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00:00 Fais pas ça !
00:02 On pourrait croire que c'est de la vengeance irrationnelle, instinctive.
00:09 Non, en réalité, l'objectif de la vengeance, c'est de faire respecter les règles du clan.
00:14 S'il le fait pas, il est mort en tant que chef mafieux.
00:17 Fabrice Rizoli, je suis spécialiste du crime organisé des mafiares,
00:20 j'enseigne la géopolitique des criminalités.
00:23 Vous seriez venu à moi comme un ami.
00:28 Alors les voyous qui ont touché à votre fille seraient déjà en train de souffrir.
00:32 Mais si par hasard un homme comme vous avait se plaindre d'un ennemi,
00:37 alors son ennemi deviendrait le mien.
00:39 Soyez mon ami,
00:41 pare.
00:44 Bien.
00:49 Je dirais 60-70% sur le fond.
00:52 Sur la forme, c'est très caricatural.
00:55 Les costards hollywoodiens sont surreprésentés dans la série Les Sopranos.
00:59 On voit bien qu'ils sont en jeans, sur vêtements.
01:02 C'est beaucoup moins classe.
01:04 Et je pense que ce qui est le plus important au départ dans cet extrait,
01:06 c'est d'expliquer que vous avez un citoyen
01:09 qui n'est pas content d'une décision de justice donnée par l'état de droit,
01:13 par la justice officielle,
01:14 et qui vient demander une faveur.
01:16 Laquelle ? Il vient demander une faveur de violence.
01:19 Vous offrez de me payer pour un meurtre.
01:21 Un meurtre.
01:22 Et ce que je demande, c'est la justice.
01:25 Et ça, c'est typiquement ce sur quoi la mafia sicilienne
01:29 a longtemps prospéré, ou prospère encore.
01:32 Peut-être le deuxième point,
01:33 ce commerçant ne voulait absolument pas appartenir ou ne rien devoir à la mafia.
01:36 Le parrain lui tord le bras, selon l'expression,
01:39 et lui fait faire allégeance.
01:41 Et ça, quand on commence à demander quelque chose au crime organisé,
01:44 vous demandez ça, mais après ils vous prennent ça.
01:47 Vous pouvez être obligé d'embaucher des gens de la mafia qui foutent rien.
01:50 C'est donc des emplois fictifs qui vont vous gréver votre budget.
01:54 On peut vous demander de cacher des fugitifs.
01:56 On peut vous demander de cacher des armes.
01:57 On peut vous demander de cacher de la drogue.
01:59 On peut vous demander de blanchir l'argent,
02:01 de mettre l'argent sale dans votre commerce
02:03 et de déclarer un chiffre d'affaires supérieur.
02:05 Donc vous pouvez être arrêté par la police pour cette complicité
02:08 et toutes les autres infractions que vous avez commises.
02:10 Enfin, vous appartenez à un clan.
02:12 Vous pouvez devenir la cible du clan concurrent.
02:15 Il y avait Anthony Stabile,
02:18 Frankie Carbone,
02:21 et après il y avait le phare de Mo Black, Andy Vrola.
02:24 Alors Dieu, comment va ?
02:25 Qu'est-ce que ça dit ? Ça dit une grande proximité.
02:27 Parce que les gens se connaissaient depuis longtemps, ils ont ce surnom.
02:29 On va donner souvent des caractéristiques physiques.
02:32 Le gros, le petit, celui qui a le tic de langage
02:36 et qui répète deux fois la même chose.
02:38 Je vais chercher des clopes, je vais chercher des clopes.
02:40 Ça va les suivre toute leur vie de mafieux.
02:42 Ensuite, vous avez quand même les surnoms
02:44 qui viennent au cours de la carrière criminelle.
02:46 Alors là, je voudrais attirer votre attention
02:48 parce que quand on dit que Brusca, on l'appelait le porc,
02:51 c'est vraiment pour son côté extrêmement dur dans la violence.
02:54 Vous savez que des fois, on a donné des cadavres
02:56 à manger aux cochons dans la mafia.
