• il y a 10 mois
Le comédien belge François Damiens sera à l'affiche de Sous le vent des Marquises, réalisé par Pierre Godeau et qui sortira en salles le 31 janvier 2024. L'occasion pour lui de revenir sur ce nouveau projet, sa carrière et le « Grand Jacques Brel ». 

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Transcription
00:00 - Mieux que le roi des Belges, mieux que le roi des Belges, nous recevons ce matin le comédien François Damien.
00:06 - Bonjour François Damien. - C'est l'introduction.
00:08 - Merci beaucoup d'être avec nous. Vous serez à l'affiche du film "Sous le vent des marquises"
00:11 qui sortira en salle mercredi prochain le 31 janvier. On a beaucoup aimé avec Thomas, on l'a vu, on a beaucoup aimé.
00:16 Un film touchant. - En général, je vais vous dire, quand on n'aime pas, on ne dit rien.
00:20 - Non mais c'est aucun plaisir que ça. - Et quand on aime, on dit. Voilà.
00:22 - On va être obligés de dire à chaque fois maintenant. Vous avez trahi notre secret.
00:25 - C'est une heure et demie un film, une chanson c'est trois minutes. Déjà merci d'avoir regardé.
00:31 - C'est un film dans lequel vous jouez un comédien, Alain, qui doit lui-même incarner Jacques Brel au cinéma.
00:38 Vous avez souvent parlé de Jacques Brel en interview. Est-ce que c'est vous qui avez soufflé l'idée au réalisateur ?
00:42 - Non. - Ou c'est un hasard total ?
00:44 - Je ne sais pas si c'est un hasard, mais en tout cas, il ne voulait pas prendre un Français pour interpréter un...
00:49 Je ne joue pas Jacques Brel, je joue un acteur qui joue Jacques Brel.
00:52 - Oui, c'est ça. Vous jouez un acteur qui joue... - Je n'étais pas permis de faire un biopic sur Jacques Brel.
00:58 - Trop la pression ? - Pardon ?
01:00 - Trop la pression de faire un biopic sur Jacques Brel ? - Non mais Jacques Brel, nous, on n'y touche pas en Belgique.
01:04 On ne l'appelle même pas Jacques, on l'appelle le grand Jacques.
01:08 - Le grand Jacques Brel. - Oui, exactement.
01:10 Mais non, c'est vrai que ça m'a fait un peu peur. Je ne voulais pas chanter, je ne voulais pas...
01:14 Et on a un petit peu adapté le scénario d'ailleurs au tout début du film.
01:18 Je voulais quand même placer quelques petites subtilités, dans le sens où je ne voulais pas qu'on se dise
01:28 "Mais pour qui il se prend lui de faire Jacques Brel ?"
01:30 - Ah oui, vous êtes à ce point-là respectueux de l'icône qu'il a. - Ah oui, oui, non, non.
01:34 - Vous êtes comme le personnage que vous jouez en fait, parce que dans le film, vous avez aussi cette petite distance et ce respect pour Jacques Brel.
01:40 On va faire connaissance avec Alain, autrement dit le comédien qui joue Jacques Brel dans le film, autrement dit François Damiens, la bande-annonce.
01:47 - 3/1, première. Allez, moteur. - À l'action.
01:50 - Il y a deux manières de réagir devant tout ce qu'on ne sait pas. C'est de décréter cet idiot ou aller voir.
01:55 Et j'avoue avoir un grand fait pour les hommes qui vont voir.
01:57 - Ok, coupé.
01:59 - Alain, tes analyses ne sont pas bonnes. Tu as un cancer du côlon de Stade 2.
02:03 Ça se soigne, mais il faut commencer maintenant.
02:06 - Je n'y crois pas. - Est-ce que c'est mieux pour te voir ?
02:11 - T'es bon ton âge ? - Non.
02:15 - Ta fille va bien ? - Elle a grandi. On dirait une vraie femme.
02:18 Je vais en profiter pour rester un peu.
02:20 - Tu débarques et nous on doit t'accueillir comme ça, comme si de rien n'était ?
02:23 - C'est quoi le problème ? C'est vrai, c'est la maladie ? Il y a des chansons ?
02:27 - Qu'est-ce qui te fait peur ? - Je sais que tu vas repartir, donc je me dis, t'es malade ou t'es pas malade ?
02:31 - Mais tu fais quoi, là ? - Je t'accompagne.
02:37 - Tu me laisses conduire ?
02:41 - Tu m'avais dit qu'on serait que tous les deux.
02:43 - Tu voulais me voir plutôt toute seule ? - Merci.
02:45 - Tu le savais comme je vous admire ?
02:47 - Tu te donnes toujours aux heures, mais moi qu'est-ce qui me reste ?
