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Etienne Guyot, préfet de Gironde et de Nouvelle-Aquitaine

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00:00 Il est 8h moins le quart, les agriculteurs manifestent dans de nombreux endroits en France.
00:03 C'est le cas depuis ce matin chez nous en Gironde sur la rocade de Bordeaux.
00:06 On en parle avec Étienne Guyot, le préfet de la Gironde et de la Nouvelle-Aquitaine.
00:09 Elle répond à vos questions, Marie-Roarch.
00:11 Bonjour Étienne Guyot.
00:12 Bonjour.
00:13 Quelle réponse vous pouvez apporter aux agriculteurs qui manifestent depuis le début de la semaine
00:18 en Lotte et Garonne, depuis hier en Dordogne et ce matin donc chez nous en Gironde ?
00:22 Alors il y a plusieurs types de réponses.
00:24 Il y a des réponses qui relèvent du niveau national.
00:27 Il y a actuellement, vous le savez, des discussions en cours entre le gouvernement, le ministre
00:31 de l'Agriculture, le Premier ministre lui-même et les syndicats agricoles.
00:35 Et le gouvernement travaille toute la semaine avec l'idée d'apporter des réponses naturellement
00:40 les plus concrètes possibles.
00:41 Ça a été clairement indiqué.
00:43 Et puis il y a des éléments de réponse qu'on peut apporter au niveau local pour ce qui
00:47 concerne les leviers sur lesquels on a la main.
00:50 Je pense par exemple à la viticulture.
00:52 Vous savez qu'on a ce plan d'arrachage qui est engagé, qui est conséquent, qui va concerner
00:57 quand même plus de 8 000 hectares, plusieurs centaines d'exploitants.
01:02 Et l'objectif c'est que ce plan d'arrachage se mette en place le plus vite possible.
01:06 Il y a un certain nombre de process avec des autorisations d'arrachage qui peuvent commencer.
01:13 Pour autant, ces autorisations qui sont reçues au fil de l'eau par les exploitants, elles
01:17 ne veulent pas de notification, le montant de l'aide.
01:20 Et donc un des sujets qui a été évoqué très clairement samedi quand j'ai reçu
01:24 les syndicats agricoles, c'est comment fait-on pour financer ces opérations d'arrachage
01:29 en attendant d'avoir l'aide.
01:30 On a cette réunion avec les banques qui est en train de se monter, avec la profession,
01:33 les banques, pour regarder comment on fait l'avance des fonds finalement.
01:36 Ce sont des questions très concrètes.
01:37 Sur ce type de choses, on peut intervenir.
01:39 On a entendu ce matin Samuel, un producteur de Saint-Jean-d'Iac sur France Bleu Giron
01:43 nous dire "ça fait 20 ans qu'on nous fait de la kalinothérapie quand on se mobilise
01:47 mais là il faut aller très vite et j'ai peur qu'on n'ait pas des réponses dans
01:51 la semaine".
01:52 Le rythme des services de l'État n'est pas celui de l'urgence de l'agriculture
01:55 aujourd'hui Étienne Guillaume ?
01:56 Alors le rythme des services de l'État, il est d'abord d'être au plus près de
02:00 la profession.
02:01 J'ai quand même ce métier de préfet depuis des années, l'agriculture a beaucoup bougé
02:07 dans ce pays, c'est passé beaucoup de choses.
02:09 On est sur une législation européenne, nous ne l'oublions pas, avec des éléments nationaux.
02:13 Mais donc il y a quand même des liens très forts avec la profession agricole en permanence.
02:18 Je les assuse samedi mais on les voit tout le temps.
02:20 Et seulement le sujet est très vaste, quand vous voyez l'ensemble des demandes de la
02:25 profession, que ce soit sur le plan réglementaire, sur le plan des prix, sur le plan du revenu,
02:29 sur le plan des retraites, sur le plan de l'eau, on a un sujet qui est extrêmement
02:34 large.
02:35 Donc beaucoup de réponses, beaucoup de sujets ont été abordés au cours des dernières
02:39 années, mais pour autant il y a un sentiment d'accumulation de la profession.
02:44 Donc là, il y a une écoute très forte, il y a une volonté d'agir qui est très
02:47 forte.
02:48 Moi je pense que cette réponse elle va être apportée bien évidemment.
02:52 L'objectif simplement c'est de redonner aussi le moral à cette profession.
02:59 Le message principal que j'ai perçu c'est notre revenu, on n'a pas de revenu.
