriculteurs et à leurs organisations d'en décider.
00:04 Moi je suis là pour venir les écouter. Vous savez, j'habite le nord de la France et je viens ici discuter de ce qu'on n'a pas chez nous.
00:11 Je viens discuter de riz, de pêche, de cerises, de production que je ne connais pas dans mon coin.
00:16 Et je vois que grosso modo, les problèmes sont les mêmes. Les problèmes sont les mêmes et c'est lesquels ?
00:19 C'est le problème du prix, du prix, du prix, du prix. Tant que la question du prix n'est pas résolue, on n'avancera pas.
00:25 Hier, ce qu'on me dit, c'est que Gabriel Attal a donné un doliprane, il a mis un sparadrap, il a mis un peu de pommade,
00:32 mais que la question de fond, qui est celle du prix, n'est pas résolue. Et qu'il s'agit de donner aujourd'hui un cap à l'agriculture française.
00:39 Est-ce qu'on veut nourrir les Français et bien nourrir les Français ou est-ce qu'on veut que l'agriculture française soit compétitive avec les fermes-usines d'Ukraine ou du Brésil ?
00:48 François Ruffin, un doliprane, il y a des mesures très concrètes. Elles sont quoi ? Bonnes à prendre mais c'est insuffisant ?
00:54 Ou il n'y a rien à garder de ce qui a été proposé ?
00:56 Non. Dans l'immédiat, ok, mais je le redis, le souci du prix n'est pas résolu.
01:03 Moi, j'ai démarré mon mandat de député il y a maintenant 6 ans, en 2017, et le premier dossier sur la table, c'était les prix agricoles.
01:11 On a fait une loi qui est la loi EGalim dont j'ai dit l'insuffisance. Je l'ai votée parce que je considérais que c'était un petit pas en avant,
01:16 mais dont on a dit l'insuffisance. Pourquoi ? Parce qu'on demande aux agriculteurs de négocier avec la grande distribution,
01:23 avec l'industrie agroalimentaire, dans un rapport de force qui est complètement leur défaveur.
01:27 Et donc là, il y a quoi à faire ? Il y a deux choses à faire, c'est protection et régulation.
01:32 Protection quoi ? Protection vis-à-vis des accords de libre-échange. On ne peut pas, comme le président Macron pendant la crise Covid,
01:38 dire "déléguer notre alimentation à d'autres est une folie" et en même temps, continuer à signer des accords avec la Nouvelle-Zélande,
01:43 avec le Chili, comme la nuit dernière, ou avec le Mercosur. Il faut dire non, il faut sortir de ces accords-là, c'est la première chose.
01:51 Et ensuite, sur le marché intérieur, il faut de la régulation. Il faut que l'État vienne remettre des prix planchers.
01:55 Il faut qu'on puisse dire que 45 centimes d'euros du litre de lait, c'est le minimum, par exemple.
02:00 Et là, j'entendais la même chose sur les céréales, j'entendais la même chose sur les pêchés, j'entends la même chose sur la vie.
02:05 Il faut qu'il y ait un prix plancher qui soit fixé, en dessous duquel les négociants, la grande distribution, l'industrie agroalimentaire
02:11 ne puissent pas descendre.