02:49 Dis-moi qu'est-ce qui me restera de toi ?
02:51 - Alors on a bien compris, c'est pas un film sur Jacques Brel.
02:55 Vous ne jouez pas Jacques Brel, mais quand même, ça vous fait quoi de jouer le rôle de Brel dans ce film ?
02:58 C'est comme demander à un Français de jouer la tour Eiffel pour vous, non ? De jouer Jacques Brel.
03:02 - C'est vrai que Jacques Brel, je l'ai découvert quand j'avais 13 ans.
03:07 Et il m'accompagne, j'en ai 51.
03:10 Ça fait quand même 38 ans.
03:13 - 30 ans, nul en calcul.
03:15 - 37, pardon.
03:17 Je le suis, en fait, je me suis fait un jour une réflexion,
03:23 je me suis dit que quand j'écoute Jacques Brel, ses chansons, ses interviews,
03:27 quand je me sens pas bien, après ça je me sens moins seul,
03:30 et quand je me sens bien, je me sens encore mieux quand je l'écoute.
03:32 - Ah, donc c'est bien, c'est un bon médicament.
03:34 - Ah ouais, ouais. - C'est un très bon médicament.
03:36 - Vous avez travaillé, vous disiez que vous avez ajusté un petit peu le scénario,
03:39 vous avez travaillé pour quand même le jouer au plus juste.
03:43 - Le producteur, Philippe Godot, m'a offert une petite cure pour maigrir un peu,
03:48 parce qu'il est... Je vous rassure, j'ai tout repris.
03:51 J'ai fait une petite cure avant, j'ai perdu 7-8 kilos,
03:56 et puis j'avais les prothèses, les...
04:00 - La perruque. - Le maquillage, les perruques,
04:04 et puis la silicone.
04:07 Et sinon, je veux dire sincèrement,
04:10 je me sens assez proche de ce personnage, quelque part.
04:14 - De Alain. - Malgré que ça m'est un peu affecté de faire ce film.
04:17 - C'est vrai, pourquoi ? - Je me suis rendu compte.
04:19 Parce que ça parle de tellement de choses qui me...
04:24 - Moi, j'ai pas vu, mais rien que la bande-annonce, déjà,
04:27 c'est touchant, tout ce que ça aborde.
04:29 - Ouais, la lâcheté, le déni, l'inculpabilité.
04:33 - Le temps qui passe, les rapports père-fille.
04:36 - C'est ça, essayer de récupérer le temps passé.
04:39 - Et aussi... - Oui, vas-y.
04:41 - Vous parliez tout à l'heure du fait de chanter,
04:43 ça a l'air d'être important pour vous, mais ça faisait partie du package,
04:45 au départ, on vous l'a proposé de chanter ?
04:47 - Ah non, non, non, c'est surtout déproposé de chanter.
04:50 - Non, non, non, ça, je...
04:52 Ah non, ça, j'allais me tirer une balle dans le pied, non.
04:55 Il était hors de question de chanter, ni même de l'imiter.
04:59 En fait, ce qui m'a rassuré, c'est que je me dis,
05:01 David Bowie l'a fait, Nina Simone l'a repris aussi, Jacques.
05:05 Enfin, Monsieur Jacques.
05:06 - Il y a quelqu'un dans notre équipe qui a vu le film et qui a dit,
05:08 il fait son tchao pantin, François Damien.
05:10 C'est-à-dire, le film, on le voit tout le temps dans des films
05:12 plutôt drôles, plutôt légers, et là, il est dans un rôle
05:15 qu'il transcende, qu'il porte.
05:17 Il y a de ça, vous pensez, dans ce film ou pas ?
05:20 - C'était pas la première fois que je fais un rôle plus dramatique.
05:24 Évidemment, les gens voient moins les rôles dramatiques
05:27 que les rôles comiques en général.
05:29 - Fallait pas faire autant de caméras planquées.
05:31 - Oui, c'est une grande erreur que j'ai faite.
05:34 - Mais là, il y a quelque chose...
05:36 Parce que c'est moi qui ai dit ça.
05:38 C'est moi qui ai dit, il fait son tchao pantin.
05:40 Parce qu'il y a quelque chose quand même de...
05:42 Vous êtes hyper touchants dans le film.
05:44 Je trouve que vous jouez hyper bien.
05:46 Après, je ne l'avais pas découvert, mais il y a quelque chose...
05:48 - Pas de question, pourquoi as-tu, le matin, l'entrée de jeu ?
05:50 - Non, non, mais il y a un truc assez puissant.
05:53 C'est pour ça que j'ai dit ça.
05:55 - Mais franchement, Pierre Godot, le réalisateur,
06:00 il nous disait toujours "simple, simple" à Salomé et à moi.