03:04 Donc comment voulez-vous avoir une souveraineté alimentaire si on ne s'installe pas parce
03:08 qu'on n'a pas de revenu.
03:09 Donc ça ce sont des sujets extrêmement concrets.
03:12 Vous le disiez, il y a de l'écoute, vous avez reçu les représentants des agriculteurs
03:15 samedi, malgré tout, malgré les négociations qui sont en cours également avec le gouvernement,
03:19 les agriculteurs ont décidé de descendre dans la rue, en l'occurrence sur la rocade
03:23 bordelaise ce matin, des opérations coup de poing.
03:27 On va écouter l'avis d'Alain, un fonctionnaire girondin, quinquagénaire sur cette question.
03:31 Si c'est le seul moyen de se faire entendre, pourquoi pas.
03:34 Je crois que ça gêne trop non plus le pays, pas forcément violent, mais des blocages.
03:38 Quand on en est arrivé là, il y a dû sûrement y avoir un dialogue qui n'a pas pu se faire.
03:43 Donc c'est peut-être un deuxième pas.
03:44 Au-delà de ce sentiment particulier, ça veut dire qu'aujourd'hui en France, pour
03:47 vraiment se faire entendre, taper du poing sur la table, il faut en passer par des opérations
03:51 coup de poing comme celle qui se déroule en ce moment ?
03:52 Il y a un droit de manifester dans notre pays qui est un droit fondamental.
03:56 Les représentants des syndicats agricoles ont déposé une déclaration de manifestation,
04:04 bonne et due forme.
04:05 Elle est arrivée hier à mi-journée.
04:06 Et donc on a ces opérations de blocage un peu partout dans le pays, vous le voyez bien.
04:11 Je regarde la situation dans le département.
04:14 On a deux points de blocage.
04:15 On en a à la Réol sur la 62, entrée-sortie, blocage, mais l'autoroute n'est pas bloquée.
04:21 Et puis on a sur la Rocade, entre les écharges 26 et 27, à Martigues exactement, où là
04:27 on a un blocage.
04:28 On a du monde.
04:29 On a 150 tracteurs, 60 véhicules légers, plusieurs centaines de personnes.
04:36 Et ce qui est très important, c'est le maître mot que je voudrais, si vous le voulez bien,
04:39 que tout le monde retienne, c'est la sécurité.
04:41 On est tous bouleversés par ce qui s'est passé à Pamier.
04:43 Ça aurait pu arriver.
04:44 Voilà, donc c'est extrêmement perturbant.
04:48 Ce qui veut dire que la sécurité, la sécurité des personnes qui manifestent, la sécurité
04:54 de nos concitoyens, la sécurité des personnes qui se déplacent, l'attention au déplacement,
04:58 elle est fondamentale.
04:59 Donc ce qui se passe sur la Rocade, là le mouvement a été très encadré par les CRS,
05:04 les forces de police, la gendarmerie aussi, pour arriver à ce point de blocage.
05:07 On a eu 4 cortèges qui sont partis de 4 points de département très encadrés.
05:11 C'est dans le calme.
05:12 Les véhicules d'urgence sanitaire peuvent passer et la situation est très calme.
05:18 Donc voilà, on a une opération de blocage, en tout cas une opération de manifestation.
05:23 Il faut l'écouter, l'entendre et naturellement les réponses sont aux préparations.
05:30 7h51, notre invité sur France Bleu, Girond, Étienne Guyot, le préfet de la Gironde et la Nouvelle Aquitaine.
05:34 Une colère qui se fait entendre également en ce moment, Étienne Guyot, c'est celle
05:38 des ostréiculteurs du bassin d'Arcachon.
05:40 Ils étaient encore une centaine mobilisés hier soir en marge des voeux du CIBA, le syndicat
05:44 intercommunal du bassin d'Arcachon.
05:46 Là aussi, vous répondez, on les accompagne, on est à leur côté ?
05:50 Alors, on est à leur côté, on les accompagne et en tout cas avec les moyens dont je dispose,
05:55 on les accompagne au maximum.
05:57 Je rappelle simplement que cette crise, elle a conduit à ce que j'interrompe la commercialisation
06:04 des huîtres le 27 décembre.
06:05 Dès le 5 janvier, je réunissais la profession sur toutes les mesures d'urgence que l'on
06:10 peut prendre pour la profession pour qu'elle continue de fonctionner, c'est-à-dire les
06:16 questions de délais fiscaux, sociaux, de temps partiel.
