"Ça me choque qu'il y ait discussion pour savoir s'il doit y avoir une minute de silence à l'Assemblée !"

Sud Radio

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Transcript

00:00 Ici Sud Radio, les français parlent au français. Je n'aime pas la blanquette de veau.

00:14 Sud Radio Bercov dans tous ses états.

00:17 Mais qu'est-ce qu'ils veulent ces agriculteurs ? Mais qu'est-ce qu'ils ont comme ça à occuper les routes, les autoroutes, etc.

00:23 Mais qu'est-ce qu'il y a ? Ne vivons-nous pas dans la France la plus apaisée du monde ? Ne vivons-nous pas dans la France la mieux dirigée du monde ?

00:32 Bah écoutez, apparemment, il y a des problèmes. On va en parler.

00:36 Sud Radio Bercov dans tous ses états. Le fait du jour.

00:40 Il aime des plus belles chansons des années 70. Elle reste culte. The sound of silence. Le bruit du silence.

00:47 Le bruit du silence, c'est le bruit qui se passe aujourd'hui à l'Assemblée Nationale. On va en parler.

00:53 D'ailleurs, nous recevons la députée de Mayotte. Mais on va parler d'autre chose avec elle. Mais aussi, si elle veut intervenir là-dessus.

00:59 A propos des agriculteurs, à propos des minutes de silence.

01:04 Alors, d'abord, je rappelle les agriculteurs, aujourd'hui, alors nous nous parlons, auditeurs de Sud Radio, résistants de Sud Radio, 85 départements touchés.

01:13 Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne, région Centre-Val de Loire, Grand Est, Hauts-de-France, Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Occitanie.

01:23 L'autoroute A7 est bloquée. Voilà, ça continue encore et encore. Jusqu'où ?

01:29 Alors, la réunion avec Matignon et Gabriel Attal n'a pour le moment rien donné.

01:33 Mais, voilà, les négociations continuent, bien sûr.

01:37 Personne n'a envie que ça tourne au drame. En même temps, effectivement, il faut s'occuper des animaux, il faut s'occuper des récoltes, il faut s'occuper de tout ça.

01:45 Vous savez, les agriculteurs, il y a une chose, ils n'ont pas les moyens, eux, de rester une semaine, deux semaines, trois semaines en grève.

01:50 Parce que, voilà, ça se passe tous les jours, l'élevage, que ce soit l'agriculture ou l'élevage.

01:56 Et pendant ce temps-là, il y a eu ce que vous savez, il y a eu ce drame, ce drame terrible, effectivement, de cette décès d'une agricultrice dans la riège.

02:07 Je rappelle que des chauffards, lors du coup d'une OQTF, mais c'est pas le problème de l'OQTF, là, ici.

02:12 C'est le problème qu'il y a eu des chauffards qui ont foncé, effectivement, dans un barrage.

02:17 Ce barrage, abrité derrière, il y avait une cantine, et deux personnes sont mortes.

02:24 Hier, l'agricultrice et la petite fille, la fille de l'agricultrice, est morte hier soir de ces blessures.

02:32 Voilà, ça s'est passé à Pamier, dans la riège, et c'est absolument...

02:37 Alors, discussion à l'Assemblée Nationale.

02:39 Et c'est là dont je voudrais vraiment parler, c'est extraordinaire.

02:42 Écoutez-moi bien, le président du groupe communiste, André Chassé-Agné, bravo pour lui, a en effet demandé la tenue d'une minute de silence dans l'hémicycle, mardi après-midi, donc hier.

02:51 Une demande soutenue par le groupe LR.

02:53 Mais l'insoumis Éric Coquerel, la France insoumise, y a mis une condition exigeante, si cette minute de silence se tenait,

02:59 qu'une autre soit respectée en hommage aux deux adolescents de 14 et 18 ans tués la semaine dernière à Saint-Denis, dans un contexte de tensions interquartiers.

03:07 Alors là, je voudrais m'arrêter un moment.

03:09 Quand il y a eu, et légitimement, la minute de silence pour Nael, vous savez, après le refus d'obtempérer et les manifestations qu'il y a eues,

03:16 on n'a pas demandé une minute de silence pour Thomas, ou pour telle ou pour telle.

03:20 Qu'est-ce que c'est que ça ? C'est-à-dire, je ne ferai pas la minute de silence pour l'agricultrice et sa fille tuée, si on ne fait pas en même temps Saint-Denis ?

03:29 Mais c'est quoi ça ? C'est quoi ça ? Qu'est-ce que ça veut dire ?

03:33 Et c'est extraordinaire. Alors, voilà, Sylvain Maillard s'est opposé à la minute de silence, des écologistes aussi.

03:41 Dites-moi, alors ça veut dire quoi la minute de silence à l'abstention nationale ?