02:58 Et parce qu'il pouvait étrangler les gens de ses propres mains,
03:00 qu'il était accusé d'avoir tué au moins 100 personnes.
03:03 Fotorina pouvait s'appeler, quand il était jeune,
03:07 le court, le petit.
03:08 Ça, c'est ce qui l'a poursuivi, sa vie,
03:10 parce qu'il était petit.
03:11 Mais on l'a aussi appelé la bête.
03:13 Parce qu'il était...
03:14 Alors lui, il en est à 300 homicides.
03:16 Le chef de la mafia sicilienne pendant 20 ans
03:18 qui tuait tout le monde.
03:19 Vous comprenez bien que là, le surnom,
03:21 il a un but.
03:22 C'est le consensus social,
03:23 le capital social du mafieux.
03:25 Là, on donne du prestige à la personne
03:27 en l'appelant comme ça.
03:28 Et puis alors, il y en a,
03:30 on n'a toujours pas compris ce que ça voulait dire.
03:32 Les surnoms, je vous rassure tout de suite,
03:33 il y en a un qui s'appelle Caribou dans la mafia napolitaine.
03:36 Pfff ! Je suis incapable de vous dire,
03:38 et personne n'est capable de vous dire
03:39 pourquoi il s'appelle Caribou.
03:40 Oui, sur la forme, c'est parfait.
03:42 Sur l'histoire des surnoms.
03:44 Pour l'explication, je dirais 80%.
03:46 T'as même pas attaqué le dîner,
03:48 tu veux déjà un gâteau ?
03:49 Ça se fait pas ?
03:50 Est-ce que je veux un gâteau ?
03:51 (Coups de feu)
03:54 Merde ! Merde !
03:56 Putain !
03:57 Pfff ! La tuerie au restaurant,
03:59 ça a dû exister.
04:01 Mais c'est quand même pas très pratique.
04:02 Il y a de gros risques
04:04 qu'une personne vous ait reconnue avant,
04:06 en entrant,
04:07 une personne vous ait reconnue après,
04:09 une personne vous ait reconnue en sortant.
04:10 Il peut y avoir la loi du silence,
04:11 mais enfin, quand même, ça comporte un grand risque.
04:13 Accessoirement, ça comporte un grand risque
04:15 de faire des victimes innocentes,
04:16 de tuer une gamine,
04:17 de toucher la femme.
04:18 Par exemple, dans la mafia état-américaine,
04:20 ça se fait pas.
04:21 Souvent, les exécutions peuvent se faire dans la voiture
04:24 parce que la personne est prisonnière.
04:25 Elle peut rien faire,
04:26 elle a pas le temps de sortir son pistolet,
04:28 la ceinture de sécurité
04:29 ou d'autres choses comme ça.
04:30 C'est une exécution extrêmement classique.
04:31 Il y arrive un moment,
04:32 quand on grandissait dans la mafia,
04:33 de toute façon, on avait été habitués,
04:35 entraînés à tirer,
04:36 on avait désensibilisé tout ça.
04:38 Regardez, par exemple, un clan très célèbre
04:40 en Graviano de Palerme.
04:42 Ce qu'ils faisaient, c'est qu'ils donnaient
04:44 quelques milliers de lire à des gamins.
04:46 Ça veut dire rien.
04:47 Les gamins très jeunes, 10, 11 ans,
04:49 allaient récupérer des petits chatons errants.
04:51 Et une fois qu'ils ramenaient les petits chatons au boss,
04:54 les petits chatons étaient jetés dans une cage
04:56 où il y avait un pitbull qui les dévorait.
04:57 Et donc typiquement, l'idée, c'était de les habituer,
05:00 de les accoutumer à ce qui est valable dans la mafia,
05:02 la loi du plus fort.
05:03 Donc, tuer devenait la normalité.
05:09 C'était une décision de justice
05:11 donnée par le clan, la mafia.
05:13 Et la personne a l'impression de faire le bien.
05:15 Salvatore Grigoli qui a tué 49 personnes
05:17 pour la mafia sicilienne, pour le clan Graviano,
05:19 oui, ça lui faisait rien.
