Les représentants de la Coordination rurale, deuxième syndicat agricole français, ont été reçus par Gabriel Attal ce mardi. Une rencontre jugée "constructive" par les syndicalistes, qui n'ont pour autant pas appelé à la levée des blocages, dans l'attente de mesures "concrètes" du gouvernement
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00:00 Je disais, vous avez vu Gabriel Attal, ce soir comment ça s'est passé ?
00:05 On va dire que ça s'est plutôt bien passé.
00:07 Un ministre déjà à l'écoute, qui a pris son temps pour nous recevoir.
00:11 Ça nous a permis des échanges assez longs et un développement.
00:15 Il y a deux niveaux quand même qu'on peut bien distinguer.
00:19 Il y a le niveau européen tel qu'il est décrit à longueur de journée,
00:25 avec toutes ces normes qui nous écrasent.
00:28 Une politique faite au niveau des États qui n'est qu'une déclinaison
00:32 de ce qui est décidé au niveau de l'Europe.
00:34 On sait que les modifications au niveau de l'Europe sont absolument nécessaires,
00:37 mais ça, ça va prendre du temps.
00:38 C'est déjà un temps moyennement long.
00:40 Donc il faut revenir maintenant au niveau national.
00:42 Donc qu'est-ce qu'on peut faire à court terme ?
00:43 Qu'est-ce que vous lui demandez de faire à court terme ?
00:44 Alors maintenant, qu'est-ce qu'on peut faire à court terme ?
00:46 On a avancé quatre propositions.
00:48 C'est sûr qu'avec tout le respect que j'ai pour mes collègues syndicalistes,
00:52 qu'un syndicat ait négocié l'augmentation du GNR comme elle a été négociée.
00:56 J'ai été un des premiers.
00:57 C'est le gasoil non routier.
00:58 Oui, le gasoil non routier que les agriculteurs se servent.
01:00 Mais au-delà du gasoil, on va dire qu'il y a des taxes sur l'énergie,
01:03 sur l'électricité qui vont arriver prochainement.
01:06 Si on est vent debout contre ces taxes,
01:08 c'est qu'on n'est plus en mesure d'encaisser ça financièrement pour le reporter.
01:12 Les charges, on ne les maîtrise pas.
01:13 Donc c'était une absurdité de vouloir faire ça.
01:16 Et si on est contre ça...
01:17 Je précise quand même, pour ceux qui n'ont pas tout suivi,
01:22 voilà, cette hausse progressive du GNR dont vous parlez,
01:25 le gasoil non routier a été décidé par le gouvernement.
01:30 On rappelle quand même que les prix sont moins élevés qu'en Allemagne.
01:36 Là-dessus, les Français s'en sortent quand même un peu mieux.
01:39 Mais ça reste une hausse trop importante pour vous.
01:42 C'est une répercussion de charges,
01:44 tant sur le gasoil que sur l'électricité,
01:46 celle qui va nous amener, qu'on n'est pas en mesure de répercuter.
01:48 Donc c'est des charges supplémentaires qu'on n'est pas en mesure de supporter.
01:53 Voilà, ça c'est déjà une mesure franco-française
01:56 où là, le gouvernement a des possibilités d'agir.
01:59 – Et il vous a répondu quoi quand vous lui avez dit ça ?
02:02 – Il est à l'écoute, une écoute très attentive.
02:04 Je pense qu'il n'allait pas nous apporter la réponse en direct dans son cabinet.
02:08 Mais bon, les autres points,
02:13 sur tout ce qui est pression administrative,
02:15 donc on demande un moratoire sur les contrôles
02:18 pour au moins une période d'une année.
02:20 S'ils veulent continuer les contrôles,
02:21 autant au niveau de l'Europe qu'au niveau de la France,
02:23 sur certains organismes comme le FB, qu'ils les fassent,
02:25 mais à titre plus expérimental et pédagogique.
02:29 Voilà, mais qu'on dise aux agriculteurs,
02:31 pendant une année vous ne serez plus pénalisé,
02:33 bon, sauf s'il y a vraiment des excès extraordinaires,
02:36 mais disons vous ne serez plus pénalisé.
02:37 Qu'on enlève déjà, a priori, cette charge sur les agriculteurs.
02:42 Sur les exploitations les plus endettées,
02:44 on demande un report de l'ensemble des prêts,
02:48 d'écalement des prêts sur une année, avec prise en charge des intérêts par l'État.
02:53 Ça permet le ballon d'oxygène au moins d'une année
02:57 pour les exploitations qui sont vraiment en difficulté,
02:59 tant que les modifications se passent au niveau de l'Europe
03:02 pour qu'on y voie plus clair.
03:03 On demande pour les exploitations qui sont transmissibles,
03:09 puisque on est rentré quand même dans le détail avec le ministre,
03:11 il a pris le temps de bien écouter et de comprendre le fonctionnement,
03:14 on a des exploitations à transmettre,
03:16 on a des enfants des fois qui sont là,
03:18 sauf qu'aujourd'hui on n'est même plus en mesure de transmettre,
03:21 je ne parle pas de la totalité du capital,
03:24 je parlerai juste du cheptel et du matériel,
03:26 si on veut transmettre à un de nos enfants,
03:28 où ça devrait être bien plus facile que de s'en séparer,
03:32 on n'y arrive pas.
03:33 On a dit, si on n'est pas assez intelligent,
03:35 vous nous envoyez des responsables du ministère pour savoir comment on fait,
03:39 nous on demande zéro charge succession
03:42 quand on transmet une exploitation dans le cadre familial.
03:45 Ça permet bien sûr de conserver quand même ce tissu agricole qu'on a,
03:49 et conserver une facilité de production pour le pays.