06:04 Et j'ai rarement aussi peu joué, j'ai l'impression.
06:08 On jouait à plat.
06:10 D'ailleurs, j'ai vu une fois le film.
06:12 - Vous étiez satisfait ?
06:14 - Oui, mais j'avais l'impression d'avoir fait un marathon.
06:18 - Voilà, vous avez fait votre tchao pantin.
06:20 On vous offre un petit cadeau.
06:22 - Je ne me souviendrai plus que c'était toi.
06:24 - Je me suis dit, il est sympa, il ne dit pas que c'est moi.
06:26 - Je pense que c'était au film.
06:28 - On va faire une petite balade dans le port d'Amsterdam.
06:30 On a envie de le réécouter.
06:32 - On va essayer de le voir.
06:34 Dans le port d'Amsterdam, il y a des marins qui chantent
06:40 Les rêves qui néantent au large d'Amsterdam
06:48 Dans le port d'Amsterdam, il y a des marins qui dorment
06:54 Comme des oriflammes le long des bergements
07:02 Dans le port d'Amsterdam, il y a des marins qui meurent
07:08 - Il va pleurer. Il a dit "Vous voulez qu'on pleure ?"
07:12 - C'est fou, comme on est pris à chaque fois.
07:14 Il paraît que comme Brel, vous rêvez de faire un tour du monde en bateau.
07:18 C'est vrai d'abord ?
07:20 - Oui, j'en rêve.
07:22 - Qu'est-ce que vous attendez ?
07:24 - Je vais y aller, mais il faudrait que je commence par arrêter de travailler.
07:28 Comme disait Jadis Brel, tout le monde veut écrire un livre, mais personne ne le fait.
07:32 Vous savez pourquoi ?
07:34 - Non.
07:36 - Parce que les gens font autre chose.
07:38 - Oui, c'est ça.
07:40 - Il faudrait que je fasse ce que je fais pour pouvoir dégager un peu de temps.
07:42 - Si vous partiez en bateau, vous emmèneriez quelques boîtes de sardines.
07:52 - Ah oui, ça.
07:54 - Il y a quelqu'un qui a un petit message pour vous.
07:56 - Je me demandais jusque quand allait durer cette passion inavouable pour la collection de boîtes de sardines.
08:02 Parce que moi, je suis obligé de manger tous les doubles qu'on t'offre.
08:06 Je n'en peux plus.
08:08 Je n'en peux plus.
08:10 - C'est Greg.
08:12 - C'est qui Greg ?
08:14 - Il fait du jazz, c'est un super grand musicien.
08:16 Mais je dirais à Greg de ne pas manger les sardines comme ça, il doit faire des petites rillettes de sardines.
08:20 - Ah oui, c'est ça, les rillettes de sardines, j'adore ça.
08:22 - Pendant qu'on fait Samedi.
08:24 - Je vais les soigner un petit peu.
08:26 François Damiens, Laura Tenoudji est à vos côtés.
08:28 Elle est avec nous ce matin pour nous parler d'un autre personnage que vous défendez tout particulièrement.
08:30 Et qui est, Laura, il faut bien le dire, plus connu en Belgique qu'en France.
08:34 Ce n'est pas Alex Vizorek.
08:36 - Non, c'est vrai.
08:38 C'est le baraquis, François.
08:40 Donc, très connu en Belgique.
08:42 Est-ce que vous pouvez expliquer aux Français ce qu'est un baraquis ?
08:44 Parce que Laura Courcy voudrait qu'on dise que c'est un beauf.
08:46 Mais ce n'est pas un beauf, il est plus attachant.
08:48 Là, on a la définition qui est à l'origine du mot baraquis.
08:52 Mais finalement, c'est quelqu'un qui vit en marge de la société.
08:56 Mais qui est à la fois touchant, authentique.
08:58 Parce que c'est un peu le personnage que vous avez incarné dans vos caméras planquées.
09:04 Au départ.
09:06 Ce ne sont que des baraquis que vous défendez.
09:08 - Je dirais que c'est quelqu'un qui a un grand cœur.
09:10 Et qui ne jette rien, en fait.
09:12 Ce sont les gars qui ne lèvent pas leur rideau la journée.
09:16 Ou ils ne lèvent pas leur store.
09:18 Ils gardent leur bagnole depuis toujours.
09:20 C'est une casse chez eux.
09:24 Quand ils cuisinent, ils lavent la casserole.
09:28 Et puis ils cuisinent dedans.
09:30 Et puis ils le laissent. Ils mangent les restes.
09:32 Ils réchauffent leur ravioli au bain-marie.
09:34 - Regardez la tête de Thomas déjà quand on lui donne la définition du baraquis.