05:20 Il fait le bien.
05:21 Il obéit à une structure qui est plus puissante
05:23 que la société, nous, là, les infâmes
05:25 qui respectons l'état de droit.
05:27 J'imagine que c'est documenté,
05:28 que ça représente quelque chose
05:29 dans la mafia étoile américaine.
05:31 Je dirais quand même 60 %.
05:33 Tes gros bras t'ont donné un coup de pouce
05:34 sur le marché de la restauration itinérante.
05:36 Mais la partie risque à nouveau de tourner à notre avantage.
05:39 Hiroshi ? Yukio ?
05:41 Tu as peut-être entendu parler des yakuzis ?
05:44 Les nouveaux samouraïs féroces du Pacifique ?
05:46 La mafia japonaise ?
05:48 Ils vont vous tuer 5 fois
05:50 avant que vous ne touchiez le sol !
05:52 Aujourd'hui, on peut dire qu'on ne s'entretue pas
05:54 entre japonais et chinois à Los Angeles.
05:56 On ne s'entretue pas entre italiens et albanais à Milan.
05:59 Chacun sont pré-gardés.
06:01 Chacun sa diaspora.
06:02 Quand on est italien,
06:03 on ne va pas aller racketter un commerçant japonais ou chinois.
06:05 C'est compliqué.
06:06 Deuxième chose qui existe beaucoup,
06:07 c'est la collaboration entre les mafias.
06:09 Au lieu de s'entretuer, ils collaborent.
06:11 Alors, cas d'école, Milan
06:14 voit arriver des centaines,
06:16 des centaines, des centaines,
06:17 des milliers d'albanais dans les années 90.
06:18 C'est la mafia calabresque qui gouverne Milan.
06:20 Ils vont passer un deal.
06:21 Nous, on est dans le blanchiment,
06:22 on est dans la construction.
06:24 Vous, vous prenez la prostitution de rue.
06:26 De toute façon, nous, on ne veut pas faire ça.
06:27 Quand on a besoin d'héroïne,
06:28 route des Balkans,
06:29 vous nous fournissez de l'héroïne.
06:30 Quand on a des armes,
06:31 vous nous fournissez de l'armes.
06:32 Qu'on vous paye.
06:33 Une entente parfaite.
06:34 C'est l'entente parfaite
06:35 entre les clans calabres et la mafia albanaise
06:37 qui dure depuis 40 ans en Italie.
06:39 C'est spectaculaire.
06:40 La détestation de principe,
06:41 elle est sur le clan adverse
06:43 qui viendrait empiéter sur mon territoire,
06:45 mais au sein d'une même mafia,
06:47 d'une même communauté.
06:49 0% sur la forme,
06:50 100% sur le fond.
06:51 Ça fait 50%.
06:52 - Ah, tu as de la crème sur la bouche,
06:54 c'est très sexy.
06:56 Tu veux un peu de la mienne ?
06:57 - Comment ?
06:58 - Ce type a débarqué je ne sais d'où
07:00 et s'est mis à dire des trucs bizarres.
07:03 - Quel genre de trucs bizarres ?
07:05 - Qu'il aimerait bien me tripoter la nuit
07:07 des trucs de ce genre.
07:08 - Te tripoter ?
07:09 - Mets plus de poivron et de fromage dans les pizzas.
07:14 D'accord ?
07:15 - D'accord.
07:16 Là, on a toute la représentation
07:21 de ce qu'est la violence dans la mafia,
07:23 une violence systémique,
07:24 érigée en système.
07:25 C'est-à-dire que pour chaque acte,
07:27 il y a une typologie,
07:28 comment je vais répondre.
07:29 Et gradué.
07:30 On pourrait croire là
07:31 que c'est de la vengeance irrationnelle,
07:33 instinctive.
07:34 Non, en réalité,
07:35 et c'est toujours le cas,
07:36 l'objectif de la vengeance,
07:38 c'est de faire respecter les règles du clan.