06:20 Toutes ces mesures sont prises dossier par dossier.
06:23 Le comité régional de la conchiliculture fait ce travail d'ensemble.
06:26 On a aussi des actions de fonds.
06:29 D'abord un dossier très solide et remonté à Paris, comme je m'y étais engagé, de
06:34 façon à donner des éléments au gouvernement dans une discussion qu'il aura éventuellement
06:38 avec Bruxelles sur une aide à la profession si c'était décidé par le gouvernement.
06:44 Troisième point, il y a des actions de fonds aussi en matière d'investissement, d'investissement
06:49 dans les réseaux.
06:50 On a un réseau qui est très développé mais on voit bien qu'on a des événements climatiques
06:54 maintenant qui sont hors normes.
06:55 Quand on a un mois de pluie sans discontinuer, ça provoque le débordement des réseaux,
07:00 même si on a la séparation des réseaux d'eau usée et des réseaux d'eau de pluie.
07:03 Donc on a un plan à 36 millions qu'il faut mettre en œuvre.
07:08 Une réunion a lieu ce matin à la sous-préfecture d'Arcachon, de façon à ce que sur les actions
07:12 prioritaires, ça reprenne à peu près 9-10 millions d'euros, on se répartisse le plan
07:15 de financement, Etat, collectivités locales, qui je le rappelle sont les maîtres d'ouvrage
07:19 de ces installations.
07:21 Donc voilà, des réponses sont apportées et puis il y a eu quand même la bonne nouvelle,
07:25 il faut le dire, parce que c'était très attendu et on a regardé ça de façon très
07:28 précise, très rigoureuse, la réouverture de la commercialisation qui a commencé donc
07:34 vendredi dernier à 9h du matin.
07:36 Donc on va continuer d'être très présents.
07:38 C'est la troisième contamination du genre en quelques années sur le bassin d'Arcachon.
07:42 Il y a des documents du CIBA qui montrent que le problème de traitement des eaux usées
07:46 avait été identifié il y a plus de deux ans.
07:48 Est-ce que ça veut dire qu'on n'a peut-être pas pris le problème assez tôt, Etienne
07:51 Guillaume ?
07:52 Il y a eu ce plan qui a été adopté par la profession à la fin 2022, un certain nombre
07:58 d'actions ont commencé à être mises en 2023.
08:00 Moi je suis clairement sur une accélération du plan, c'est ce que j'ai indiqué.
08:05 Un mot, Etienne Guillaume, de la proposition du maire de Bordeaux, Pierre Urmic, d'installer
08:10 des ombrières photovoltaïques, de recouvrir la rocade bordelaise de panneaux photovoltaïques.
08:14 Vous répondez-vous qu'il vaudrait mieux commencer par une expérimentation à plus
08:18 petite échelle, c'est bien ça ?
08:19 Si vous voulez, commencer par une rocade qui est plus grande que le périphérique parisien,
08:24 avec tous les sujets d'accès, d'entretien à la fois de la rocade et des panneaux, des
08:31 sujets de sécurité, des sujets de réfléchissement des panneaux, des sujets très techniques
08:35 si vous voulez mais qui sont réels pour les automobilistes et pour que ça fonctionne
08:39 bien.
08:40 Donc avant de s'engager dans quelque chose d'aussi important, je pense qu'il faut tester,
08:43 il faut qu'on ait un démonstrateur.
08:44 C'est ce qui avait été évoqué avec Pierre Urmic chez la première ministre, et l'idée
08:48 qu'on puisse commencer par exemple sur le boulevard d'Aliénor, c'est intéressant.
08:52 On en est au début, parce que naturellement ça veut dire qu'avec Bordeaux Métropole,
08:57 avec les services de l'État, avec la ville, il va falloir qu'on regarde comment on met
09:01 en place ce dispositif.
09:02 Mais moi je veux brancher à fond, passez-moi l'expression, les services de l'État pour
09:05 qu'on mette en place ce démonstrateur.
09:07 Donc ceci au boulevard Aliénor d'Aquitaine, entre la place Latulle et la rocade.
09:10 Merci beaucoup Etienne Guyot d'avoir été avec nous ce matin, préfet de la région
09:13 Nouvelle-Aquitaine, préfet de la Gironde.
09:14 Merci beaucoup.
09:15 Vous trouverez cette interview dans son intégralité en vidéo sur notre site francebleu.fr.
09:19 Il est 7h55.

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