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Victime de questions désobligeantes et sexistes, Anne Roumanoff confie son ressenti au micro d'Eric Dussart et Jade.

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Transcription
00:00 La question que vous ne supportez plus en interview.
00:02 Alors, Dieu merci on ne me la pose plus, mais c'était...
00:06 Est-ce que vous pensez qu'il existe un humour féminin ?
00:09 J'avais envie de mordre.
00:11 C'était déjà en soi une question misogyne.
00:13 Oui, mais ça pendant longtemps, c'était beaucoup des journalistes femmes.
00:16 Est-ce que votre physique particulier vous aide à faire rire ?
00:20 Qui était une petite saloperie cachée dans la question.
00:22 Ça on le vit comment quand on entend ça ?
00:25 Parce qu'on la comprend, quand on est Anne Roumanoff on est intelligente.
00:27 Oui, c'était une certaine époque.
00:30 Maintenant, Dieu merci, quand on parle du wookie,
00:32 ces choses ont changé, on n'entend plus ce genre de questions.
00:34 Parce que ce serait justement discriminant.
00:36 Et le troisième truc qui me rend folle,
00:38 est-ce que vous écrivez vous-même vos textes ?
00:41 Alors ça, ça m'a surtout mis en rage quand j'écrivais dans le JDD.
00:45 J'ai quand même écrit pendant 14 ans une chronique tous les dimanches.
00:48 Au bout de 10 ans, il y avait encore des gens qui appelaient le rédacteur en chef en disant
00:52 "Ah là, mais c'est quand même bien, elle écrit toute seule, elle se fait aider."
00:56 Mais fuck !
00:58 Est-ce qu'on aurait posé cette question à un homme ? Non.
01:00 Il y a une question qui doit revenir aussi assez souvent ces derniers mois, ces derniers temps.
01:04 Pourquoi vous ne portez plus de rouge Anne Roumanoff ?
01:06 Celle-ci vous l'avez parfois.
01:08 Oui, mais en vérité, j'étais arrivée à un moment de lassitude par rapport à cette couleur.
01:13 C'était comme un code marketing, je faisais un interview, j'étais en rouge.
01:19 Et donc à un moment, ça m'a fatiguée.
01:21 Et donc là sur scène, je suis en noir et blanc, je me sens très bien comme ça.
01:24 C'est une manière de changer.
01:25 Le rouge, c'était par superstition, parce que c'était la première couleur que vous portez lorsque vous faites votre première télé, c'est ça ?
01:30 Oui, il y a eu ça, première télé.
01:32 Et d'ailleurs pendant longtemps, en fait, avant d'être prise au Blanc-Manteau, qui est le premier café d'âte qui m'a engagée en 87,
01:38 j'avais passé beaucoup d'auditions où j'avais été refusée comme d'habitude.
01:41 Et donc quand je passe au Blanc-Manteau, c'est au même moment où je suis acceptée à la classe.
01:45 À l'époque, j'avais un petit haut-coucaille, un peu en laine, avec des manches rayées rouges et blanches.
01:50 Donc du coup, je l'avais acheté en deux exemplaires et j'avais l'impression que si j'enlevais ce costume,
01:54 je n'arriverais plus à faire mes spectacles, ce qui était très naïf.
01:57 Donc je suis restée longtemps.
01:59 C'est-à-dire que quand je vois les images, ça ne ressemble pas à un maillot de rugby.
02:03 N'empêche que ça vous saoule, au bout d'un moment, on peut l'entendre, mais ça a créé un personnage.
02:06 Vous avez été immédiatement identifiable.
02:08 Oui, oui, oui.
02:09 Du Maurice en rouge.
02:10 Oui, c'est vrai.
02:11 À tel point que quand il y avait des gens en rouge, on disait que c'était moi.

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