07:40 S'il ne le fait pas,
07:41 il est complètement décrédibilisé.
07:43 Il est mort en tant que chef mafieux,
07:44 il n'est pas mort en tant que papa.
07:46 Donc la vente d'État,
07:47 ça peut paraître folklorique.
07:48 Non, c'est discipliner le territoire.
07:50 C'est la règle numéro un.
07:52 C'est extrêmement crédible
07:54 sur la manière de gérer, je pense,
07:56 l'épisode rapporté par la fille.
07:58 Il y va tout seul,
07:59 avec une arme,
08:00 enfin je ne sais pas,
08:01 je pense qu'il serait quand même venu
08:02 avec deux gros bras, normalement.
08:03 75% ?
08:04 C'est une bonne note.
08:05 100% ?
08:25 Qu'est-ce que ça dit ?
08:26 Ça dit deux choses.
08:28 Le rapport entre mafia et religion,
08:30 et mafia et église.
08:31 Donc ils instrumentalisent la religion.
08:33 Les mafieux italiens sont un club
08:35 d'hommes hétérosexuels et catholiques.
08:37 Et pour eux,
08:38 il n'y a pas d'antagonisme
08:39 à appartenir à la maison de Dieu,
08:41 la foi catholique en l'occurrence,
08:42 qui pourtant interdit le meurtre.
08:45 Mais encore une fois,
08:46 ils ont l'impression de faire le bien
08:48 et quelque part d'être au-dessus de la religion.
08:51 En outre,
08:52 ils ne vont pas se priver
08:53 de se marier et de se baptiser,
08:55 qui sont des moments
08:56 de démonstration de pouvoir
08:57 et d'appartenance à la population.
08:59 Il faut voir que pendant longtemps,
09:01 l'église a été très complice de la mafia.
09:04 D'abord parce qu'ils vivent
09:05 sur le même territoire,
09:07 qu'il y a une osmose
09:08 et que ce sont deux entités de pouvoir.
09:09 Ces gens de pouvoir avaient intérêt
09:10 à s'entendre pour dominer
09:12 la population d'en bas.
09:13 Donc il y avait une alliance stratégique.
09:15 Et puis enfin,
09:16 je voudrais ajouter quand même
09:17 que malgré ces complicités,
09:18 il y a toujours eu des prêtres
09:19 qui ont lutté contre la mafia
09:20 au prix de leur vie.
09:21 Et la plus grande association
09:22 antimafia aujourd'hui
09:23 a été créée par un prêtre,
09:24 dont le Tchotchi.
09:26 - Je vais te montrer un truc donné.
09:27 - Quoi ?
09:28 - Je veux que tu le regardes
09:29 avec attention.
09:30 Ensuite, je veux que tu réfléchisses
09:34 et que tu fasses très attention
09:36 à ce que tu me diras après.
09:39 C'est un bateau du FBI donné.
09:43 - Et tu crois que je savais
09:44 qu'il était au poulet ?
09:45 Tu crois aussi peut-être
09:48 que je suis une balance ?
09:49 - Si t'es une balance...
09:51 - Si t'es une balance...
09:52 Tout ce qui est dans Donnie Brasco
09:58 est à peu près arrivé.
09:59 Donnie Brasco est parfait.
10:01 Il est entraîné.
10:02 Je rappelle que là,
10:03 ça fait déjà six ans
10:04 qu'il est infiltré au sein de la mafia.
10:05 Même si c'est Donnie Brasco
10:07 qui a commis l'erreur,
10:08 la traîtrise d'être un policier.
10:10 D'abord, il n'est même pas sûr
10:11 qu'il le tue
10:12 parce que tuer un agent du FBI,
10:13 ça peut coûter beaucoup trop cher.
10:15 Non, ce qui est sûr,
10:16 c'est que Lefty Ruggiero,
10:17 son camarade, lui, va mourir.
10:18 Parce que c'est lui
10:19 qui a fait rentrer Donnie Brasco
10:20 dans le clan.
10:21 Et dans le crime organisé,
10:22 c'est celui par qui vient l'information,
10:24 celui par qui vient le service.
