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Philippe Gustin, préfet de région Bretagne, invité de France Bleu Armorique, jeudi 25 janvier.

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Transcription
00:00 - Et après des blocages un peu partout en Bretagne hier, les agriculteurs poursuivent leurs actions aujourd'hui.
00:05 - Avant une première série d'annonces du Premier ministre aujourd'hui ou demain,
00:08 attendu de pied ferme par les agriculteurs qui dénoncent notamment des normes bien trop nombreuses dans leur quotidien
00:14 et manifestent donc cette colère par des blocages routiers cette semaine.
00:16 Bonjour Philippe Gustin. - Bonjour.
00:18 - Préfet de Bretagne avec nous ce matin. Le point sur les blocages ce matin des agriculteurs avait affiché
00:23 leur volonté de passer la nuit sur des points de blocage, a-t-il le cas ?
00:25 - Pas tout à fait. Sur les 10 points de blocage qu'on avait hier sur l'ensemble de la Bretagne, on n'a plus que 7 ce matin,
00:31 sachant qu'il y a encore des perturbations sur certains anciens plans de blocage puisqu'il faut naturellement dégager, nettoyer les routes.
00:38 C'est ce que fait la DIRO en ce moment par exemple dans le Morbihan.
00:41 - Quelle est la mobilisation ce matin ? Les principaux points de blocage en Ile-et-Vilaine, il y a Tintignac, Romagné par exemple ?
00:47 - Oui, Bain-de-Bretagne a été démontée cette nuit sur le coup de minuit.
00:51 Alors il faut être extrêmement prudent parce que naturellement la volumétrie a baissé au cours de la nuit,
00:57 elle pourrait remonter dans la journée.
01:00 Moi le seul conseil que je peux donner à vos auditeurs c'est qu'ils suivent bien les sites, en particulier des préfectures concernées
01:07 pour savoir exactement où sont les blocages.
01:09 - Quelle est la stratégie employée par vos services ? On ne les déloge pas ces agriculteurs qui bloquent les accès routiers ?
01:15 - On les aide d'abord.
01:17 - On les aide à bloquer ?
01:18 - Non, on les aide à faire en sorte qu'on ne rajoute pas du drame.
01:22 Franchement, ce qui s'est passé à Pamier est dans tous les esprits, c'est vraiment dramatique,
01:27 et donc il faut veiller à la sécurité.
01:30 Donc on encadre ces blocages, on fait en sorte qu'ils soient le moins perturbants possible en mettant en place en particulier des déviations.
01:38 Et puis on veille aussi à ce qu'il n'y ait pas d'exaction qui soit menée en marge de ces blocages.
01:45 Il y en a eu en particulier dans le Morbihan hier, et donc tout ça, naturellement, sera signalé et fera l'objet de plaintes.
01:51 - Il s'est passé quoi dans le Morbihan hier ?
01:52 - Il y a eu des interventions sur certains camions, donc ça je suis en train de vérifier exactement ce qu'il en est.
02:01 Ça a été remonté par la Fédération des transporteurs routiers, et ça ce n'est pas admissible.
02:06 - C'est-à-dire qu'on a bloqué des camions du fret ?
02:08 - On a bloqué des camions, on les a vidés, etc.
02:10 - On ne s'en est pas pris aux chauffeurs directement ?
02:13 - Non, pas d'intégrité, mais je me suis dit que ce n'est jamais très agréable quand vous êtes chauffeur, c'est votre métier.
02:17 Vous êtes responsable aussi de la cargaison de votre camion, donc il faut être particulièrement attentif à ce qui peut se passer.
02:24 Je pense que la profession, et c'est essentiellement, vous le savez, FNSEA, FDSEA et GIA qui sont sur les blocages là aujourd'hui,
02:33 ont la volonté, et je les entends, parce que j'échange beaucoup avec eux ces derniers jours, comme vous pouvez l'imaginer,
02:39 comme j'ai changé d'ailleurs avant, on n'a pas attendu ces blocages pour qu'il y ait un dialogue constant avec eux.
02:44 Ils ont le souci en tout cas de perturber le moins possible.
02:48 - Philippe Gustin, préfet de Bretagne, avec nous ce matin.
02:50 La coordination rurale et les pêcheurs convergent vers Rennes en ce moment.
02:54 Quel parcours avez-vous négocié ensemble ? Quel dispositif de sécurité est mis en place à Rennes ?
02:59 - Alors d'abord, dire que la coordination rurale, ça fait 8 ans qu'elle n'avait pas manifesté.
03:03 Moi j'y vois quand même que quelque part il y a des élections qui sont en ligne de mire.
03:07 On a les élections européennes, on a les élections à la Chambre l'année prochaine.
03:10 - Ou un ras-le-bol trop important aussi peut-être ?
03:12 - Oui, alors la récupération du ras-le-bol, moi vous savez j'ai visité, depuis que je suis ici,
03:16 à peu près une trentaine d'exploitations au cours du Trobres que j'ai fait, j'en ai visité 25 en 3 jours.
03:21 Donc j'ai mesuré, et j'ai fait remonter naturellement à Paris, ce ras-le-bol généralisé,
03:26 en particulier d'une jeune génération qui vraiment travaille dur, a choisi un métier qui est difficile,
03:32 dont les circonstances ne sont pas toujours évidentes, et qui se retrouve dépassé par des normes,
03:37 et qui passe plus de temps, c'est ce que m'a dit un agriculteur, un paysan dont je me souviendrai toujours,
03:42 "je passe 60% de mon temps à faire autre chose que le métier que j'ai choisi".
03:45 Et donc ça c'est pas normal.
03:46 - Sur la mobilisation d'aujourd'hui avec les agriculteurs et les pêcheurs devant la préfecture,
03:50 il y a des craintes particulièrement sur la sécurité ?
03:53 On sait que ça a été remonté au niveau national, notamment des craintes des services de sécurité.
03:57 - La coordination rurale n'a pas organisé de manifestation depuis 8 ans.
04:00 - Donc on ne sait pas à quoi s'attendre ?
04:01 - Eh bien j'espère qu'elle va maîtriser les personnes qui seront là,
04:05 parce qu'organiser une manifestation, encore une fois, c'est un droit,
04:09 et nous sommes là pour accompagner et faire en sorte que ça ne déborde pas,
04:12 mais c'est aussi une responsabilité.
04:14 Et moi je l'ai dit aux organisateurs, il faut qu'ils soient vraiment encadrants
04:19 pour éviter de perturber et éviter surtout qu'il y ait des débordements en marge de cette manifestation,
04:24 qui pourrait émaner d'ailleurs d'autres publics que les agriculteurs eux-mêmes.
04:28 - Dans ce cas-là, en cas de dégradation peut-être des grilles de la préfecture ou de l'entrée,
04:32 il y aurait intervention de défense de l'ordre immédiate ?
04:34 - Il y a une ligne rouge, c'est l'intégrité des personnes,
04:37 et puis c'est l'intégrité des bâtiments publics, et pas seulement la préfecture.
04:40 Tout bâtiment public qui pourra être menacé d'une manière ou d'une autre sera défendu.
04:44 - Le message est passé ce matin. Merci Philippe Gustin, préfet de Bretagne, d'être venu sur France Birmingh.
04:47 Bonne journée à vous.

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