03:45 Encore les deux points et deux mesures. On le fait, et c'est très bien pour Nael, tuer par un policier, refus d'obtempérer, dans des conditions très très très compliquées, on le sait.

03:55 Et on ne le fait pas, et multirécidiviste et tout, Nael. Et on ne le fait pas pour Catherine, l'agricultrice, Patricia, pardon, l'agricultrice qui a été tuée,

04:06 et sa fille aussi, qui a été tuée, il faut le dire.

04:10 Et alors, eh bien, on a demandé, le 27 juin dernier, Nael Braun-Pivet, la présidente de l'Assemblée Nationale, avait présenté, codifié les usages pour présenter les minutes de silence.

04:21 Alors, elle dit "Celles-ci, faites pour exprimer, dit-elle, la solidarité de la nation vis-à-vis des victimes d'un accident, d'une catastrophe ou d'un acte criminel du particulier gravité,

04:30 eh bien, doivent résulter, d'initiative de la présidente de l'Assemblée Nationale, pardon, soit d'une décision de la conférence des présidents."

04:39 Ah, c'est vraiment intéressant. Donc, le Catherine assassinée, enfin, Catherine, un accident, sa fille,

04:48 eh bien, Alexandra, pardon, pourquoi j'ai dit Catherine, vous avez tout à fait raison de me corriger.

04:53 Alexandra, eh bien, qu'est-ce qui se passe ?

04:57 Ce n'est pas, elle n'est pas été victime d'un accident, d'un criminel, peut-être pas, mais d'un accident, vous le dites vous-même, Nael Braun-Pivet.

05:05 Alors, non, Catherine ne mérite pas la minute de silence de l'Assemblée Nationale, mais ça veut dire quoi, ça ?

05:12 Qu'est-ce qui se passe de ce point de vue-là ?

05:14 Mais enfin, et alors, on dit, oui, oui, mais alors, si vous vous faites pour elle, il faut faire aussi pour d'autres.

05:19 Ah bon ? C'est à la carte, c'est pas au menu, quoi.

05:23 On fait, voilà, on décide, mais qu'est-ce que c'est que ce racolage électoraliste ?

05:29 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que donc, une agricultrice, Patricia, peut mourir à la suite de chauffards qui sont rentrés,

05:38 sans faire attention ou pas, je ne dis pas que c'était voulu ou pas, on ne le sait pas, l'enquête le dira.

05:44 Enfin, vous n'arrivez pas à vous mettre d'accord pour faire une minute de silence pour Alexandra ?

05:50 C'est quoi ce fils de... Ah, non, mais parce qu'on est occupé à autre chose.

05:54 Mais oui, on est occupé à autre chose. On est occupé à quoi ?

05:56 Eh bien, aujourd'hui, lors du jour de la réunion du bureau de l'Assemblée nationale, du mercredi 24 janvier,

06:01 on va voir si on va augmenter les frais de mandat des députés.

06:05 Voilà, les frais de mandat, vous savez, c'est l'avance de frais de mandat, tout à fait légitime,

06:10 on voudrait qu'elle passe de 5 645 euros à 5 950 euros, soit 305 euros d'augmentation.

06:19 Aujourd'hui. Bon, d'accord. Et je rappelle que les députés sont payés 7 443 euros net par mois.

06:28 Bien. Alors, je veux bien que tout se discute, il n'y a pas de problème, on ne met pas en question cela.

06:37 Mais, refuser une minute de silence en même temps que le lendemain,

06:42 "Ah, attendez, on revient, allez, allez, on revient au quotidien, allez, allez, il est temps d'augmenter,

06:47 il y a quand même quelque chose de... je dirais moi de... je ne sais pas,

06:54 je réestallierai Youssoupha là-dessus puisqu'elle est députée,

06:57 mais ça me... je ne sais pas, ça me choque très très très profondément

07:03 qu'il y ait discussion pour savoir, je répète, s'il doit y avoir une minute de silence à l'Assemblée nationale pour ça.

07:10 Il y a quand même quelque chose de terrifiant.

07:13 Les frais de mandat des députés, très très bien, 300 euros de plus, très bien,

07:17 tout le monde demande des augmentations, mais alors franchement, il y a une espèce d'impudeur là qui me gêne.

07:22 Alors évidemment c'est l'impudeur des dates peut-être, mais enfin quand même.

07:25 En attendant, on va suivre ce qui se passe un peu partout, et puis vous aussi,

07:29 au l'étoile de Sud Radio, si vous avez envie de réagir, 0826 300 300, vous réagissez là-dessus.

07:36 On va se retrouver dans un instant sur Sud Radio,

07:39 après cette courte pause 0826 300 300, on parlera de Mayotte après la pause.

07:44 A tout de suite !

07:46 Sud Radio Bercoff, dans tous ses états, midi 14h.

07:50 André Bercoff.

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