10:25 Si ça déconne,
10:26 vous êtes responsable.
10:28 Aujourd'hui,
10:29 on va faire très peu d'infiltration
10:30 parce qu'on sait très bien,
10:31 et c'est encore très bien montré dans le film,
10:33 que six ans, c'est pas humain.
10:34 C'est-à-dire que quand vous fréquentez
10:35 des gangsters,
10:36 vous devenez un gangster.
10:37 Et donc, on ne le fait plus, ça.
10:39 C'est là que la justice,
10:40 l'état de droit a inventé quelque chose
10:42 qui fonctionne très bien.
10:43 C'est plutôt de prendre
10:44 des gangsters,
10:45 de les protéger
10:46 et de les faire témoigner,
10:47 de les retourner
10:48 contre le clan.
10:49 De fracturer de l'intérieur.
10:51 C'est un des meilleurs films
10:57 sur la question.
10:58 100%.
11:00 Alors, Bouchette,
11:01 vous, en sede d'instructor,
11:05 avez fait un très long interrogatoire
11:08 de 487 pages.
11:10 Sur la ressemblance stricto sensu,
11:26 100%,
11:27 c'est exactement comme ça
11:28 que s'est passé le maxi-procès
11:30 de 1986,
11:31 à Palerme,
11:32 avec 500 accusés,
11:34 300 condamnations.
11:35 L'ancien mafieux,
11:36 Tomaso Bouchetta,
11:38 vient témoigner à Palerme.
11:40 C'est historique.
11:41 Parce qu'avant,
11:42 il y avait déjà des gens
11:43 qui voulaient parler,
11:44 mais ils arrivaient morts au procès.
11:45 C'était compliqué.
11:46 On va créer, en 1991,
11:48 un statut particulier
11:50 pour les anciens mafieux,
11:51 de collaborateur de justice,
11:53 extrêmement efficace,
11:54 qui a permis de faire sortir
11:55 plus de 3000 mafieux du système
11:56 depuis 1991.
11:57 Sinon,
11:58 si on avait laissé faire,
11:59 Tomaso Bouchetta serait mort.
12:00 Et pour cause,
12:01 on lui a tué
12:02 9 membres de sa famille,
12:03 y compris des cousins
12:04 qu'il ne connaissait même pas.
12:05 Un de ses amis,
12:06 à Tomaso Bouchetta,
12:07 a étranglé de ses propres mains
12:09 un fils de Tomaso Bouchetta.
12:11 Dans un article
12:12 qui, je crois,
12:13 a paru dans un quotidien,
12:14 un journaliste vous demandait
12:15 pourquoi, puisque vous êtes
12:16 ou paraissiez être, en fait,
12:17 le véritable maire de Chicago,
12:19 vous n'avez pas été tout simplement
12:21 nommé à ce poste.
12:22 [Rires]
12:27 En fond, je vais vous dire,
12:28 je trouve ça assez touchant.
12:29 La starification,
12:30 notamment par les médias,
12:31 etc.,
12:32 c'est quand même très rare.
12:33 El Chapo Guzman,
12:34 le caïd du cartel de Sinaloa,
12:36 qui a beaucoup utilisé les médias,
12:38 mais finalement,
12:39 les mafieux, c'est mieux
12:40 quand on ne parle pas d'eux.
12:41 Et ils vont conditionner la presse,
12:42 mais de manière discrète.
12:43 Typiquement,
12:44 les journalistes qui font
12:45 l'interview dans cet extrait,
12:46 à mon avis,
12:47 sont à la solde d'Al Capone.
12:48 Et puis, cette question polémique
12:49 sur "mais pourquoi vous n'êtes pas le maire",
12:51 ben non, il ne peut pas tout faire.
12:52 Il ne peut pas être le gangster et le maire.
12:55 Il y a bien que Pablo Escobar,
12:56 qui a essayé de faire ça,
12:57 et il a voulu devenir député,
12:59 et ça ne lui a pas réussi.
13:00 Il ne peut pas appartenir aux deux mondes.