09:36 - Vous êtes un peu baraquis, vous, ou pas dans la vie ?
09:38 Vous pourriez l'être ou pas ? Non, pas du tout ?
09:40 - Vous êtes baraqué.
09:42 - Baraqué.
09:44 - Merci Marie.
09:46 - C'est que du boulot.
09:48 - C'est vrai qu'entre François Lambrouille,
09:50 qui était quand même très baraquis,
09:52 il faut le reconnaître.
09:54 - Je suis très touché.
09:56 - On vous invite à revoir, revoir les caméras planquées.
10:00 C'est drôle.
10:02 Nous aussi, c'est notre médicament à nous.
10:04 Et aussi, dans le premier film que vous avez réalisé,
10:06 "Mon Quête", c'est aussi un baraquis, le papa.
10:08 - Oui, voilà, c'est ça.
10:10 - Donc c'est un personnage qui vous tient à cœur.
10:12 - Ils sont touchants.
10:14 À première vue, ils peuvent paraître un peu...
10:16 "bourrin" entre guillemets.
10:18 Mais en fait, c'est des gens qui ont un grand cœur.
10:20 "Mon Quête", ça veut dire...
10:22 - "Mon garçon", c'est ça ?
10:24 - Oui, c'est "mon garçon",
10:26 mais "mon garçon" dans lequel je me projette.
10:28 Un peu comme les pères qui font vivre leurs enfants
10:30 comme eux auraient voulu vivre.
10:32 Qui essaient de faire réussir leur enfant
10:34 là où ils ont raté.
10:36 Je ne sais pas si je me fais comprendre.
10:38 - C'est totalement...
10:40 - On a des langages qui ne sont pas si loin.
10:42 Le baraquis qui inspire aussi d'autres créateurs belges.
10:44 - Il y a une série belge qui s'appelle "Baraquis".
10:46 Est-ce que vous connaissez cette série ?
10:48 - Non, pas encore.
10:50 - Mais est-ce que vous en avez entendu parler ?
10:52 - Oui, j'en ai entendu parler.
10:54 - C'est une série qui a été créée par Fred Deloff,
10:56 Peter Ninan, Julien Vargas et Sylvain Dailly.
10:58 La saison 1 a été diffusée en 2021
11:00 sur la RTBF et sur Netflix.
11:02 Il y a la saison 2.
11:04 Là, regardez à quoi ça ressemble.
11:06 - Ta connerie !
11:08 - Ça ne te va pas d'avoir un avis ?
11:10 C'est mieux quand tu te tais.
11:12 - C'est parti !
11:14 - Qu'est-ce qu'il y a ?
11:16 - C'est quoi cette merde ?
11:20 - C'est détendu comme série ?
11:22 - C'est très drôle.
11:24 C'est une série très drôle.
11:26 C'est l'histoire de la famille Berthet.
11:28 Ils vivent à Marsou, un petit village imaginé
11:30 entre Mons et Bruxelles.
11:32 Ça défend le règne des baraquis.
11:34 C'est une série...
11:36 J'ai vu la saison 1, la saison 2.
11:38 C'est des épisodes de 30 minutes.
11:40 C'est un peu la même chose pour vous.
11:42 François.
11:44 - Bonjour François.
11:46 Comment ça va ?
11:48 Bonjour les Français.
11:50 La série "Baraquis" a l'honneur
11:52 de te remettre un prix pour avoir fait rayonner
11:54 le baraquisme belge au-delà des frontières.
11:56 Merci beaucoup François.
11:58 Voilà ton prix.
12:00 - Le prix de baraquisme.
12:02 La mitraillette.
12:04 Full fruit, full crédité, full power.
12:06 Juste pour toi.
12:08 - Merci à toi.
12:10 Ciao ciao.
12:12 S'il vous invite à jouer dans la série,
12:14 vous y allez ou pas ?
12:16 - Oui, parce que justement, il vous invite.
12:18 - Ah bah voilà.
12:20 - On mettra le message sur les réseaux
12:22 mais il vous propose de jouer dans la saison 3.
12:24 - Et on prendra un 10%age parce que c'est nous
12:26 qui avons trouvé le rôle.
12:28 - C'est 10% il paraît.
12:30 - Merci beaucoup François Damien d'avoir été avec nous.
12:32 Le film "Sous le vent des Marquises" sort
12:34 le 31 janvier prochain.
12:36 - "Les salopées de Wells" qui joue avec vous est fantastique.
12:38 - Elle est vraiment super.
12:40 - Elle a une robustesse,
12:42 elle a une force.
12:44 - Robustesse, force, sympathie.
12:46 C'est exactement le contraire d'Agathe Lecaron.
12:48 Au contraire d'Agathe Le Caron.

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