13:01 En revanche,
13:02 le niveau de corruption à Chicago
13:04 était énorme.
13:05 Politiciens, journalistes, policiers
13:07 étaient corrompus
13:08 pour que l'alcool coule à flot,
13:10 et la prostitution aussi.
13:11 Il ne faut jamais oublier la prostitution
13:12 dans ces années-là.
13:13 Très belle scène,
13:14 mais je ne sais pas si ça correspond à la réalité.
13:17 Oui, il parlait beaucoup aux journalistes.
13:19 Donc, 70% ?
13:23 C'est la French qui fait la loi.
13:25 Et c'est le putain de pire.
13:27 Ils ont commencé par prendre
13:29 tous les restos et les bistrots,
13:31 tous les endroits où la monnaie tombe régulièrement.
13:33 Pas moyen de tenir une affaire qui tourne
13:35 sans qu'il vous tombe sur le coin de la gueule
13:36 pour vous proposer de l'association.
13:38 Et que je dis "association",
13:39 c'est un mot poli pour dire "raquette", évidemment.
13:41 Une fois qu'ils ont la même mise sur l'endroit,
13:43 ils ramènent la machine à saut.
13:45 Mais pensez-vous,
13:46 le bingo, c'est pas le seul jeu qui les amuse.
13:48 Ils sont allés mettre la main
13:49 de tous les casiers de la Côte
13:51 avec une combine vieille comme la bonne mère.
13:53 D'abord, une bagarre éclate,
13:56 puis une autre, puis une troisième.
13:58 Évidemment, pour ces incidents,
14:00 c'est du théâtre italien.
14:01 C'est les voyous qui provoquent la baston
14:03 jusqu'à ce que le gérant commence à se caguer dessus.
14:05 Et là, ils viennent proposer le protection.
14:07 Et je peux vous dire que personne n'a envie de dire non.
14:09 Il y a presque tout sur le crime organisé,
14:11 voire les mafias.
14:13 Mais il y a peut-être une ou deux choses
14:15 qui manquent pour que ça soit bien explicite.
14:17 C'est que tout ça fonctionne.
14:19 La logistique, le commerce international,
14:21 la drogue et tout.
14:22 Parce qu'il y a beaucoup de corruption.
14:24 Ce qui est dit dans la fringe,
14:25 c'est exactement ce qui se passe
14:27 dans les commerces pour pouvoir prétendre
14:29 ensuite racketter.
14:30 Dans la mafia italien-américaine,
14:31 par exemple, un gamin a été payé
14:33 pour casser des vitres de bâtiments publics
14:36 parce que derrière, la mafia proposait
14:38 une entreprise légale de changement de vitres.
14:41 On voit les casinos, tout ça.
14:43 Par exemple, les casinos, c'est pour le blanchiment
14:45 plus que pour obtenir de l'argent.
14:47 C'est pour rackette quand on va chercher du cash
14:49 chez le cafetier, comme on voit
14:51 au début de l'extrait.
14:52 Allez, 90% !
14:53 Vous avez aujourd'hui toute une nouvelle
14:56 littérature, je dirais, cinématographique
14:58 italienne, avec de très bons films.
15:00 Forte Apache, Une vie tranquille,
15:03 Le traître, qui sont beaucoup plus réalistes.
15:05 C'est vraiment intéressant
15:07 et moins scénarisé.
15:09 Le regret aussi, c'est que même sur les films italiens,
15:11 il n'y a pas souvent la place pour l'anti-mafia.
15:13 Vous avez par exemple la série Gomorra.
15:15 Sur cinq saisons, c'est une débauche
15:17 de violence. Et donc là, je pense
15:19 qu'on peut critiquer le fait
15:21 que ces films renforcent le pouvoir
15:23 de la violence sur le territoire.
15:25 Mais attention, ce ne sont pas les images qui créent la mafia.
15:27 Il ne faut pas non plus déconner.
15:29 Qu'est-ce que je vous ai donc fait
15:31 pour que vous me parliez avec aussi peu de respect ?
15:33 [Musique]